Tu as une imagination dĂ©bordante, jâadore !!!
Bah putain, que ce fut long, comme un certain MalakaiâŠ
Sinon le surnom les Loozettes me tue tellement
RĂ©ponse aux lecteurs
@Loozar câest vrai Jean-Marie, si tu nous lisâŠ
@gwendil35 que ça me fait plaisir que quelquâun possĂšde la ref Bien vu en tout cas (je kiffe le comte dâAquitaine )
@celiavalencia câest vrai si un jour ma partie mâemmĂšne au Japon, on verra peut-ĂȘtre les yakuzas
@Pikouse et tout est fait sans brouillon. Je trouve les idées en écrivant je me base sur mes screens et go! je brade autour de ça!
@CaptainAmericka je me suis moi-mĂȘme dit que jâavais abusĂ© sur la longueur du post
@Mourinho Loozar a trouvĂ© le surnom lui-mĂȘme
Merci Ă tous de suivre cette story qui fut Ă©lue story du mois!
Bonjour Ă tous, câest Toopil.
Hier, aprĂšs notre bon rĂ©sultat, je ne me suis mĂȘme pas penchĂ© sur lâautre match du groupe. Ce matin, je vois que la Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e, notre prochain adversaire, a perdu 2-0 contre la Nouvelle-CalĂ©donie.
LâentraĂźnement de ce matin est lĂ©ger pour les titulaires de la veille, plus lourd pour les remplaçants.
A la fin de celui-ci, un fils Ă Papa vient me voir:
Lui: "Jâai vu votre entraĂźnement. Ils commençaient sĂ©rieusement a tirer la langue. En fait câest mĂ©taphorique⊠ils tirent pas littĂ©ralement tous la langue. Ils sont au bout du rouleau quoi. La aussi câest mĂ©taphorique, il y a pas littĂ©ralement un gros rouleau⊠Avec des gens au bout qui sont⊠Avec, Avec des gens au bout quiâŠ
Moi: Vous me voulez quoi?
Lui: Je voudrai vous voir accepter lâinvitation pour le match en double de votre interlocuteur avec son copain prĂ©fĂ©rĂ©. Allez-vous nous honorer de votre prĂ©sence?"
Allez voir les Fils Ă Papa jouer en double. Et pourquoi pas?
LâaprĂšs-midi, jây vais. Seul⊠Mes joueurs ont prĂ©fĂ©rĂ© aller voir la finale de basket masculin. Les Fidji veulent lâor!
Donc je suis au tennis mais je mâennuie, je mâennuie⊠Charles Cornish et William OâConnell (car ce sont les noms des deux fils Ă Papa) font face Ă des adversaires de trĂšs faible qualitĂ©. A la fin du premier set, je fugue discrĂštement pour aller voir le basket.
Et quel plaisir! Alors que les filles viennent de dĂ©crocher le bronze contre les locaux, les garçons vont aller chercher lâor: 51-47 contre Guam! Un match avec du suspense qui a donnĂ© le vainqueur en toute fin de match avec un dunk monstrueux de Joshua Fox.
Je retourne en vitesse sur les courts de tennis. Les Fils Ă papa viennent de lâemporter. Lâun dâeux vient me voir: « Alors, belle prestation, nâest-il pas? »
Et ils insistent pour que je regarde le 2e match en double qui opposent deux Fidjiens Ă un double venu de Guam. LĂ aussi, les Fidjiens lâemportent. Quand vient lâheure dâun double fĂ©minin, je prĂ©texte un gros mal de ventre pour mâenfuir.
Le soir, les basketteurs sont Ă lâhonneur avec Taniela Rainibogi. Notre porte-drapeau a fait un triplĂ© en or en haltĂ©rophilie (catĂ©gorie 109kg).
Son homologue fĂ©minin (Makare Tavanavanua) obtient un triplĂ© en bronze. Et tout cela efface mĂȘme la victoire 44-0 des filles du rugby contre le Vanuatu (les hommes gagnent contre les Iles Salomon).
Le plus jeune des Fils Ă Papa monte sur la scĂšne, pousse les Loozettes qui dansaient et se met Ă faire du air guitar avec sa raquette de tennis. Taniela Rainibogi et les basketteurs le rejoignent avec les mĂ©dailles autour du cou. Tout le monde rigole, lâambiance est bonne!
Aujourdâhui, le prĂ©sident Fidjien vient voir la dĂ©lĂ©gation. Et ça tombe bien pour nous. La 2e journĂ©e de notre groupe se joue aujourdâhui, mais comme nous sommes un nombre dâĂ©quipes impairs, câest la journĂ©e oĂč nous sommes exempts. Toute la dĂ©lĂ©gation est bien habillĂ©e, bien prĂȘte et bien sĂ©rieuse. MĂȘme mes joueurs. Jâentends Josh murmurer « je suis un joueur de foot, je suis un joueur de foot, je suis un joueur de foot, pas de rugby, de foot, de foot, de foot. »
Le président arrive, les athlÚtes sont alignés pour le saluer. Tous le salue avec respect et inversement.
Il connait chaque athlĂšte. Nous, entraĂźneurs et staffs sommes un peu Ă lâĂ©cart.
Quand arrive le tour de Josh, il se met Ă hurler « JE SUIS UN JOUEUR DE FOOT! » Le prĂ©sident rit et lui dit « je sais mon bon ami. Et jâadore ton jeu. Tu es le verrou de notre Ă©quipe! » Josh est fier et sourit!
Le prĂ©sident a un petit mot pour chacun et me salue avec un « Jâadore ce que vous faites. Je nâen attendais pas moi de vous! Vous ĂȘtes un futur grand! »
Je suis flattĂ©. Puis vient lâheure du repas. Le prĂ©sident est Ă la table des joueurs. Nous, staff, sommes logiquement Ă lâĂ©cart. Josh vient me voir: « je suis un verrou, coach! Je suis trop heureux! »
Puis le prĂ©sident va voir des Ă©preuves du jour. Il honore les fils Ă Papa en allant voir leur match (quâils remporteront et qui les qualifie pour les quarts de finale). De notre cĂŽtĂ©, nous sommes Ă lâentraĂźnement et je galĂšre toujours avec mon joueurs qui veulent faire du rugby.
Nous retrouvons tout le monde, et le prĂ©sident, au repas du soir. Il a Ă©tĂ© voir les basketteurs dans les Ă©preuves de basket 3X3. Il a portĂ© chance Ă tout le monde: les deux doubles masculins de tennis, le double fĂ©minin, les deux Ă©quipes de basket. Sâil nây a pas eu de mĂ©daille aujourdâhui, on sort quand mĂȘme heureux de cette journĂ©e.
Pas de fĂȘte ce soir, mais un moment bien plus sĂ©rieux grĂące Ă cette prĂ©sence prĂ©sidentielle. Au cours du repas, il se lĂšve et vient me voir: « Mon ami, vous avez les scores des matchs de foot du jour? »
Je lui annonce que la Nouvelle CalĂ©donie a battu les Tonga 3-2 et que la Nouvelle-ZĂ©lande a battu la Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e 3-1. Il me dit « Ha! Ils vont ĂȘtre dur Ă aller chercher ces NĂ©o-ZĂ©landais et NĂ©o-CalĂ©doniens. Je compte sur vous! » Il me tape sur lâĂ©paule et retourne Ă table.
Le soir, en retournant dans ma chambre, je vois la chambre de Malakai qui sâouvre. Jây suis tellement habituĂ© que je nây fais mĂȘme plus attention. Mais ĂŽ surprise, câest le prĂ©sident qui en sort. Devant mon air surpris, celui-ci mâannonce: « Jâai mis mon plus beau bulletin de vote dans lâurne! » Et il sâen va tout fier aprĂšs mâavoir tapĂ© sur lâĂ©paule.
LâentraĂźnement devient une corvĂ©e⊠AprĂšs un briefing lunaire oĂč ça me parlait encore de rugby, je dĂ©cide de quand mĂȘme les emmener sur la pelouse.
Programme du jour: entraĂźnement dĂ©fensif et plus particuliĂšrement les tacles. Jâessaie de motiver Josh en lâappelant « le verrou » mais dĂšs le dĂ©part, il fait un placage. Je hurle de colĂšre et mâen prends aussi au staff qui ne voit rien dâanormal Ă cette situation.
JâexpĂ©die tout le monde (staff compris) faire 10 tours de terrain. Une fois quâils sont calmĂ©s; je rĂ©explique. « Vous avez compris lĂ ? On fait du foot! Ok? Bon⊠»
Je siffle le coup dâenvoi du match! Tout semble bien se dĂ©rouler mais alors que Joel fait une passe en profondeur, Simione plonge pour plaquer le ballon dans la surface de rĂ©paration.
Je hurle Ă nouveau et renvoie les joueurs aux tours de terrain. Simione en fera 15 de plus!
Une fois terminĂ©s; les joueurs ne veulent pas reprendre la sĂ©ance et retournent au vestiaire. « On en a marre de se faire engueuler alors quâon essaie juste de donner notre meilleur pour ĂȘtre titulaire dans le XV! » A cette phrase, je deviens fou: « STOP AVEC VOTRE RUGBY! ON EST ICI POUR DU FOOT! DU FOOT, BORDEL DE MERDE »
Kelvin sâapproche de moi: « On nâen a rien Ă faire du foot. On est des joueurs de rugby! »
Et ils rentrent au vestiaire alors que je reste lĂ complĂštement abasourdi.
Au passage, Kishan me dit: « Vous inquiĂ©tez pas coach. On va exploser la Papouasie. Ils sont nuls au rugby! » Je nâen peux plus de ce rugby.
Le soir, je ne souhaite pas participer aux festivitĂ©s. Je suis dĂ©goĂ»tĂ©. Les fils Ă Papa, qualifiĂ©s pour la finale de double contre dâautres Fidjiens viennent me chercher mais je refuse. Je suis dĂ©primĂ©. Je me couche, seul et triste.
Aujourdâhui câest jour de match. Mais je nâai pas envie. Jâai si mal dormi⊠AprĂšs ce quâil sâest passĂ© la veille, je ne sais plus quoi faire. On prend la direction du stade et dans le vestiaire, lâun dâeux me demande: « câest pour du foot aujourdâhui? » Je rĂ©ponds oui avec la tĂȘte. Je suis ailleurs. Je ne supporte plus ces types et le rugby.
Mon discours dâavant-match sera soft: « les mecs, vous ĂȘtes favoris. Oublions ce quâil sâest passĂ© hier, oubliez le rugby pendant 90 minutes, votre ticket pour la gloire, il est lĂ ! Gagnez aujourdâhui et rendez ce jour inoubliable! »
Je ne vois pas dâondes positives en retour. Et ça se voit sur le terrain⊠Vishant pousse un joueur adverse un peu trop brutalement. Sauf que la poussette a lieu dans la surface⊠Penalty pour la Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e⊠Ils lâinscrivent. 1-0 Ă la 14e minute. Mes joueurs rĂ©agissent mais mollement.
Arrive la pause. Jâessaie de remotiver les troupes:
« Les gars, vous avez le maillot de votre pays. Réagissez, par fierté pour cette nation! »
Kishan, capitaine, prend la parole: « il a raison les gars. Ok, on nâaime pas le football, ce jeu pourri avec un faux ballon. Mais en face, câest un pays nul en rugby. On ne peut pas perdre contre eux. On doit le faire, pour notre pays, pour notre famille, et aprĂšs ça en sera fini du foot, ok? »
Fini du foot? Je nâose comprendre la phrase que je viens dâentendre⊠Mais les joueurs sont remotivĂ©s alors je la ferme.
Et au retour des vestiaires, mon Ă©quipe accĂ©lĂšre enfin⊠On se crĂ©e beaucoup dâoccasions mais on manque de rĂ©alisme. Mais une action fabuleuse va tout changer. On joue Ă une touche de balle au milieu, Corey Ward lance Joel Kerr sur son aile gauche. Sans contrĂŽler, celui-ci centre et la balle arrive dans les pieds de Malakai Love-Semira qui dâune reprise de volĂ©e Ă©galise Ă la 62e!
Les joueurs se sautent dessus, remplaçants y compris. La joie est belle Ă voir. Je retrouve le sourire! Le jeu reprend et on garde cette envie dâaller de lâavant. Jâessaie de les pousser depuis la touche. Et ça semble Ă©couter mes consignes. Mais toujours ce manque de rĂ©alisme, jusquâĂ la 78e. Un attaquant adverse sâĂ©chappe sur le cĂŽtĂ© droit de notre dĂ©fense. Prashant Kumar fait un tacle dâattaquant: il a un pied au niveau du genou adverse et lâarbitre nâhĂ©site pas. Il sort le rouge.
A partir de lĂ , le match change. On nâarrive plus Ă attaquer et le jeu se bloque au milieu. MalgrĂ© tout, mes joueurs essaient de pousser vers lâavant. JusquâĂ un contre Papou Ă la 90e qui trouve les filets. On sâincline 2-1⊠Je suis effondrĂ©, les joueurs aussi et cela semble me rassurer.
Date | Compétition | Match | Stade | Adversaire | Score | Buteurs |
---|---|---|---|---|---|---|
13/11/26 | Jeux du Pacifique | J3 | Complexe sportif Vaitele, (Samoa) | Papouasie-Nouvelle-Guinée | 1-2 | Love-Semira (62) |
Dans les vestiaires, pas un mot⊠Jâessaie de prendre la parole: « les mecs, lâor câest quasiment fichu. On peut aller chercher le bronze en faisant un sans-faute. Il ne faut pas baisser les bras » Pas de rĂ©ponses⊠Les joueurs sont abattus dâavoir perdu aprĂšs avoir fait tant dâefforts.
Dans lâautre match, la Nouvelle ZĂ©lande fait le job en battant les Tonga (3-1).
Au classement, nous sommes avant-derniersâŠ
Il va falloir un sans faute pour espĂ©rer une mĂ©daille⊠Mais pour aller en finale (il faut finir 1er du groupe) et obtenir lâor ou lâargent, câest dĂ©jĂ mort⊠Reste le bronze!
De retour Ă lâhĂŽtel, je nâai pas cĆur Ă faire la fĂȘte. Les joueurs non plus qui, soit sortent se promener, soit sâenferment dans leurs chambres.
On toque Ă ma porte: ce sont les fils Ă papa. Ils ont remportĂ© lâor en double et veulent fĂȘter cela. Ils mâont apportĂ© un bon rhum local. Nous buvons ensemble jusquâĂ finir torchĂ© et Ă nous endormir. Lâalcool pour fĂȘter une mĂ©daille, mais aussi lâalcool pour oublier les problĂšmesâŠ
Par curiositĂ© je tâai pas demandĂ© depuis le dĂ©but mais tu as dĂ©jĂ Ă©tĂ© IRL en OcĂ©anie ? Lâupdate que tu utilises pour jouer câest laquelle aussi ? Les Jeux du Pacifique câest tous les 4 ans comme les JO ?
Putain de merde !!! Jâavais le sourire en lisant, mais rendu Ă cette phrase, jâai hurlĂ© de rire
Tâas lâair meilleur en scĂ©nario quâen rĂ©sultats ! Va falloir se reprendre et commencer Ă jouer au foot. Jâavais envie de te dire que les Fidji sont plutĂŽt rĂ©putĂ©s pour le rug⊠mais je crois que tâes lĂ©gĂšrement au courantâŠ
RĂ©ponse aux lecteurs
@Mourinho Non, jamais. On essaie de faire un gros voyage avec ma femme (et maintenant mon fils) Ă chaque anniversaire de mariage marquant (voyage de noce en Irlande, 5 ans au Kenya, 10 ans au PĂ©rou), alors pourquoi pas les 15 ans en OcĂ©anie. Câest le souhait du fiston en tout cas mais ça coĂ»te trĂšs cher et jâai vraiment un mĂ©tier de base sans gros salaire
Lâupdate, câest celle du gĂ©nie Timo! Les jeux du Pacifique, câest bien tous les 4 ans et un Ă©vĂšnement trĂšs important en OcĂ©anie. Certains se servent de cette compĂ©tition pour obtenir les minimas et se qualifier aux JO.
@CaptainAmericka oui, rĂ©sultats compliquĂ©s. Je nâarrive pas Ă trouver la bonne tactique pour bien jouer
Merci Ă tous de suivre cette story Ă©lue story du mois!
Ce matin, nous avons encore entraĂźnement. Mon staff sâoccupe de la mise en place. Quand jâarrive, les joueurs sont allongĂ©s sur le gazon et dorment.
« Vous faites quoi? Allez, on a entraĂźnement! » Ils ouvrent Ă peine les yeux et me disent « fini pour nous le foot! Câest rugby ou rien! » Je vais voir le staff « BOUGEZ-VOUS! SECOUEZ-MOI TOUT LE MONDE! ON A MATCH DANS DEUX JOURS! » Mon adjoint me regarde et me dit: « ils ont raison. Faisons un entraĂźnement de rugby, on sâen fiche du foot! »
Non, non, non, ça ne va pas recommencer. De loin, jâentends un joueur dire: « vous pouvez vous mettre le foot oĂč on pense. Câest fini pour nous. On ne bougera plus un orteil pour le football. Bon courage pour la suite de la compĂ©tition, coach! »
Câest un enfer. Je ne sais plus quoi faire. Comment agir? Je pars du terrain dâentraĂźnement en courant. Je retourne Ă lâhĂŽtel, vide car chacun est Ă sa competâ. Je croise une Loozette, la brune.
Moi: "OĂč est Loozar?
Elle: Ho mon poussin. Bonjour. Tu me sembles bien tendu. Tu veux que je tâaide Ă dĂ©stresser?
Moi: OU EST LOOZAR?
Elle: Heu⊠Dans sa chambre."
Je cours en direction de sa chambre et rentre sans toquer. Il sursaute.
Lui: "Heu co⊠coach⊠Vous faites quoi?
Moi: EmmĂšne-moi vite sur lâĂźle de Tau!
Lui: Vous voulez faire du tourisme? On ne peut pas organiser ça comme ça!
Moi: EmmĂšne-moi, câest urgent! Je me fiche de ton tourisme!"
Je le chope par le col pour sortir de la chambre. Nous allons prendre le bateau direction lâĂźle de Tau. Une fois arrivĂ©, je lui dis « tu mâattends lĂ Ne bouge surtout pas! »
Je cours et jâarrive au buisson oĂč jâavais vu mon cousin. Il est le dernier Ă pouvoir mâaider. Je suis Ă ce point perdu que je nâai plus personne dâautre. JâĂ©carte deux branches du buisson: personne⊠Putain⊠Il nâest pas là ⊠Je dĂ©cide dâattendre. 1h, 2h, 4h, 8h passent. Personne.
Jâhurle son prĂ©nom. Pas de rĂ©ponse. Jâenrage et je mets un coup de poing dans une feuille. Jâentends une voix fĂ©minine venant du buisson: « voilĂ , jâarrive! »
Heu⊠Je dĂ©cide de toquer Ă la feuille. « Oui, oui, jâarrive! » Les deux branches sâĂ©cartent et je vois une belle asiatique apparaĂźtre: « Mr Toopil, nous vous attendions! »
Et elle mâinvite Ă la suivre dans une trappe se trouvant sous le buisson. Jâose une question dĂ©bile: « il fallait toquer Ă la feuille pour rentrer? » Elle se retourne et me rĂ©pond: « Ben oui. Vous toquez bien Ă la porte des gens? Ici, câest pareil! »
Sous la trappe, un abri anti-atomique Ă©norme. La femme me dit quâil Ă©tait dĂ©jĂ construit et que mon cousin lâa juste rĂ©cupĂ©rĂ©, modernisĂ© et fait un refuge pro-corruption. Il surveille le monde entier grĂące Ă un systĂšme hi-tech.
Elle mâassoit sur une chaise et me fait patienter. « Je suis son assistante, votre cousin arrive! »
Il arrive quelques minutes aprĂšs. Jâai Ă peine le temps dâouvrir la bouche quâil me dit:
Lui: "Alors, je suis ta derniĂšre chance? Je connais la situation. Jâespionnais ton entraĂźnement ce matin. Quand je tâai vu partir en courant, jâai su que tu allais venir me chercher. Mais je tâai laissĂ© faire pour en ĂȘtre sĂ»r.
Moi: Je veux quâils jouent au foot.
Lui: Ils y joueront. Jâai rĂ©flĂ©chi Ă comment les faire jouer. Retourne Ă lâhĂŽtel, dit Ă tes joueurs que demain ce sera entraĂźnement de rugby et demain matin, je mâoccupe de tout!"
Je retourne retrouver Loozar et nous rentrons. Jâannonce aux joueurs que demain ce sera entraĂźnement de rugby. Ils sont heureux et sautent de joie.
Je croise la Loozette brune: « Toujours ok pour me dĂ©stresser? », lui dis-je. Elle rĂ©pond de maniĂšre positive et je lâemmĂšne dans ma chambre. Une fois notre petite affaire, vite expĂ©diĂ©e, je rejoins la fĂȘte en lâhonneur de Merewalesi Roden qui a obtenu la mĂ©daille dâor en ping-pong en fauteuil roulant!
En retournant dans ma chambre, je tombe sur la Loozette blonde qui me dit: « câest sale ce que tu as fait. Tu as osĂ© faire des choses avec ma copine et pas avec moi? Elle est plus jolie, câest ça? Alors que câest moi la plus jolie! Je suis complĂštement outrĂ© que tu lâai choisi elle et pas moi. Câest⊠»
Nous sommes coupĂ© dans notre (sa?) conversation par la porte de la chambre de Malakai qui sâouvre. Je vois mon cousin en sortir, me faire un clin dâĆil et partir. Jâen profite pour rentrer dans la mienne et laisser la blonde seule avec sa colĂšre!
Ce matin, tout le monde se retrouve sur le terrain de rugby. Mon cousin est lĂ depuis longtemps. Une fois les joueurs rĂ©unis sur le terrain, il prend la parole. « Bonjour Ă tous. Votre coach, Toopil, mâa dit que vous vouliez vous mettre au rugby. Il a fait appel Ă moi pour cela car ça fait longtemps que vous nâavez pas fait de rugby donc je suis lĂ pour vous remettre dedans. Le sĂ©lectionneur national, Mick Byrne, est lĂ pour superviser le tout. Pour vous remettre dedans, je vous propose un petit match. Voici vos adversaires. »
Quinze joueurs arrivent. Ils sont beaucoup plus petits et moins costauds que nos Fidjiens. Les joueurs rigolent et se moquent dâeux. Mon cousin reprend: « voici lâĂ©quipe du Cambodge. Enfin⊠Les remplaçants de lâĂ©quipe du Cambodge car les titulaires sont laissĂ©s Ă disposition de leur sĂ©lectionneur. Ils vous font lâhonneur de vous affronter aujourdâhui! »
Simione prend la parole: « on va vraiment les affronter? Vous avez vu leurs gabarits? Vous nous sous-estimez! Nous sommes Fidjiens. » Le sĂ©lectionneur de rugby lui rĂ©pond: « justement! Ce doit ĂȘtre une formalitĂ© pour vous de les Ă©craser, surtout les remplaçants. Les joueurs de mon Ă©quipe gagneraient 45 Ă rien. » Mon cousin prend le relais: « on va organiser un match de 40 minutes. Lâarbitre que vous voyez ici, vous le connaissez bien car câest le Sud-Africain Jaco Peyper, arbitre lors du dernier Mondial. Je ne me moque pas de vous. Le but est simple: vous lâemportez; vous intĂ©grez la prochaine liste de la sĂ©lection fidjienne de rugby. Le sĂ©lectionneur est dâaccord. Vous perdez, al⊠»
Simione chope mon cousin par le col: « tu crois vraiment quâon va perdre, connard? »
Mon cousin sourit: « à toi de le prouver. Ils ne sont que 15. Il y aura du turnover de votre cÎté, pas du leur. Vous serez en autogestion. »
Je conseille Ă Kishan de prendre le leadership vu quâil est le capitaine de mon Ă©quipe. Il accepte, il ne jouera pas et restera sur le banc. « Balle Ă vous, je suis bon seigneur! » dira mon cousin.
Le match débute, mes joueurs se passent le ballon entre eux. Je suis un peu inquiet. Je me demande ce que veux obtenir mon cousin.
Tout Ă coup, il y a un sacrĂ© tampon dâun Cambodgien sur Malakai qui hurle « hoooooooo, il y a faute lĂ ! » « On continue, pas de faute! » rĂ©pond lâarbitre.
Mon cousin stoppe le jeu. « Bon, bon, bon, on va ĂȘtre sympa avec Malakai. Il veut la faute, je lui donne. PĂ©nalitĂ© Fidjienne et en plus je rajoute une mĂȘlĂ©e introduction Fidjienne, câest sympa, non? »
Malakai le regarde de travers: « te fous pas trop de nous, toi. Tu nous prends vraiment pour des guignols. On va te faire ravaler ta salive, crois-moi. »
Mosese se charge de la pénalité mais ça tape le poteau gauche. Il se fait engueuler par ses coéquipiers.
MĂȘlĂ©e introduction Fidjienne. Et là ⊠Les tout petits gabarits Cambodgiens font reculer de 5 mĂštres les Fidjiens, rĂ©cupĂšrent le ballon et vont le plaquer entre les poteaux. La transformation est rĂ©ussie.
« 7-0 », hurle mon cousin dâun ton moqueur.
Sur le coup dâenvoi, Iowane puis Apolosi et Leroy prennent de sacrĂ©s tampons. Les Cambodgiens jouent dur. Je ne peux laisser faire: « on va arrĂȘter, jâai besoin de mes joueurs demain! » Au moment oĂč je le dis, Malakai valse aprĂšs un plaquage adverse et semble ĂȘtre blessĂ©. « STOP! Câest en trop! »
Je me prĂ©cipite en direction du terrain. Mon cousin dit juste « retenez-le » et mon staff me saute dessus et me plaque au sol; mâempĂȘchant dâaller plus loin.
Mon cousin, sans me regarder mais en continuant de regarder la pelouse, me dit:
« Ils vont prendre une leçon. Mais cette leçon est pour toi aussi. Tu es devenu tellement faible. Le Toopil que je vois aujourdâhui nâest pas le Toopil que je connais. Celui des Samoa AmĂ©ricaines ou dâAngkor Tigers Ă©tait fort. Aujourdâhui, tu es faible. Faire le triplĂ© au Cambodge tâa fait croire que tout allait tâĂȘtre dĂ». Jamais avec lâĂ©quipe des Samoa AmĂ©ricaines tu nâaurais perdu contre la Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e. Jamais tu nâaurai laissĂ© un ballon de rugby arriver dans ton champ de vision. Jâavais des ambitions pour toi, des rĂȘves de grandeur. Je nâai plus envie. Je ne veux pas que les faibles deviennent des lĂ©gendes. Alors, reste dans lâombre et boucle-la. Tu es faible? Je suis fort pour toi! Je te mĂąche le travail. Tu me fais honte! »
Sur le terrain, Malakai tient le ballon mais est impuissant et nâose aller au contact avec un Cambodgien⊠Mon cousin lui dit: « Alors, Malakai! On a un grand engin mais on nâa pas les bourses qui vont avec? » En entendant ces mots, Malakai se prĂ©cipite et passe le ballon, un Cambodgien le rĂ©cupĂšre et file mettre un essai. La transformation suivra. « 14-0, les Fidjiens! »
Le match continue et les Cambodgiens déroulent.
On est la 39e, il y a 53-0 pour les Cambodgiens. Mes joueurs nâont mĂȘme pas eu lâombre dâune occasion.
Sur une passe Cambodgienne, Misiwani rĂ©cupĂšre le ballon en plongeant tel un gardien de but de football, rĂŽle quâil a endossĂ© lors des deux premiers matchs. Il hurle « on a Ă©tĂ© ridicule, je compte sur vous pour sauver lâhonneur! » Et il dĂ©gage le ballon vers lâavant dâun coup de pied. Le ballon passe les premiĂšres lignes Cambodgiennes et atterri devant Mosese.
Mais il nâa pas le temps de se baisser pour le ramasser. Un Cambodgien le suit de prĂšs et deux sont en face de lui. Il contrĂŽle tant bien que mal Ă la maniĂšre dâun footballeur et dribble les deux Cambodgiens en jouant avec les rebonds du ballon ovale. Il passe son corps entre les deux mais sur son dernier dribble, il a poussĂ© le ballon trop loin. Il nâa plus le choix⊠Il voit Malakai bien placĂ© et shoote dans le ballon vers lâavant. Malakai le ramasse mais sâil le garde Ă la main, le Cambodgien fera faute volontairement et le match sera terminĂ©. Il nâhĂ©site pas, lĂąche le ballon, le laisse rebondir au sol et frappe au pied dans le ballon qui va se loger entre les deux poteaux. « Fin du match: 53-3 pour le Cambodge » annonce lâarbitre.
Mes joueurs sortent la tĂȘte basse. Simione va voir mon cousin: "on a perdu. On quitte les jeux du Pacifique. On nâest pas des rugbymen.
Mon cousin: Non. Vous ĂȘtes des footballeurs.
Simione: Non plus.
Mon cousin: Et pourtant, si. La derniĂšre action qui mĂšne au drop, vous la jouez façon football. Câest pas trĂšs acadĂ©mique mais ça passe.
Le sĂ©lectionneur de rugby: Il a raison. Vous avez Ă©tĂ© pathĂ©tique sauf sur cette derniĂšre action. Les Cambodgiens nâont rien pu faire face Ă votre football."
Le sĂ©lectionneur du XV va chercher un truc dans son sac Ă dos et le tend Ă Simione: câest un ballon de football. Il lui dit alors: « vous ĂȘtes des footballeurs. Jouez au football. Allez chercher cette mĂ©daille. Si vous vous qualifiez pour le match de la 3e place, je mâengage Ă ce que le XV vienne vous encourager. »
Simione ne sait quoi rĂ©pondre. Kishan sâapproche et dit: « il a raison, les gars. On est des clowns au rugby. Tentons de prouver lâinverse au foot et de ne pas jeter la honte sur nos familles Ă notre retour! »
Simione prend le ballon et le serre fort en disant: « Oui, on va ĂȘtre des hĂ©ros. » Il se retourne alors vers le reste du groupe, brandit le ballon de foot et hurle: « WE ARE FOOTBALL! » Les joueurs se mettent tous Ă hurler⊠Avant de filer Ă lâinfirmerie panser leurs plaies.
Je remercie mon cousin qui me dit retourner dans son bunker. « Je peux faire quoi pour tâaider? », lui dis-je. Il me rĂ©pond: « Rien. Redeviens le Toopil que tu Ă©tais. Câest ce que tu peux faire de mieux pour moi! » Et il sâen va en me saluant de loin.
Le soir, mes joueurs sont tous restĂ©s Ă lâinfirmerie. Je suis le seul pour fĂȘter lâor obtenu en ping-pong en fauteuil fĂ©minin par Ă©quipe.
Les rugbymen dĂ©crochent le bronze en gagnant⊠4-0 contre les Samoa. Leur sĂ©lectionneur est fĂąché⊠Ses joueurs voulaient seulement sâentraĂźner au football. Un vrai monde Ă lâenversâŠ
Câest jour de match. On affronte les Tonga, dernier du groupe, dans un match qui devient dĂ©cisif pour nous. Mais je retrouve mes joueurs avec pleins de bandages et de pansements, sĂ©quelle du match de rugby de la veille.
Dans le vestiaire, ils semblent concernĂ©s. Le capitaine, Kishan, prend la parole: « si nous perdons aujourdâhui, nous rentrerons au pays couverts de honte! Alors, on gagne! WE ARE FOOTBALL! » Et les autres rĂ©pondent « WE ARE FOOTBALL! » en tapant fort sur les bancs du vestiaire! Quelle transformation.
Ils partent Ă lâĂ©chauffement sous lâĆil Ă©tonnĂ© du public de voir des footeux couverts de bandages et de pansements. On croirait des types Ă peine sortis dâune tranchĂ©e.
Puis vient lâheure du match. Devant plus de 4 000 spectateurs, on semble avoir du mal Ă rentrer dans la partie. Le match de rugby de la veille a fait du mal, semble-t-il. Mais suite Ă un bon pressing Ă la 30e, Malakai Love-Semira rĂ©cupĂšre une passe adverse mal ajustĂ©e aux abords de leur surface. Il rentre dans celle-ci et frappe Ă raz de terre cĂŽtĂ© opposĂ©. 1-0. On a beaucoup dâoccasions jusquâĂ la mi-temps, mais on ne les fait pas rentrer.
A la pause, je leur demande de continuer dans ce sens, que leur gardien ne pourra faire de miracles toute la partie. Mais je crains le mĂȘme scĂ©nario que face Ă la Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e.
Et pourtant, non, ce ne sera pas le cas! Joel Kerr réceptionne une passe dans la surface et marque de prÚs à la 58e (2-0).
Les Tonga sont dans les cordes et ne sâen relĂšveront pas. On en profite pour aggraver le score Ă la 83e par Mobese Nabose et Ă la 84e par Timoci Raibiriki. 4-0, score final.
Date | Compétition | Match | Stade | Adversaire | Score | Buteurs |
---|---|---|---|---|---|---|
16/06/27 | Jeux du Pacifique | J4 | Complexe sportif Vaitele, (Samoa) | Tonga | 4-0 | Love-Semira (30) Kerr (58) Nabose (83) Raibikiri (84) |
En allant saluer nos supporters, jâaperçois mon cousin qui me fait un signe du pouce. Les joueurs sont Ă©puisĂ©s mais content. Dans lâautre match, la Nouvelle-ZĂ©lande a battu la Nouvelle-CalĂ©donie 2-1. Notre dernier match, contre la Nouvelle-CalĂ©donie, sera dĂ©cisif pour aller dans le match de la 3e place: soit on gagne et câest nous, soit les NĂ©o-CalĂ©doniens ne perdent pas et ce sera eux.
Le soir, Yeshnil Karan est Ă lâhonneur et pour cause: le coureur Ă pied a gagnĂ© lâor sur 5km aprĂšs lâavoir gagnĂ© sur le 10km la veille. Et il avait gagnĂ© le 3 000m steeple il y a 2 jours! On fĂȘte les 3 magnifiques mĂ©dailles dâor, lui qui par souci de rĂ©cupĂ©ration ne venait jamais aux soirĂ©es Fidjienne. Le voilĂ libre de picoler comme il le souhaite!
Cette image mâa achevĂ©e
les guignols ont morflé en rugby et se sont réveillés pour le match de foot
ça vaut une médaille bronze du coup ?
Suffisait juste de retrouver un perché caché derriÚre une feuille qui cachait un bunker qui cachait des ordis qui cachaient⊠Wouaaaahh
Ah non ! Suffisait de faire jouer au rugby des monstres face Ă des nains de jardin et inverser le cours de lâunivers pour quâils compr⊠Wouaaaahh
Jâai essayĂ© ce que tu prenais @toopil , câest trĂšs fort, jâsuis dans le multiverse lĂ âŠ
La seule chose censĂ©e que je puisse te dire câest : bravo pour cette victoire qui te permet dâencore y croire !
RĂ©ponse aux lecteurs
@Sythax jâavoue avoir eu du mal Ă en trouver une potable mais quand celle-ci est arrivĂ© jâai directement kiffĂ©
@celiavalencia pour le bien de leur pays, ils portent ce joli drapeau sur le maillot on est meilleurs que le rugby
@Mourinho les premiers des deux groupes vont en finale (lâor pour le vainqueur, lâargent pour le perdant) alors que les deux deuxiĂšmes sâaffrontent pour la mĂ©daille de bronze. Donc il me faut mâimposer contre la Nouvelle-CalĂ©donie pour finir 2e et avoir un espoir dâobtenir la mĂ©daille de bronze lors du match de la 3e place.
@CaptainAmericka Quoi? Câest pas crĂ©dible comme rĂ©cit? Pour plus de rĂ©alisme, lâĂ©pisode que tu vas lire Ă lâinstant lâest beaucoup plus (ou pas )
Merci Ă tous de suivre cette story!
Ce matin, tout semble se passer pour le mieux. Mes joueurs sont motivĂ©s pour lâentraĂźnement, ils jouent au foot, ça rigole. Un monde parfait! La petite leçon de mon cousin les a calmĂ©.
Justement, aprĂšs lâentraĂźnement, je vois quâil mâa envoyĂ© un SMS: « dĂ©solĂ© pour les emmerdes que je vais te crĂ©er. La CIA a retrouvĂ© ma trace, jâai fui le pays. Ă bientĂŽt »
Sur le coup, je ne comprends pas, mais Ă la sortie du stade Blatter, la police mâarrĂȘte, me menotte et mâemmĂšne, le tout sous les regards Ă©tonnĂ©s de mes joueurs.
Je suis placĂ© en garde Ă vue dans un commissariat miteux. On va mâinterroger et je ne sais mĂȘme pas pourquoi.
Mais je suis trÚs surpris lorsque je vois rentrer dans la piÚce⊠ma petite américano-samoanne. Je suis si surpris que je ne puis parler, alors elle prend les devants.
« Mr le sĂ©lectionneur, je vais tout vous expliquer. Je travaille pour la CIA, et je traquais le dangereux criminel quâest votre cousin. Nous savons presque tout de sa vie publique, celle que vous connaissez, mais nous nâarrivons pas Ă lâattraper. La mĂ©thode fut de nous rapprocher de vous car vous ĂȘtes important pour lui. Jâai donnĂ© mon corps pour cette mission aprĂšs mâĂȘtre fait passer pour une entraĂźneuse de natation. La vĂ©ritĂ© est que je ne sais mĂȘme pas nager. Sauf que vous ne cessiez de le repousser. Et nous nâavons jamais pu lâattraper. Ă cause de cela Nous avons besoin de votre aide, Mr le sĂ©lectionneur. Il vous fait confiance. Dites-nous oĂč est sa planque. »
Je sais quâil en est parti alors je balance le tout mais ils me disent ĂȘtre au courant et voulaient tester ma coopĂ©ration. A ce moment-lĂ , ils souhaitent que je continue Ă coopĂ©rer Ă lâavenir en faisant passer lâamĂ©ricano-samoanne pour ma maĂźtresse! Je refuse catĂ©goriquement. Ils insistent encore et toujours. AprĂšs plusieurs heures, je nâai pas cĂ©dĂ© et suis jetĂ© dans une celluleâŠ
Le soir, mon amĂ©ricano-samoanne vient me voir: « Mr le sĂ©lectionneur, on va vous relĂącher. Mon amie Angela, qui travaille Ă votre fĂ©dĂ©ration, et pour le coup, si elle ne connait pas mes activitĂ©s est une amie dans la vraie vie, a payĂ©e votre caution et un avocat pour vous dĂ©fendre. Comme vous nâĂȘtes coupable de rien, vous ĂȘtes libre, Mr le sĂ©lectionneur. Lâavocat considĂšre que vous ĂȘtes une victime, comme nous. »
Elle mâouvre la cellule et me dit: « il a volĂ© lâargent des jeux du Pacifique. Billetterie, primes, tout! Câest la panique. » Je la regarde et ne rĂ©pond pas. Je ne veux plus la voir.
Alors que je commence Ă partir, elle mâattrape le bras et me dit « Mr le sĂ©lectionneur, je voulais⊠Enfin⊠Câest pas simple Ă dire mais⊠Jâai jouĂ© double jeu avec vous mais⊠Disneyland, nos retrouvailles ici, câĂ©tait honnĂȘte. Sâil y a une chose oĂč je nâai jamais trichĂ©, câest que je vous ai vraiment aimĂ©! »
Je ne rĂ©ponds rien. DĂšs quâelle lĂąche mon bras, je mâen vais et quitte les lieux, sans un mot ni mĂȘme un regard!
Jâarrive Ă lâhĂŽtel en pleine fĂȘte: Rusiate Matai a gagnĂ© lâor au saut en hauteur et Deborah Bulai le mĂȘme mĂ©tal mais au lancer de marteau.
Le mec le moins heureux est celui qui a la mĂ©daille dâorâŠ
Je suis seul Ă ma table et Deborah voit que je dĂ©prime. Elle vient vers moi, me montre sa mĂ©daille dâor, et petit Ă petit, nous nous rapprochons. Elle voit que jâai besoin de rĂ©confort.
Nous allons dans ma chambre, elle me pousse sur mon lit, enlĂšve ses vĂȘtement et⊠me chope les pieds, me fait tourner comme un marteau. Pendant que je tourne (et que je hurle de peur), mes vĂȘtements se retirent les uns aprĂšs les autres. Malheureusement, au moment de me lancer, elle vise mal et au lieu du lit, je finis la tĂȘte dans la fenĂȘtre puis Ă lâhĂŽpital pour me faire recoudre lâarcade. DĂ©cidĂ©ment⊠Sale journĂ©eâŠ
AprĂšs cette drĂŽle de journĂ©e de la veille, jâespĂšre passer une journĂ©e plus tranquille. Mais câest loupé⊠DĂšs 7h30, la Loozette brune toque Ă ma porte.
Moi: "Non, pas de si bon matin. Câest trop tĂŽt, jâai passĂ© une dure journĂ©e. Tu viendra dans mon lit ce soir si tu veux. En plus, on mâa pĂ©tĂ© lâarcade hier soir.
Elle: Non, mais câest pas pour ça. Câest quâun reprĂ©sentant du prĂ©sident de la rĂ©publique Française veut vous voir. Il vous attend dans la salle de confĂ©rence!
Moi: Quoi? Câest quoi ce merdier encore?"
Jâarrive dans la salle de confĂ©rence et un type mâannonce: « Mr Toopil, le prĂ©sident nouvellement Ă©lu, Mr Jean Lassalle, souhaite vous rencontrer cet aprĂšs-midi. Ce sera Ă 15h37 prĂ©cise. Soyez au rendez-vous sâil vous plait! »
Jâaccepte ce drĂŽle de rendez-vous. Mais je me demande ce que veut le prĂ©sident. Je sais quâil est en tournĂ©e en OcĂ©anie pour montrer au Monde que la France tient Ă son rang dans le Pacifique, mais pourquoi moi?
Je fais des recherches sur Google. Il est venu aux Samoa pour signer des accords avec le gouvernement en vue dâinstaller une usine Française qui produira des composants automobiles. Ces composants iraient jusquâĂ Papeete (Ă Tahiti) en bateau pour arriver par avion chez nous. Bravo lâĂ©cologie⊠Bref⊠Je ne vois pas le rapport entre ça et moi.
Le matin, lâentraĂźnement se passe bien puis vient le repas, classique, et enfin lâheure du fameux rendez-vous. Mes joueurs ont quartier libre et vont assister aux demi-finales de hockey-sur-gazon oĂč les Fidjiens sont engagĂ©s.
En attendant, je suis coincĂ© Ă lâhĂŽtel et le bĂątiment est encerclĂ© de policier. La sĂ©curitĂ© est au max, juste pour ma rencontre avec le prĂ©sident. Je mets mon plus beau costume pour le rencontrer et je stresse quand mĂȘme un peu.
A 15h20, je vais Ă lâaccueil oĂč je vois des mecs de la sĂ©curitĂ© prĂ©sidentielle. On me fait mâassoir dans une piĂšce et je vois Mr Lassalle, entourĂ© de ses gardes du corps, rentrer Ă 15h37 pile! Je me lĂšve!
Lassalle: "Non, non, Mr Toopil, restez assis. Je vous en prie.
Moi: Mr le prĂ©sident, câest un honneur pour moi de vous rencontrer.
Lassalle: Lâhonneur est pour moi. Je me faisais une joie de vous rencontrer. Aussi, jâai profitĂ© de mon passage au Samoa pour rĂ©aliser cela.
Moi: Mr le président, vous me connaissiez?
Lassalle: Oui, bien-sûr! Enfin, à vrai dire⊠Non⊠Enfin⊠Pas depuis longtemps! Mais maintenant oui!
Moi: Heu⊠ok⊠Si vous ne me connaissiez pas, pourquoi me rencontrer?
Lassalle: Voyez-vous, cher ami, je mâintĂ©resse de prĂšs Ă la notoriĂ©tĂ© de la France dans le Monde. Je regardais, totalement par hasard, lors de ma visite en Nouvelle-CalĂ©donie, les rĂ©sultats des reprĂ©sentants de cette Ăźle pour cette fameuse compĂ©tition des jeux du Pacifique. Et je vois quâen football, la prochaine confrontation est face aux Fidji dont lâentraĂźneur est Français. Et quâelle est dĂ©cisive. Alors, me voilĂ !
Moi, ne sachant quoi rĂ©pondre: Heu⊠Merci Mr le prĂ©sident. JâespĂšre que mon Ă©quipe sera un sĂ©rieux rival.
Lassalle: Je le crains malheureusement. Vous nâĂȘtes pas sans connaitre la situation NĂ©o-CalĂ©donienne.
Moi: Oui et je souhaite que la paix revienne le plus tĂŽt possible.
Lassalle: Câest Ă©galement mon avis. Une paix va donner du prestige Ă la France et Ă mon propre prestige si câest sous mon mandat. Mais voyez-vous mon cher, pour cela, jâai besoin dâune unitĂ© nationale. Ou plutĂŽt rĂ©gionale. Locale. Enfin, vous me comprenez, nâest-ce pas? Si toute lâĂźle sâunit sous sa banniĂšre pour soutenir lâĂ©quipe de foot, toutes les communautĂ©s feront la fĂȘte ensemble et la paix sera probable!
Moi: Une sorte de black-blanc-beur du Pacifique!
Lassalle: Exactement. Aussi, vous demanderai-je, et en Ă©change dâune trĂšs forte somme dâargent, de perdre cette rencontre. Et je me porte garant de vous trouver un poste dans un clubs professionnel Français dĂšs mon retour en mĂ©tropole. Le dĂ©but dâune nouvelle vie Mr Toopil. MarchĂ© conclu?
Moi: Une corruption? RĂ©ellement? Jâhallucine! Câest hors de question, Mr le prĂ©sident.
Lassalle: Vous ĂȘtes Français, vous devez aider votre pays! Câest un ordre!
Moi, en me levant: Mettons les choses au point Mr le prĂ©sident. Jâai sĂ»rement pas lâintention dâoublier mes racines Ă cause du football. Et ce quâil y a de meilleur en moi, câest les Fidji. Ăcoutez⊠Quand je vous ai connu, vous jouiez encore au petit politique avec tous les bergers de votre village. Tout ça pour vous dire que je vous parle en qualitĂ© de Français. Mais jâai le look Fidjien, je mange Fidjien, je chante Fidjien, je suis un Fidjien, je nâai pas le choix, je dois pratiquer un football Fidjien. "
A ce moment-lĂ , je quitte la piĂšce, entendant le prĂ©sident me crier: « CâEST AINSI? NOTRE FOOT FRANCAIS BOUFFERA VOTRE FOOT FIDJIEN SUR LE TERRAIN. TU MâENTENDS TOOPIL? TU MâENTENDS? »
Le soir, dĂ©barrassĂ© du prĂ©sident et de toute sa sĂ©curitĂ©, on fĂȘte les mĂ©dailles dâargent des deux Ă©quipes (masculines et fĂ©minines) en basket 3X3 et la mĂ©daille dâor de Jone Davule, gagnĂ©e en boxe 60kg. Son entraĂźneur monte sur une table et imite les Loozettes. Une soirĂ©e oĂč tout le monde rigole. Je suis heureux dâĂȘtre ici. Je suis Fidjien!
Nous y voilĂ . Le match dĂ©cisif! On gagne, on peut disputer le match pour la mĂ©daille de bronze. On ne gagne pas, câest la Nouvelle-CalĂ©donie qui y va.
Jâai mis mes joueurs au courant de la visite de Lassalle la veille et de sa proposition de perdre volontairement. Ils savent quâil est en tribunes. Ils rentrent sur la pelouse pour lâĂ©chauffement en chantant « Ecoutez le son des Fidji. Sur toute la planĂšte, les gens nâen reviennent pas. Aux Fidji aussi le foot a une Ă©quipe. Toute la planĂšte demande Ă quoi ça rime. Ving-trois fidjiens avec un ballon rond sur les pâlouses. De tout les footballeurs, ce sont les plus rapides. Ils doivent le respect au grand entraĂźneur Toopil. »
Je vois Lassalle devenir rouge de colĂšre en tribunes.
Aux vestiaires, je leur dirai juste « Allez messieurs, Ă nous de jouer! » et tous se tapent dans la main avant de lancer leur cri de guerre: « Fais la passe bula⊠Tire au but bula⊠Fais trembler les filets⊠Câest le foot bula⊠Flyinggggg Fijiannnnnnnnnnnnnns! »
Câest dĂ©terminĂ©s quâils rentrent sur la pelouse. La Nouvelle-CalĂ©donie tente de nous prendre Ă dĂ©faut sur les ailes, mais mes joueurs arrivent Ă garder la possession du ballon. Et ça paye car Ă la 22e minute, Simione Ragoneturaga frappe au but depuis lâentrĂ©e de la surface et fait trembler les filets! 1-0. Les 7 600 spectateurs du match sont surtout NĂ©o-CalĂ©doniens mais nos supporters se font entendre lors de lâouverture du score.
Trois minutes plus tard, Malakai Love-Semira est fauchĂ© dans la surface. Ragoneturaga transforme lâessai et inscrit un doublĂ©: 2-0. Les NĂ©o-CalĂ©doniens sont Ă©touffĂ©s et ne sâen sortent pas. On rentre au vestiaire confiant.
Vu lâĂ©tat dâesprit, je nâai pas grand chose Ă dire. Mais lors du retour sur la pelouse, nos adversaires accĂ©lĂšrent. Il faut dire quâils sont en train de perdre lâespoir dâune mĂ©daille. A la 56e, ils marquent un but⊠2-1.
On pourrait trembler avec ce seul but dâavance alors je fais un changement en faisant rentrer Mosese Nabose pour apporter plus de poids et de vitesse Ă notre ligne dâattaque. Et pour lâun de ses premiers ballons, il rĂ©cupĂ©rer une passe sur son aile droite, avance de deux pas et nâĂ©tant pas attaquĂ© frappe lourdement. Le ballon finit sa course dans la lucarne: 3-1.
Avec mon staff, on explose de joie: coaching payant. Je me retourne et fais un doigt dâhonneur Ă Lassalle qui me dĂ©visage.
La Nouvelle-CalĂ©donie nâabdique pas mais ma dĂ©fense tient le choc. JusquâĂ la 89e oĂč le 2e but adverse arrive⊠3-2âŠ
Il y aura 6 minutes dâarrĂȘts de jeu. Une Ă©ternité⊠On se recroqueville sur nous-mĂȘme et on essaie de garder le ballon mais le pressing adverse est intense.
AprĂšs de longues minutes de souffrance, lâarbitre siffle enfin la match. Tout le banc se prĂ©cipite sur la pelouse pendant que Lassalle quitte le stade!
On se jette tous dans les bras les uns des autres. On jouera le match de la 3e place (contre les Iles Salomon). On peut encore croire à une médaille. On est heureux.
Alors le soir, on ambiance lâhĂŽtel! Mes joueurs font le show! Ils fĂȘtent les mĂ©dailles dâor des Ă©quipes de hockey-sur-gazon. Les deux Ă©quipes ont fait le doublĂ©: hommes et femmes! Les filles ont gagnĂ© contre les Iles Salomon. Un incroyable triomphe dont on doit sâinspirer! Mais pour lâinstant, laissez-nous profiter de lâinstant prĂ©sent.
Je me suis senti pendant un moment dans Rasta Rocket âŠ
génial ce match !
Fini la corruption !
Mdrrrr Lassalle qui est Ă©luâŠ
FĂ©licitations pour cette victoire, qui semblait facile mais qui finalement sâest gagnĂ©e dans la douleur !
JâespĂšre que Lassalle Ă©tait pleine pour assister Ă ce triompheâŠ
Quel superbe chapitre encore et la victoire
Mourinho vibes
RĂ©ponse aux lecteurs
@Sythax bien jouĂ© pour avoir trouvĂ© la rĂ©fĂ©rence Jâadore ce film
@celiavalencia avec Toopil, vu quâil est entourĂ© de bras cassĂ©s, on nâest jamais sĂ»r de rien
@CaptainAmericka Je cherchais un politique qui ne serait jamais prĂ©sident mais qui pourtant en rĂȘve. Le rĂŽle Ă©tait taillĂ© pour Lassalle
@Mourinho pourvu que la victoire me suive jusquâĂ la fin du tournoi.
Le comitĂ© olympique a dĂ©cidĂ© dâinviter nos familles aujourdâhui. Il nây a des Ă©preuves que le matin. Donc on en profite pour faire un entraĂźnement assez tĂŽt avant de retrouver nos familles et manger tous ensemble le midi.
On avait tous le droit dâinviter 3 personnes. Ma femme et mon fils sont arrivĂ©s de Nouvelle-ZĂ©lande et resteront jusquâau match pour la 3e place. Ma mĂšre arrive de France. Je suis content de les retrouver⊠Mon fils rĂ©clame des selfies Ă tout le monde avant de dire « il nây a mĂȘme pas de hand. Comment câest moisi les jeux du Pacifique! » Haaaa les adosâŠ
On mange tous ensemble: sportifs, staffs et familles. Le moment est trÚs agréable. Petit à petit, les tables se vident et chacun va profiter de sa famille dans son coin. Nous, nous restons à table. Mais tout à coup, une femme arrive paniquée vers nous: « Mr Toopil, venez vite dans la salle de réception! »
Je me lĂšve et jâaccours et quand jâarrive, je vois une dizaine de joueurs de mon effectif complĂštement bourrĂ©!
« Mais bordel, il sâest passĂ© quoi? »
Dans un coin, une vieille femme me dit: « câest rien monsieur. EnchantĂ©, je suis la maman de Joel Kerr. Je leur ai amenĂ© un petit rhum fait maison. Ils ont juste bu une ou deux gorgĂ©es. Vous voulez goĂ»ter Monsieur? »
AprĂšs mon refus, je secoue tout le monde et mâapprĂȘte Ă engueuler la femme. Mais je suis interrompu par un homme qui court affolĂ© vers moi: « Monsieur Toopil, venez vite, câest affreux. » Et il mâemmĂšne vers la salle de musculation.
LĂ , je vois une dizaine de mes joueurs complĂštement dĂ©foncĂ©s. « Mais bordel, il sâest passĂ© quoi? »
LĂ , une jeune femme intervient. « Bonjour mon lapin! Je suis la soeur de Isikeli Tovilo. Je leur ai fait un gĂąteau mais ils rĂ©agissent bizarrement. Jâai juste rajoutĂ© du sucre en poudre, regardez! »
Elle me tend un sachet et je hurle « CâEST DE LA COCAĂNE! » Elle me regarde Ă©tonnĂ©e et me dit: « du coup, vous voulez goĂ»ter mon gĂąteau? » Je suis tout prĂȘt de hurler quand un enfant arrive vers moi en panique. « Monsieur Toopil, venez vite, il y a un attroupement devant votre chambre! »
LĂ , je me demande ce qui va me tomber dessus encore. Quand jâarrive, il y a une Ă©norme file dâattente devant ma chambre mais que des hommes et des athlĂštes des Fidji. Je repĂšre certains de mes joueurs et les deux fils Ă Papa.
Je rentre dans la chambre, furieux, vouant savoir ce qui sây passe. Et lĂ , je tombe sur une femme en sous-vĂȘtement avec une poitrine ENORME!
Elle me dit: « je suis la soeur de Malakai. On mâa dit que je pouvais me changer ici pour mettre mon maillot de bain et des gars ont promis de sĂ©curiser lâentrĂ©e. Cela vous gĂšne si je me change devant vous? »
Je suis tout prĂȘt de dire « non » quand ça toque Ă la porte: « chĂ©ri, tu es lĂ ? »
Bordel⊠Câest ma femme! Je passe par la fenĂȘtre et sprinte pour faire le tour de la cabane. Jâarrive au niveau de la porte essoufflĂ© et je fais croire Ă ma femme que je viens dâarriver. Ouf⊠Jâai sauvĂ© la mise. Elle sâoccupe de la sĆur de Malakai et moi de faire fuir les hommes. On a mĂȘme dĂ» interdire lâaccĂšs Ă la piscine quand la sĆur de Malakai y Ă©tait. Trop dâattroupements⊠(dĂ©cidĂ©ment dans cette famille ils ont tous des attributs hors norme)
Le soir, je suis soulagĂ© de voir les familles partir. La tranquillitĂ© revient dans les lieux. On sâendort tous tranquillement quand jâentends une vieille femme hurler: « Qui veut du rhum? Il mâen reste une bouteille! » et entendre comme rĂ©ponse dans dâautres chambres « Ouaiiiiiiiiiiiiiis! » Ho non⊠Ăa recommenceâŠ
Aujourdâhui, aprĂšs avoir bu du rhum toute la nuit, mes joueurs sont fatiguĂ©s. Je dĂ©cale lâentraĂźnement Ă lâaprĂšs-midi.
En Ă©change, le matin, on va voir les finales de rugby Ă 7. On sâinstalle tous aux milieux des supporters et avec le reste de la dĂ©lĂ©gation disponible ce matin. Je vois que le rugby, câest vraiment le truc des Fidji.
Les filles ouvrent le bal contre la Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e. Le dĂ©but de match est serrĂ©. Malakai lance, pour supporter lâĂ©quipe: « allez les filles! Si vous gagnez, vous finirez toutes dans mon lit ce soir! » Une nana de lâĂ©quipe, se lĂšve du banc et vient vers Malakai. Elle fait deux fois sa taille, en hauteur comme en largueur. Elle chope Malakai par le col et le soulĂšve avant de dire:
"Ecoute moi bien gamin. On nâest pas tes catins, ok? Alors, pas de ça avec nous ou alors câest les rugbymen qui viendront dans ton lit. Compris, gamin?
Malakai: Oui, madame!
La fille: MADEMOISELLE!
Malakai: Oui, pardon⊠pardon⊠Oui, mademoiselle!"
Elle repose Malakai sur le sol et retourne sur le banc. On regarde tous le match sans broncher. Les filles lâemportent 17-7 et remportent la mĂ©daille dâor.
Puis vient la finale des hommes. LĂ , lâambiance monte clairement dâun cran en tribunes. Fidji versus Samoa. Ce qui se fait de mieux dans la rĂ©gion hors Nouvelle-ZĂ©lande (qui nâa pas dâĂ©quipe de rugby Ă sept pour le tournoi).
Et le match est magnifique.
Les Fidjiens ne laissent pas une miette Ă leurs adversaires du jour et lâemportent 19-5.
La délégation du rugby à 7 fait le plein avec les deux finales remportées.
On rentre Ă lâhĂŽtel avec les deux Ă©quipes. Le repas du midi part dans tout les sens, câest la fĂȘte! Sauf pour Malakai recroquevillĂ© sur lui-mĂȘme dans un coin de la piĂšce. Il tremble encore de tout ses membres.
Le soir, nouvelle fĂȘte pour les Ă©quipes de rugby. Je ne vois ni Malakai, ni le colosse qui lâa menacĂ©. Inquiet, je vais vers la chambre de Malakai et au moment de toquer, la porte sâouvre. Le colosse en sort et me dit « je nâallais pas le partager quand mĂȘme! Je le voulais pour moi seule. » VoilĂ un problĂšme rĂ©glĂ©! Enfin⊠JâespĂšreâŠ
Je reçois ce matin, pendant que je suis sur le trĂŽne, un appel en visio dâune journaliste Française. Je rĂ©ponds quand mĂȘme. Elle se prĂ©sente: "Bonjour, je mâappelle Jade Dupont. Je suis la prĂ©sentatrice du 13h de TF1. Je voulais savoir si vous Ă©tiez disponible pour que nos Ă©quipes sur place filment votre entraĂźnement?
Moi: Heu⊠Vous ĂȘtes dans votre bain lĂ ?
Elle: OUI ET ALORS? VOUS ETES BIEN AUX CHIOTTES, VOUS! VOUS SAVEZ LâHEURE QUâIL EST EN FRANCE? OUI, CâEST LâHEURE DU BAIN! ET OUI, JE SUIS SUSCEPTIBLE!
Moi: Heu, désolé.
Elle (toute calme): Alors⊠Ok pour nos Ă©quipes? Câest pas tout les jours quâun coach Français participe aux Jeux du Pacifique."
Je donne mon accord et elle raccroche. Je regarde lâheure Ă Paris et je vois quâil est 23h. Ok⊠Je comprends lâheure du bain.
LâaprĂšs-midi, les camĂ©ras filment lâentraĂźnement. Mes joueurs sont trop fiers. Je suis interviewĂ© et certains de mes joueurs aussi. On a hĂąte de voir le rĂ©sultat.
Le soir, Ă minuit, on est encore tous debout pour regarder le 13h. Et je dĂ©couvre ma compatriote journaliste en dehors de son bain. Le journal commence par la news du jour: la Russie a envahi le Timor Oriental qui riposte avec lâaide du Liechtenstein. Puis vient un reportage sur Lassalle en voyage Ă Wallis-et-Futuna.
Tiens, la suite ça parle dâune Jeannine qui habite dans le berry et fabrique des ordinateurs en bouchons de liĂšge. La mĂ©tĂ©o, le CAC 40, Koh-Lanta, puis câest la fin. On nâest pas passé⊠Mes joueurs sont déçus. Jâappelle TF1. On mâexplique que la journaliste nâa pas aimĂ© ma remarque sur le fait quâelle soit dans le bain et a annulĂ© le passage dans le JT. Elle avait raison⊠Elle est vraiment susceptibleâŠ
Câest le grand jour⊠On va savoir si on a le droit Ă la mĂ©daille. Et ce soir, si on lâobtient, on sera Ă la cĂ©rĂ©monie de fermeture.
Ce matin, ce sont les filles qui jouent. Elles sont en finale face Ă la Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e⊠Et perdent 4-1. Câest as ça qui va mâaider Ă me rassurer.
Je reçois un appel dâEric Chelle. Son expĂ©rience dâune finale remportĂ©e de la CAN va mâaider. Ce nâest pas une finale, seulement un match pour la 3e place, mais il y a du bronze Ă aller gratter. Il me rassure, me donne quelque conseils et me souhaite bonne chance: « tu verra mon Toopil, un jour tu gagnera de grands trophĂ©es car tu mâas eu comme idole! » Un peu prĂ©tentieux le typeâŠ
A 14h, nous voici au stade. 6 600 spectateurs dans le stade pour voir sâaffronter Fidji et Iles Salomon. En face, ils ont le terrible RaphaĂ«l Leaâi qui joue en Bosnie et qui est une star dans son pays. En sortant du tunnel, nos supporters sâenflamment et ont mĂȘme sorti un tifo.
Les hymnes rĂ©sonnent, lâarbitre siffle, le match est lancĂ©, le stress Ă©galement. Je me retourne vers les tribunes et je vois ma femme et mon fils qui porte le maillot des Fidji. Les voir mâa apaisĂ©.
Je peux me concentrer sur le terrain! Sur cette pelouse justement, les dĂ©bats sont Ă©quilibrĂ©s. Les deux Ă©quipes jouent la gagne! Le match est trĂšs agrĂ©able Ă voir et nous approchons de la mi-temps. Câest Ă la 42e minute de ce match que Kishan Sami dĂ©cide de foncer sur son aile gauche. Les Iles Salomon, qui attaquaient beaucoup sur les ailes, sont prises Ă leur propre jeu. Il centre et le ballon flotte jusquâau abords de la surface de rĂ©paration oĂč se trouve Leroy Jennings qui frappe contrĂŽle puis puissamment et trouve les filets. 1-0!
Câest lâexplosion de joie sur le banc, sur le terrain et en tribunes. Je leur demande de ne pas se relĂącher. Et Ă la 44e, Prashant Kumar marque! Il court vers le banc et glisse sur les genoux. Mais lâarbitre siffle. Il y a hors-jeu selon son assistant. Nous protestons vivement! Prashant est dĂ©goĂ»tĂ© mais avant quâil retourne Ă son poste, je lui demande dâinsister.
Je suis Ă©coutĂ© car une minute plus tard, il dribble deux joueurs et rentre dans la surface oĂč il est durement taclĂ©. Penalty! Simione Ragoneturaga, qui remplace Malakai Love-Semira pour ce match, pose le ballon. Il sâĂ©lance, tire⊠Et câest touchĂ© par le gardien adverse mais ça finit au fond des filets . 2-0! On a pris le large juste avant la pause. Lâarbitre siffle la mi-temps juste derriĂšre. Mes joueurs rentrent au vestiaire euphorique! Quelle fin de premiĂšre pĂ©riode ils ont fait!!!
Je les averti de se mĂ©fier. Les Iles Salomon vont jouer sans frein Ă main. Ils nâont plus rien Ă perdre et un but peut les relancer. Donc je conseille Ă mes gars de rester sur leurs gardes.
Un discours entendu car on continue Ă tenir le ballon et un joueur adverse fait faute sur Kerr, faute qui se trouve ĂȘtre commise dans la surface. Penalty!
Simione Ragoneturaga prend le ballon, le pose, se recule et souffle un coup. Sâil marque, câest terminĂ©! Sa course dâĂ©lan est lancĂ©e. Il tire au raz du poteau droit comme le penalty prĂ©cĂ©dent. Et câest le but⊠Ha non! Au dernier moment, le gardien adverse se dĂ©tend de tout son long et dĂ©tourne le ballon. On en reste Ă 2-0. Simione se tient la tĂȘte entre les mains.
Les Ăles Salomon poussent mais cadrent peu. Malakai Love-Semira remplace Rogoneturaga qui a baissĂ© de rĂ©gime depuis son penalty loupĂ©. Coaching payant: Ă la 73e minute, Kerr sâĂ©chappe sur lâaile gauche et centre. Celui-ci trouve Love-Semira qui, sans contrĂŽle, propulse le ballon au fond des filets pour la 3e fois. 3-0, la messe est dites. On joue la fin du match en total contrĂŽle. Les Iles Salomon ont dĂ©posĂ©s les armes.
Lâarbitre siffle la fin du match, câest lâexplosion de joie. Loozar et ses deux Loozettes descendent sur le terrain, mon adjoint me saute dans les bras, Love-Semira fait le tour de la pelouse aprĂšs avoir enlevĂ© son maillot, les supporters jubilent.
Je vais vers les tribunes embrasser ma femme et mon fils avant de voir mes joueurs monter sur le podium et recevoir la médaille de bronze.
Quâils sont beaux. On fait tous la fĂȘte avec les supporters.
Mais on ne traĂźne pas quand mĂȘme, car on doit participer Ă la cĂ©rĂ©monie de fermeture mais aussi laisser la place Ă la finale (la Nouvelle-ZĂ©lande gagnera face Ă la surprise de lâĂ©preuve: les Iles Cook).
(jâai oubliĂ© de screen le palmarĂšs avec 2027 au programme, sorry⊠Mais Champion: Nouvelle-ZĂ©lande, finaliste: Iles Cook, troisiĂšme: Fidji, Organisateur: Samoa).
On nâoublie pas le chant de guerre dans le vestiaire: « Fais la passe bula⊠Tire au but bula⊠Fais trembler les filets⊠Câest le foot bula⊠Flyinggggg Fijiannnnnnnnnnnnnns! »
On rentre Ă lâhĂŽtel et mes joueurs se prĂ©parent. Ils sont beaux dans leur costume et sont fiers de participer Ă cette cĂ©rĂ©monie de fermeture oĂč seuls les mĂ©daillĂ©s peuvent ĂȘtre prĂ©sent.
Pour ma part, avec les autres entraĂźneurs, je me trouve en tribunes. Tous viennent me fĂ©liciter quand ils me voient. Jâai rapportĂ© la derniĂšre mĂ©daille au pays! Les Fidji terminent Ă la 6e place 21 mĂ©dailles dâor, 30 dâargent et 40 de bronze (la Nouvelle-CalĂ©donie termine en tĂȘte devant Tahiti et lâAustralie, puis viennent les Samoa et la Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e). Pour la petite anecdote, seul Tokelau rentre bredouille, sans aucune mĂ©daille.
Mais chut, mes joueurs dĂ©filent. Ils sont si fiers et mĂ©rite dâĂȘtre lĂ aprĂšs cette remontada en phase de poule.
AprĂšs la cĂ©rĂ©monie, la dĂ©lĂ©gation Fidjienne rentre Ă lâhĂŽtel oĂč une grande fĂȘte est prĂ©vue que lâon soit mĂ©daillĂ©s ou non. Tout le monde boit, danse et rigole! @Loozar est la star de la soirĂ©e et finira complĂštement torchĂ© et nu dans la piscine, jetĂ© dans celle-ci par les joueurs de rugby. Le rhum coule Ă flot. On se couche tous trĂšs tard, mais tant pis. On a tous passĂ© un excellent sĂ©jour Samoan pour ces jeux du Pacifique.
Aujourdâhui, le rĂ©veil est dur mais il est obligatoire. Toute la dĂ©lĂ©gation prend lâavion pour retourner aux Fidji. Je suis rĂ©veillĂ© par Angela qui tamborine Ă ma porte tel Hulk en colĂšre! Ca me rĂ©veille en sursaut et je rĂ©alise quâĂ mes cĂŽtĂ©s se trouve la Loozette brune complĂštement nue. Nous avons tout deux oubliĂ© la fin de soirĂ©e hier. Haaaa les ravages de lâalcoolâŠ
Avant de quitter lâhĂŽtel, je vais dire au revoir chaleureusement Ă Loozar et aux deux Loozettes. La blonde me regarde mĂ©chamment quand la brune me prend dans ses bras. Je les invite tous pour une visite dâAuckland, proposition quâils acceptent avec joie.
A lâaĂ©roport, on a tous des tĂȘtes de zombie.Je croise ma femme et mon fils qui repartent pour la Nouvelle-ZĂ©lande.
A 11h23 précise, nous quittons les Samoa pour retourner au pays. Et quel retour! A notre arrivée, une foule immense nous attend pour nous féliciter.
Mes joueurs profitent de ce bonheur. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin.
Nos véhicules viennent nous chercher les uns aprÚs les autres. Les deux fils à Papa viennent me saluer et me donne rendez-vous pour une partie de tennis. Puis Deborah Bulai vient prendre des nouvelles de mon arcade avant de filer pour des vacances à New-York.
Un bus nous attend pour nous ramener au centre dâentraĂźnement, lieu ultime avant de se dire au revoir. Les au revoir sont chaleureux. Quelques uns sont en vacances, dâautres retourneront dans leurs clubs. De mon cĂŽtĂ©, je prends lâavions direction Auckland Ă 19h53. Quand je dĂ©colle et que je vois les Fidji de haut, mon cĆur se serre et jâai les larmes aux yeux. Quel chemin parcouru aprĂšs ce dĂ©but de compĂ©tition catastrophique. Jâai dĂ©jĂ hĂąte de revenir et de retrouver les mecs! Des types fiers, des types forts qui peuvent ĂȘtre trĂšs mĂ©chants quand ils ont la haine et qui nâacceptent pas quâon leur marchent sur les pieds ! Des Fidjiens, quoi!
Votre bien-aimé, Toopil.
Ah ouais il est comme ça @Loozar
bravo pour la medaille
ça mâa fait rire avec cette femme
Ah la belle victoire avec la maniÚre en plus ! Bravo pour la médaille !