Réponses aux lecteurs
@celiavalencia en effet mais ça va surement pas durer. Câest devenu un peu une habitude pour eux de partir au ralenti.
@Rhino certes mais un peu décevant pour le champion en titre vu les adversaires affrontés.
@Tilo82 câest la sensation oui pour ce mois dâAout surtout en se focalisant le championnat et non sur les finales Ă cĂŽtĂ©.
@CaptainAmericka on verra bien la suite.
@alexgavi Quand tu fais un quadruplé fatalement les attentes montent aussi. On verra comment on est capable de répondre pour la suite.
Sous le ciel tiĂšde et constellĂ© dâĂ©toiles dâIstanbul, lâair vibrait dâune tension Ă©lectrique, comme si les murailles mĂȘmes du stade Ataturk sentaient lâapproche dâun moment dâhistoire. Vianense, ce petit colosse devenu gĂ©ant, foulait la pelouse pour la premiĂšre fois dans lâĂ©crin dâune Supercoupe de lâUEFA. Face Ă eux, la Juventus Turin, machine italienne aurĂ©olĂ©e dâune Champions League conquise avec mĂ©thode et froid rĂ©alisme. Une affiche inattendue, presque insolente. Un choc des dynamiques, un duel dâambitions, un parfum dâEurope qui, pour une fois, avait les reflets profonds du Minho.
Sur le banc, AnĂbal GuimarĂŁes, chemise blanche froissĂ©e et regard perçant, observait le terrain avec ce mĂ©lange de calme tendu et de confiance intime qui le caractĂ©risait. Ă ses cĂŽtĂ©s, JoĂŁo Infante griffonnait nerveusement sur son calepin, tandis que sur la pelouse, ses hommes se prĂ©paraient Ă affronter la tempĂȘte turinoise. Mais ce que la Juventus ignorait encore, câest que Vianense nâĂ©tait pas venu pour saluer, ni pour apprendre. Ils Ă©taient venus pour gagner.
Et ils frappĂšrent les premiers. 43e minute. Gilson Silva, dans une inspiration pure, crocheta son vis-Ă -vis dans lâaxe avant de glisser un amour de passe dans lâespace. Mamadu, lancĂ© comme une flĂšche, contrĂŽla sans ralentir et ajusta Di Salvio dâun plat du pied chirurgical. 1-0. Le coin bleu du stade explosa. Mais lâeuphorie fut de courte durĂ©e. Dans les secondes qui suiviĂšrent, Engagement rapide, une-deux fulgurant entre Casillas et Kraaibeek. Le danois, profil tout droit sorti des laboratoires dâAmsterdam, surgit entre les centraux lusitanien et dĂ©cocha un tir croisĂ© qui surprit Santana. 1-1. Une rĂ©ponse immĂ©diate, presque cruelle.
Mais Vianense nâĂ©tait pas venu pour se plier au tempo des grandes puissances. Ils dictaient le leur. 46e minute +1. Eli Patermeu, jusque-lĂ discret, rĂ©alisa lâimpensable. Parti de la ligne mĂ©diane, il effaça successivement Pinelli, Farioli, Laimler et Gatti dans une course oĂč tout nâĂ©tait que dĂ©sĂ©quilibre maĂźtrisĂ©. EntrĂ© dans la surface, il plaça une frappe sĂšche entre les jambes du portier italien. 2-1. Les tribunes portugaises sombraient dans lâextase. Et AnĂbal, impassible, esquissa un sourire. Un de ceux qui disent âje vous lâavais ditâ.
Au retour des vestiaires, Vianense continua de dérouler sa partition.
57e minute. Faute sur Luis Almeida aux vingt-cinq mĂštres. Francisco Maior plaça le ballon, souffla lentement, puis enroula du gauche. Une caresse de velours, pleine lucarne. 3-1. Le capitaine dâun soir montrait la voie, le peuple chantait plus fort.
Mais la Juventus, touchĂ©e dans son orgueil, se rebiffa. A lâheure de jeu, sur un centre venu de Cambiaso, Jorge Casillas surgit au second poteau. TĂȘte dĂ©croisĂ©e, filet opposĂ©. 3-2. Puis vint le moment de la folie. 71e minute. Victor, le latĂ©ral virevoltant, dĂ©borda sur la droite. Son centre fuyant, Ă mi-chemin entre une offrande et une tentative avortĂ©e, surprit tout le monde⊠sauf Luvanor. Le ballon heurta le poteau, ricocha sur le mollet du dĂ©fenseur, avant de franchir la ligne. CSC, mais explosion. 4-2. On pensait Vianense Ă lâabri.
Erreur. 5 minutes plus tard Ă peine. EntrĂ© Ă peine deux minutes plus tĂŽt, Klavs Andersen mystifia la dĂ©fense portugaise sur son premier ballon. Dribble intĂ©rieur, frappe enroulĂ©e. 4-3. Puis il remis ça Ă la 81e, sur un ballon anodin perdu au milieu, Andersen rĂ©cupĂ©ra, sâenfonça dans la dĂ©fense trop naĂŻve, et Ă©galisa. 4-4. Le chaos. Lâintenable suspense. La nuit devenait volcanique.
Mais Vianense avait encore une cartouche. La plus belle.
89e minute. Antonio Carlos, gamin insolent au dribble envoĂ»tant, effaça deux joueurs sur le cĂŽtĂ© droit. Petit pont sur Cambiaso, feinte de frappe, crochet intĂ©rieur. Il entra dans la surface et frappa⊠Parade du gardien. Rebond. Mamadu, comme un renard, surgit. Plat du pied. 5-4. Le peuple bleu exulta. Sur le banc, AnĂbal, cette fois, se leva, poing serrĂ©. Le chef de meute.
Le score nâĂ©volua plus. Vianense venait de remporter la Supercoupe de lâUEFA pour sa toute premiĂšre participation. Un nouveau sommet. Un troisiĂšme trophĂ©e en quelques semaines pour GuimarĂŁes et ses hommes.
Et dans les couloirs du stade, alors que les flashs crĂ©pitaient et que les chants rĂ©sonnaient, AnĂbal serra fort la main de Maior. Puis il glissa quelques mots Ă lâoreille de Mamadu :
On nâest pas censĂ©s ĂȘtre lĂ . Et pourtant, regarde ce quâon fait.
Lâhistoire sâĂ©crivait en lettres dâor. Et Vianense, saison aprĂšs saison, sâimposait comme un empire du football nouveau.



































