:storygreen: :s11: :eastern_suburbs: 🇳🇬 Un pari autour du Monde

Putain j’suis passĂ© pour un tocard Ă  exploser de rire tout seul derriĂšre mon volant :sob::sob: (tellement drĂŽle que j’ai pris le risque de le lire en conduisant, je ne voulais pas couper ce moment magique, quitte Ă  en perdre la vie
 ou mon permis :rofl::rofl::rofl:)

Ah, attendez, y a un guignol avec un képi et habillé en bleu qui me demande des papiers (pas de stylo ? Il veut faire un avion avec ?)

Naaaaan je plaisante, je leur ai échappé à la course poursuite ! :muscle:t4:

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Un problĂšme avec la mafiamochĂšre ? :sac:

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chuck norris america GIF

Me voilĂ  les enfants :eyes:

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Réponse aux lecteurs

@Sythax je ne suis pas assez fort avec l’éditeur pour savoir si on peut l’enlever. Mais en effet, c’est bien pĂ©nible


@volatil Et c’est pas fini :rofl:

@CaptainAmericka Le téléphone au volant, non ! Je ne veux pas ta mort sur la conscience :dizzy_face:

@ZiyadFCM surtout qu’un pigeon ne fait pas le poids face à un phacochùre :sac:

@Rhino Merci Î grand modo adoré :smiling_face_with_three_hearts: (quel suce-boule ce Toopil)

Le journal de la CAN 2035: épisode 1

01 Décembre 2035, Nkongsamba (Cameroun)

L’avion en provenance de Lagos atterrit enfin Ă  Nkongsamba, enveloppĂ© dans une moiteur oppressante. Sur le tarmac, les officiels camerounais accueillaient la dĂ©lĂ©gation nigĂ©riane avec les honneurs, tandis que les joueurs Ă©tiraient leurs jambes aprĂšs le vol. Toopil descendit de l’appareil avec assurance, lunettes de soleil sur le nez, un petit sourire satisfait au coin des lĂšvres. Son premier grand tournoi Ă  la tĂȘte des Super Eagles. Il voulait marquer l’histoire.

Il avait pris pour cela un groupe rompu aux joutes EuropĂ©ennes. Aucun n’évoluait dans le championnat local. Victor Eletu (du Milan AC) Ă©tait la grande star de l’équipe.

L’hĂŽtel oĂč rĂ©sidait l’équipe Ă©tait un cinq Ă©toiles ultra-moderne, avec une piscine Ă  dĂ©bordement et une vue imprenable sur la ville. Mais Toopil n’aimait pas rester enfermĂ©. AprĂšs avoir laissĂ© ses valises dans sa chambre, il dĂ©cida d’aller explorer le marchĂ© voisin. L’odeur du poisson grillĂ© et des Ă©pices lui chatouillait dĂ©jĂ  les narines. Il adorait cette ambiance, ces bruits, ces couleurs. Peut-ĂȘtre y trouverait-il un souvenir Ă  ramener chez lui, en Nouvelle-ZĂ©lande, un gri-gri, un bracelet artisanal, ou un simple goĂ»t d’aventure.

Le marchĂ© Ă©tait un festival de vie. Des vendeurs criaient leurs prix, des enfants couraient entre les Ă©tals, des poules picoraient le sol Ă  la recherche de miettes. Toopil se laissait porter par cette agitation joyeuse lorsqu’un homme surgit devant lui. DrapĂ© dans une tunique rouge dĂ©lavĂ©e, parĂ© de colliers de coquillages et tenant un bĂąton sculptĂ© dans chaque main, le vieillard le fixa avec intensitĂ©.

« Toi, l’étranger, ton destin est en Ă©quilibre sur la lame du temps Â», murmura-t-il d’une voix rauque.

Toopil haussa un sourcil. Et se mit Ă  rire: « Oh, carrĂ©ment. J’ai droit Ă  une prophĂ©tie en bonus ? Allez, grand marabout, dis-moi : vais-je gagner la CAN ? Â»

Et Toopil explosa de nouveau de rire. Le sorcier ne broncha pas. Il agita son bñton d’un geste lent et traça des symboles invisibles dans l’air.
« Les mots sont puissants, mais plus encore les rires. Moque-toi du destin, et le destin rira de toi. Â»

Toopil croisa les bras, amusĂ©. « Ă‰coutez, monsieur, j’adore le folklore local, mais je suis un homme de terrain, pas de sortilĂšges. Â»

Le vieillard le fixa encore un instant, puis lĂącha dans un souffle : « Rira bien qui rira demain. Â»

Puis, dans un mouvement presque irrĂ©el, il pivota sur lui-mĂȘme et s’éloigna en silence, disparaissant dans la foule. Toopil secoua la tĂȘte et reprit sa promenade. Il avait bien d’autres prĂ©occupations que les Ă©lucubrations d’un vieux sorcier.

02 Décembre 2035, Nkongsamba (Cameroun)

Le rĂ©veil sonna et Toopil s’étira longuement. Une nouvelle journĂ©e commençait, et avec elle, la prĂ©paration du premier match contre le Gabon. Il bailla, s’assit sur le bord du lit, se leva, alla Ă  la douche puis alla devant la porte de la chambre voisine et appela son adjoint. Il voulu dire: « Franck, on se boit un cafĂ© ? Â»

Mais ce qui sortit fut :
« Ă” doux breuvage noir, nectar du matin clair,
Verse-toi dans mon corps et chasse mon sommeil amer ! Â»

Toopil cligna des yeux. Il secoua la tĂȘte et tenta une autre phrase: « J’ai faim, il me faut du pain et des Ɠufs
 Â»

Mais ses lĂšvres prononcĂšrent :
« Mon ventre en dĂ©sarroi rĂ©clame une pitance,
Qu’un mets providentiel vienne apaiser l’absence ! Â»

Il porta une main tremblante à sa bouche. Qu’est-ce qui se passe ?

Le staff rigolait en voyant Toopil faire des vers mais l’auteur de cette poĂ©sie Ă©trange ne rigolait pas du tout.

La conférence de presse de la matinée fut un désastre absolu.
« Coach Toopil, vos ambitions pour cette CAN ? Â»

Toopil inspira profondĂ©ment, voulant simplement rĂ©pondre : « Nous voulons aller le plus loin possible. Â» Mais Ă  la place, il dĂ©clama d’un ton théùtral :
« Guerriers d’un fier pays, l’heure est enfin venue,
Que s’élĂšvent nos cƓurs vers la gloire attendue ! Â»

Les journalistes échangÚrent des regards incrédules. Certains essayaient de contenir leur rire.
« Coach, comment comptez-vous gĂ©rer la pression ? Â» tenta l’un d’eux.

Toopil essaya de résister, de parler normalement. Peine perdue.
« La pression n’est qu’un vent, un souffle insignifiant,
Nos Ăąmes de lions braves rugissent en avant ! Â»

Un journaliste explosa de rire suivi des autres. Toopil ferma les yeux, désespéré.

À l’entraünement, ce fut un cauchemar absolu.
« Ă‰coutez-moi, joueurs, il faut garder l’effort,
Que le ballon circule tel un cours d’eau qui dort ! Â»

Les joueurs s’arrĂȘtĂšrent, perplexes.
« Coach, vous pouvez parler normalement ? Â» demanda Eletu.

Ce à quoi répondit Toopil:
« Si je pouvais, mon fils, je le ferais sans peine,
Mais le sort m’a liĂ© Ă  ces rimes malsaines ! Â»

Silence. Puis l’éclat de rire gĂ©nĂ©ral.

Toopil se prit la tĂȘte entre les mains. Il Ă©tait foutu. Il n’avait plus qu’à espĂ©rer que ce sort soit rompu avec la nuit Ă  venir. Aussi, il se coucha Ă  20h30, plein d’espoir.

03 Décembre 2035, Nkongsamba (Cameroun)

Veille de match contre le Gabon. DĂšs le lever, Toopil voulait s’essayer Ă  une phrase. Il se regarda et voulu dire: « tu es guĂ©ri Â» mais ce qui en sorti fut: « Ă” fiĂšvre vagabonde, hors de ce corps fuis-ci ! Â»

Il n’était pas guĂ©ri.

Toopil voulait faire un briefing sĂ©rieux mais il savait qu’il en avait l’impossibilitĂ©. Il s’éclaircit la gorge et fixa ses joueurs.
« Demain, mes chers amis, nous entrons en combat,
Que l’ennemi se plie sous l’éclair de nos pas ! Â»

Raphael leva timidement la main.
« Coach
 on doit jouer en bloc bas ou pressing haut ? Â»

Toopil serra les poings, lutta contre lui-mĂȘme et tenta de rĂ©pondre clairement : « On joue haut et on presse vite. Â»

Mais ce qui sortit fut :
« Allez, mes jeunes fauves, bondissez sans retard,
Que leur dĂ©fense s’effondre sous votre art ! Â»

Silence. Puis Ahmed demanda en chuchotant Ă  Kingsley :
« Il a dit quoi, lĂ  ?
— J’sais pas, frĂšre
 un truc avec l’art et un fauve. Je comprends rien. Â»

DĂ©sespĂ©rĂ©, Toopil dĂ©cida d’aller voir le mĂ©decin de l’équipe.

Le docteur Ă©couta son problĂšme sans broncher. Puis il hocha la tĂȘte.

« Vous devez dormir avec des crocs de lion entre les orteils. C’est un sortilĂšge de marabout, ça marchera. Soyez-en sĂ»r, coach. Â»

Toopil plissa les yeux et dit: « Ă” vent du mal commis, efface-moi d’ici ! Â»

« Vu comme vous ĂȘtes atteint
 C’est la seule solution. Â» rĂ©pondit le mĂ©decin qui lui donna huit crocs de lion.

Demain, il devait coacher un match crucial. Et il Ă©tait toujours possĂ©dĂ© par un dictionnaire de poĂ©sie. Il avait besoin d’un miracle. Alors il se coucha avec les crocs de lion, espĂ©rant se rĂ©veiller dans son Ă©tat normal.

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ha ha ha ! trop fort ! tu es grave doué pour nous faire rire

Ô grand entraineur, que tes lions mangent l’adversaire ! :rofl: :rofl:

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Pour Toopil, la chance est toujours difficile.
Que les crocs habiles lui rendent la vie facile.

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On espùre que tu troqueras les crocs contre la faim de lion pour terrasser l’ennemi !

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Réponse aux lecteurs

@celiavalencia vous faire rire est un honneur :sunglasses:

@Sythax ta poésie est un délice pour les yeux et les oreilles :heart_eyes:

@CaptainAmericka Mais pour manger, il y a besoin de crocs :sunglasses:

Le journal de la CAN 2035: épisode 2

04 décembre 2035, Stade Théopile Abega (Nkongsamba, Cameroun)

Ce matin, Toopil s’est levĂ© et a testĂ© ses paroles. C’est toujours en alexandrins qu’il s’exprime
 Il va falloir faire avec et jouer ce match contre le Gabon avec cet handicap.

Aujourd’hui, le trajet pour aller au stade est court. Il se trouve dans la ville dans laquelle le Nigeria est logĂ©.

Dans le vestiaire, Toopil décide de ne pas parler: il marque tout sur le tableau. Et cela fonctionne. Les joueurs comprennent la tactique et savent comment jouer.

Toopil dĂ©cide de partir sur un 4-3-3 avec Saraki en pointe, et d’utiliser les ailes face Ă  une Ă©quipe dont cela semble ĂȘtre la faiblesse.

Le stade de 28 000 places est à guichets fermés. Les Nigérians sont venus nombreux au Cameroun, en voisins.

Le coup d’envoi est lancĂ©. Pour la premiĂšre fois, Toopil entraĂźne une Ă©quipe lors d’une CAN.

Le dĂ©but de match se passe bien. Le Nigeria est dominateur et se crĂ©e les premiĂšres occasions. Par deux fois, Saraki loupe de peu le cadre. Mais sur un contre du Gabon, Olusegun tacle durement juste devant la surface. L’arbitre fait appel Ă  la VAR. Il n’y aura pas penalty mais il prendra un carton jaune. Sur le coup-franc, Wahab sort le grand jeu pour ne pas encaisser l’ouverture du score.

« Poursuivez sans faillir ce que vous commenciez,
Gardez possession, puis vers l’avant partez. »
lance Toopil.

Owolabi regarde son coach et soupire de dĂ©sespoir. Mais le message est quand mĂȘme passĂ©. Le Nigeria repart de l’avant et Ă  la 16e minute, Saraki est fauchĂ© Ă  son tour. Mais contrairement au Gabon, l’arbitre siffle penalty pour le Nigeria. Les protestations de l’adversaire n’y font rien. Eletu, le joueur du Milan AC, prend le ballon et se prĂ©sente face au gardien adverse. Il tire en force. Le gardien est pris Ă  contre-pied. 1-0 pour le Nigeria.

Victor se prĂ©cipite vers le banc pour fĂȘter le but avec eux. Toopil est heureux de voir cette Ă©quipe unie. Il dit Ă  son adjoint:
« Que c’est beau de les voir, collĂ©s comme du riz,
Chassant la gloire en short, les crampons plein de vie ! »

L’adjoint le regarde et soupire à son tour.

Jusqu’à la mi-temps, le Nigeria continue de dominer, sans rĂ©ussir Ă  inscrire un but. La pause est sifflĂ©e. Toopil est satisfait de ses joueurs.

Dans le vestiaires, il veut leur dire d’insister:
« Mes braves, mes soldats, mes maestros du ballon,
Vous m’avez rĂ©galĂ©, j’en ai perdu l’galon !
Un Ă  zĂ©ro pour nous, et c’est pas un hasard,
Vous jouez comme des dieux, comme des fous, comme des stars.
Continuez surtout, changez pas la recette :
Pressing, passes, sueur — et la dĂ©fense est nette.
Gardez bien le ballon, faites tourner les cerveaux,
Et repartez devant, comme un raz-de-marée chaud !
J’veux des appels en feu, des duels de pirates,
Des contrĂŽles en velours, et des frappes acrobates !
Mais surtout, restez unis, crampons dans le ciment,
Comme des frĂšres de sang, comme des lions rugissants.
Allez, soufflez un coup, buvez votre potion,
Puis retournez là-bas, leur remettre une leçon.
Car si vous jouez juste, avec cƓur et passion

C’est la victoire ce soir, et le chant du canon ! Â»

Chaque joueur le regarde et soupire


Mais malgrĂ© tout, une fois encore, le message semble ĂȘtre passĂ©. Mais les joueurs n’arrivent pas Ă  tromper le gardien adverse.

Toopil commence Ă  effectuer du coaching. Victor Eletu sort sous l’ovation du stade. Mais, fatiguĂ©, Toopil prend quand mĂȘme le risque de sortir le meilleur joueur de son Ă©quipe en ce jour.

Mais le flair du coach était le bon. Le rentrant, Tim Iroegbunam, rentre dans la surface et est percuté par un Gabonais: penalty.

La VAR confirme la décision du coach et Saraki, joueur de Schalke, est désigné pour tirer.

Il tire sur la droite du gardien. Celui-ci touche le ballon du bout des doigts mais ne peut l’arrĂȘter. 2-0 Ă  la 76e minute.

Le Nigeria semble se diriger vers une victoire.

La fin de match sera tout en maütrise. Le Nigeria s’impose 2-0 en ouverture de la CAN.

Dans le vestiaire, le cri de guerre rĂ©sonne. Toopil veut y participer mais la phrase « on les a bouffĂ© Â» devient « On les a dĂ©vorĂ©s comme un festin de roi, Sans pitiĂ©, sans dessert, mais avec grande foi ! » dans la bouche du coach.

Du coup, Toopil est exclu du cri de guerre. Peu lui importe, il est heureux du match de son Ă©quipe mais s’inquiĂšte de son propre sort.

Plus tĂŽt, dans l’autre match du groupe, la Tunisie a Ă©crasĂ© le Sierra Leone (5-1).

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" Que la victoire fut belle, en guise d’ouverture !
Désormais il va falloir se montrer rebelle, car ça va devenir plus dur ! "

Franchement comment tu dois te faire chier Ă  trouver des rimes :joy: :joy:

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Punaise, on connaüt le secret des lions de l’espoir,
c’est la potion à boire
Distillée par le brave discours
D’un coach à l’accent de velours

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Belle victoire !

Y ont la potion magique en Afrique ?

Quel grand discourt !

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Malade, peut-ĂȘtre qu’il l’est
Mais contre le Gabon, il a gagné

Contre le Sierra Leone et la Tunisie
Le lecteur, impatient, veut qu’on les humilie

Réponse aux lecteurs

@CaptainAmericka tu n’imagines mĂȘme pas :joy:

@volatil je vais t’embaucher pour Ă©crire mes vers :sac:

@celiavalencia Oui, ça s’appelle l’EPO :sac:

Le journal de la CAN 2035: épisode 3

05 décembre 2035, Nkongsamba (Cameroun)

Ce matin, Toopil s’éveilla en sueur, encore engourdi par une nuit Ă©trange, peuplĂ©e de rĂȘves oĂč MoliĂšre dansait sur du raeggae. Il se leva lentement, se racla la gorge et tenta de prononcer un simple : « Bonjour chers joueurs ». Il s’attendait, une fois de plus, Ă  sortir quelques vers de sa bouche.

Mais ce qui sortit de sa bouche le prit de court : « Yo yo, debout frĂ©rots, faut qu’on rĂšgle la mission,
Le Gabon c’est pliĂ©, mais demain c’est l’carnage en action ! Â»

Franck, son fidÚle adjoint, était accoudé à la machine à café. Il se retourna lentement, haussant un sourcil.
« Euh
 coach ? Vous venez de
 rapper ? Â»

Toopil tenta de se reprendre :
« Pose les cĂŽnes sur le terrain, on veut du feu dans les jambes,
Pas des mĂŽmes qui trottinent, mais des gars qui crament la flamme ! Â»

Un silence. Puis un rire. Un long, immense rire de Franck qui se tenait les cîtes, s’appuyant contre le mur.
« C’est pas possible
 Vous avez troquĂ© Racine pour Booba ? Â»

Toopil claqua des doigts comme un beatmaker inspiré.
« Hier j’parlais comme Corneille, maintenant c’est Damso,
Mais toujours tactique, mon frĂšre, toujours flĂ©au sur les rĂ©seaux. Â»

À l’entraĂźnement, les joueurs furent vite mis au courant. Mais au lieu de se moquer, ils adhĂ©rĂšrent totalement.
« Toi, Emmanuel, lĂšve ton cul, t’as des jambes de coton !
Si tu rates encore un centre, j’te renvoie dans l’avion ! Â»

Les Ă©clats de rire fusaient. MĂȘme les kinĂ©s et les intendants se prĂȘtaient au jeu. Victor Eletu fit semblant de rĂ©pondre en rap, imitant le coach :
« Coach, j’vais dribbler ces Tunisiens comme j’danse au ghetto,
J’suis le feu dans la dĂ©fense, j’suis l’orage sous leur chapeau ! Â»

Toopil se sentait bien. InspirĂ©. RespectĂ©. Et surtout, il ne parlait plus en alexandrins. Cette nouvelle malĂ©diction, Ă  dĂ©faut d’ĂȘtre un calvaire, Ă©tait presque une bĂ©nĂ©diction.

06 décembre 2035, Nkongsamba (Cameroun)

RĂ©veillĂ© Ă  l’aube, Toopil se sentit animĂ© d’une idĂ©e nouvelle : faire une track. Il Ă©tait dĂ©jĂ  maudit, autant en faire une Ɠuvre. Il installa son tĂ©lĂ©phone, lança une appli d’enregistrement, et commença.

Assis au bord de son lit, en chaussettes, bonnet sur la tĂȘte, il fixa la camĂ©ra.
« â€™suis Toopil l’entraĂźneur, j’viens pas du bitume,
Mais j’marche sur les pelouses comme si j’faisais des brumes.
J’viens de Dijon, mais là j’rùgne comme un roi à Lagos,
MĂȘme en costard mouillĂ©, j’pose des vers fĂ©roces. Â»

Il se leva, se mit à marcher en rond dans la piÚce, tel un rappeur dans un clip mal éclairé. Il tentait de raconter sa carriÚre en freestyle : ses échecs, ses coups de gueule, les licenciements injustes, la presse française, son fils Milo. Tout y passait.

Il enchaĂźnait :
« On m’a virĂ© d’France pour une histoire d’Kyllian,
Mais j’dirige des lions, pas des poussins sans effort.
Mes tactiques font pleurer, mĂȘme Mourinho m’écoute,
Quand j’pose mes schĂ©mas, les dĂ©fenses s’exĂ©cutent ! Â»

Et c’est prĂ©cisĂ©ment au moment oĂč il levait les bras au ciel, mimant une scĂšne de gloire, que la porte de sa chambre s’ouvrit sans prĂ©venir.

Le prĂ©parateur physique Adama, pensant que Toopil l’avait appelĂ©, entra, et s’immobilisa.

Devant lui : un homme en slip, bonnet vissĂ©, mimant un concert imaginaire en vocifĂ©rant des punchlines. « Euh
 coach ? Ça va ? Â»

Toopil se figea, tourna lentement la tĂȘte, puis avança vers lui avec une lenteur inquiĂ©tante.

« Adama. Mon ami. Tu n’as rien vu, d’accord ? Rien entendu.
Car si jamais tu racontes au groupe ce que t’as vu ici

Je te jure
 Â»

Il s’arrĂȘta, le regard noir.

« Je te transforme en castrat. J’te coupe les cloches. Et j’les enterre dans un champ de patates douces. Â»

Adama hocha la tĂȘte comme un mĂ©tronome dĂ©traquĂ©. Il referma la porte. Et on ne l’entendit plus jamais parler de cette scĂšne. MĂȘme pas sous la torture.

07 décembre 2035, Nkongsamba (Cameroun)

Finalement, cette nouvelle forme d’expression, en rap, plaisait à Toopil. Il s’y sentait libre, dangereux, invincible. Et surtout les joueurs comprenait mieux qu’avec des alexandrins.

À la confĂ©rence de presse, il Ă©tait habillĂ© d’un survĂȘt noir, capuche relevĂ©e, lunettes teintĂ©es.

Les journalistes Ă©taient lĂ , sourire aux lĂšvres, pensant retrouver le coach poĂšte du dĂ©but de tournoi. Ils furent servis. Mais pas comme ils l’attendaient.
« Coach Toopil, un mot sur la Tunisie ? Â»

Toopil laissa un silence puis se mis à répondre:
« Ouais ouais, la Tunisie ? C’est des joueurs Ă  la cool,
Mais demain c’est la guerre, j’vais les noyer dans la foule.
Qu’ils viennent en babouches ou en crampons dorĂ©s,
On va leur marcher dessus, façon opĂ©ra damnĂ©s. Â»

Un silence glacial suivit. Pas un rire. Juste des claviers qui tapotaient nerveusement.
« Coach, euh
 vous ĂȘtes sĂ©rieux ? Â»

Toopil, avec un sourire en coin:
« Plus que ta chemise repassĂ©e, fils, j’suis prĂ©cis,
PrĂ©pare ton article, demain y’aura du souci. Â»

À l’hĂŽtel, dans le vestiaire, Toopil fit son discours d’avant-match. Les joueurs Ă©taient concentrĂ©s, presque exaltĂ©s.
« La Tunisie croit quoi ? Qu’on va leur faire des cĂąlins ?
On va les gifler sec, façon gifle de parrain.
Vous ĂȘtes des loups, des hyĂšnes, des putains de prĂ©dateurs,
Pas des enfants perdus dans une tĂ©lĂ© tiqueur ! Â»

Les joueurs hurlÚrent, frappant les bancs, gonflés à bloc.

Toopil regarda son reflet dans la vitre. Il sourit.

Il n’était plus un simple coach. Il Ă©tait Toopil le Rappeur Maudit, envoyĂ© spĂ©cial du chaos sur les pelouses africaines.

Et la Tunisie
 n’avait qu’à bien se tenir.

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il est kiffant Toopil le rappeur !

la scĂšne qu’adama va garder en tĂȘte chaque fois qu’il fermera les yeux :rofl: :rofl:

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inspirant le coach :D, et une reconversion toute trouvĂ©e au cas oĂč

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Remis Ă  jour ! Toujours aussi plaisant Ă  suivre

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French Artist GIF by Morphin

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Putain mais t’arriveras toujours à nous surprendre :joy:

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Réponse aux lecteurs

@celiavalencia il va passer plusieurs nuits de cauchemar, le pauvre Adama :sac:

@volatil Le futur Eminem :grin:

@Rhino Merci du compliment :sunglasses:

@Sythax comme dirait mon fils: « wesh, mon reuf Â» :sac:

@CaptainAmericka C’est le but, non ? :sac:

Le journal de la CAN 2035: épisode 4

08 Décembre 2035, Stade de Japoma (Douala, Cameroun)

La veille au soir, la délégation du Nigeria a pris la direction de Douala. Le voyage en avion fut rapide.

Et ce matin, Toopil fit un rapide rĂ©veil musculaire pour les futurs titulaires. La Tunisie Ă©tait l’adversaire du jour. Et l’affrontement allait se dĂ©rouler dans le magnifique Stade de Japoma.

46 000 spectateurs avaient pris place dans l’enceinte Camerounaise. Mais contrairement au match d’ouverture, les supporters adverses Ă©taient venus en nombre. NigĂ©rians et Tunisiens faisaient beaucoup de bruit.

Toopil a dĂ©cidĂ© de repartir sur son 4-3-3 avec Saraki en pointe. Ce qui avait marchĂ© au premier match peut marcher au 2e. Victor Eletu avait un rĂŽle d’électron libre au milieu de terrain. C’est lĂ  oĂč allait avoir lieu le vrai match, car la Tunisie est un adversaire solide.

Le coup d’envoi est donnĂ© par les Tunisiens sous les ovations de leurs supporters. Le Nigeria semble bien dans son match et se crĂ©e deux occasions dont un tir Ă  cĂŽtĂ© du but adverse.

Mais la dĂ©fense n’est pas encore rĂ©veillĂ©e. A la 12e minute, la premiĂšre attaque Tunisienne fait mouche: l’expĂ©rimentĂ© Garreb est Ă  la chute d’un centre et tire sans contrĂŽle. Frappe imparable, ça fait 1-0 pour la Tunisie.

« Faut qu’on reste soudĂ©s, mec, faut pas s’dĂ©sunir,
Si l’un tombe, les autres doivent le soutenir. Â»
hurle Toopil Ă  ses joueurs.

« Plus de pressing Â» hurle l’adjoint.

Et les consignes sont respectĂ©es. Faisant preuve d’une belle solidaritĂ©, l’équipe empĂȘche le bloc Tunisien de garder le ballon. Le Nigeria a la possession et les occasions. Et c’est Ă  la 17e minute, soit cinq aprĂšs le but de la Tunisie, que Saraki reçoit le ballon d’Eletu Ă  l’entrĂ©e de la surface. Il se dĂ©cale sur la droite et voit un espace libre. Il tire une frappe puissante qui finit au fond des filets. 1-1.

L’attaquant de Schalke est en feu. Onze minutes plus tard, corner pour le Nigeria. Olusegun centre. Son ballon est contrĂ© par la dĂ©fense Tunisienne mais mal dĂ©gagĂ©: il file vers le second poteau. Saraki saute plus haut que tout le monde et propulse le ballon dans les filets. Le Nigeria mĂšne 2-1 dans une ambiance de feu.

Mais le rythme du match va tomber. Il Ă©tait si haut dans la premiĂšre demi-heure que les deux Ă©quipes ont besoin de rĂ©cupĂ©rer. Le Nigeria va se crĂ©e une occasion sur un coup-franc et sur un tir de Saraki avant la pause. C’est sous les acclamations des deux publics que les Ă©quipes rentrent au vestiaire.

Toopil demande Ă  ses joueurs de ne rien lĂącher:
« RelĂąchez l’effort, et j’vous enterre tous vivants,
Avec vos crampons, vos regrets, et vos dents. Â»

Enfin
 Ă  sa façon
 Si le rap l’amusait au dĂ©but, cela commence Ă  bien le saouler surtout dans un match aussi intense.

Le match reprend sans aucun changement. Et le rythme remonte aussi. La Tunisie se donne Ă  fond. Et ça paye
 Un penalty est sifflĂ© pour une faute de main de Roberts. Hannibal (pas celui de @Groot ) s’élance face Ă  Wahab mais son penalty en pleine lucarne est superbement bien tirĂ©.

« T’as beau t’coucher, t’es dĂ©jĂ  pris, imparable,
Le ballon t’éclate la face, c’est le destin, inĂ©vitable ! Â»
dira Toopil. 2-2.

Le match s’emballe, les deux Ă©quipes jouent chaque coup Ă  fond et cherchent Ă  mettre le 3e but, celui qui pourrait s’avĂ©rer dĂ©cisif.

Il faudra attendre dix minutes pour voir le 3e but, à la 57e. AprÚs un corner, Victor Eletu récupÚre le ballon et le passe à son coéquipier arriÚre droit: Olefumi Festus qui joue à St-Johnstone en Ecosse. Celui-ci, à la Pavard, frappe de bùtard. Le ballon percute le poteau et finit dans les filets. 3-2.

C’est la folie dans le stade.

Toopil demande Ă  ses joueurs de calmer le rythme, de le ralentir. Car Ă  continuer ainsi, l’équipe va finir Ă©puisĂ©e et cela peut avantager la Tunisie qui a l’air plus Ă  son avantage sur le cĂŽtĂ© physique.

Les premiers changement ont lieu assez tĂŽt. Le joueur de SĂ©ville, Tim Iroegbunam remplace Osawe. Et ça paye encore. 79e minute, c’est l’entrant qui fait couler la Tunisie en marquant le 4e but du Nigeria. Okafor monte sur son aile gauche et passe en retrait pour son coĂ©quipier du milieu de terrain. Iroegbunam avance, rentre dans la surface et tire hors de portĂ©e du gardien. 4-2.

Le break est fait. Toopil se lance dans une danse urbaine sur son banc sous les rires des remplaçants.

La Tunisie tente le tout pour le tout. A la 92e minute, Sioud marque le 3e but Tunisien. Il reste deux minutes dans les arrĂȘts de jeu.

Le Nigeria met le verrou. Mais ça ne suffit pas. La Tunisie se lance à corps perdu dans la bataille.

Corner de la derniĂšre chance: leur gardien monte. Le corner est tirĂ© par l’ailier Tunisien. Le ballon fuse vers la surface. Sioud, encore loin, place une tĂȘte. Le ballon file vers les filets. Wahab est battu. Mais le poteau sauve le Nigeria. Etim dĂ©gage le ballon, l’arbitre siffle la fin du match. Les hommes en verts ont gagnĂ© la partie. Ouf de soulagement car le match fut incroyable et les derniĂšres minutes irrespirables.

Dans le vestiaire, ça chante, ça danse. Toopil laisse ses joueurs profiter. Un match nul suffira lors du dernier match car plus tÎt dans la journée, à la surprise générale, le Sierra Leone a battu le Gabon.

Mais pour le moment, l’heure est venue de se reposer. Mais seulement aprùs le retour à Nkongsamba en avion.

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Match difficile et éprouvant mais au final satisfaisant !

j’aime bien la menace de mort ! :rofl: :rofl:

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