:storygreen: :s10: :eastern_suburbs: 🇳🇿 Un pari autour du Monde

RĂ©ponse aux lecteurs

@Sythax ouais j’aime bien :grin:

@CaptainAmericka Franchement, les structures, pour avoir regardĂ© sur le net, c’est vraiment un truc de dingue!

Merci Ă  tous de suivre cette story! :heart_eyes: :kissing_heart:

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Nouvelle-ZĂ©lande: le journal de la Coupe d’OcĂ©anie (partie 2)

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03 Juin 2032, Upper Hutt (Nouvelle-ZĂ©lande)

Hier, les joueurs sont arrivĂ©s. Mais ils ne sont pas venus seul mais
 accompagnĂ©s de leurs familles: femmes, parents, gosses, mĂȘme une tata pour l’un d’entre eux. J’ai voulu mettre tout le monde dehors mais impossible. Au lieu d’ĂȘtre 23 personnes dans ce lieu, nous sommes 75!!! Certains ont 4 gosses!!! Il n’y a que mon staff pour ĂȘtre sĂ©rieux


Et vous savez quoi? Ils ont mĂȘme prĂ©vu une nounou pour faire garder les gosses
 Je suis dĂ©sespĂ©ré  Alors, certes, les familles ne logent pas au mĂȘme Ă©tage que nous, mais quand mĂȘme


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Ce matin, je rĂ©unis les joueurs pour leur parler de la compĂ©tition. Mais rien ne se passe comme prĂ©vu
 Au lieu de parler de la compĂ©tition, il rĂ©cupĂšre ma chambre pour
 Passer des moments intimes avec leurs femmes
 Ils vont mĂȘme mettre un planning sur la porte pour ne pas tomber sur quelqu’un d’autre dans la chambre. Du coup, je me retrouve Ă  faire lit commun avec mon adjoint. Heureusement que c’est un lit double


L’aprĂšs-midi, on s’entraĂźne sous les hurlements des familles en tribunes. J’ai du mal Ă  passer les consignes. Sans compter qu’en plein footing, mes joueurs vont embrasser les leurs. Je sens que ça va ĂȘtre long


04 Juin 2032, Upper Hutt (Nouvelle-ZĂ©lande)

Ce matin, entraĂźnement! J’imagine dĂ©jĂ  mes joueurs transpirant de motivation, prĂȘts Ă  Ă©craser la compĂ©tition. Mais
 personne ! Pas un joueur, pas un maillot, mĂȘme pas une bouteille d’eau oubliĂ©e.

Je sors mon tĂ©lĂ©phone et appelle notre capitaine, Joe Bell, qui dĂ©croche en plein Ă©clat de rire. Avant que j’aie le temps de dire un mot, il lance : « Coach ! Oh lĂ  lĂ , il faut que vous veniez, je suis au parc avec les gars ! On est en train de battre notre record de lancer de frisbee ! »

J’enfourche un vĂ©lo et fonce vers le parc. LĂ , je les retrouve : mes joueurs en train de jouer au frisbee. L’un d’eux se tient sur un skateboard, un autre mange une glace. Quand ils me voient, ils se contentent de faire de grands signes et m’invitent Ă  les rejoindre.

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« Euh, les gars, vous savez qu’on a un entraĂźnement, hein ? »

Le capitaine hausse les Ă©paules et sourit : « On est les meilleurs, coach ! Qui pourrait nous battre ? Les Fidji ? Les Samoa ? Franchement, regardez-nous. On est dĂ©jĂ  prĂȘts ! »

Je passe une main sur mon front, incrĂ©dule. Mais Ă  peine ai-je le temps de leur dire d’enfiler leurs crampons qu’un autre joueur m’envoie un message. Lui et trois autres sont
 au cinĂ©ma. Oui, ils regardent une comĂ©die romantique, bien installĂ©s avec des popcorns. Mon tĂ©lĂ©phone vibre Ă  nouveau : trois autres joueurs sont au lac, faisant la course en pĂ©dalo avec leurs enfants. Et lĂ , la panique commence Ă  me gagner.

J’appelle Ă  tour de bras, j’essaie de ramener tout le monde au terrain. Et mes joueurs ? Impassibles. L’un d’eux me rĂ©pond mĂȘme : « Coach, on vous a dit qu’on est dĂ©jĂ  les plus forts. C’est la Coupe d’OcĂ©anie, pas la Coupe du Monde ! DĂ©tendez-vous. On sait ce qu’on fait. »

« C’est pour la cohĂ©sion d’équipe Â» me dira Jack Boyd
 DĂ©sespĂ©rĂ©, je retourne au centre d’entraĂźnement oĂč les joueurs reviennent Ă  leur rythme, certains mĂȘme arrivent Ă  23h. On ne s’est pas entraĂźné  Ça ne peut pas durer comme ça. Demain, il y a match. Je me mets Ă  trembler


05 Juin 2032, Sky Stadium, Wellington (Nouvelle-ZĂ©lande)

Ce matin, je n’ai pas vu les familles. Elles sont toutes partie vers Wellington pour assister au match du jour, contre les Iles Salomon.

Mes joueurs prennent leur petit-dĂ©jeuner et Ă©coutent attentivement ma causerie. J’ai enfin l’impression d’ĂȘtre (re)devenu un vrai sĂ©lectionneur. Il Ă©tait temps


On prend le bus direction le Sky Stadium. Le stade est plein. Nous sommes accueilli comme des stars. Le pays du rugby s’éveille au football.

Pendant l’échauffement, on voit nos familles en tribunes. Ma femme et mon fils sont lĂ . Sally est en tribunes aussi ainsi que plusieurs membres de mon Ă©quipe d’Eastern Suburbs. Quelle joie de se sentir soutenu!

Les supporters font du bruit. Les White Noise, le groupe des supporters de la sélection, sont venus nombreux.

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Avant-match, je sens tout le monde concentrĂ©. Mais j’insiste sur un fait: « Vous avez bien fait les cons, hier. Maintenant il faut assurer! Et ne rien lĂącher! Â» Un bruit de pet se fait entendre au mĂȘme moment. C’est Mark Smith qui en est l’auteur et me dit « ha ben perso je viens d’en lĂącher une! Â» Tout le vestiaire rigole, et de mon cĂŽtĂ©, je soupire.

On rentre sur la pelouse, les hymnes sont joués et le match débute.

On domine rapidement la partie, poussĂ© par un public surmotivĂ©. Mais on manque cruellement d’automatismes et de rĂ©alismes. On ne cadre quasiment rien.

On a un nombre incalculable de coups de pied arrĂȘtĂ©s mais ça ne donne pas grand chose.

A la 41e minute, le virevoltant RaphaĂ«l Lea’i part en contre, dribble deux de mes dĂ©fenseurs et tire sur le poteau. On n’est pas passĂ© loin de la catastrophe.

L’arbitre siffle la mi-temps sur un score nul et vierge (0-0).

« PUTAIN! VOUS FAITES QUOI? DEVANT C’EST ZÉRO! DERRIÈRE ON SE DÉCONCENTRE! LEA’I EST DANGEREUX, JE VOUS AI DIT DE LE TENIR! MARQUAGE SUR LUI! PUTAIN! MARQUAGE! Â»

Personne ne bronche.

"QUAND J’ENTENDS DE SUPERIORITE HIER
 (petite pause) ELLE EST OU? LA, JE NE VOIS RIEN! JE VOIS DES MECS QUI NE VEULENT PAS GAGNER! PAS UNE FRAPPE CADRÉE BORDEL! PAS UNE!"

Je vais vers le tableau de bord et je tape dessus:

« TOUT CA NE SERT A RIEN SI VOUS N’AVEZ PAS LA MOTIVATION NÉCESSAIRE! VOUS ÊTES FAVORIS! VOUS ÊTES A DOMICILE! MAIS SURTOUT, VOUS ÊTES DÉCEVANTS! Â»

Le capitaine, Joe Bell prend la parole: « Les mecs, le coach a raison. Si on ne montre pas plus, ça ne sert Ă  rien de parler de victoire finale! Â»

Je monte encore en colĂšre: « VICTOIRE FINALE? MON CUL! PENSEZ DÉJÀ A GAGNER AUJOURD’HUI! Â»

Et plus calmement: « Je ne change rien tactiquement pour l’instant. Mais si ça ne va pas, ce sont les hommes qui vont changer! Montrez-moi autre chose bordel! Â» Et tout le monde se tape dans les mains.

Le discours a payĂ©. A peine le coup d’envoi sifflĂ©, le ballon arrive dans les pieds de Bell qui tire de loin et trouve la lucarne. En bon capitaine, il a appliquĂ© les consignes (1-0).

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On ne relĂąche pas l’étreinte et sur une percĂ©e de Searle, le joueur de l’Union Berlin est fauchĂ©. Penalty!

Clarke s’élance mais Maerasia, le gardien adverse, repousse le tir. Toujours 1-0


MalgrĂ© tout, on se fait rarement peur. On domine largement mais nous avons toujours du mal Ă  cadrer. Notre seul frayeur est un nouveau contre menĂ© par Lea’i. Mais cette fois-ci, Paulsen repousse le tir.

Les Iles Salomon ont beau tenter le tout pour le tout en fin de match, notre dĂ©fense ne laisse rien passer et le coup de sifflet final sonne comme une dĂ©livrance. On s’impose mais dans la douleur


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On va remercier les supporters et on rentre au vestiaire oĂč je prends la parole: « Bon
 On a gagnĂ© mais je suis en droit d’attendre plus. Alors, demain
 On ne dĂ©conne pas et on va Ă  l’entraĂźnement. Sinon, on va s’en mordre les doigts Ă  un moment ou Ă  un autre. Â»

On rentre tous au centre d’entraĂźnement oĂč chacun peut passer une excellente nuit.

De mon cĂŽtĂ©, je regarde en diffĂ©rĂ© le match entre Tahiti et la Nouvelle-CalĂ©donie. Ce sont ces derniers qui s’imposent 1-0. Mais les deux Ă©quipes ont montrĂ© une belle soliditĂ©. Il faudra que l’on monte de plusieurs crans pour s’imposer!

7 « J'aime »

C’est clair que pour la Nouvelle-ZĂ©lande, c’est pas fameux !

1 « J'aime »

Putain vous avez eu chaud !!! T’as failli te faire FMed comme on dit dans le jargon :joy:

1 « J'aime »
RĂ©ponse aux lecteurs

@Sythax Non
 Je m’attendais à bien mieux


@CaptainAmericka Devant le jeu, j’ai vraiment cru que ça allait arriver :hot_face:

Merci Ă  tous de suivre cette story! :heart_eyes: :kissing_heart:

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Nouvelle-ZĂ©lande: le journal de la Coupe d’OcĂ©anie (partie 3)

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06 Juin 2032, Upper Hutt (Nouvelle-ZĂ©lande)

Il est encore trÚs tÎt ce matin. Comme je ronflais, mon adjoint est partir dormir dans la chambre du préparateur physique. Il a embarqué son matelas et a filé.

C’est vers 5h du matin que j’entends frapper Ă  la porte. Je m’attends Ă  ce que ce soit mon adjoint. En ouvrant, je dĂ©couvre une des femmes de mes joueurs (mais je ne sais plus Ă  qui), tout sourire et bien trop Ă©lĂ©gante pour ĂȘtre venue juste dire bonjour de si bon matin.

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Elle entre sans attendre que je l’invite, me lance un regard Ă©nigmatique et commence à
 enlever sa magnifique jupe rouge.

Moi, je suis clouĂ© au sol, pas sĂ»r de comprendre ce qui se passe. Elle continue de se dĂ©shabiller, posant ses vĂȘtements un Ă  un sur le fauteuil, puis retire son haut, laissant seulement son soutien-gorge. Je n’ose rien dire, la gorge nouĂ©e, les yeux Ă©carquillĂ©s.

Puis elle s’approche, retire son soutien-gorge et, d’un air malicieux, dit : « Coach, j’enlĂšve le bas si, et seulement si, vous privez les joueurs d’entraĂźnement aujourd’hui. »

Là, comme un éclair, je comprends le plan : mes joueurs essaient de saboter notre préparation en envoyant leurs femmes en mission !

Je me ressaisis enfin, recompose mon visage de coach intraitable et je la raccompagne gentiment Ă  la porte, alors qu’elle Ă  peine le temps de remettre ses vĂȘtements. Une fois seul, la rage monte. Mes joueurs pensent vraiment qu’ils vont s’en sortir comme ça ? Pas question !

Je dĂ©barque dans leurs chambres, les rĂ©veille un par un Ă  coups de sifflet et hurle : « Allez, les champions, aujourd’hui, entraĂźnement surprise ! Je veux tout le monde sur le terrain dans dix minutes ! Et si vous n’y ĂȘtes pas, j’enlĂšve des places de titulaire. » Ils n’ont jamais couru aussi vite de toute leur vie.

Et sur le terrain, je les pousse comme jamais : trois fois plus de tours de terrain, des exercices intensifs, et un match Ă  fond sans aucune pause. À midi, ils sont Ă  bout de souffle, les mains sur les genoux, et moi, satisfait, je leur annonce : « Prochaine fois que vous envoyez vos femmes, soyez sĂ»rs que je sois encore de bonne humeur ! »

L’aprĂšs-midi, ils sont tellement courbaturĂ©s que je fais une petite sĂ©ance. Le soir, Ă  20h, tout ce petit monde est dĂ©jĂ  endormi


07 Juin 2032, Upper Hutt (Nouvelle-ZĂ©lande)

Ce matin, rebelote : j’arrive au terrain d’entraĂźnement, tout excitĂ© Ă  l’idĂ©e de voir mes joueurs se bouger
 et lĂ , un grand vide. Pas un joueur en vue. Ils ont, une fois de plus, sĂ©chĂ© l’entraĂźnement. Les mains sur les hanches, je respire un grand coup. D’accord, me dis-je. Vous voulez jouer ? On va jouer.

Sans perdre une seconde, j’attrape mon tĂ©lĂ©phone et appelle mon cousin, quelqu’un qui a un don pour ramener les choses en ordre – le type mĂȘme qu’on appelle quand tout part Ă  la dĂ©rive.

AprĂšs quelques sonneries, je tombe sur sa secrĂ©taire personnelle, une voix parfaitement professionnelle, qui me dit : « Oh, vous n’ĂȘtes pas au courant ? Votre cousin est actuellement en pleine mission confidentielle pour, comment dire
 convaincre Ă  sa façon certains prĂ©sidents de fĂ©dĂ©ration de le soutenir pour la prĂ©sidence de la FIFA. Il est donc indisponible. »

Je reste plantĂ© lĂ , incrĂ©dule. Ce n’est pas possible
 Mon Kiki, prĂ©sident de la FIFA?

Bon, pas le temps de se dĂ©courager ! Je me dis alors qu’il me reste l’option Xavior, qui m’a dĂ©jĂ  tirĂ© d’affaire quand j’étais Ă  la tĂȘte de la France. Ni une ni deux, je l’appelle.

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AprĂšs quelques politesses, je lui explique la situation et lui demande de venir me filer un coup de main. Mais lui, sans mĂȘme une seconde d’hĂ©sitation, me rĂ©pond : « Vous ĂȘtes sĂ©rieux, coach ? Jamais je n’aiderai la Nouvelle-ZĂ©lande ! Je suis AmĂ©ricano-Samoan ! La Nouvelle-ZĂ©lande est une Ă©quipe rivale en OcĂ©anie ! J’ai des principes. » Et il raccroche.

LĂ , je commence Ă  vraiment perdre espoir. Mais dans un dernier Ă©lan de dĂ©sespoir, je compose le numĂ©ro de @Loozar . Quand on en arrive Ă  lĂ , c’est qu’on est vraiment dĂ©sespĂ©ré  En quoi ce pitre peut-il m’aider? Je n’en ai aucune idĂ©e mais Ă  ce moment-lĂ , je n’ai aucune autre option


À peine ai-je prononcĂ© mon nom qu’il s’exclame au bout du fil, ravi comme un enfant : « Toopil, je suis ton homme ! Oh lĂ  lĂ , prĂ©pare-toi, coach, on va s’amuser avec ta bande de rigolos. J’arrive aprĂšs-demain, et crois-moi, je vais ambiancer l’hĂŽtel comme jamais ! »

Je regrette dĂ©jĂ  de l’avoir appelé 

Ils reviennent tous Ă  12h et exigent de n’avoir qu’un dĂ©crassage l’aprĂšs-midi. DĂ©sespĂ©rĂ©, je cĂšde Ă  leur caprice. « Ne vous inquiĂ©tez pas coach, c’est la Coupe d’OcĂ©anie, pas la Coupe du Monde. On est supĂ©rieur Ă  tout le monde! Â»

Que Dieu l’entende


08 Juin 2032, Sky Stadium, Wellington (Nouvelle-ZĂ©lande)

Nous retournons au Sky Stadium pour notre match contre Tahiti. En cas de victoire, nous pouvons ĂȘtre qualifiĂ©.

En arrivant au stade, je vais en tribune voir ma famille. @CaptainAmericka me demande de venir Ă  l’écart et me dit discrĂštement: « j’ai entendu dire que Loozar venait. Tu sais s’il vient avec sa Loozette blonde? Car j’aimerai bien
 Enfin
 Tu vois
 L’étudier
 Enfin quand je dis l’étudier
 La
 Enfin
 Tu as compris! Â» J’ai compris depuis des plombes en effet. Je ne lui promets rien et retourne sur la pelouse pour la reconnaissance terrain.

A l’échauffement, mes joueurs sont dĂ©jĂ  fatiguĂ©s. A force de ne pas s’entraĂźner


Dans le vestiaire, je prends la parole: « Bon
 Deux jours oĂč vous avez jouĂ© avec mes nerfs
 Je ne veux pas la mĂȘme aujourd’hui. Encore une fois, des places de titulaires sont en jeu. Je veux voir autre chose que ce que j’ai vu contre les Iles Salomon. Pas de place pour le doute: il faut gagner! Â»

Mes joueurs rentrent sur la pelouse mais je n’ai aucune idĂ©e de l’état d’esprit dans lequel ils sont.

Je vais vite avoir la réponse. Sur une relance Tahitienne hasardeuse, Searle récupÚre le ballon et lance McCowatt qui a fait un bon appel: contrÎle, frappe ajustée et filets qui tremble. Nous ouvrons le score à la 6e minute (1-0).

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Je demande aux joueurs de ne pas dĂ©faire l’étreinte et je suis Ă©coutĂ©. Ils ne lĂąchent rien et ne laissent pas Tahiti respirer.

A la 28e minute, c’est logiquement que nous doublons le score par Campbell qui met une tĂȘte puissante suite Ă  un corner de Searle (2-0). Il vient fĂȘter ce but avec le banc!

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Je respire un peu plus. Et je vais mĂȘme pouvoir me dĂ©tendre encore plus car aprĂšs une nouvelle grosse domination, Searle profite du pressing pour rĂ©cupĂ©rer le ballon et gagner son face Ă  face avec le gardien Ă  la 41e minute (3-0).

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Malheureusement, on se relùche un peu, Sutton fait une faute stupide aux abords de la surface (ce qui lui vaut un carton jaune) et permet à Tahiti de réduire le score juste avant la pause (3-1).

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Justement, Ă  la pause, j’insiste sur la concentration. Il faut rester calme, serein et ne pas se relĂącher. « Ils vont profiter de la moindre de nos faiblesses. Si on joue notre jeu, ils ne pourront pas nous rattraper! Â» dit Searle, parfait dans son rĂŽle de capitaine.

Pourtant, en seconde pĂ©riode, Tahiti hausse clairement le ton dĂšs les premiĂšres minutes. C’est sur un contre qu’un Tahitien marquera contre son camp Ă  la 48e, suite Ă  un rush de Searle, dĂ©cidĂ©ment dans tout les bons coups (4-1).

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Mais ce but est presque contre le cours du jeu car dans le premier quart d’heure, Ă  part le but, nous ne faisons que dĂ©fendre. Puis ça se calme. La tempĂȘte est passĂ©e et nous reprenons le contrĂŽle de la rencontre.

J’en profite pour faire tourner car le match semble jouer. En effet, Tahiti est devenue inoffensive et ne nous inquiùtera plus. Nous l’emportons 4-1!

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Dans le vestiaire, la joie est discrùte. Nous avons conscience de n’avoir fait que notre devoir en obtenant cette qualification.

En arrivant Ă  l’hĂŽtel, les familles sont moins discrĂštes et une grande fĂȘte est organisĂ©e oĂč l’alcool coule Ă  flot.

Vivement que Loozar arrive et rùgle le souci des familles


à suivre


6 « J'aime »

Belle victoire mais logique !!

DĂ©sormais on va attendre bien sagement les nouvelles frasques de @Loozar :grin:

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RĂ©ponse aux lecteurs

@CaptainAmericka , promis, il va ĂȘtre trĂšs sage :grin:

Merci Ă  tous de suivre cette story! :heart_eyes: :kissing_heart:

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Nouvelle-ZĂ©lande: le journal de la Coupe d’OcĂ©anie (partie 4)

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09 Juin 2032, Upper Hutt (Nouvelle-ZĂ©lande)

Le lendemain matin, @Loozar arrive mais seul.

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Je lui demande: "Tu n’es pas venu avec tes Loozettes?
Loozar: Non, la blonde s’est fracturĂ© le bassin en tombant d’une Ă©chelle pour cueillir des tomates (oui, elle pense que les pommes sont des tomates, c’est bien une blonde), et la brune est enceinte d’un cĂ©lĂšbre entraĂźneur d’un club NĂ©o-ZĂ©landais qu’elle m’a dit. Ça ne serait pas toi par hasard?
Moi (gĂȘnĂ©): Heu
 Non, non, je ne l’ai jamais approchĂ© Ă  moins de dix mĂštres
 Cent-dix mĂštres, mĂȘme! Je ne souvenais mĂȘme plus qu’elle Ă©tait brune. Elle n’était pas rousse, par hasard?
Loozar: Heu
 Non
 Brune
 Bref
 A la place, je t’ai emmenĂ© ça!"

Il se retourne et cinq pom-pom girls aussi scintillantes que des boules à facettes et cinq bodybuildeurs aux muscles sculptés dans la roche rentrent dans la piÚce.

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Son sourire malicieux en dit long ; il a un plan pour nous remettre dans les clous, mais je sens dĂ©jĂ  que ça va ĂȘtre un sacrĂ© cirque. Il annonce d’une voix forte : « Aujourd’hui, place Ă  l’üle de la tentation ! On va mettre un peu de piquant dans tout ça. Toi, Toopil, tu t’assois et tu observes mon gĂ©nie! »

En fin de matinĂ©e, pendant l’entraĂźnement, les bodybuildeurs vont sur le terrain juste Ă  cĂŽtĂ© du notre. Ils ont proposĂ© aux femmes des familles de joueurs (les femmes des joueurs, mĂšres ou sƓurs) une sĂ©ance d’entraĂźnement « privĂ©e Â», tout cela accompagnĂ© de compliments bien appuyĂ©s. Les femmes gloussent, rougissent et s’appuient contre les muscles des bodybuildeurs qui se collent bien Ă  elles et posent leurs grosses mains bien musclĂ©es sur les fines hanches de ces dames. Mes joueurs ont du mal Ă  se concentrer sur leur entraĂźnement et serrent les poings et le visage.

Avant le déjeuner, on va en salle de musculation. Et là, les pom-pom girls sont également présentent et se mettent en scÚne en prenant des postures toutes plus sexy les unes que les autres. Mes joueurs commencent à perdre toute concentration, les yeux rivés sur ces athlÚtes en tenues flamboyantes. Jordan manque de se prendre un haltÚre sur le pied, Eli lùche ses poids en plein effort, et moi, impuissant, je regarde cette mascarade tourner au chaos.

L’aprĂšs-midi, pendant l’entraĂźnement, les choses dĂ©gĂ©nĂšrent complĂštement. Loozar et ses dix complices ont semĂ© des rumeurs, des fausses confidences, des sous-entendus partout. Les femmes, persuadĂ©es d’avoir Ă©tĂ© trompĂ©es par leurs maris car elles ont vu des vidĂ©os de la sĂ©ance de musculation, arrivent furieuses sur le terrain, exigeant des explications. Les joueurs, eux, sont convaincus que leurs Ă©pouses flirtent avec les bodybuildeurs, et la jalousie leur monte Ă  la tĂȘte.

La situation atteint son comble quand un bodybuildeur, un sourire narquois aux lĂšvres, annonce devant tout le monde : « Ah, ce matin, il n’y en a que cinq qui ont fini dans mon lit. Et je ne connais mĂȘme pas leurs noms. » Silence de mort, jusqu’à ce qu’une des pom-pom girls renchĂ©risse : « Oh, moi j’en ai eu six parmi les joueurs ! Et ils connaissent bien mon nom ! »

LĂ , c’est l’explosion : les joueurs et leurs Ă©pouses s’insultent, les accusations fusent, et chacun semble prĂȘt Ă  donner des baffes Ă  l’autre. L’ambiance devient si lourde que les joueurs finissent par s’isoler de leurs familles, refusant de leur adresser la parole.

L’entraĂźnement se fait dans le silence total. Seule ma voix rĂ©sonne. Idem pour le dĂźner et tout le monde part se coucher, Ă©nervĂ©, Ă  21h.

J’observe cette catastrophe en me disant qu’on a peut-ĂȘtre perdu toute chance de gagner cette Coupe d’OcĂ©anie.

10 Juin 2032, Upper Hutt (Nouvelle-ZĂ©lande)

Ce matin, Ă  l’entraĂźnement, l’atmosphĂšre est lourde. C’est Ă  peine si mes joueurs Ă©changent un mot.

Je comprends pourquoi quand Boyd, l’air blafard, m’avoue avoir dĂ©couvert sa propre mĂšre dans son lit avec trois bodybuildeurs, tous dĂ©vĂȘtus. Disons que ça a Ă©tĂ© le coup de grĂące. Ils jouent un peu trop le jeu, ces cinq gaillards. Ils ne sont pas juste censĂ© faire semblant?

Devant ce chaos familial, les joueurs ont fini par prendre une dĂ©cision drastique : ils demandent Ă  leurs familles de partir pour de bon. Les familles ont fait leurs valises et aucun joueur ne vient dire au revoir aux membres de sa famille. DrĂŽle d’ambiance


Les bodybuildeurs nous quittent sans un regard en arriĂšre, mais avec la satisfaction de la mission accomplie.

Mais, surprise : les pom-pom girls, elles, ne bougent pas. Mes joueurs ont demandĂ© Ă  ce qu’elles restent ! Et pour cause: mes garçons sages, mes pĂšres de famille, en train de draguer ces jeunes femmes Ă  peine les familles parties.

Ils ne s’en cachent mĂȘme pas. Je suis atterrĂ©. Ils espĂšrent dĂ©crocher un petit bonus de fin d’entraĂźnement.

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À bout de nerfs, j’appelle Loozar, pour lui demander des comptes. Mais monsieur est confortablement installĂ© en bord de piscine, un Coca Ă  la main, le sourire aux lĂšvres. Il rit et me dit : « Mon Toopil, j’ai fait ma part, c’est plus mon affaire maintenant. »

La colĂšre monte, je hausse le ton, et finalement il capitule : il accepte de se dĂ©barrasser des pom-pom girls. En dĂ©but d’aprĂšs-midi, elles font leurs valises et quittent les lieux Ă  leur tour.

Et voilĂ  que le soir mĂȘme, alors que l’entraĂźnement bat son plein, mes joueurs dĂ©couvrent la nouvelle. Leur rĂ©action ? Ils menacent de faire grĂšve si on ne ramĂšne pas les pom-pom girls ! Non mais, je rĂȘve !

Me voilĂ , un entraĂźneur en crise, Ă  bout de solutions et d’arguments. Une fois de plus, j’appelle Loozar, que je trouve une nouvelle fois en train de siroter un Coca, parfaitement dĂ©tendu. Je lui explique la situation, et il finit par lĂącher un sourire en coin : « OK, Toopil. Promis, de nouvelles pom-pom girls arrivent, mais seulement si tes gars se dĂ©mĂšnent et mettent une raclĂ©e Ă  la Nouvelle-CalĂ©donie demain. »

Je leur passent le message et ils me promettent d’exploser la Nouvelle-CalĂ©donie. Alors lĂ , je me dis la situation est complĂštement folle. Mes joueurs sont prĂȘts Ă  tout donner, non pas pour la gloire, non pas pour l’honneur, mais pour
 un rendez-vous avec des pom-pom girls. Dans ma carriĂšre, jamais je n’aurais cru voir ça. Mais si c’est ce qu’il leur faut pour se bouger, alors allons-y.

11 Juin 2032, Sky Stadium, Wellington (Nouvelle-ZĂ©lande)

Nous repartons en bus, direction Wellington. Nous arrivons au Sky Stadium pour affronter la Nouvelle-Calédonie.

J’ai dĂ©cidĂ© de faire tourner aujourd’hui. Nous sommes qualifiĂ©s, nous n’allons pas prendre de risques.

En tribunes, je vois les cinq pom-pom girls habillĂ©s aux couleurs de l’équipe.

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Chaque joueur leur fait coucou ou leur envoie des bisous mais les femmes des joueurs, un peu plus loin en tribunes, ragent de colĂšre Ă  la vision de ces gestes.

Ils font l’échauffement Ă  l’arrache. Quand je leur fait la rĂ©flexion, Michael Woud me rĂ©pond « relax, coach! On est la Nouvelle-ZĂ©lande! On est dĂ©jĂ  qualifiĂ©s! Personne ne nous rĂ©siste! On va les Ă©craser! Â»

J’en ai marre de ces rĂ©flexions. Au vestiaire avant le match, je trouve les mots pour les motiver mais c’est Ben Old qui fera exploser de joie le vestiaire en disant « Et si on gagne, les pom-pom girls reviennent! Â» Ha oui
 Belle motivation


Bref, aprĂšs toutes ces pĂ©ripĂ©ties, le match dĂ©bute. Enfin! Au moins, lĂ , mes joueurs ne se rendront plus ridicule. Enfin
 Je l’espĂšre


Je suis vite rassurĂ©. On prend directement le jeu Ă  notre compte et on presse haut dĂšs que notre adversaire a le ballon. La Nouvelle-CalĂ©donie n’a besoin que d’un point pour se qualifier et ne se livrera pas. Ils jouent la contre-attaque. Le mieux pour s’éviter des frayeurs est de rapidement marquer.

C’est Ă  la 15e minute que ça arrivera. Callum McCowatt passe Ă  Ben Old qui contrĂŽle et place une frappe qui vient au raz du poteau gauche et finit dans les filets (1-0). Il rĂ©cupĂšre deux pompons et fĂȘte son but en mimant la pom-pom girl. Je suis amusĂ© par cette cĂ©lĂ©bration comme tout mon staff!

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La Nouvelle-CalĂ©donie est obligĂ©e de se livrer un peu plus. Surtout qu’au mĂȘme moment, les Iles Salomon et Tahiti font match nul ce qui Ă©limine virtuellement nos adversaires.

On se crĂ©e des occasions mais que nous ne concrĂ©tisons pas. Le manque d’automatismes des remplaçants se fait ressentir.

Mais à la 30e minute, le but de la délivrance arrive. Kian Donkers réceptionne un centre de Ben Old, contrÎle, se retourne et fusille le gardien Néo-Calédonien (2-0).

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A la pause, je demande d’éviter tout relĂąchement. MĂȘme inutile, cette victoire fera du bien au moral. « Tu m’étonnes! Le retour des pom-pom girls fera un gros bien au moral! Â» rĂ©pondra Kian.

Au retour des vestiaires, on aperçoit les pom-poms girls avec un Ɠil au beurre noir chacune. Il y a eu de la bagarre entre elles et les femmes de joueurs pendant la pause. Les femmes semblent avoir gagnĂ©. Du coup, les joueurs rentrent sur la pelouse en se faisant tout petit.

Le match reprend sur le mĂȘme rythme. Notre adversaire n’arrive pas Ă  sortir de sa zone.

Il n’y arrive qu’une seule fois et ça fera mouche
 Nous jouons la 64e minute. Un contre express finit par un but NĂ©o-CalĂ©donien (2-1). On a manquĂ© de vigilance


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Du coup, la Nouvelle-CalĂ©donie prend confiance. Mais nous arrivons Ă  contenir leurs contres. Jusqu’à la 69e minute. Ma dĂ©fense est prise de vitesse et l’attaquant NĂ©o-CalĂ©donien tire. Mon gardien, Woud, fait un arrĂȘt et relance trĂšs rapidement. C’est Ă  notre tour de contrer. Et on fera le job car le ballon finira dans les pieds de Garbett qui mettra le 3e d’une frappe Ă  l’entrĂ©e de la surface (3-1).

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Ce but semble tuer tout espoir Néo-Calédonien. Leur équipe baisse les bras. La mienne fait un peu plus tourner le ballon, sans forcer. Le 4e but finira par arriver à la 89e minute par Jackson Cole, rentré en jeu à la 70e minute (4-1).

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Le coup de sifflet final est donnĂ© par l’arbitre. Nous sautons tous de joie.

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Et nous assistons à une jolie scÚne de joie commune avec notre adversaire: Tahiti a battu (3-2) les Iles Salomon. La Nouvelle-Calédonie se qualifie également pour le tour suivant. Nous affronterons le Vanuatu et les Kanaks joueront contre mon ancienne équipe: les Fidji.

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Dans le vestiaire, les joueurs explosent de joie « POM-POM GIRLS! POM-POM GIRLS! Â»

En aprĂšs-match, avec le sĂ©lectionneur NĂ©o-CalĂ©donien nous discutons. Je lui dit que je suis heureux pour le peuple de cette Ăźle car ses gens le mĂ©rite. Il me rĂ©pond que le football permet de faire une trĂȘve dans les confrontations sur l’üle. La paix par le football. VoilĂ  quelque chose qui me plaĂźt. Je leur souhaite de nous retrouver en finale.

En finissant dans le top 3 de notre groupe, nous nous qualifions Ă©galement pour la suite des qualifications Ă  la Coupe du Monde.

On rentre au centre d’entraĂźnement. Mais personne ne dĂ©fait ses bagages. La suite du tournoi, pour nous, se passera en Australie. Nous dĂ©collons demain matin!

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Euh


C’est pas ce que j’appelle trĂšs sage
 Il a foutu un sacrĂ© bordel :joy:
Mais bon, tout est bien qui finit baise
 euh bien pardon !

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C’est fini les gars, on peut arrĂȘter la recherche en IA gĂ©nĂ©ratives d’images, on ne fera JAMAIS mieux que cette illustration absolument glorieuse :hoho: ce qui est quelque chose que je dois me dire environ 2 fois par post sur ce rĂ©cit

De toutes les façons dont une de mes concubines aurait pu se fracturer le bassin, celle-là est probablement la moins problématique :kappa:

1 « J'aime »

Bon, c’est toujours le bordel mais au moins ça tourne !

y ont gagné mais quelle bande de guignols
plus attiré par des pompom girl que leurs epouses

Par contre les bodybuildeurs, y sont vraiment moches

1 « J'aime »
RĂ©ponse aux lecteurs

@CaptainAmericka la sagesse n’est pas sa qualitĂ© principale :joy:

@Loozar Franchement quand je suis tombĂ© sur l’image du joueur avec les ponpons, j’ai dit « bingo, c’est ma meilleure Â» :joy:

@Sythax Tant que ça gagne, ça me va :sunglasses:

@celiavalencia tant qu’ils font le job demandĂ©, pas grave s’ils sont moches :joy:

Bonjour, c’est Toopil pour nzfootball. Bienvenue dans mon journal de la Coupe d’OcĂ©anie.

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Nouvelle-ZĂ©lande: le journal de la Coupe d’OcĂ©anie (partie 5)

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12 Juin 2032, Upper Hutt (Nouvelle-ZĂ©lande)

AprĂšs notre Ă©clatante victoire contre la Nouvelle-CalĂ©donie, nous prenons l’avion direction Melbourne. @Loozar est Ă  mes cĂŽtĂ©s, le sourire mystĂ©rieux, et je me dis que je vais enfin pouvoir me dĂ©tendre un peu car les familles sont parties et c’est grĂące Ă  lui. Et sans prĂ©venir, il me dit : « Eh, Toopil, t’attends pas Ă  de l’aide de ma part contre le Vanuatu. Ce pays, c’est comme ma deuxiĂšme maison. » Ah, bien sĂ»r, monsieur a ses prĂ©fĂ©rences gĂ©opolitiques, en plein milieu du tournoi ! Parfait. Mais aprĂšs tout, ça n’est pas grave. Je n’ai plus besoin de lui.

ArrivĂ©s Ă  l’hĂŽtel, les joueurs sont tout feu tout flamme, et leur premiĂšre demande ne surprend personne : « Loozar, tu nous avais promis les pom-pom girls ! » C’est lĂ  que Loozar, avec son sourire de canaille, nous fait signe vers la porte.

Et qui dĂ©barque ? Six dames d’ñge respectable, chacune un peu plus de 60 ans au compteur, avec des pompons dans les mains et une Ă©nergie dĂ©bordante. Les joueurs sont scandalisĂ©s : « Mais Loozar, qu’est-ce que c’est que ça ?! » Lui, imperturbable, rĂ©pond : « J’avais dit qu’il y aurait des pom-pom girls. J’ai jamais prĂ©cisĂ© lesquelles. »

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Les joueurs protestent, mais Loozar les ignore avec un petit air satisfait.

Et comme si ça ne suffisait pas, le repas du soir nous rĂ©serve une derniĂšre surprise : un plat que l’on a mangĂ© a un effet est quasi immĂ©diat. À peine de retour dans les chambres, nous voilĂ  tous Ă  courir aux toilettes, un dĂ©filĂ© sans fin entre le lit et la salle de bain. Mon estomac fait des gargouillis de l’au-delĂ , et je me relĂšve si souvent que je finis par installer le matelas au pied des toilettes.

C’est en pleine nuit, alors que je suis encore en position de combat aux toilettes, que l’alarme incendie se dĂ©clenche. Panique gĂ©nĂ©rale ! J’enfile vite fait mon pyjama (sans prendre le temps de m’essuyer) et dĂ©vale les escaliers en courant, les jambes flageolantes. Une fois dehors, je retrouve tout le monde : les joueurs, pĂąles, Ă©puisĂ©s, et Loozar qui affiche toujours son sourire Ă©nigmatique.

À peine le temps de reprendre nos esprits qu’Alex Paulsen, en pleine urgence digestive, s’élance derriĂšre un buisson. Sauf qu’un chat surgit de l’obscuritĂ© et, pris de panique, lui griffe les fesses sans mĂ©nagement. Le pauvre Alex hurle et se trĂ©mousse, tandis que nous, malgrĂ© notre Ă©tat pitoyable, explosons de rire. L’alarme finit par s’arrĂȘter, et nous regagnons nos chambres, pliĂ©s en deux, pour reprendre notre ballet ininterrompu entre le lit et les toilettes.

Jamais je n’aurais imaginĂ© que la prĂ©paration d’un match de coupe d’OcĂ©anie ressemblerait Ă  ça


13 Juin 2032, Melbourne (Australie)

Ce matin, j’annule l’entraĂźnement : c’est simple, les trois quarts de l’équipe et la moitiĂ© du staff n’ont qu’une destination en tĂȘte
 les toilettes. Moi compris. Entre deux allers-retours dĂ©sespĂ©rĂ©s, je demande Ă  la fĂ©dĂ©ration un nouveau cuistot, et vous savez quoi ? RefusĂ© ! Ce chef est apparemment une lĂ©gende dans le monde du sport, un magicien des fourneaux. Mais moi, son « tour de magie Â», je le paie encore ce matin.

C’est alors que j’entends frapper Ă  ma porte. En sortant des toilettes, la mine Ă©puisĂ©e, j’ouvre
 et me retrouve nez Ă  nez avec la police australienne ! Ils m’embarquent sur-le-champ, sans mĂȘme me laisser m’habiller correctement.

Me voilĂ  au poste, tripotant anxieusement mon pyjama, et Ă  peine arrivĂ©, je cours direct aux toilettes du commissariat. Mais la suite n’arrange rien Ă  mon cauchemar : les policiers m’accusent d’avoir empoisonnĂ© mon propre effectif ! Moi ! Mais je suis malade moi aussi ! « On connaĂźt vos astuces, Monsieur Toopil, c’est pour dĂ©tourner les soupçons, ça ! » Bref, me voilĂ  enfermĂ© Ă  deux jours d’une demi-finale, et la police pense que j’ai intoxiquĂ© mes joueurs
 La poisse incarnĂ©e.

Les heures dĂ©filent, mais heureusement mon estomac se calme. Finalement, j’arrive mĂȘme Ă  m’endormir, bien que coincĂ© sur une banquette de fer, dans la position d’un contorsionniste malheureux.

C’est en pleine nuit que je suis rĂ©veillĂ© par un bruit assourdissant : un hĂ©licoptĂšre au-dessus de la prison ! Puis des cris : « Éloignez-vous des murs ! » Dans mon semi-sommeil, je me dis que quelqu’un doit chercher Ă  s’évader


Soudain, BOUM ! Le mur de ma cellule explose sous mes yeux. Un Ă©norme boulet l’a fracassĂ©, et je me retrouve Ă  moitiĂ© enseveli sous les gravats. Quand je relĂšve la tĂȘte, une Ă©chelle tombe Ă  mes pieds depuis l’hĂ©licoptĂšre. Une voix dans un mĂ©gaphone hurle : « Coach, accrochez-vous Ă  l’échelle ! » HĂ©bĂ©tĂ©, je m’exĂ©cute. Me voilĂ  suspendu dans le vide, le pyjama flottant au vent, hurlant de terreur, agrippĂ© Ă  cette Ă©chelle que quelqu’un remonte vers l’appareil.

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À peine Ă  bord, je tombe nez Ă  nez avec Searle, Boyd et Paulsen, hilares derriĂšre les commandes. Oui, Paulsen est en train de piloter l’hĂ©licoptĂšre. Boyd l’aide en regardant un tutoriel sur son tĂ©lĂ©phone ! « On est venu vous libĂ©rer, coach ! On a une demi-finale Ă  jouer, non ? » Mon Dieu
 Ces gars-lĂ  n’ont pas inventĂ© la poudre, mais ils ont le mĂ©rite d’ĂȘtre dĂ©terminĂ©s.

ArrivĂ©s Ă  l’hĂŽtel, ils posent l’hĂ©licoptĂšre derriĂšre un
 buisson. Oui, un buisson, en pensant qu’il Ă©tait cachĂ©. Et moi, trop Ă©puisĂ© pour leur faire remarquer, je retourne dans mon lit. Ce soir, je m’endors en me demandant comment je vais les canaliser pour la demi-finale. Mais une chose est sĂ»re : avec eux, ce championnat va continuer de me surprendre.

14 Juin 2032, Melbourne (Australie)

6h du matin, on toque Ă  ma porte. Si ça continue, je vais finir par arracher cette porte
 comme ça, plus de tocs matinaux ! J’ouvre, je vois que c’est la police et je me prĂ©pare dĂ©jĂ  mentalement Ă  voir des menottes.

Mais cette fois, surprise : la police s’excuse, me disant qu’ils ont reçu de fausses informations sur l’empoisonnement de l’équipe. Ah, enfin ! LibĂ©rĂ©, innocenté  La matinĂ©e commence bien.

Un peu plus tard, entraĂźnement ! J’arrive tout guilleret, mes joueurs aussi, mais quand je regarde le terrain, je dĂ©couvre que tous nos ballons sont dĂ©gonflĂ©s et percĂ©s. Chaque ballon ! VoilĂ  qui s’annonce bien
 J’envoie mon adjoint acheter une cargaison de ballons neufs, et on dĂ©cide de commencer par un entraĂźnement physique.

Mais Ă  peine le temps de faire les premiers exercices qu’une foule brandissant des pancartes surgit ! Je m’approche du leader, un homme au regard exaltĂ©, qui tient un panneau « Sauvons la faune australienne ! »

Moi: « Euh
 on fait s’entraĂźne, là
 »
Lui : « Pas sur ces animaux ! Ce terrain, c’est la maison d’une espĂšce unique au monde : le poisson-terrier ! »
Moi (plus perdu que jamais) : « Le
 quoi ? »
Lui : « Le poisson-terrier ! Un poisson venimeux, et le seul poisson au Monde qui vit sur terre, dans un terrier ! Il est en hivernation, donc on le voit pas, mais c’est pas une raison pour lui marcher dessus ! »
Moi : « Mais
 le poisson-terrier, ça existe pas, non ? »
Lui : « Vous ĂȘtes sĂ»r, vous ? »
Moi: « Ben, oui. »
Lui : « Eh bien, nous, on va squatter au cas oĂč! »

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Me voilĂ  donc avec une bande d’écolos allumĂ©s qui refusent de quitter le terrain, de peur d’écraser un poisson imaginaire.

J’abandonne, retour Ă  l’hĂŽtel
 sauf que cette fois, c’est l’hĂŽtel qui est pris d’assaut ! Une foule compacte encercle l’entrĂ©e, armĂ©e de bougies et de pancartes. Curieux, je demande ce qu’il se passe.

Un homme me rĂ©pond, les yeux brillants de ferveur : « L’esprit de Marilyn Monroe est ici ! C’est un lieu sacrĂ© maintenant ! Pas question d’y entrer ! »

Au bord de l’explosion nerveuse, je prends la dĂ©cision de changer d’hĂŽtel, mais finalement la police intervient et dĂ©gage tout le monde, les amoureux des poissons comme ceux de Marilyn. SoulagĂ©, on peut enfin s’entraĂźner dans l’aprĂšs-midi. Sauf que, bien entendu, les chasubles sont toutes couvertes de boue. Il n’y a rien qui marche comme prĂ©vu dans ce pays !

Les joueurs enfilent tant bien que mal les chasubles et l’entraĂźnement reprend, avec cette drĂŽle de sensation que je suis coincĂ© dans une mauvaise comĂ©die. Mais au fond de moi, une pensĂ©e persiste
 et si le poisson-terrier existait vraiment ?

15 Juin 2032, Melbourne Cricket Ground (Australie)

On doit filer en bus au Melbourne Cricket Ground. Mais notre bus a brûlé dans la nuit
 Mais combien de temps cette poisse va-t-elle durer?

Du coup, nous allons au stade en transport en commun et arrivĂ©s au stade, on a bien du mal Ă  convaincre la sĂ©curitĂ© que nous sommes l’équipe de Nouvelle-ZĂ©lande.

Nouvelle surprise en arrivant
 Le vestiaire des arbitres a Ă©tĂ© inondĂ© de boules puantes. Il n’est pas possible d’y aller. Du coup, les arbitres vont dans le mĂȘme vestiaire que l’équipe du Vanuatu et tout ce beau monde sympathise tous ensemble quand nous, nous sommes bien seuls.

Nous allons sur le terrain, avec trĂšs peu d’échauffement Ă  cause du retard pris par le bus brĂ»lĂ©. Les hymnes commencent. Celui du Vanuatu dĂ©jĂ . Puis vient celui de la Nouvelle-ZĂ©lande. Heu
 Au bout de quelques secondes, l’hymne s’arrĂȘte. Et ne repars jamais
 Quelle mascarade encore


Le match dĂ©bute quand mĂȘme. On attaque dĂšs le dĂ©part mais un dĂ©fenseur du Vanuatu fait une faute. Nick Searle tire le coup-franc
 Et inscrit dĂ©jĂ  le premier but (1-0).

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Le match vient de commencer et le Vanuatu doit déjà renverser la situation. Mais celle-ci va empirer pour eux à la 11e minute. Bien servi par Cole, Searle se retrouve face au gardien et ne loupe pas son duel! Il inscrit un doublé! (2-0).

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Et ce n’est pas fini! 16e minute, nous avons un corner cĂŽtĂ© droit. C’est tirĂ© au centre de la surface. Un joueur du Vanuatu met la tĂȘte et dĂ©vie le ballon qui Ă©chappe Ă  son gardien. Searle est Ă  l’affut pour mettre le triplĂ© (3-0)!

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3-0 à la 16e minute, le match est quasiment joué. La poisse de ces derniers jours nous a enfin quitté! Nous jouons le reste de cette premiÚre période sur un rythme tranquille. Le Vanuatu ne passant pas le milieu de terrain, nous ne sommes pas inquiétés.

A la pause, je félicite seulement les joueurs et je leur dis de prendre du plaisir en seconde période!

Le match reprend sur un tout petit rythme, mĂȘme si le Vanuatu a un peu haussĂ© son niveau. C’est encore trop insuffisant pour nous menacer.

Je fais quelques remplacements en vue de nous Ă©conomiser pour la finale. A la 70e, nous obtenons un corner. Cacace le tire, Hugues place une tĂȘte dans le petit filet opposĂ© (4-0) !

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A 4-0, on se relĂąche et le Vanuatu en profite pour marquer un but Ă  la 77e. Un but magnifique, frappe lointaine qui finit en lucarne. Si l’arbitre saute de joie quand les filets tremblent, l’adversaire ne le fĂȘte pas. Il sait que la match est jouĂ© (4-1)


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Mais ce but ne change pas grand chose. Nous sommes plusieurs crans au dessus de notre adversaire. D’ailleurs, à la 80e, nous ajoutons un but par Donkers, suite à un centre de Cacace (5-1).

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Le 5e viendra au bout du bout du match (94e) par Boyd d’une frappe de loin qui tape le poteau avant de rentrer (6-1)!

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L’arbitre siffle la fin du match sur ce but.

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Nous nous sautons tous dans les bras les uns des autres. Nous allons ensuite remercier nos supporters!

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Dans le vestiaire, c’est la folie. Les cris de guerre s’enchainent.

Je suis heureux d’ĂȘtre en finale d’un tournoi international.

Dans le vestiaire, Loozar vient me voir. Il s’assoit Ă  cĂŽtĂ© de moi et me dit:
« Je suis dĂ©solĂ© pour tout, Toopil. Je voulais voir le Vanuatu gagner. Du coup
 La nourriture avariĂ©e
 Ben
 C’est moi
 L’alarme en pleine nuit aussi
 Â»

Paulsen approche Ă©nervĂ©: "Et le chat qui m’a griffĂ© le cul?
Loozar: Heu
 Non
 Ca, c’est pas de bol!
Paulsen: Si je le retrouve ce Pat Bol, je lui fais sa fĂȘte!"

Et notre gardien s’en va.

Loozar continue: "La plainte Ă  la police, c’est moi
 Les manifestants, c’est moi
 Les chasubles qui puent aussi
 Les ballons crevĂ©s
 Pareil
 L’hymne pas jouĂ©. C’est encore moi
 Le bus qui a cramé  DĂ©solĂ©, mais c’est moi
 Tout comme les arbitres dans le vestiaire adverse. J’ai tout tentĂ© mais vous ĂȘtes trop fort
 DĂ©solé 
Moi: Désolé de?
Loozar: Ben
De tout ça

Moi: Tu sais, Loozar, tes pĂ©ripĂ©ties ont du bon. Regarde-les, ils sont heureux d’ĂȘtre ensemble. Ça a soudĂ© l’équipe comme jamais et maintenant, on va aller au bout. J’en suis sĂ»r!
Loozar: Et ce coup-ci, je vous soutiens, coach!"

Et on se congratula!

Le soir, nous sommes accueilli comme des rois Ă  notre hĂŽtel. Mais la guerre n’est pas finie. Il reste une bataille, une ultime, qu’il faudra absolument remporter pour ĂȘtre de vrais champions!

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le nombre de trucs farfelu que tu lĂąche en peu de temps ! :rofl:

joli poisson-terrier :rofl: :rofl: :rofl:

bravo pour la victoire !

1 « J'aime »

Grùce à Loozar, la story est reparti littéralement en couilles ! :smiley:

1 « J'aime »

J’adore cette story, elle n’a vraiment aucun sens :joy:

1 « J'aime »

FrĂ©rot quand tu vois ses yeux, tu m’étonnes qu’ils foutent pas un pied devant l’autre :joy: :joy: :joy:

En tout cas, sacrĂ© bordel ! :sob: :sob: Merci @Loozar pour toute cette merde ! Et dire que @toopil croyait que tu savais ĂȘtre sage


2 « J'aime »

En vrai
à en juger par les guiboles de celle tout à droite
ça a l’air encore ferme pour son ñge
moi j’dis, de dos avec une teinture brune
y’a moyen
C’est dans les vieilles peaux qu’on fait les meilleurs soupes

ContorSIONISTE ? Encore un coup du Mossad ça !

Je commence à penser que je suis l’antagoniste de cette histoire :doge:

3 « J'aime »
RĂ©ponse aux lecteurs

@celiavalencia J’adore mon poisson-terrier Ă©galement :joy: :joy:

@Sythax il est toujours dans les mauvais coups celui-ci :rofl:

@UnManager Ha si, elle a un sens: celui de n’en avoir aucun :sac:

@CaptainAmericka Il y a de la bonne came au Vanuatu :sac:

@Loozar antagoniste, je ne sais pas, mais en tout cas, en Océanie, tu es un personnage incontournable :sweat_smile:

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Nouvelle-ZĂ©lande: le journal de la Coupe d’OcĂ©anie (partie 6)

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16 Juin 2032, Melbourne (Australie)

AprĂšs les pĂ©ripĂ©ties des derniers jours, je dĂ©cide qu’il est temps de recentrer tout le monde sur l’essentiel : la finale. Mais pour ça, il faut Ă©liminer toutes les distractions.

RĂ©solution prise : plus d’écrans pour les joueurs. Plus de tĂ©lĂ©, plus de tĂ©lĂ©phones, plus de tablettes, RIEN. Un grand vide technologique. Je fais appel Ă  @Loozar pour m’aider dans cette mission dĂ©licate. Étrangement, il est ravi : « Oh, Toop-Toop’, comptez sur moi, je vais confisquer tout ça comme un pro. »

Quelques heures plus tard, tous les Ă©crans de l’hĂŽtel sont soigneusement entreposĂ©s sous clĂ©. Les joueurs dĂ©couvrent la nouvelle au moment oĂč leur tĂ©lĂ©phone leur est confisquĂ©. Panique gĂ©nĂ©rale!!!

« Mais coach, on fait comment pour TikTok ?»
« Coach, ma série, elle va continuer sans moi ? »
« Et si ma copine m’envoie un selfie ? Elle va croire que je l’ignore ! »

Les premiers symptĂŽmes du manque se manifestent rapidement.

McCowatt se met Ă  fixer les murs, en les faisant dĂ©filer du bout des doigts comme si c’était un Ă©cran tactile.

Paulsen, lui, panique parce qu’il ne peut plus vĂ©rifier en temps rĂ©el les rĂ©sultats de ses posts Instagram.

Et Boyd
 Boyd passe trois heures Ă  dessiner un rectangle sur le sol pour imiter un Ă©cran, avant de l’appuyer frĂ©nĂ©tiquement en criant : « Allez, charge, CHARGE ! »

Vers midi, ils passent Ă  l’étape drague. Tout le monde est aux petits soins pour moi :

« Coach, vous voulez un massage ? »
« Coach, je vous ai fait un cafĂ©, comme vous l’aimez ! Avec
 beaucoup de sucre. »
« Coach, je n’avais jamais Ă©tĂ© entraĂźnĂ© par un ĂȘtre si fabuleux ! »

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Ils tentent tout pour me faire flancher. Loozar, lui, jubile dans son coin, observant la scĂšne.

Le soir venu, je sens que ça devient dangereux. Certains commencent Ă  trembler, Ă  transpirer. Ben Old commence mĂȘme Ă  rĂ©citer des rĂ©pliques de sĂ©ries Ă  voix haute, en boucle : « Winter is coming
 Winter is coming
 » Ça devient insoutenable.

Alors, je craque. « Ok, les gars, une exception : on regarde la deuxiÚme demi-finale ENSEMBLE dans la salle commune. Mais juste ça, compris ?! »

Ils explosent de joie comme si j’avais annoncĂ© une journĂ©e libre Ă  Disneyland. Certains pleurent mĂȘme. Oui, oui, des larmes de bonheur. Ils se ruent dans la salle commune, se battent presque pour avoir la meilleure place devant l’écran.

Quand la tĂ©lĂ© s’allume, un silence religieux s’installe. Et lĂ , c’est le spectacle : McCowatt caresse l’écran en murmurant « tu m’as manquĂ© », Paulsen applaudit dĂšs que les commentateurs prennent la parole, et Boyd
 Boyd fond littĂ©ralement en larmes : « C’est si beau, coach. Tellement beau
 »

Je soupire, Ă©puisĂ©, en les regardant. Mais au moins, ce soir, ils sont calmes. Enfin
 jusqu’à la mi-temps, quand McCowatt essaie de piquer la tĂ©lĂ©commande Ă  Boyd. Mais ça, c’est une autre histoire.

Je termine la soirĂ©e déçu. Mon ancienne Ă©quipe, les Fidji, s’inclinent contre la Nouvelle-CalĂ©donie aprĂšs une premiĂšre pĂ©riode dĂ©sastreuse. La finale sera donc Nouvelle ZĂ©lande-Nouvelle CalĂ©donie!

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17 Juin 2032, Melbourne (Australie)

Ah, l’AAMI Park ! Le temple du rugby. On nous invite à assister au match tant attendu entre l’Australie et les All Blacks. Une pause bienvenue aprùs des jours de chaos
 ou du moins, c’est ce que je croyais.

À peine assis, un coup de thĂ©Ăątre. Le coach des Blacks vient me voir, l’air affolĂ©. « Coach Toopil, on a un problĂšme. Toute mon Ă©quipe est victime d’une intoxication alimentaire
 Vous pourriez nous prĂȘter vos joueurs pour le match ? Ce sont des NĂ©o-ZĂ©landais, ça compte, non ? »

Je le regarde, sidĂ©rĂ©. Moi, je gĂšre une Ă©quipe de footballeurs, pas des mastodontes prĂȘts Ă  dĂ©molir des murs Ă  mains nues. Je soupire profondĂ©ment, prĂȘt Ă  refuser cette idĂ©e ridicule
 mais lĂ , je vois mes joueurs. Avant mĂȘme que je puisse ouvrir la bouche, ils sprintent en direction des vestiaires, hurlant : « Pour le haka, coach ! Pour le haka ! »

Et me voilà, planté dans les tribunes avec mon staff et Loozar, qui ricane comme un enfant.

Je les regarde enfiler les maillots des Blacks, bien trop larges pour eux. Paulsen disparaĂźt presque dans le sien. Searle essaye de gonfler ses biceps en vain. Boyd, lui, ajuste son casque et dit : « Je suis prĂȘt Ă  mourir sur le terrain. » TrĂšs rassurant.

Le moment du haka arrive. Mes joueurs le connaissent par cƓur, bien sĂ»r, ils l’ont vu mille fois Ă  la tĂ©lĂ©.

Et, honnĂȘtement, ils s’en sortent plutĂŽt bien ! Sauf Pinto, qui dĂ©cide d’improviser des mouvements de breakdance au milieu, mais bon
 Les spectateurs Ă©clatent de rire. Je les entends murmurer : « Ils sont oĂč, les vrais Blacks ? Ceux-lĂ  ont l’air de sortir d’un camp de vacances. »

Le match commence. Les Australiens foncent, confiants, mais SURPRISE : mes joueurs ont la vivacitĂ© d’un furet sous stĂ©roĂŻdes.

Pinto esquive un plaquage en faisant une roulette digne d’un terrain de foot. McCowatt traverse tout le terrain en slalomant comme un pro. Et Boyd, qui jusque-lĂ  semblait prĂȘt Ă  s’évanouir, plaque un Australien deux fois plus gros que lui en criant : « Pour la nationnnnnnnnnnn ! »

Le stade est en feu. Les supporters australiens n’en reviennent pas, et les NĂ©o-ZĂ©landais
 bon, ils hĂ©sitent entre le choc et la fiertĂ©.

Le match est serrĂ©, mais mes joueurs donnent tout. DerniĂšre action : Searle rĂ©cupĂšre le ballon, esquive trois Australiens, et plonge pour marquer l’essai de la victoire. Score final : 31-28 pour les All Blacks.

Mes joueurs reviennent vers moi, Ă©puisĂ©s, couverts de boue, mais le sourire jusqu’aux oreilles. Pinto, encore haletant, lance : « Coach, c’était le meilleur entraĂźnement possible ! On est prĂȘts pour la finale, lĂ . »

Moi, je suis entre l’admiration et la migraine. Loozar, lui, conclut en Ă©clatant de rire : « Coach, avouez que vos gars ont assurĂ©. Si vous perdez la finale, au moins vous saurez oĂč les reconvertir ! »

Et voilĂ . Mes joueurs, hĂ©ros improbables du rugby, qui retournent Ă  leur hĂŽtel comme si de rien n’était. Franchement, qu’est-ce qui pourrait encore arriver ?

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18 Juin 2032, Melbourne (Australie)

Ah, enfin une journĂ©e normale ! Les joueurs sont Ă  l’entraĂźnement, concentrĂ©s, appliquĂ©s.

Je me dis : « VoilĂ , pourquoi s’inquiĂ©ter? Tout va bien se passer aujourd’hui. »

Et puis, Loozar débarque. Toujours lui, courant comme un dératé, les bras agités comme un moulin à vent.

« L’HĂŽ ! L’hĂŽ ! L’hĂŽ ! hurle-t-il.
Moi: *L’eau ? Tu veux de l’eau ? C’est ça ? *
Loozar: L’HÔTEL EST EN TRAIN DE BRÛLER ! »

En un Ă©clair, tout le monde se met Ă  courir vers l’hĂŽtel. La fumĂ©e noire s’élĂšve dans le ciel comme une invitation gĂ©ante pour la catastrophe. En arrivant sur place, on tombe sur
 les rugbymen australiens.

« Vous, les footeux du dimanche ! Vous avez osé nous humilier hier en gagnant ! On va vous apprendre le respect ! »

Et lĂ , c’est bagarre gĂ©nĂ©rale. C’est le chaos.

Je ne sais pas ce qui me prend, mais je vois le coach adverse devant moi, et
 je le chope par les pieds. Oui, par les pieds. Je commence à le faire tournoyer comme un hélicoptÚre humain. Et BAM, il cogne trois de ses joueurs comme des quilles de bowling vivantes. STRIKE !

Mes joueurs, eux, se dĂ©fendent avec des techniques venues tout droit du foot. McCowatt dribble littĂ©ralement un rugbyman avant de lui faire un croche-pied, Pinto fait un plongeon spectaculaire dans la tĂȘte d’un Australien (il a cru que l’arbitre allait siffler faute), et Boyd tente de tacler un gĂ©ant australien, mais rebondit comme un ballon de plage.

La police arrive en courant et essaie de séparer tout le monde.

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Au milieu de ce chaosse trouve Loozar
 Il hĂ©site. Que faire ? Fuir ? Se battre ? Non. Il opte pour l’option mordre un policier aux fesses. Pourquoi ? MystĂšre. Mais il le fait, et lĂ , c’est parti pour une nouvelle bagarre gĂ©nĂ©rale mais avec les policiers qui entrent dans la mĂȘlĂ©e.

Tout le monde tape sur tout le monde. Et soudain
 BOUM !

Tout le monde s’arrĂȘte, figĂ©. C’est Sam Sutton. Il pointe nonchalamment le bus australien, ou plutĂŽt ce qu’il en reste, et dit :
« Je crois que j’ai un peu trop jouĂ© avec les allumettes
 »

Un rugbyman australien Ă©clate de rire et dit: « Bon, les gars, on est quitte. C’était amusant cette baston, mais si on Ă©teignait l’incendie ? Car c’est quand mĂȘme un hĂŽtel Australien !»

Et voilĂ , tout le monde forme une immense chaĂźne humaine entre la riviĂšre et l’hĂŽtel : joueurs, rugbymen, policiers, mĂȘme Loozar. Chacun passe des seaux d’eau avec un sĂ©rieux digne d’un film Ă©pique.

Quand les pompiers arrivent enfin, l’incendie est Ă©teint. Les seuls vrais dĂ©gĂąts ? Les tĂ©lĂ©phones portables de mes joueurs, carbonisĂ©s.

Je regarde mes joueurs, le sourire en coin: « Bon, au moins, plus besoin de confisquer vos écrans. »

Ils me fusillent du regard, mais moi, je me sens Ă©trangement satisfait. Une journĂ©e normale ? Pfff. Ce n’est pas pour nous.

Et demain, c’est dĂ©jĂ  la finale


19 Juin 2032, Melbourne Cricket Ground (Australie)

Ce matin, c’est concentration pour tout le monde. Mes joueurs semblent concentrĂ© sur leur tĂąche: aller chercher le trophĂ©e de champion d’OcĂ©anie.

On part au stade en bus. Les NĂ©o-ZĂ©landais sont trĂšs nombreux. S’il n’est qu’à moitiĂ© rempli (46 000 spectateurs), nos compatriotes font du bruit.

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Pendant la reconnaissance terrain, je vois mes deux frùres ( @CaptainAmericka et @Pikouse ), ma femme, mon fils, Loozar, les familles des joueurs mais aussi
 les rugbymen Australiens. Ils sont venus nous soutenir.

L’échauffement se passe dans le calme. RentrĂ©s au vestiaire, j’essaie de trouver les mots justes: « les gars! On a passĂ© un super moment tous ensemble! On a bien ri! Mais quoi qu’il arrive, demain ça se termine. Alors autant que ça finisse dans la joie. Massacrez-moi ces NĂ©o-CalĂ©doniens! Â» Ils hurlent tous, surtout Boyd qui lĂąche un « pour la nationnnnnnnn ! Â»

Ils improvisent un haka dans le vestiaire et se lancent sur la pelouse pendant, qu’avec les remplaçants, je vais prendre place sur le banc.

Je salue le coach adverse qui me rappelle que je lui avait donné rendez-vous en finale. Nous y sommes.

Pendant l’hymne, le trophĂ©e est posĂ© devant l’arbitre. J’ai envie d’aller le chercher. L’hymne me donne la chair de poule.

Les joueurs prennent place, l’arbitre siffle! C’est parti! La finale est lancĂ©e.

La suite est ici:

Nouvelle Zélande-Nouvelle Calédonie, finale de Coupe d'Océanie

Ha beh non
 En fait ce sera au prochain post :sweat_smile:

7 « J'aime »

Mdr :rofl: l’intoxication des all black , c’est Loozar ?

mais euh !!!

1 « J'aime »

Eh bah, sacré épisode celui là :joy: :joy:

Toutes ces pĂ©ripĂ©ties vont servir (ou pas) Ă  tes joueurs
 En tout cas, ils pourront se vanter d’avoir fait tout plein de choses sauf de jouer au foot :joy:

1 « J'aime »

Personne n’y a cru, hein !

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