Gérard Leconte, nouveau patron d’un VAFC à la sauce industrielle
Un industriel succède à un autre. Après
Eddy Zdziech, c’est de nouveau un entrepreneur,
Gérard Leconte, 62 ans, qui est à la tête du
VAFC depuis ce soir. Le nouveau président du club aborde son nouveau challenge comme il le fait au quotidien dans son entreprise,
«avec simplicité, humilité et travail».
Les deux mains dans le béton, le téléphone sonne encore. En quelques heures, Gérard Leconte a déjà pu mesurer l’impact de sa nouvelle fonction. Président d’un club de foot professionnel, c’est un challenge d’abord chronophage. Mais pour le nouveau patron du VAFC, ça ne semble pas être une contrariété. «Les journées font déjà 13-14 h. Eh bien, on finira plus tard. Et on s’y mettra les samedis et les dimanches.». Ça a donc commencé dès ce week-end. S’il ne pense pas être un président à temps plein, il confie volontiers y penser sept jours sur sept. «On va être en perpétuelle réflexion, sur les objectifs, sur la façon d’anticiper. Et je vais m’appuyer sur mes excellents collaborateurs. Je ne vais pas entraîner, ni compter, ni former. Mais le VAFC a besoin d’une gouvernance.».
À ce poste, il a montré son savoir-faire. Reste à le transposer dans le monde du foot. «Soit on arrive à fédérer autour de soi, soit on n’y arrive pas. Jusque-là, on y est parvenu et il n’y a aucune raison que ça ne continue pas dans le foot.». À la tête d’une holding née du rachat en 1997 d’une petite entreprise en difficulté, il a prouvé sa capacité à relever les challenges. «Chef d’entreprise autodidacte, il faut apprendre vite. Il y a des échéances tous les mois.». Sa petite entreprise est passée de 6 à 322 salariés. Diplômé d’un DUT Génie Mécanique, il a d’abord travaillé en mécanique générale avant d’être directeur dans une société commerciale de produits de matériel de soudage. «En 2002, j’avais fait le tour et je voulais être à mon compte.».
Retour aujourd’hui dans le milieu où la passion s’était enflammée dès l’âge de 8 ans, quand on lui avait remis le manuel du petit footballeur. «Le foot à Valenciennes est très important. Et on a entendu l’appel au secours d’Eddy Zdziech. Il faut relever le défi. Et aujourd’hui, on sait qu’il y a des gens motivés derrière nous.».
Après sa nomination, le lendemain au centre d’entraînement, Gérard Leconte raconte sa soirée et confie ses projets pour VA.
– Gérard Leconte, peut-on parler de première parfaite ?
« On peut le dire, oui ! L’arrivée de Manzala a été travailler avec Eddy et à la conclusion l’obtention du prêt. Et surtout ça faisait longtemps que je n’avais pas vu une équipe de VA se battre autant sur un terrain durant cette saison. Les garçons ont réalisés une bonne prestation et ils se sont battus jusqu’au bout. Comme le coach, qui s’est battu sur son banc. C’était très beau à voir. »
– Plus que la saison, ce sont donc ces valeurs que vous retenez ?
« Mais oui parce qu’elles sont très importantes. Ces valeurs, ce sont celles du Valenciennois. Et ici nous ne sommes pas nés avec des fauteuils dorés… Dans ce match, les garçons ont su défendre ces valeurs. Et je pense que les gens ont dû apprécier. »
– Vous parlez de l’attitude de Kevin Broquet. Selon vous, il s’est déjà fondu dans le paysage local ?
« Le coach, je ne l’avais pas rencontré jusque-là. On a fait connaissance lors de notre rencontre pour discuter du transfert d’Harrison. En un quart d’heure, j’ai eu un entraineur avec discours simple, clair, sain et engagé. Ça me plaît bien. »
– Comment avez-vous accédé à cette présidence ?
« J’ai rencontré Eddy Zdziech en avril et entendu ses appels au secours. De là s’est engagée une réflexion. Nous sommes des industriels, une région très courageuse, qui a besoin de moteurs, qu’ils soient industriels, culturels ou sportifs. Dans ce contexte, le foot est très important. Valenciennes a besoin d’un club de haut niveau. Donc, il fallait absolument faire quelque chose. Il y a eu plusieurs tours de table, c’était compliqué. Il voulait vite passer le flambeau et on a étudié plusieurs solutions. »
– Et c’est vous qui avez été choisi…
« Oui, nous avons eu l’immense fierté de voir que Eddy Zdziech a cru en nous pour sa succession. Nous ne devons pas le décevoir et ne devons d’ailleurs décevoir personne, surtout dans les prochaines semaines. Notre mission est de remettre le club sur de bons rails, de mettre tout le monde dans les meilleures conditions pour travailler avec les moyens qui seront les nôtres. Ces moyens, on ne peut pas toujours tirer dessus… Mais on va quand même essayer d’augmenter les recettes. »
« Mettre Broquet dans les meilleures conditions »
– Sur le plan sportif, comment voyez-vous les choses ?
« Notre objectif est de mettre Kevin Broquet dans les meilleures conditions, de bien l’entourer et de lui apporter ce dont il a besoin. C’est un grand pro. Il a accepté un challenge difficile en partant d’une page presque blanche. Après une saison, il a déjà fait voir tout son potentiel. Le premier entraînement que je suis allé voir en juillet, m’a donné confiance sur la saison à venir… »
– Et vous, votre challenge ?
« Le nôtre, nous le démarrons dès lundi. Nous ne partons pas d’une page blanche. Car du travail a été fait avant par Eddy Zdziech mon prédécesseur et tous les autres. Tous les anciens présidents sont de fait présidents d’honneur, c’est important. La plus grosse part du travail qui va nous mobiliser dès le départ, c’est bien sûr la situation financière. Il faut des sous ! Il va falloir qu’on en fasse rentrer un maximum et qu’on assure la stabilité financière, c’est la base. »
– Quelles seront vos premières décisions ?
« On va voir pour le mercato mais pour le reste aucune décision ne sera prise dès lundi. On va de nouveau analyser la situation, le travail qui a été fait par le service administratif. On va prendre les dossiers les uns après les autres, avec beaucoup de sagesse, de réflexion, pas d’empressement. Mais de la rapidité quand même car les jours passent vite et une saison ça va vite. »
– Est-ce un rêve qui se réalise pour vous d’être là aujourd’hui ?
« Pas forcément. Quand on est créateur d’entreprise, on veut tout faire. Bon le foot, nous sommes attirés par ça dans la famille. Quand vous êtes footeux, vous lisez L’Equipe tous les matins avant d’aller bosser… Ce n’est pas un rêve mais en fait on rêve tous les jours, dans nos entreprises en gérant, en prenant des risques, en anticipant les problèmes. Là, ce n’est pas différent. Il y a de la pression mais pas plus qu’ailleurs. Nous voulons gérer en bon père de famille, avons envie de prendre du plaisir et surtout d’en donner. »
Merci à Gérard Leconte, nouveau président du club pour le temps accordé et bonne saison au VAFC