:storyblue: :s5: 🇧đŸ‡Ș Tom Van Aert - Der Weg der Herrlichkeit :germany:

Je lis l’inquiĂ©tude dans vos yeux ! :joy:

En vĂ©ritĂ©, je n’ai pas choisi. Je ne m’attendais pas Ă  ce trophĂ©e, surtout pas Ă  ce moment du jeu. Je ne sais pas trop comment l’algorithme choisi mais ce que j’ai remarquĂ© Ă  travers diffĂ©rentes parties, c’est que c’est le joueur avec la meilleure moyenne qui l’emporte. Et Tom a la meilleure moyenne de peu devant CR7 et Lewandowski malgrĂ© 2x moins de match. J’ai hĂ©sitĂ© un moment mais je n’ai aucune envie de modifier les rĂ©sultats pour coller Ă  l’histoire, je souhaite plutĂŽt que ce soit l’histoire qui s’adapte aux rĂ©sultats :slight_smile:

Sinon merci beaucoup pour vos compliments @kevos @PGleyo @LindexV @madzou Ca me fait toujours autant plaisir :beers:

Pour la voiture (qui me fait rĂȘver aussi IRL), Tom l’a appelĂ© Jayne pour Jayne Mansfield, une des premiĂšres playmates avec Marylin Monroe :innocent:

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Tu sais ce qu’on dit, les voitures sont fidùles, je suis sur que Tom et Jayne ça va faire un beau couple :kappa:

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Tres bon choix de voiture ahah un vrai connaisseur ce Tom

Attention de ne pas finir comme Owen ballon d’or 2001 trùs jeune :yum:

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Y’a des amĂ©ricaines que j’aime ,mais bon l’avant de celle ci , comment dire 
 Chacun ses goĂ»ts :stuck_out_tongue_winking_eye:.
Menfin y’a des chevaux et du couple.
Toute façon je préfÚre les moteurs italiens.
Bref, osef.
Le ballon d’or ,et puis quoi ENCORE :grimacing:.
Ragequit .non je dĂ©conne.faut pas qu’il perde la boule Tom
( J’ai toujours apprĂ©ciĂ© aussi Boonen :blush:)

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2021-02-08T23:00:00Z

«Joyeux anniversaire Tom ! Joyeux anniversaire !»

C’est sur ses paroles prononcĂ©es conjointement par Tom Krauß et Yorbe que j’ouvre les yeux. Toujours dans le gaz, je ne comprends pas immĂ©diatement ce qu’ils me veulent. Il me faut quelques longues secondes avant de capter quel jour on est. C’est vrai, nous sommes le 9 fĂ©vrier, c’est mon anniversaire.

«Alors ça fait quoi de devenir un vieux croûton ? » me demande Yorbe en rigolant.

«Je n’ai pas encore rĂ©flĂ©chi Ă  la question. J’attends de voir si je vais devenir sĂ©nile comme toi.»

Nous Ă©clatons tous de rire. Puis mes deux amis me laissent tranquille, le temps que je me lĂšve, me lave et m’habille. Puis, je les rejoint dans la piĂšce de vie. Dans une heure, nous avons entrainement, il est temps de dĂ©jeuner.

Sur la table trĂŽne fiĂšrement un gĂąteau, plus particuliĂšrement une forĂȘt noire, ma pĂątisserie prĂ©fĂ©rĂ©e. AprĂšs une accolade de remerciement, nous nous attablons pour chacun dĂ©vorer un bon morceau. Si le diĂ©tĂ©ticien du club nous voyait actuellement, je suis sĂ»r qu’il aurait envie de se pendre au plus vite. Mais bon, ce n’est pas tout les jours son anniversaire.

ArrivĂ© au club, tout le monde chante joyeux anniversaire comme le veut la tradition. Si l’annĂ©e passĂ©e j’avais Ă©tĂ© tout rouge et gĂȘnĂ©e de toute cette attention, aujourd’hui je suis bien content de cela. En fait, c’est super agrĂ©able qu’un petit dĂ©tail aussi insignifiant soit au centre de la journĂ©e.

Puis aprùs cela, nous nous lançons dans le petit footing habituel. La bonne humeur rùgne au sein du vestiaire, pas de conflits, de disputes. Nous sommes dans une bonne dynamique et j’espùre juste que ça se maintienne encore et encore.

2021-02-12T23:00:00Z

C’est par un dĂ©placement Ă  Augsburg que je reprends la compĂ©tition aprĂšs cet arrĂȘt suite Ă  cette satanĂ©e douleur au pied que j’ai commencĂ© Ă  ressentir il y a une quinzaine de jours. Je ne suis pas encore au top physiquement mais le coach dĂ©cide de me titulariser. Puis ainsi, Hannes Wolf sera au repos, lui qui me remplacera pour la prochaine rencontre de C1, puisque je suis suspendu.

13fevrier21

Nous commençons la rencontre sur les chapeaux de roues. Le ballon est et reste dans le camp des locaux qui se retrouvent acculĂ© devant leur surface. Nous faisons circuler Ă  droite Ă  gauche pour dĂ©stabiliser le bloc. Et Ă  la 8e minute de jeu, Timo Werner s’infiltre dans la dĂ©fense et remet le cuir Ă  Bruma qui ne se fait pas prier pour ouvrir le score d’une frappe placĂ©e.

ÉchauffĂ©s par ce but, nos adversaires se montrent plus agressifs sur le porteur du ballon et c’est une rĂ©cupĂ©ration d’une de mes passes qu’ils s’élancent dans notre camp pour la premiĂšre fois depuis le coup d’envoi et crucifient notre portier. 1-1, tout est Ă  refaire.

Pendant les minutes qui suivent, la rencontre s’enlise dans une sorte de boue technique. Sans trop comprendre pourquoi, nous nous retrouvons Ă  ĂȘtre moins dedans et Ă  enchaĂźner quelques erreurs, heureusement sans consĂ©quence au tableau d’affichage. Mais lorsque nous rentrons au vestiaire aprĂšs 45 minutes de combat, c’est toujours ce statut quo.

Si nous revenons sur le gazon avec de meilleures intentions, nous ne parvenons Ă  les concrĂ©tiser. Du coin de l’Ɠil, je vois le coach commencer Ă  s’énerver. La situation est loin de lui plaire et honnĂȘtement, je ne peux lui donner tord.

A l’heure de jeu, je quitte le terrain, remplacĂ© poste pour poste par Hannes Wolf. Nous nous tapons dans les mains et pendant que je rejoins le banc, une gourde Ă  la main, lui court pour se mettre en position. ImmĂ©diatement, il se montre bien en jambe, enchaĂźnant deux frappes non cadrĂ©es coup sur coup. Assis Ă  cĂŽtĂ© de Tom Krauß, je contemple le match avec attention, encourageant mes coĂ©quipiers sur le prĂ©. Et une petite dizaine de minute plus tard, nous reprenons l’avantage grĂące Ă  une frappe croisĂ©e de mon remplaçant. Le coach exulte et encourage les joueurs Ă  se donner encore plus.

Le rythme s’accĂ©lĂšre, nos adversaires semblent usĂ© physiquement parlant. D’ailleurs, Timo Werner en profite pour y aller lui aussi de son but, aprĂšs avoir mystifiĂ© l’arriĂšre garde locale. Lorsque le coup de sifflet final retentit, nous applaudissons nos coĂ©quipiers toujours sur le terrain. GrĂące Ă  eux, nous avons encore gagnĂ©.

2021-02-17T23:00:00Z

Nous sommes rentrĂ©s depuis une petite demi-heure seulement du centre d’entrainement, je suis en train de jouer Ă  la console quand soudain, mon tĂ©lĂ©phone sonne. C’est Sara.

«Bonsoir Tom. Je ne te dérange pas ?»

Je met ma partie en pause et l’écoute attentivement.

«Ces derniers temps, j’ai eu pas mal de contact avec des marques qui veulent travailler avec toi. Mais il y en a une qui a retenu mon attention.»

«Ça me met mal Ă  l’aise d’ĂȘtre un pantin. Je suis pas un homme sandwich.» lui dis-je.

«Ici, c’est le coq sportif. Ils aimeraient que tu sois l’égĂ©rie de leur collection Ă©tĂ©. Leurs produits sont fabriquĂ©s en France, c’est plutĂŽt pas mal.»

Je soupire.

«Je te laisse gérer. Tu sais mieux que moi ce qui est bon pour moi et ma carriÚre.»

2021-02-20T23:00:00Z

Quelques jours aprĂšs la rĂ©ception de BeƟiktaƟ dans le cadre de la Ligue des champions, match auquel j’ai assistĂ© depuis les tribunes, nous retrouvons le Borussia Mönchengladbach pour une rencontre Ă  priori facile pour nous. En effet, nos adversaires vivent une bien mauvaise saison, flirtant avec la zone de relĂ©gation aprĂšs avoir finit 6e la saison passĂ©e.

21fevrier21

Sous une pluie diluvienne, nous commençons la rencontre au petit trot. En face, nos adversaires ne semblent pas prĂȘt Ă  mettre du rythme, que du contraire. Il semblerait plutĂŽt qu’ils essayent de nous endormir. En effet, ils se replient dans leur camp, dans un bloc compact que nous avons beaucoup de mal Ă  transpercer.

PassĂ© le premier quart d’heure, Ă  la suite d’un une-deux avec Marcel Sabitzer, je m’infltre entre deux adversaires, glisse le ballon Ă  Timo Werner qui me le remet en une touche. Je feinte une premiĂšre fois avant de tirer en force de l’entrĂ©e de la surface. La balle s’envole et termine sa course dans le filet, au niveau de la lucarne.

AprĂšs cette ouverture du score, nous maintenons la pression sur le camp adverse. Juste avant l’heure de jeu, nous obtenons un coup franc bien placĂ©, sur une faute grossiĂšre d’un des visiteurs. Sans trembler, Emil Forsberg alourdit le score d’un ballon bien placĂ©.

Si Ă  2-0 nous calmons le jeu, nous revenons Ă  la charge lors de la seconde pĂ©riode. D’abord par l’intermĂ©diaire de Timo Werner qui provoque et met au fond un penalty Ă  la 69e minute de jeu avant qu’Emil Forsberg n’alourdisse le score d’une frappe limpide.

MalgrĂ© le but pour l’honneur de nos adversaires du jour, inscrit quelques minutes aprĂšs notre dernier pion, nous sortons du terrain la tĂȘte haute. C’est un bon match que nous avons fait lĂ . Mais nous le savons tous. La semaine prochaine, ce sera autre chose puisque nous accueillerons l’actuel leader, le Bayern Munich.

2021-02-26T23:00:00Z

A chaque fois, je ressens la mĂȘme chose. Quand je vois le Bayern, Ă©quipe qui me fait rĂȘver depuis tout petit, je sens un frisson me parcourir l’échine. La premiĂšre fois, c’était de la peur, mĂ©langĂ©e Ă  l’admiration de l’enfant qui est au fond de moi. Aujourd’hui, c’est par goĂ»t du dĂ©fi. C’est un grand club, une grosse Ă©quipe, et lĂ , c’est un sacrĂ© match qui nous attend. Si nous voulons obtenir quelque chose de cette rencontre, il va falloir tout donner.

27fevrier21

Etonnement peut-ĂȘtre, les dĂ©bats se rĂ©vĂšlent assez Ă©quilibrĂ©s lors de la premiĂšre mi-temps. Le jeu se concentre beaucoup dans l’axe. Si nous avons le pied sur le ballon, comme Ă  notre habitude, nous Ă©prouvons pas mal de difficultĂ© Ă  en faire quelque chose tant le pressing adverse est important et bien coordonnĂ©. Vu du dessus, cela doit ĂȘtre impressionnant Ă  voir.

Bref, nous n’arrivons pas Ă  avancer. Nous connaissons bien deux situations chaude, d’abord une tĂȘte de Werner facilement captĂ© par Manuel Neuer, ensuite un tir puissant de ma part qui s’écrase sur la transversale, et c’est tout. Alors que nous nous dirigeons vers un score nul et vierge Ă  la mi-temps, les bavarois en dĂ©cident autrement. Et en deux minutes seulement, nous nous retrouvons avec deux buts dans la musette. Le premier d’une reprise de volĂ©e du jeune attaquant allemand et le second d’une infiltration de l’ailier jamaĂŻcains.

Evidemment, cela nous donne un coup au moral. Dans le vestaire, tout le monde reste tĂȘte basse. Le coach est est milieu de la piĂšce et fait les cents pas.

«On arrĂȘte de pleurnicher et on retourne sur le terrain montrer ce dont on est capable !» clame d’une voix forte Phillip Lahm.

Si nous revenons sur la pelouse avec de meilleures intentions, il nous est dĂ©licat de recoller au score tant l’arriĂšre garde bavaroise se montre intraitable face aux dĂ©ferlantes que nous crĂ©ons. Et pourtant, nous tentons encore et encore mais rien n’y fait.

Il faut attendre la 75e minute pour que nous arrivions enfin Ă  tromper Neuer. Sur une touche du cĂŽtĂ© droit du terrain, je rĂ©cupĂšre le ballon, Ă©vite la charge d’un adversaire avant de le glisser Ă  Marcel Sabitzer et de partir dans une course en diagonale vers l’avant. L’ailier dĂ©borde et centre en force en retrait, vers Timo Werner. L’allemand contrĂŽle le ballon, se dĂ©barrasse de Boateng avant de me passer la balle. Entre le goal et moi se trouve le second central. Petit crochet pour m’en dĂ©barasser, je me met sur mon pied droit et tire en force, du point de penalty. Le portier ne peut rien faire et c’est au fond des filets qu’il va chercher le ballon.

Ragaillardi par ce but, nous poussons encore plus pour Ă©galiser mais rien y fait. Nos adversaires ne se font plus avoir et jusqu’à la fin du match, je me retrouve avec un garde du corps en permanence avec moi.

Au coup de sifflet, je me laisse choir sur la pelouse. Je suis déçu du rĂ©sultat. La victoire Ă©tait nĂ©cessaire dans l’optique du titre. LĂ , le Bayern prend de l’avance, ce n’est pas bon pour nous puisqu’ils se retrouvent avec six points de plus que nous au classement. Une main me tape l’épaule. C’est Toni Kroos, son maillot en main. C’est vrai que nous avions prĂ©vu de nous Ă©changer les tuniques Ă  l’issue de la rencontre. Le milieu allemand, revenu cet Ă©tĂ© dans son club formateur, m’aide Ă  me relever, Ă©change avec moi nos vareuses et aprĂšs une accolade, nous rejoignons nos vestiaires respectifs.

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2021-03-05T23:00:00Z

Nous lançons le mois de mars par un dĂ©placement Ă  Hambourg pour affronter les seiziĂšmes du championnat. MalgrĂ© le match retour de Ligue des champions face au BeƟiktaƟ qui aura lieu dans quelques jours, le coach dĂ©cide de titulariser trois des quatre titulaires habituels en attaque : Marcel Sabitzer, Timo Werner et moi.

6mars21

DĂšs les premiĂšres minutes, nous mettons le pied sur le ballon et exerçons un pressing important sur l’équipe de Dieter Hecking qui peine Ă  dĂ©passer la ligne mĂ©diane. Sans surprise, nous ouvrons le score Ă  la 9e minute de jeu, Werner exploitant avec brio une passe en profondeur que je lui adresse aprĂšs m’ĂȘtre dĂ©barrassĂ© de deux adversaires.

Nous maintenons la pression sur la surface des locaux. Si nous nous procurons quelques occasions chaudes, il faut attendre la demi-heure de jeu pour que l’inĂ©vitable Timo Werner ne double le score, d’une tĂȘte prĂ©cise sur un centre de notre latĂ©ral gauche. Nos adversaires semblent abattu. Alors que nous fĂȘtons la rĂ©alisation de notre buteur, certains restent assis au sol, et ce jusqu’à la reprise du jeu.

Quelques minutes avant la pause, je rĂ©cupĂšre le ballon au niveau du rond central, sur un des rares mouvements offensifs des locaux. Je lance dans la profondeur Marcel Sabitzer qui rĂ©cupĂšre le ballon au terme d’une course rapide, revient sur son pied gauche par un crochet et centre sur Werner. Le buteur allemand se trouve au niveau du point de penalty, seul, mais avec deux adversaires entre le but et lui. Il me glisse le ballon, dans une position lĂ©gĂšrement dĂ©saxĂ©. Sans au prĂ©alable contrĂŽler le cuir, je tire en force. La balle s’envole, dĂ©crit une sorte de parabole, et termine sa course au fond des filets, passant Ă  ras de la transversale.

La seconde pĂ©riode se rĂ©vĂšle plus calme, avec notamment la sortie de Timo pour Yussuf Poulsen. Nous mettons moins d’intensitĂ© dans le jeu, cela n’est pas utile. Surtout que nos adversaires n’en profitent pas. S’ils rĂ©alisent le premier tir, cadrĂ© de surcroĂźt, vers la 50e minute, celui-ci reste le seul de la rencontre.

C’est Ă  un quart d’heure de la fin que je ressort de ma boĂźte. Sur une transmission plein axe des locaux, je me jette en avant dans une sorte de tacle pour rĂ©cupĂ©rer le ballon. SitĂŽt debout, je m’élance vers la surface qui n’est qu’à quelques mĂštres. J’élimine un premier dĂ©fenseur, le second et me retrouve seul devant le gardien. J’ai envie de tenter des choses. C’est le moment de le faire. Si je rate mon face Ă  face, ce n’est pas grave, on a de la marge.

Le portier adverse s’avance vers moi. En arrivant sur lui, je rĂ©alise alors un double contact, passant le ballon rapidement d’un pied Ă  l’autre pour le dĂ©stabiliser. Et ça marche. Julian Pollersbeck se couche sur sa droite alors que je passe sur sa gauche. Devant une cage dĂ©sespĂ©rĂ©ment vide, je n’ai plus qu’à pousser le cuir du plat du pied.

AprĂšs ce quatriĂšme but, nous ralentissons encore plus le rythme. Nos adversaires, surement groggy n’en profitent pourtant pas et restent dans leur camp. DĂšs le coup de sifflet final, ils se prĂ©cipitent dans leurs vestiaires. Nous allons saluer nos fans ayant fait le trajet, puis nous rentrons nous aussi. Les trois points, un doublĂ© pour Werner et un pour moi, la soirĂ©e semble parfaite comme ça, mais en rĂ©alitĂ©, elle ne l’est pas tant que ça. C’est en boitillant que je quitte le terrain. Depuis quelques minutes, mon tendon d’achille me fait souffrir. Ça craint.

2021-03-10T23:00:00Z

Depuis ma discussion avec Sara, tout s’est enchaĂźnĂ© assez rapidement avec la marque française. En ce jeudi 11, j’ai rendez-vous dans un studio photo du centre ville de Leipzig pour shooter la collection du coq sportif. Tout en montant les marches du bĂątiment au cĂŽtĂ© de ma conseillĂšre, je sens le stress et l’apprĂ©hension grandir en moi. Je n’ai vraiment pas l’habitude de ce genre de chose. Je dois bien avouer que ça me fait peur. Je suis footballeur moi, pas mannequin photo.

Et pourtant, tout ce passe mieux que ce que j’aurai pu penser. L’ambiance sur le plateau est dĂ©tendu tout le long, nous rigolons souvent de ma maladresse et de mon stress. Si cette sĂ©ance dure deux heures, je ne les vois absolument pas passer.

«Tu vois que ce n’était pas si terrible.» me dit Sara au moment de sortir.

Je souris.

«Je sais, tu as raison.»

Nous sortons du bĂątiment alors qu’une fine pluie tombe sur la ville. Je m’arrĂȘte. La jeune femme se tourne vers moi, me fait un petit signe de la main et part vers la droite Ă  grandes enjambĂ©s. Je ne bouge pas, reste immobile sous ce porche, la regardant partir jusqu’à ce qu’elle disparaisse de mon champ de vision. Puis, Ă  mon tour, je pars en direction de ma voiture, de l’autre cĂŽtĂ© de la rue.

2021-03-12T23:00:00Z

Le staff voulant ne prendre aucun risque avec moi, j’ai Ă©tĂ© privĂ© de la rencontre face au BeƟiktaƟ, match auquel j’ai assistĂ© depuis les tribunes du Red Bull Stadium. Heureusement que mes coĂ©quipiers ont assurĂ© le coup en signant une bonne victoire, sur le score de 2-0, sinon je m’en serai clairement voulu de ne pas avoir Ă©tĂ© opĂ©rationnel pour aider l’équipe.

Mon talon d’achille n’étant plus douloureux, j’esperais ĂȘtre titulaire sur le terrain du Werder mais Philipp Lahm en dĂ©cide autrement et me laisse sur le banc pour le coup d’envoi. Je suis littĂ©ralement dĂ©goĂ»tĂ©. Je dĂ©teste ne pas commencer une rencontre. Assis Ă  cĂŽtĂ© de mon compatriote, Zinho Vanheusden, je regarde mes amis Tom Krauß et Yorbe Vertessen, tout deux titulaires, pĂ©nĂ©trer sur le terrain, avec trĂšs certainement une pointe d’envie dans le regard.

13mars21

Nous dĂ©butons mal la rencontre, trĂšs mal mĂȘme, puisque nous encaissons un but dans les dix premiĂšres minutes de jeu. Une dĂ©fense complĂštement Ă  la rue laisse Ă©chapper le numĂ©ro 19 du Werder, un avant centre amĂ©ricain, qui ne se fait pas prier et trompe sans trembler Peter Gulasci.

Evidemment, le coach est furieux de l’entame des nĂŽtres et le fait bien savoir en s’agitant dans la zone technique. MalgrĂ© ses signes pour que le bloc remonte, cela ne que peu d’effet.

Alors que nous arrivons dans les derniĂšres minutes de la premiĂšre mi-temps, Dayot Upamecano profite d’un corner superbement bien bottĂ© par notre ailier suĂ©dois, Emil Forsberg, pour Ă©galiser d’une tĂȘte rageuse. Un partout, parfait avant la pause.

IntĂ©rieurement, j’espĂšre que le coach fasse appel Ă  moi, remplacer Hannes Wolf qui ne s’en sort pas devant, et ce dĂšs la reprise du jeu mais Phillip Lahm n’a pas le moindre regard pour moi. Pire encore, son premier changement, Ă  l’heure de jeu se nomme Vanheusden et le second, Ă  la 74e minute, n’est autre que Kevin Kampl.

Ce n’est qu’à la 82e minute de jeu que j’arrive enfin Ă  fouler les terrains, remplaçant en pointe mon ami, Yorbe, qui ne sort pas de son meilleur match. TrĂšs vite, je reçois un premier ballon dos au but mais je n’ai mĂȘme pas le temps de me retourner que je me fais faucher immĂ©diatement sous le regard de l’arbitre qui ne bronche pas.

Pendant les derniĂšres minutes, je tente Ă  quelques reprises de donner du mouvement mais rien n’y fait. Si je dĂ©croche un tir malgrĂ© tout, mais pas cadrĂ©, il ne se passe rien intĂ©ressant et c’est sur ce partage que nous terminons la rencontre.

2021-03-19T23:00:00Z

Quel bonheur de retrouver les diables rouges.

Ce sont les mots que je me dis au moment oĂč nous pĂ©nĂ©trons sur le terrain du Luzhniki Stadium, lĂ  oĂč la finale de la derniĂšre Coupe du monde s’est disputĂ©e. C’est vrai que la derniĂšre fois oĂč nous nous sommes tous retrouvĂ©s remonte dĂ©jĂ  Ă  quelques mois, novembre plus prĂ©cisĂ©ment, et je dois bien admettre que ça me manquait.

C’est tellement particulier l’équipe nationale. Pendant une poignĂ©e de jours, tu vis dans une bulle spatio-temporelle avec vingt deux autres joueurs, une plĂ©thore de prĂ©parateurs, de kinĂ©s, de mĂ©decins, de journalistes, et pourtant, tu as l’impression de connaitre tout ce petit monde depuis toujours ou presque.

Je n’avais qu’une seule inquiĂ©tude au moment de rejoindre Bruxelles. Quelle serait la rĂ©action de mes coĂ©quipiers par rapport Ă  mon ballon d’or ? Car deux mois aprĂšs ma nomination, le dĂ©bat fait toujours rage, y compris en Belgique, sur ma lĂ©gitimitĂ© Ă  voir mon nom ĂȘtre inscrit au palmarĂšs de cette prestigieuse rĂ©compense individuelle.

Mais je dois bien avouer que tout le monde a Ă©tĂ© trĂšs sympa avec moi, encore plus mes « concurrents Â»,Ă  savoir Eden Hazard et Kevin De Bruyne. Les deux joueurs de Manchester City ont bien aimĂ© me taquiner avec ça mais ont Ă©tĂ© dĂšs les premiĂšres minutes comme avant ce bug de la matrice comme j’aime l’appeler.

Mais bref, revenons à nos moutons. Ce soir, nous lançons notre campagne de qualification pour la Coupe du monde 2022 face à la Russie. Nous sommes dans un groupe relativement homogùne avec donc la patrie de Golovin, l’Islande, la Turquie que nous affronterons chez nous dans trois jours, et l’Azerbaïdjan.

Le coach a bien insistĂ© sur ce point dans les vestiaires. DĂšs aujourd’hui, nous devons montrer ce que nous valons, et ne pas laisser une seconde de rĂ©pit Ă  nos adversaires. Pendant que les hymnes sont diffusĂ©s dans le stade, je ferme les yeux et me concentre sur la rencontre, ignorant la pluie qui me dĂ©gouline dĂ©jĂ  sur le visage.

20mars21

DĂšs le coup de sifflet, nous nous lançons Ă  l’abordage du camp adverse. Lukaku blessĂ©, nous Ă©voluons diffĂ©remment de ce que nous avons l’habitude, avec Dries Mertens occupant la pointe de l’attaque. Pour autant, le joueur du Napoli est beaucoup plus mobile et Ă  de nombreuses reprises, il dĂ©croche, nous permettant de combiner dans de petits espaces.

C’est Ă  la suite d’une de ces combinaisons Ă  trois, Eden Hazard, Dries Mertens et moi que je me dĂ©barrasse d’un dĂ©fenseur russe qui me charge avant de remettre le cuir derriĂšre moi, d’une talonnade Ă  l’aveugle, pour Kevin De Bruyne qui ne se prive pas pour ouvrir le score d’une frappe croisĂ©e qui heurte le poteau avant de finir sa course au fond du filet.

Puis, quelques instants plus tard, c’est Ă  mon tour d’inscrire mon nom au tableau d’affichage en me dĂ©barrassant coup sur coup de deux adversaires puis du gardien, poussant le ballon dans un goal dĂ©sespĂ©rĂ©ment vide, au grand dam des 80 000 supporters russes qui grondent et sifflent les leurs.

Quelques instants avant la mi-temps, je porte le score Ă  3-0 d’une tĂȘte ajustĂ©e sur un centre de Thorgan Hazard, profitant du laxisme au marquage de nos adversaires et de la ligne arriĂšre totalement dĂ©structurĂ©e. Si le VAR est bien appelĂ© afin de vĂ©rifier un prĂ©tendu hors-jeu rĂ©clamĂ© par les locaux, il n’en est rien et c’est sur cette derniĂšre action que la premiĂšre partie du match se clĂŽture.

Si au retour des vestiaires, les russes se montrent plus agressifs et essayent d’évoluer plus haut sur le terrain, ils chutent assez rapidement puisqu’à l’heure de jeu, nous marquons deux buts coup sur coup. Le premier dĂ©coule d’un une-deux entre Dries Mertens et moi qui se termine par une frappe Ă  mi-hauteur du napolitain. Le second est presque gag puisque sur l’engagement, Axel Witsel rĂ©cupĂšre le ballon avec facilitĂ©, l’envoie vers la droite du terrain oĂč le plus jeune des deux Hazard dribble deux joueurs avant de centrer en retrait, un ballon que Kevin De Bruyne reprend du plat du pied pour l’envoyer en pleine lucarne.

Peu aprĂšs cela, le coach me fait sortir pour Dennis Praet. Je tape dans les mains de mon remplaçant et file me couvrir pour m’installer sur le banc, assister au sec, au dernier but de la rencontre, un chef d’oeuvre signĂ© Eden Hazard qui se joue Ă  lui tout seul de l’arriĂšre garde russe avant de tromper le gardien en finesse.

Nous voulions faire bonne impression dĂšs le premier match, il faut avouer que c’est rĂ©ussi. Une victoire par six buts Ă  zĂ©ro, face Ă  un adversaire qui sans ĂȘtre un cador europĂ©en, rĂ©alise de bonnes performances, c’est plutĂŽt encourageant pour la suite.

2021-03-22T23:00:00Z

Trois jours seulement aprÚs notre victoire à Moscou, nous voilà déjà de retour en match, cette fois-ci à Bruxelles, dans notre bon vieux stade Roi Baudoin pour affronter la Turquie. Tout le monde est crevé, staff compris. Nous venons de nous enchaßner un aller-retour de plusieurs milliers de kilomÚtres, un match il y a trois jours sous des conditions plutÎt moyenne et il faut remettre le couvert maintenant.

23mars21

Si la rencontre commence sous les meilleures auspices possible, puisqu’un de nos adversaires pousse le ballon dans son propre but sur un corner trĂšs bien tirĂ© par notre numĂ©ro 10, la suite se rĂ©vĂšle trĂšs vite plus compliquĂ©. En effet, les turques bĂ©tonnent derriĂšre, avec une ligne de trois et un bloc bien compact. Nous Ă©prouvons de vives difficultĂ©s Ă  mettre du rythme et Ă  mettre Ă  mal leur assise dĂ©fensive. Si avec Eden nous arrivons Ă  plusieurs reprises Ă  combiner pour s’approcher de la surface adverse, la conclusion n’y est pas.

La seconde mi-temps se rĂ©vĂšle tout aussi pĂ©nible. L’équipe turque se montre toujours aussi intraitable et solide derriĂšre malgrĂ© quelques tirs concĂ©dĂ©s ici et lĂ . Et quand leur dĂ©fense les lĂąche, ils peuvent compter sur un gardien au sommet de son art. Ce dernier se montre juste injouable, sortant plusieurs de nos tentatives, dont un triple essai Ă  la 80e. Dries Mertens se joue d’un dĂ©fenseur, tire en force mais voit le ballon ĂȘtre dĂ©viĂ© par le portier sur la transversale, Eden Hazard le rĂ©cupĂšre et tente le lob, sans succĂšs, et enfin moi, je contrĂŽle le ballon de la poitrine au niveau du point de penalty mais Ă©crase mon tir qui est captĂ© sans trop de difficultĂ©.

C’est une fois dans le temps additionnel que nous parvenons enfin Ă  les faire craquer. AprĂšs une combinaison sur le cĂŽtĂ© gauche du terrain avec Mertens, Eden dribble un premier joueur et me glisse le ballon aux abord de la surface. Crochet, je me dĂ©barrasse d’un autre adversaire et tire en force de mon pied droit. Le gardien est trop court, le ballon est au fond.

Peu de temps aprĂšs, l’arbitre siffle la fin du match. Nous allons tous saluer nos adversaires et encore plus le portier qui aura fait un match incroyable. D’ailleurs il sera nommĂ© homme du match Ă  l’issu de la rencontre par divers mĂ©dias. Nous faisons une photo ensemble et Ă©changeons nos maillots avant de rentrer dans nos vestiaires respectifs.

2021-03-26T23:00:00Z

Trois petits jours seulement aprĂšs mon retour de Belgique, nous accueillons le Borussia Dortmund d’Axel Witsel en championnat, pour un match au sommet. En effet, malgrĂ© une premiĂšre partie de saison poussive, l’équipe de Mauricio Pochettino remonte doucement mais surement au classement et s’approche du podium. A n’en pas douter, ce sera une rencontre compliquĂ©e.

27mars21

Comme nous nous attendions, la premiĂšre mi-temps se rĂ©vĂšle Ăąpre. Le jeu est hachĂ©, compliquĂ© et cantonnĂ© au milieu du terrain tant il est compliquĂ© pour nos adversaires comme pour nous d’avancer. Le pressing important de part et d’autre nous pĂ©nalise Ă  la crĂ©ation et c’est l’arbitre qui se retrouve avec pas mal de travail, distribuant une sĂ©rie d’avertissements et de cartons. A la 21e, alors que nous concĂ©dons un corner sur la premiĂšre frappe cadrĂ©e des visiteurs, ceux-ci le jouent rapidement et c’est mon compatriote, Axel Witsel qui crucifie notre gardien, d’une frappe prĂ©cise des abords de la surface.

Dans le vestaire, Philipp Lahm ne se montre pas content de notre prestation.

«Je veux voir plus de mouvements, c’est trop lent.»

DĂšs l’entame de seconde mi-temps, nous installons un gros rythme pour faire tourner en bourrique nos adversaires. Et trĂšs vite, nous nous retrouvons en bonne position. Je reçois le ballon juste devant le rond central, dos au but. D’une talonnade, j’oriente le jeu vers Emil Forsberg avant de me retourner et d’avancer. Le ballon arrive devant, vers Timo Werner. Ce dernier me le remet en retrait. Un des dĂ©fenseurs de Dortmund me fonce sur moi. Je l’élimine d’une roulette, avant de frapper en force de l’extĂ©rieur de la surface. La ballon dĂ©crit une lĂ©gĂšre parabole, et termine sa course sous la transversale.

Nous ne profitons pas de cette Ă©galisation et rapidement, c’est nous qui nous retrouvons dans une position de faiblesse puisque nous subissons le jeu des jaunes et noirs, malgrĂ© les gestes du coach de remonter le bloc.

Evidemment, ce qui nous pendait au nez finit par arriver. A la 73e minute de jeu, Jadon Sancho prend tout le monde de vitesse, se joue de nos deux centraux et trompe Peter Gulasci d’une balle Ă  mi-hauteur. Nous essayons de pousser pour de nouveau revenir au score mais c’est trop tard. Dortmund bĂ©tonne et nous nous retrouvons impuissant.

A l’issue de la rencontre, l’humeur est plutĂŽt maussade dans le vestiaire. Nous perdons encore des points bĂȘtement. AprĂšs le nul face au Werder, une dĂ©faite. Petit Ă  petit, nous nous tirons une balle dans le pied dans l’optique de la conservation du titre.

2021-03-29T22:00:00Z

30mars21


Il est passĂ© vingt heure, je suis affalĂ© dans le canapĂ© Ă  regarder la tĂ©lĂ©vision avec Yorbe et Tom Krauß quand mon gsm sonne. C’est Frank, mon frĂšre.

«Salut frangin. Comment va ?»

«Ça va et toi ? C’était comment le Japon ?»

Frank me raconte alors en long, en large et en travers son sĂ©jour dans le pays du soleil levant. Pour ne pas dĂ©ranger mes colocataires, je m’isole dans ma chambre. Puis, nous parlons un peu de foot et surtout de moi.

«J’ai Ă©tĂ© contactĂ© par Ralf Rangnick ce matin, il veut te prolonger au plus vite.» me dit Frank tout Ă  fait sĂ©rieusement.

Je m’écrie.

«Sérieusement ?»

«TrĂšs sĂ©rieux. Ca dĂ©pend de toi. Si tu souhaites rester au moins une saison de plus, c’est une bonne idĂ©e de nĂ©gocier.»

Je ne réfléchis pas un seul instant et dit :

«Je reste.»

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Y’a pas assez de Jayne à mon gout :sac:

Tom est en mode Easy Peasy avec la Belgique, bientĂŽt la CDM pour compenser le seum de 2018 ? :kappa:

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RĂ©ponses aux lecteurs

T’inquiùte @LindexV, dans notre coeur, elle est à nous :sac: :joy:


2021-04-02T22:00:00Z

Avril commence en fanfare avec un dĂ©placement sur le terrain de Schalke. AprĂšs notre dĂ©faite en Bundesliga face Ă  Dortmund, suivi d’une Ă©limination en DFK-Pokal, auquel j’ai assistĂ© depuis les tribunes, nous devons vraiment nous relancer. Le moral de plusieurs de mes coĂ©quipiers baissent et c’est plutĂŽt embĂȘtant. Quelques tensions Ă©clatent Ă  l’entrainement, ce qui est plutĂŽt inhabituel depuis mon arrivĂ©e en Allemagne.

3avril21

La premiĂšre mi-temps se rĂ©vĂšle assez frustrante, du moins pour les supporters prĂ©sent dans le stade de notre adversaire d’un soir. Schalke dĂ©veloppe un jeu bien agressif qui perturbe nos transmissions et nous empĂȘchent de nous montrer dangereux devant. Cela se traduit par des enchaĂźnements de courses rapide et beaucoup de mouvement. En soi, ce n’est pas un problĂšme, nous nous y Ă©tions prĂ©parĂ©s. Le plan du coach est simple : les fatiguer puis frapper. Et c’est ce que nous faisons. Le ballon circule rapidement entre nous et mĂȘme si nous avançons peu, restant principalement cantonnĂ© au milieu de terrain, cela fatigue nos adversaires.

DĂšs la reprise, nous accĂ©lĂ©rons drastiquement le rythme et rapidement, les locaux montrent des signes de fatigue. A la 53e minute de jeu, je reçois le ballon d’une passe plein axe de Kevin Kampl. Je me retourne, dribble un premier adversaire, glisse le ballon sur ma droite avant de le rĂ©cupĂ©rer et de le passer Ă  Timo Werner. L’allemand feinte pour se dĂ©barrasser du dĂ©fenseur devant lui avant de tirer en force pour l’ouverture du score.

Quelques minutes plus tard, Yussuf Poulsen, alignĂ© dans une inhabituelle position d’ailier droit, centre en retrait aprĂšs un joli dĂ©bordement. Seul Ă  l’extĂ©rieur de la surface, je prends le temps de contrĂŽler le cuir de la poitrine avant de tirer du pied droit, une frappe qui surprend le portier adverse qui n’esquisse pas le moindre geste.

Si deux minutes aprĂšs seulement, les locaux rĂ©duisent le score, profitant d’une mĂ©sentente criante au sein de notre arriĂšre garde, ils sont Ă  court de jus contrairement Ă  nous et cela se voit. Ils montrent vraiment des signes de faiblesses dans la rĂ©cupĂ©ration, nous laissant Ă©voluer bien plus haut qu’en premiĂšre pĂ©riode, ce qui n’est pas pour nous dĂ©plaire.

Peu avant la fin de la rencontre, Emil Forsberg rĂ©alise un gros numĂ©ro sur son cĂŽtĂ© gauche, dribblant successivement deux adversaires avant de me glisser le ballon. J’évite la charge imprĂ©cise d’un dĂ©fenseur des bleus et lance dans la profondeur Yorbe, entrĂ© en jeu quelques minutes auparavant. Mon ami se dĂ©barrasse de son vis-Ă -vis et fait mine de frapper. Mais au lieu de ça, il me passe le ballon de l’extĂ©rieur du pied. Le portier Ă©tant tombĂ© dans le piĂšge, je n’ai plus qu’à lever le ballon Ă  mi-hauteur pour le voir rouler jusqu’au fond du filet malgrĂ© un retour dĂ©sespĂ©rĂ© d’un dĂ©fenseur de Schalke.

Je tombe dans les bras de Yorbe, le remerciant de son geste. Il aurait clairement pu tenter sa chance, surement ce que j’aurai fait Ă  sa place, mais au lieu de ça, il a prĂ©fĂ©rĂ© assurer le coup et la jouer collectif. Cette passe dĂ©cisive semble ĂȘtre un soulagement pour lui, je sais Ă  quel point son manque de temps de jeu le frustre et pourtant, pas un mot plus haut que l’autre, pas une colĂšre, rien. Il bosse deux fois plus dur pour gagner sa place sans jamais sortir du rang. Vraiment, je l’admire pour cela.

2021-04-05T22:00:00Z

Nous sommes dans le tunnel, prĂȘt Ă  entrer sur la pelouse. Si un grondement sourd rĂ©sonne et se fait entendre de l’extĂ©ieur, c’est le silence total ici, le calme avant la tempĂȘte en somme. Je jette un coup d’oeil rapide sur ma gauche. Je suis au mĂȘme niveau que Timothy Castagne, mon coĂ©quipier en sĂ©lection. Nous Ă©changeons un sourire aussi fugace que presque imperceptible, puis, nous reprenons chacun le fil de notre concentration. RB Leipzig - FC Barcelone, un beau quart de finale de Ligue des champions. Un affrontement entre deux champions en titre, entre deux Ă©quipes adeptes de la possession.

Enfin, on nous fait signe d’avancer. Je respire un grand coup et emboĂźte le pas de mes coĂ©quipiers.

6avril21

AprĂšs quelques minutes de flottement au coup d’envoi, les deux Ă©quipes se lancent dans un opiniĂątre combat au milieu de terrain afin de mettre le pied sur le ballon. Ça va d’un cĂŽtĂ© Ă  l’autre du terrain, passant d’un effectif Ă  un autre au grĂ© du pressing et des interventions autoritaires, le tout agrĂ©mentĂ© de passes au sol, courtes et rapides.

Pour autant, nous Ă©prouvons de grosses difficultĂ©s Ă  avancer suffisamment pour inquiĂ©ter Ter Stegen, le gardien allemand du club barcelonais. La faute Ă  une dĂ©fense extrĂȘmement prĂ©cise, Ă  l’image de Marquinhos qui m’arrache littĂ©ralement le ballon dĂšs pied sur mes trois tentatives d’infiltration.

Mais c’est sur phase arrĂȘtĂ© que vient la solution. A la 35e minute, nous obtenons un coup franc grĂące Ă  une faute du dĂ©fenseur brĂ©silien sur Timo Werner. C’est Emil Forsberg qui se charge de le botter. Dans une position idĂ©ale, Ă  quelques mĂštres de la surface, lĂ©gĂšrement dĂ©saxĂ©, Forsberg recule de quatre pas, en fait deux de cĂŽtĂ©s puis s’élance, tirant une balle flottante. GĂȘnĂ©e par le recul de sa dĂ©fense, le portier ne peut rien faire, si ce n’est constatĂ© l’irrĂ©mĂ©diable, le ballon est entrĂ©.

Malheureusement pour nous, Lionel Messi, plutĂŽt invisible des dĂ©bats depuis le dĂ©but de la partie obtient le mĂȘme type de coup franc et rĂ©ussit Ă  tromper notre gardien quelques minutes avant la pause. La poisse.

Nous revenons sur le terrain avec des intentions toujours offensives. A deux reprises, je m’empare du ballon, le remonte de quelques mĂštres en Ă©liminant Ă  chaque fois un milieu adverse, avant de servir sur les cĂŽtĂ©s mes partenaires lancĂ©s dans le dos des latĂ©raux, sans que cela se rĂ©vĂšle ĂȘtre un succĂšs. Pire, je reçois Ă  l’heure de jeu une biscotte pour un mauvais geste sur Sergio Busquets, venu me titiller les chevilles de ses crampons.

Alors que nous nous dirigeons tout droit vers le match nul qui n’arrange personne, que le temps aditionnel touche Ă  sa fin, Bruma, entrĂ© en cours de jeu, intercepte une mauvaise passe barcelonaise et me remet le ballon. Plein axe, j’élimine deux joueurs, le premier d’une feinte de corps et le second d’une roulette presque bien effectuĂ©e. Je me retrouve devant deux possibilitĂ©s, tenter ma chance en solitaire ou glisser le cuir sur ma gauche Ă  un partenaire dĂ©marquĂ©. Et c’est la seconde option que je choisi. Forsberg alors seul reçoit le ballon, se met sur son pied droit et tire en force. Le ballon touche le montant opposĂ© et termine sa course au fond des filets.

Alors que l’arbitre siffle la fin de la rencontre, des cris de joie descendent des tribunes. Face Ă  un des favoris de la compĂ©tition, nous avons plus que tenu notre rang. MĂȘme si ce but encaissĂ© pourrait nous coĂ»ter cher au moment du match retour.

2021-04-08T22:00:00Z

9-04-21

2021-04-10T22:00:00Z

Entre deux matchs de Ligue des champions plutĂŽt compliquĂ©, Philipp Lahm dĂ©cide de faire largement tourner l’effectif afin de limiter le risque de blessure. Ainsi, j’accompagne Timo Werner, Emil Forsberg, Dayot Upamecano et Kevin Kampl sur le banc des remplaçants.

11avril21

DĂšs les premiers instants de la rencontre, nos coĂ©quipiers tentent de forcer le passage vers la cage adverse. Yussuf Poulsen en autre voit son essai en solitaire ĂȘtre rapidement dĂ©jouĂ©.

«Il s’est prit pour Cruyff ou quoi ?» nous lĂąche Dayot

Tout le banc Ă©clate de rire, ce qui nous vaut un regard foudroyant de l’adjoint, Marco Van basten. Je crois que le français a parlĂ© un peu fort.

Nous reportons notre attention sur la pelouse oĂč Hannes Wolf vient de faire lever les foules en Ă©liminant deux joueurs avant d’envoyer son ballon trop fort en profondeur. Nos adversaires, bien qu’en difficultĂ© dans le jeu restent Ă©tonnement solide, notamment grĂące Ă  une prestation xxl de leur gardien qui sort tout les tirs cadrĂ©s qui viennent Ă  lui.

70e minute, toujours aucun but d’un cĂŽtĂ© comme de l’autre. Sur ordre de Van Basten, nous nous levons Ă  plusieurs afin de nous Ă©chauffer pour entrer en jeu. Tout en faisant les traditionnels exercices, je regarde d’un Ɠil distrait le jeu. Alors qu’il n’était pas trop mal en dĂ©but de saison, lorsque j’étais suspendu, Hannes Wolf se montre particuliĂšrement maladroit depuis. Je crois qu’il n’est plus en confiance, et le peu de temps de jeu qu’il obtient ne doit pas l’aider. Enfin, je vais pas le plaindre, il reste mon concurrent principal Ă  mon poste. Et dire que diffĂ©rents mĂ©dias l’annonçait titulaire cette saison, me relĂ©guant facilement sur la touche.

17

A la 80e minute de jeu, je suis enfin autorisĂ© Ă  fouler la pelouse. Et dĂšs ma premiĂšre touche de balle, je m’illustre en rendant chĂšvre un adversaire avec quelques grigri avant de lancer dans la profondeur notre buteur danois, sans succĂšs.

Quelques minutes plus tard, alors que je reçois le ballon au delĂ  du rond central, je me retourne, avance de plusieurs mĂštres avant de remettre sur ma gauche Ă  Elias Abouchabaka qui remet derriĂšre lui d’une subtile talonnade. Notre latĂ©ral dĂ©borde et centre vers le point de penalty, oĂč je me trouve au cĂŽtĂ© de Poulsen. je saute vers l’avant et reprend le ballon de la tĂȘte pour le premier et le dernier but de la rencontre.

2021-04-13T22:00:00Z

Lorsque je me lĂšve ce matin, et que je contemple Barcelone de la fenĂȘtre de ma chambre d’hĂŽtel, je ne peux occulter le fait que j’ai un mauvais pressentiment pour le match de ce soir. Pourtant, les observateurs nous voient faire une bonne prestation face aux catalans mais cela ne m’inspire pas. Enfin, pas de place pour les Ă©tats d’ñme, nous avons une rencontre Ă  prĂ©parer et Ă  remporter.

14avril21

Ce match retour ressemble Ă  s’y mĂ©prendre au match aller, du moins au dĂ©but. Nous rĂ©alisons une trĂšs bonne entame avec pas mal de possession, de mouvement et quelques situations chaudes que la dĂ©fense espagnole Ă©limine toutefois sans trop de difficultĂ©. Mais nous mettons la pression sur leur camp, et si la finition n’y est pas encore, nous avons l’avantage psychologique, enfin c’est ce que je pense Ă  ce moment-lĂ .

Mais quelques minutes avant la mi-temps, c’est la catastrophe. Lors d’un duel aĂ©rien, devant la surface, je retombe au sol, Ă  genou, les deux mains Ă  plat. Avant que je ne puisse faire le moindre geste, Sergio Busquets, celui avec qui j’avais dĂ©jĂ  eu du mal la semaine passĂ©e, retombe Ă  cĂŽtĂ© de moi, son pied droit en plein sur ma main gauche. ImmĂ©diatement, une vive douleur se fait ressentir. Je reste au sol. Des sifflets descendent des tribunes. Quoi ? Ils pensent que je simule ?

l’arbitre vient voir ce qui se passe, avertit d’un jaune le milieu espagnol et me fait quitter le terrain avec le staff mĂ©dical. Devant la couleur bleutĂ©e qui apparaĂźt sur mon annulaire, le remplacement se rĂ©vĂšle inĂ©luctable. Tandis qu’Hannes Wolf prend ma place sur le terrain, je suis embarquĂ© en ambulance pour passer une radio.

Le pronostic est rapide, fracture de la premiĂšre phalange de l’annulaire. Le mĂ©decin me fait une bandage serrĂ© qui immobilise ma main et me voilĂ  dehors. La personne du staff mĂ©dical restĂ© avec moi appelle un taxi et nous rentrons. C’est une fois Ă  l’hĂŽtel que j’apprends que nous avons perdu la rencontre, 2-0. D’abord une reprise de volĂ©e de l’ailier turc, Cengiz Ünder, puis un petit pont de Kylian MbappĂ© pour alourdir le score. Je suis déçu Ă©videmment, car la Ligue des champions Ă©tait pour moi le dernier trophĂ©e que nous pouvions envisager de remporter cette saison. Le championnat ne compte pas pour moi, le Bayern Ă©tant Ă  mes yeux trop loin devant que pour ĂȘtre reprit d’ici la fin.

2021-04-23T22:00:00Z

AprĂšs avoir Ă©tĂ© mit au repos lors de la rencontre de Bundesliga face Ă  Mainz, match qui s’est soldĂ© par un triste nul 1-1, je fais mon retour pour la rĂ©ception d’Hannover, affublĂ© d’une attelle pour mon doigt cassĂ©.

24avril21

Face au 4-4-2 trĂšs bas et compact de notre adversaire du jour, nous n’éprouvons pas vraiment de difficultĂ© Ă  mettre le pied sur le ballon, en tĂ©moigne Ă  la mi-temps des 80% de possession. Si nous monopolisons le cuir, nous Ă©prouvons vraiment des difficultĂ©s Ă  en faire quelque chose. DĂšs que nous essayons d’exploiter une faille, les visiteurs se remettent immĂ©diatement dans une disposition optimale pour nous empĂȘcher d’aller au bout. Et lorsque nous parvenons enfin Ă  passer les deux rideaux dĂ©fensifs, soit nous jouons de malchance, soit nous nous montrons trop imprĂ©cis que pour tromper Michael Esser. A la 40e, aprĂšs avoir Ă©liminĂ© les deux centraux, je tire en force du pied droit, mais ma frappe complĂštement dĂ©vissĂ©e termine sa course en tribune.

Le savon que nous prenons dans les vestiaires nous aide Ă  revenir plus concentrĂ© et plus appliquĂ©. Le rythme augmente et nos transmissions posent soucis Ă  nos adversaires. Ainsi, Ă  la 49e minute de jeu, je glisse le ballon que Marcel Sabitzer m’avait passĂ©, vers l’avant pour notre Werner national. L’allemand, dos au but, se retourne et fusille le portier adverse.

Une dizaine de minute plus tard, je sors, remplacé par Yorbe

«Donne tout peye. Défonce moi ces klettes.»

Yorbe Ă©clate de rire. Lorsque nous parlons ainsi, mĂȘme les francophones ne nous comprennent plus. C’est toujours drĂŽle Ă  voir pour nous.

«Compte sur moi.» répond-il tout sourire

Alors que je me dirige vers le banc, mon ami prend position sur le terrain. Le match reprend avec pas mal d’intensitĂ©. Si nos adversaires sortent peu de leur camp, leurs contres se rĂ©vĂšlent dangereux. Pour autant, nous ne craquons pas. Ce sont mĂȘme eux qui abdiquent une seconde fois, encaissant un but de Timo Werner Ă  la 80e, sur une passe en profondeur de Yorbe.

MalgrĂ© deux tentatives, nous ne parvenons pas Ă  aggraver la marque et c’est sur ce score de 2-0 que nous clĂŽturons notre derniĂšre rencontre d’Avril. Vite la fin, je commence Ă  fatiguer. Et dire qu’il y a la sĂ©lection en prime.

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2021-04-30T22:00:00Z

Par la vitre du bus nous emmenant au stade, je regarde les gens dans la rue. Certains sont des supporters, cela se voit Ă  leurs tenues aux couleurs de nos adversaires, d’autres des passants lambda. Quoi qu’il en soit, tout les regards sur tournent vers le taureau, symbole fier qui dĂ©core le cĂŽtĂ© de l’engin. Encore maintenant, cela ne plait pas, qu’un club soit dĂ©tenu par une marque. Et cela se voit aux gestes profĂ©rĂ©s par certains. J’ai rien demandĂ© moi. Et pourtant, sur les dix minutes de trajet que je passe Ă  regarder Ă  travers la vitre, je compte une bonne quinzaine de majeurs levĂ©s qui me sont destinĂ©s. Ça me dĂ©prime.

SitĂŽt arrivĂ©s, nous entrons dans les installations. Je ne dois plus penser Ă  cela, je ne dois plus penser Ă  rien. Tout ce qui compte maintenant, c’est le match que nous allons disputer face Ă  Frankfurt. AprĂšs celui-ci, nous n’aurons plus que deux rencontres et la saison sera terminĂ©e, du moins en club.

1mai21

DĂšs le dĂ©but, nous lançons les hostilitĂ©s par deux frappes tendues, coup sur coup, une premiĂšre de Timo Werner et une seconde de Marcel Sabitzer. Evoluant assez haut dans le camp de nos adversaires, nous les dominons assez bien, sans toutefois nous montrer lĂ©tal devant le but. Finalement, c’est Ă  la 16e minute que nous ouvrons le score. Sur une longue cloche de Kevin Kampl, Werner rĂ©ceptionne le ballon de la poitrine, se retourne en Ă©liminant un dĂ©fenseur et tire au but. Le ballon file sur le gardien qui essaye de la repousser vers le haut. Mais ses mains ne se rĂ©vĂšlent pas assez ferme et c’est dans le filet, juste derriĂšre la transversale qu’il pousse le ballon, ce qui fait que c’est Ă  lui qu’on attribue le but, au grand dam de notre numĂ©ro 9.

Jusqu’à la fin de la premiĂšre pĂ©riode, nous levons un peu le pied, gardant le contrĂŽle de la rencontre et empĂȘchant tout vellĂ©itĂ© de la part des locaux. Cela fonctionne assez bien puisque nous ne concĂ©dons qu’un seul tir, non cadrĂ©. Pour autant, nous ne nous montrons pas spĂ©cialement dangereux non plus, ratant par trois fois des buts tout fait.

C’est lors de la reprise du jeu que nous remettons enfin un peu de rythme et d’emballement dans ce match. Timo Werner voit sa frappe croisĂ©e heurter le poteau alors que le gardien Ă©tait battu, Marcel Sabitzer l’a met au dessus, avant de sortir sur blessure, remplacĂ© par Yussuf Poulsen. Mais c’est Ă  la 54e minute que nous aggravons enfin la marque. Sur une passe Ă©manant de notre charniĂšre centrale, je lance mon coĂ©quipier danois dans la profondeur. AprĂšs s’ĂȘtre dĂ©barrassĂ© de son vis-Ă -vis, il me remet le ballon d’une balle piquĂ©e que je reprends en premiĂšre intention. Le cuir file Ă  toute vitesse et se loge en pleine lucarne.

Quelques minutes aprĂšs ce but, je me vois contraint de sortir. Des douleurs se font ressentir au niveau de mon mollet gauche. Si je les sentais depuis le dĂ©but de la seconde mi-temps, elles s’intensifient depuis et je ne prĂ©fĂšre pas prendre de risque.

2021-05-05T22:00:00Z

6mai21

2021-05-14T22:00:00Z

Dernier match de la saison. Nous sommes assurĂ©s de finir second. C’est dommage, on se sera Ă©croulĂ© dans toutes les compĂ©titions que nous aurons disputĂ©. Mais il faut bien reconnaitre que le Bayern Ă©tait plus fort, du moins en championnat. Quand je vois le plateau pour la finale de DFB-Pokal, Wolfsburg et Stuttgart, je me dis que nous aurions pu nous assurer un trophĂ©e au moins. Mais bon tant pis.

15mai21

Face au 18e de Bundesliga, nous dĂ©butons la rencontre avec une Ă©quipe largement remaniĂ©. Pour autant, nous mettons beaucoup de rythme dĂšs le dĂ©but de la rencontre, multipliant les passes et les mouvements entre les lignes. Et cela paie trĂšs vite puisque Ă  la 7e minute de jeu, j’ouvre le score d’une frappe croisĂ©e, Ă  la suite d’un mouvement Ă  trois, avec Yorbe Vertessen et Yussuf Poulsen.

Nous maintenons la pression sur le camp adverse, mais notre imprĂ©cision chronique nous empĂȘche d’alourdir le score. Pire encore, nous encaissons un but peu aprĂšs la demi-heure de jeu sur un contre menĂ© par l’ailier gauche du NĂŒrnberg.

Cette Ă©galisation nous remet les idĂ©es Ă  l’endroit. TrĂšs rapidement, nous reprenons la main. AprĂšs m’ĂȘtre dĂ©barrassĂ© de deux adversaires coup sur coup, je remet le ballon Ă  Yussuf Poulsen qui s’infiltre sur la droite, dĂ©borde son vis-Ă -vis et centre en force. Et c’est Emil Forsberg qui dĂ©vie la trajectoire du cuir du bout du front.

Lors de la seconde mi-temps, nous gardons le contrĂŽle des opĂ©rations. Pour autant, nos adversaires se montrent appliquĂ© dĂ©fensivement parlant, et nous Ă©prouvons quelques difficultĂ©s Ă  nous mettre en bonne position pour alourdir le score. A quinze minutes de la fin, je reçois le ballon d’une passe millimĂ©trĂ© de mon ami, Tom Krauß. Je me retourne, dribble un premier joueur avant de lancer Yorbe en profondeur. L’attaquant belge avant avant de me remettre le cuir d’une talonnade. Le ballon n’a pas le temps de rester longtemps dans mes pieds car je le remet sur ma droite, Ă  Poulsen qui s’infiltre au milieu de la ligne arriĂšre des locaux avant de tirer en force. Le ballon touche le poteau et termine sa course au fond.

A 3-1, nous relachons la pression et terminons la rencontre au petit trot. Pour autant, nos adversaires n’en profitent pas pour rĂ©duire le score, surement groggy des buts encaissĂ©s. Et c’est ainsi que notre saison se termine, ma troisiĂšme en Allemagne. Nous allons longuement saluer nos supporters ayant fait le dĂ©placement. Puis, nous rentrons progressivement au vestiaire. Avec Yorbe et Tom Krauß, nous restons un peu plus longtemps ensemble, Ă  profiter en silence de ce moment figĂ© dans le temps.

Du coin de l’Ɠil, je vois Fabrice Hartmann sur le point de rentrer. Je me retourne et lui fait signe de venir. Depuis que nous avons emmĂ©nagĂ© avec Tom et Yorbe, l’ailier allemand s’est progressivement Ă©loignĂ© de nous, se trouvant d’autres frĂ©quentations, d’autres centres d’intĂ©rĂȘt. Pour autant, il n’y a pas de rancune ou quoi que ce soit entre nous. Quand nous nous retrouvons ensemble, nous sommes bien content de nous retrouver.

2021-05-16T22:00:00Z

17-05-21


Entre la fin de la saison en club et le dĂ©but du stage avec l’équipe nationale, je dĂ©cide de partir quelques jours en Italie, plus prĂ©cisĂ©ment dans le coin de Palerme, afin de souffler un peu. La saison a Ă©tĂ© longue, difficile, extĂ©nuante. J’ai besoin de partir seul quelques temps pour prendre un peu de temps pour moi, pour me reposer. Quoi de mieux qu’une villa au milieu de nul part.

Lorsque j’arrive le soir, conduit par un taxi, je pousse un ouf d’émerveillement lorsque je pĂ©nĂštre Ă  l’intĂ©rieur de la propriĂ©tĂ©. La piscine est immense, la maison super belle, si je pouvais, je resterai lĂ  en permanence je crois. Je pose ma valise dans l’entrĂ©e et dĂ©ambule Ă  travers les diffĂ©rentes piĂšces. Je fais un arrĂȘt au bar, et me sert un grand whisky.

2021-05-20T22:00:00Z

21mai21

2021-05-22T22:00:00Z

23mai21

2021-05-26T22:00:00Z

Il est quatorze heure quand je m’installe dans le salon avec mon ordinateur. Dans quelques minutes Ă  peine, les convocations pour le rassemblement de l’équipe nationale vont ĂȘtre publiĂ© sur le site de la fĂ©dĂ©ration belge. Si je ne doute pas un seul instant de mon appel, j’aime regarder la tableau apparaĂźtre. L’excitation de voir les noms s’afficher les uns aprĂšs les autres n’a pas son pareil.

Poste Nom Prénom Age Club Sélections Buts
GB Courtois Thibaut 29 ans Real Madrid :ceuta_and_melilla: 98 SĂ©l. 0 B.
GB Casteels Koen 27 ans Wolfsburg :germany: 5 SĂ©l. 0 B.
GB Jackers Nordin 23 ans Hertha BSC :germany: 2 SĂ©l. 0 B.
DD Meunier Thomas 29 ans Tottenham :england: 58 SĂ©l. 6 B.
DD Castagne Timothy 25 ans FC Barcelona :ceuta_and_melilla: 22 SĂ©l. 1 B.
DC Alderweireld Toby 32 ans Tottenham :england: 116 SĂ©l. 5 B.
DC Denayer Jason 25 ans Olympique Lyonnais :france: 19 SĂ©l. 0 B.
DC/G Vertonghen Jan 34 ans Tottenham :england: 143 SĂ©l. 11 B.
DC Dendoncker Leander 25 ans Wolves :england: 13 SĂ©l. 0 B.
DG Cobbaut Elias 23 ans Anderlecht :belgium: 32 SĂ©l. 1 B.
DG Lukaku Jordan 26 ans Olympique Lyonnais :france: 15 SĂ©l. 0 B.
MC Witsel Axel 32 ans Borussia Dortmund :germany: 128 SĂ©l. 12 B.
MC Tielemans Youri 24 ans AS Monaco :france: 44 SĂ©l. 3 B.
MC Heynen Bryan 24 ans AS Monaco :france: 7 SĂ©l. 0 B.
MC De Bruyne Kevin 29 ans Manchester City :england: 99 SĂ©l. 22 B.
MOD/G Hazard Thorgan 28 ans Bayer Leverkusen :germany: 40 SĂ©l. 7 B.
MOC Van Aert Tom 19 ans RB Leipzig :germany: 13 SĂ©l. 9 B.
MOC Praet Dennis 27 ans Club Brugge :belgium: 19 SĂ©l. 1 B.
MOD/G Hazard Eden 30 ans Manchester City :england: 122 SĂ©l. 38 B.
MOD Verlinden Thibaud 21 ans Standard de LiĂšge :belgium: 0 SĂ©l. 0 B.
MOG Trossard Leandro 26 ans KRC Genk :belgium: 1 SĂ©l. 0 B.
MOD/G/BT Mertens Dries 34 ans Napoli :italy: 99 SĂ©l. 20 B.
BT Lukaku Romelu 28 ans Manchester United :england: 102 SĂ©l. 56 B.

2021-05-27T22:00:00Z

Comme nous partons d’ici peu vers la Belgique, Yorbe rejoignant les espoirs et moi les A, nous dĂ©cidons avec mon ami d’aller boire un cafĂ© en ville pour discuter un peu, cela fait longtemps.

Nous nous installons à une table dans le fond du bar, un lieu spécial, un peu étrange puisque installé dans un ancien garage automobile. Tout en savourant nos boissons chaudes, nous parlons de tout et de rien. Football bien sûr, mais également filles, avenirs ou juste télévision.
A un moment, Yorbe me dit :

«C’est quand mĂȘme incroyable ce qu’on vit. Parfois, j’ai du mal Ă  rĂ©aliser.»

Je soupire.

«Je ne te le fais pas dire. Moi, je me demande parfois si ce n’est pas une erreur de la vie.»

«Tu n’es pas sĂ©rieux.»

«Tu parles. J’ai beaucoup trop la trouille de tout foutre en l’air.»

Nous restons quelques instants en silence. Il y a d’autres personnes autours de nous, mais nous sommes dans notre bulle. Je n’entends rien des discussions des autres, des Ă©clats de rire, des bruits de chaise ou encore des machines Ă  moudre les grains de cafĂ©. out mon ĂȘtre est concentrĂ© sur cette discussion, notre discussion.

J’essaie de m’expliquer.

«On a tout pour nous. J’ai tout ce dont on peut rĂȘver. Je fais ce que j’aime, j’ai plein d’argent, des gens qui me suivent. Mais, je me demande bien qui sera encore prĂ©sent si jamais tout s’écroulait.»

Yorbe ne dit rien. La rĂ©ponse est simple, Ă©vidente, mais personne n’aurait envie de la dire, c’est bien trop triste. Et c’est dans un silence relatif que nous terminons nos boissons avant de repartir.

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2021-06-02T00:00:00Z

C’est en France, Ă  Paris, que nous retrouvons l’Allemagne pour la demi-finale de la Ligue des nations. Le gagnant rencontrera soit la France, soit l’Italie dans ce mĂȘme stade. Comme depuis la fin de l’Euro, je suis titulaire au sein du quatuor offensif composĂ© des frĂšres Hazard et de Lukaku. Le match s’annonce rude.

2juin2021

Comme nous l’avions craint, nos adversaires du jour mettent dĂšs le dĂ©but de la rencontre un pressing important et bien coordonnĂ©. Il nous est compliquĂ© de ressortir le ballon proprement. Nos centraux, Alderweireld et Vertonghen sont souvent obligĂ© de sauter des lignes par de long ballons que nous avons du mal Ă  rĂ©ceptionner et Ă  convertir en offensive.

Les quelques fois oĂč je reçois le cuir, je dĂ©vie vers Eden Hazard, souvent dans la prĂ©cipitation. AprĂšs que ce dernier ait ratĂ© un dribble, je jette un coup d’Ɠil en sa direction. Il tire la langue, ce n’est jamais bon signe.

Trop rapidement, nous encaissons un premier pion sur une brillante percĂ©e de Timo Werner, mon coĂ©quipier Ă  Leipzig. AprĂšs s’ĂȘtre jouĂ© de nos deux centraux, il Ă©limine Courtois et pousse le ballon dans le but vide. Nous accusons le coup et rapidement, nous retrouvons encore plus dominĂ© dans le jeu.

Si les quinze premiĂšres minutes de la seconde pĂ©riode se passent mieux pour nous, en tĂ©moigne un enchaĂźnement de deux ou trois frappes, les allemands relĂšvent vite la tĂȘte et, sur un contre super sonique menĂ© par Julian Brandt, ils doublent le score grĂące Ă  Leroy SanĂ©, l’ailier du Bayern qui reprend le ballon repoussĂ© par notre portier.

Juste aprĂšs ce but, je suis sorti par Wesley Sonck pour Youri Tielemans. L’équipe repasse en 4-3-3 avec Witsel en pointe basse. Le coach a sa tĂȘte des mauvais jours. Cela tombe bien, moi aussi. En arrivant prĂšs du banc, je shoote dans une bouteille d’eau, ce qui me vaut un regard noir du coach. Je ne suis pas en colĂšre sur lui de me sortir, je dois bien reconnaĂźtre que mon match Ă©tait mauvais, mais bien sur moi pour ma prestation.

L’entrĂ©e en jeu du milieu de Monaco fait du bien et quelques minutes aprĂšs seulement, il rĂ©duit le score d’une frappe puissante de l’extĂ©rieur de la surface. Jusqu’à la fin de la rencontre, mes coĂ©quipiers poussent pour Ă©galiser, sans succĂšs. Les allemands verrouillent le jeu, procĂ©dant par contre pour essayer d’alourdir le score, sans plus de rĂ©ussite que nous.

2021-06-06T00:00:00Z

Finir troisiĂšme ou quatriĂšme de la Ligue des nations aurait en temps normal que peu d’importance. C’est une compĂ©tition mineure oĂč nous n’avons pas spĂ©cialement de grands objectifs. Mais tout ceci change quand nous nous retrouvons opposĂ©s Ă  un de nos plus grandes nations rivales. Et oui, je parle bien de la France. On dit souvent que ce sont les Pays-Bas mais c’est faux. Depuis plusieurs annĂ©es maintenant, c’est avec les bleu-blanc-rouge que nous sommes le plus en opposition. DĂšs lors, une victoire sur leurs terres, devant leurs supporters auraient tout autre saveur pour nous et nos fans.

6juin21

Mais ce n’est pas parce que nous voulons la victoire que nous pouvons facilement l’avoir. La France est une grande nation de football, avec des joueurs talentueux et un collectif plutĂŽt huilĂ©, en tĂ©moigne la premiĂšre demi-heure oĂč le jeu ne quitte pas un instant le milieu de terrain tant ni un cĂŽtĂ© ni un autre ne parvient Ă  sortir le ballon suffisamment proprement que pour en faire quelque chose.

AlignĂ© en soutien de Lukaku, je suis contraint de redescendre dans le cƓur du jeu pour occuper un rĂŽle plus organisateur. Et cela fonctionne car petit Ă  petit, nous commençons Ă  dominer les dĂ©bats et Ă  nous reprocher de la surface adverse.

Mais c’est en seconde pĂ©riode que tout bascule. Je reçois le ballon d’Axel Witsel, aprĂšs l’interception d’une passe entre Pogba et Griezmann. Je me retourne, Ă©limine un premier joueur, puis un second d’une roulette bien senti avant de servir sur ma gauche mon capitaine, Eden Hazard. le numĂ©ro 10 feinte, bascule sur son pied droit et tire des abords de la surface. Le ballon bien brossĂ© termine sa course en pleine lucarne.

Menant au score, nous tentons de l’alourdir mais sans succĂšs. Si nos adversaires ne se montrent plus vraiment dangereux offensivement parlant, ils se rĂ©vĂšlent extrĂȘmement solide derriĂšre. Et ni Eden Hazard avec deux frappes Ă  la suite, ni Lukaku avec une tĂȘte et une dĂ©viation, ni moi avec une infiltration, ne parvenons Ă  aggraver le score.

Mais ce n’est rien. Lorsque les 90 minutes de jeu sont Ă©coulĂ©s, c’est toujours la Belgique devant au tableau d’affichage. Nous faisons le tour de nos adversaires pour leur serrer la main et Ă©changer quelques mots, puis nous rentrons au vestiaire, avec le sentiment du devoir accompli.

2021-06-09T00:00:00Z

AprĂšs nos deux rencontres de Ligue des nations, deux matchs amicaux sont prĂ©vu. Le premier face Ă  nos voisins nĂ©erlandais et le second face Ă  l’AlgĂ©rie.

9juin21

Comme prĂ©vu, le coach opĂšre une large revue d’effectif. Le coup d’envoi sera sans Eden Hazard, Romelu Lukaku Kevin de Bruyne, Jan Vertonghen et Thibaud Courtois.

13

AprĂšs quelques minutes de flottement, nous prenons le jeu Ă  notre compte, monopolisant le ballon. Les nĂ©erlandais restent dans leur camp, positionnĂ©s dans un bloc assez bas, compact et bien organisĂ©. Avoir le cuir, c’est bien, savoir quoi en faire, c’est mieux. Sans idĂ©e, nous traversons la premiĂšre mi-temps comme des fantĂŽmes. Pire encore, nous encaissons un but, sur penalty, dĂšs la 22e minute de jeu. Sur un contre assez rapide, Thomas Meunier fauche en position de dernier dĂ©fenseur un des visiteur. L’arbitre n’hĂ©site mĂȘme pas une seule seconde. Coup de sifflet, carte rouge et penalty, la faute Ă©tant dans la surface pour quelques centimĂštres. Et c’est fĂ©brile que nous terminons la premiĂšre mi-temps.

Au retour des vestiaires, nous reprenons le jeu Ă  notre compte, malgrĂ© notre infĂ©rioritĂ© numĂ©rique. De toute façon, les Pays-Bas attendent toujours dans leur camp. Ils jouent vraiment petit bras aujourd’hui.

A force de multiplier les tentatives, nous nous retrouvons Ă  plusieurs reprises en bonne position pour rĂ©duire le score. Mais c’est finalement Ă  la 57e, alors que je venais d’éliminer un dĂ©fenseur que je parviens Ă  prendre Ă  contre pied leur portier grĂące Ă  une feinte de frappe.

Le jeu reprend, nous essayons de pousser pour prendre la main au plus vite. Mais rien n’y fait. Nos adversaires jouent encore plus regroupĂ©s dans leur camp. Seul Memphis Depay est au delĂ  du rond central, bien seul devant notre dĂ©fense.

MalgrĂ© quelques tentatives, nous ne parvenons pas Ă  trouver les filets une seconde fois. Entre la soliditĂ© dĂ©fensive de nos adversaires, notre maladresse et l’obligation de rester plus prudent dĂ» Ă  notre infĂ©rioritĂ© numĂ©rique, le miracle ne vient jamais.

A l’issue de la rencontre, nous allons saluer nos supporters, les tribunes sont pleines. Les pauvres, ils n’ont pas passĂ© la meilleure soirĂ©e de leur vie.

2021-06-21T00:00:00Z

21-06-21

21juin21

Depuis hier l’annonce de la liste pour la Coupe des confĂ©dĂ©rations, c’est la folie. Sara Veldwijk ne cesse d’ĂȘtre appelĂ© par des journalistes pour obtenir quelques informations sur moi, sur comment je vis le fait d’ĂȘtre Ă©cartĂ©.

Je suis en colĂšre Ă©videmment. Wesley Sonck n’a mĂȘme pas prit la peine de me prĂ©venir. Bien sĂ»r que je suis fatiguĂ© de cette longue saison mais je voulais disputer cette compĂ©tition. Je suis comme ça moi, je veux tout disputer. Mais lĂ  rien, pas un mot, un message, un coup de fil. Puis, je ne lui ai jamais dit que j’étais fatiguĂ©. Cela se voit tant que ça ?

Je voudrai tant me montrer acerbe, m’exprimer sur la situation mais j’écoute Sara. La jeune femme a Ă©tĂ© trĂšs prĂ©cise : Ni communiquĂ©, ni interview. Il ne faudrait pas envenimer la situation. Si je sais au fond de moi qu’elle a raison, je bouillonne littĂ©ralement.

J’ai besoin de me calmer. Je vais faire une connerie sinon. Je vais dans ma chambre. J’enfile un sweat par dessus mon t-shirt, visse une casquette des Red Sox sur le crñne, et me met à genou pour attraper le skate qui traüne sous mon lit. Cela fait des mois qu’il n’a plus servit. Depuis que je suis vraiment connu en fait.

Et je me précipite dehors.

1

Une pluie diluvienne tombe. C’est fou, nous sommes au premier jour de l’étĂ© et pourtant, c’est un vrai temps d’automne. Je frissonne. Une fois que ma capuche est rabattu par dessus ma casquette, bien maintenu par les lacets, je pose un pied sur la planche et donne une grande impulsion du pied droit. Et tandis que les roulettes fendent les flaques d’eau les unes aprĂšs les autres, mes soucis, mes inquiĂ©tudes, ma colĂšre disparaissent progressivement, laissant place Ă  une forme de paix intĂ©rieure.

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Toujours au top.

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Je confirme.

Pourquoi cette absence en sélection ?!

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La Coupe des ConfĂ©dĂ©rations est une compĂ©tition en carton, la Coupe de la Ligue des Nations et que donc procĂ©der Ă  une Ă©norme revue d’effectif en compĂ©tition, c’est parfait pour la derniĂšre ligne droite et le Mondial qatari qui se profile. C’est ce que je ferais perso. :wink:

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RĂ©ponses aux lecteurs

Merci @kevos et @madzou. Comme le dit @gwendil35, la Coupe des confĂ©dĂ©rations est une compĂ©tition est un peu inutile. J’ai dĂ©cidĂ© de pas reprendre Tom d’une part Ă  cause de ses mauvaises performances en Ligue des nations et pour pouvoir procĂ©der Ă  l’arrivĂ©e de jeunes joueurs :slight_smile:


2021-06-30T22:00:00Z

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11juillet21

Depuis la non-annonce de ma convocation, j’ai prit mes distances avec le monde du football, du sport en gĂ©nĂ©ral, avec ma vie entiĂšre en fait. J’avais besoin de me reposer, de me retrouver, de digĂ©rer cette dĂ©ception qui m’a plus affectĂ© que je ne veux bien l’admettre. Avoir autant de jours de congĂ©, c’était assez nouveau pour moi, du moins depuis le dĂ©but de ma carriĂšre chez les professionnels. J’en ai profitĂ© pour passer quelques jours Ă  LiĂšge, chez ma mĂšre, quelques jours chez Frank et Marie puis je suis parti une semaine en vacances, seul, en Croatie.

LĂ -bas, j’ai totalement dĂ©connectĂ© de tout. Je n’en avais rien Ă  faire du parcours des belges Ă  la Coupe des confĂ©dĂ©rations, je ne regardais pas, je ne pratiquais mĂȘme pas. Mes journĂ©es se rĂ©sumaient Ă  aller marcher pendant des heures ou de me trouver des endroits calmes, de petites criques oĂč je dormais, je nageais ou encore je lisais. Si j’avais peur qu’on me reconnaisse, ce ne fĂ»t jamais le cas, quel bonheur d’ĂȘtre pour une fois bien tranquille Ă  vivre normalement.

Puis, comme toujours, toute bonne chose a une fin. Je suis revenu en Allemagne la veille. Et aujourd’hui, se tient la finale de la Coupe des confĂ©dĂ©rations. C’est en revenant que j’apprends que la Belgique rencontre la France pour une seconde finale aprĂšs celle du dernier Euro. J’hĂ©site un peu puis dĂ©cide de regarder malgrĂ© tout le match avec mes colocataires.

La rencontre est belle, intense. Les Diables rouges s’imposent sur le score de 4-1, avec notamment un doublĂ© d’Eden, qui finit meilleur buteur de la compĂ©tition, un grand moment. A l’issue de la rencontre, des sentiments contraires rĂ©sonnent en moi. D’un cĂŽtĂ©, je suis fier du parcours de mes coĂ©quipiers et de la fin heureuse qu’ils vivent mais de l’autre, toute l’amertume que je croyais disparu avec ma prise de recul remonte Ă  la surface Ă  toute vitesse. En fait non, je n’ai toujours pas acceptĂ© d’avoir Ă©tĂ© Ă©cartĂ©.

2021-07-11T22:00:00Z

12-07-21


Il doit ĂȘtre aux alentours de 10h00 quand Tom Krauß, Yorbe Vertessen et moi-mĂȘme poussons la porte du centre d’entrainement du club, accueilli comme chaque annĂ©e par le staff. C’est la reprise aujourd’hui. Ça me fait penser Ă  la rentrĂ©e des classes, quand j’étais en primaire, oĂč tout le monde arrivait avec de nouvelles affaires, oĂč tout le monde Ă©tait content de revoir ses camarades. C’est Ă  peu de chose prĂšs la mĂȘme chose ici. Des sourires illuminent les visages, il y a de grandes accolades, on se montre nos nouvelles chaussures oĂč on se parle de ce qu’on a fait pendant nos jours off. Moi je suis debout, au milieu de tout ça, et je vois tout le monde autour de moi s’agiter. C’est un peu une fourmiliĂšre Ă  Ă©chelle humaine.

Pour ma part, je suis surtout content de retrouver Dayot Upamecano. Tout comme moi, le dĂ©fenseur n’a pas Ă©tĂ© reprit par son coach pour disputer la Coupe des confĂ©dĂ©rations. Pour autant, nous n’en parlons pas. Nous savons que pour lui comme pour moi, c’est un sujet sensible, encore trop Ă  fleur de peau.

Comme d’habitude, nous commençons par les test d’aptitudes physiques. Le mĂ©decin se montre assez content de moi, je n’ai pas prit un seul gramme depuis la fin de la saison, ce qui me surprend vu que je n’ai pas fait de sport. Mais bon tant mieux pour moi.

Puis, le coach, Philipp Lahm, nous convoque à une premiÚre réunion. Il est là, assis devant nous, entouré par son adjoint, Marco Van Basten et Ralf Rangnick, le directeur sportif.

«Pour cette saison, le club a de grandes ambitions. Il va falloir se montrer bon, régulier, et ce dÚs le début de la saison.» explique le coach.

Puis, il nous dĂ©veloppe le souhait du comitĂ© directeur. Je jette un petit coup d’Ɠil Ă  droite et Ă  gauche. Tout le monde boit ces paroles, comme si c’était la parole divine. C’est assez fou en vrai.

2021-07-12T22:00:00Z

13juillet21

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16-07-21

2021-07-18T22:00:00Z

Nous dĂ©butons notre cycle d’amicaux par la rĂ©ception de l’Union Berlin. C’est assez amusant, ce club nous crache dessus depuis longtemps, critiquant notre systĂšme, notre organisation et surtout que ce soit Red Bull derriĂšre tout ça, mais en mĂȘme temps, accepte l’invitation et la prime financiĂšre pour venir disputer une rencontre sur nos terres.

19juilet21

Devant de nombreux supporters, nous mettons beaucoup de rythme dĂšs les premiĂšres minutes de la rencontre. Et cela paye puisque nous ouvrons le score Ă  la 8e minute de jeu, grĂące Ă  un une deux entre Timo Werner et Emil Forsberg, mouvement conclu par ce dernier du plat du pied.

Si je me trouve en bonne position pour alourdir le score Ă  la demi-heure de jeu, c’est Poulsen, de nouveau alignĂ© sur l’aile droite qui y parvient quelques minutes plus tard, Ă  la suite d’une belle passe de Kevin Kampl qui dĂ©stabilise l’arriĂšre garde berlinoise.

Pour ma part, je me montre plutît transparent. Ce n’est qu’à la 85e minute que je me montre vraiment à mon avantage, convertissant un penalty obtenu par Yussuf Poulsen. Un bilan bien maigre donc.

2021-07-28T22:00:00Z

AprĂšs notre match face Ă  l’Union Berlin, nous avons disputĂ© une seconde rencontre, cette fois-ci en Autriche, face au FC Liefering, match auquel j’ai assistĂ© dans son intĂ©gralitĂ© depuis le banc, avant de nous envoler pour les Etats-Unis et une petite tournĂ©e d’une semaine sur la cĂŽte est. Je ne dispute Ă©galement pas la rencontre face au New York Cosmos, Hannes Wolf m’étant prĂ©fĂ©rĂ©. Mais heureusement, je retrouve ma place pour notre opposition face au RB Salzburg, autre club filiale de Red Bull, sur le terrain du RB New York, ça ne s’invente pas.

29juillet21

AprĂšs quelques instants de flottements, nos adversaires, nos frĂšres ennemis mettent une grosse pression sur le porteur du ballon, il nous est compliquĂ© de ressortir proprement. Pour soulager le milieu, je redescend un peu plus bas, jouant plus dans un rĂŽle de plaque tournante. Et ça fonctionne. GrĂące Ă  plusieurs changements de cĂŽtĂ© que j’opĂšre, le bloc remonte assez bien et nous parvenons Ă  nous montrer dangereux Ă  quelques reprises, sans toutefois parvenir Ă  conclure. Quelques minutes avant la fin de la premiĂšre mi-temps, j’obtiens un coup franc Ă  quelques mĂštres de la surface. Emil Forsberg recule, s’élance vers le ballon mais au lieu de frapper, il glisse le cuir sous le mur en plein saut pour Zinho Vanheusden. Mon compatriote se retourne et frappe en force.

De retour des vestiaires, nous mettons plus de rythme et d’intensitĂ©. Et cela paye. Puisqu’à la 51e minute, Arne Maier me glisse le ballon, je lance Marcel Sabitzer sur ma droite. L’ailier autrichien rentre dans l’axe, dribble un premier joueur avant de me remettre la balle. Je contrĂŽle, crochet pour me dĂ©barrasser d’un dĂ©fenseur adverse et c’est du pied gauche que je tire, des abords de la surface. But, 2-0.

Nous continuons Ă  mettre Ă  faire circuler rapidement le ballon entre nous, ce qui perturbe toujours l’organisation de Salzburg. Mais ceux-ci se montrent malgrĂ© tout moins friable dĂ©fensivement. Finalement, il faut attendre la 75e minute de jeu pour que Sabitzer aggrave le score d’une tĂȘte plongeante, sur un centre de Fabrice Hartmann, positionnĂ© cĂŽtĂ© gauche. Lorsque le coup de sifflet met fin Ă  la rencontre, nous saluons les gens venus assister Ă  la rencontre puis rentrons vite au vestiaire. Dans deux jours, c’est l’AC Milan que nous affronterons, cette fois-ci Ă  Miami.

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C’est bien sympa, ces petites dĂ©pĂȘches mercato, ça permet de voir un peu ce qu’il se passe Ă  l’échelle mondiale. D’ailleurs l’OM champion de France ? :scream:

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Toujours aussi agréable à lire.
Et on ressent mieux a travers ce que tu écris que ce club est bien géré ,que ce soit IRL ou ig.
Continues de nous régaler :+1:

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RĂ©ponses aux lecteurs

En effet @thibeauf, le retour de DD a permis a l’OM de remporter la L1. Mais ça risque d’ĂȘtre un one shot :joy:
Merci beaucoup @jbourne. C’est le genre de commentaire qui me pousse à continuer :slight_smile:


2021-07-31T22:00:00Z

1aout21

Pour notre dernier match de cette petite tournĂ©e est-amĂ©ricaine, nous affrontons l’AC Milan devant 20 000 personnes. Pour l’occasion, je suis titularisĂ© au coeur du jeu, entourĂ© de Yussuf Pousen, Bruma et Timo Werner.

DĂšs les premiĂšres minutes, nous mettons beaucoup de pression sur le camp des italiens en monopolisant le ballon devant leur surface. Sur un dĂ©calage d’Arne Maier, Poulsen repique dans l’axe, s’appuie sur notre buteur allemand qui lui remet dans la foulĂ©e avant que le danois me glisse le ballon entre deux dĂ©fenseurs. Je frappe le cuir en premiĂšre intention, un tir puissant, bourrĂ© d’effet qui tournoie avant de finir sa course au fond des filets.

Malgré cette belle entame, nous éprouvons quelques difficultés à nous montrer dangereux devant le but de Donnarumma. Il y a certes du mouvement, de belles passes, quelques beaux gestes techniques mais à cÎté de ça, nous manquons cruellement de précision.

La seconde pĂ©riode se rĂ©vĂšle ĂȘtre du mĂȘme acabit. Je profite de la lĂ©thargie du milieu milanais pour distribuer encore et encore le ballon, crĂ©er des situations chaudes, mais rien n’y fait, nous ne concrĂ©tisons pas notre supĂ©rioritĂ© dans le jeu par un second pion.

A l’heure de jeu, je sors sous les applaudissements du public. Ça a me fait chaud au cƓur. Je tape dans les mains de Marcel BĂŒnger et file m’installer sur le banc pour assister Ă  la fin de la rencontre. Ça me fait tout drĂŽle de le voir prendre ma place, c’est un jeune issu de l’acadĂ©mie, il n’a que 17 ans d’ailleurs. Et dire qu’il y a peu, c’était moi qui Ă©tait Ă  sa place. Quel chemin j’ai parcouru depuis. C’est assez fou.

La fin de la rencontre se rĂ©vĂšle tranquille. Nous parvenons enfin Ă  doubler le score grĂące Ă  Yussuf Poulsen d’une superbe volĂ©e sur un centre venu de la gauche du terrain. Le danois semble vraiment apprĂ©cier son nouveau rĂŽle sur le terrain. Pendant ce temps, je discute avec Dayot Upamecano. Lui aussi espĂšre bientĂŽt retrouver la sĂ©lection nationale. L’arrivĂ©e de Claude Puel Ă  la tĂȘte de l’EDF est en tout cas un motif d’espoir selon lui.

2021-08-02T22:00:00Z

3-08-21

2021-08-07T22:00:00Z

DerniĂšre rencontre de la prĂ©paration de la saison 2021-2022. Au dĂ©part, nous devions rencontrer un club italien, la Fiorentina, mais ceux-ci ont finalement annulĂ© avant d’ĂȘtre remplacĂ© par le champion espagnol, l’Atletico Madrid de Pep Guardiola.

8aout21

Comme il y a une semaine face au Milan, nous mettons d’emblĂ©e beaucoup d’intensitĂ© et de pression dans le camp espagnol. Ceux-ci concĂšdent deux situations chaudes en quelques minutes, une frappe croisĂ©e de Timo Werner et une tĂȘte non cadrĂ©e de ma part avant de craquer une premiĂšre fois Ă  la 10e minute de jeu. AprĂšs avoir rĂ©cupĂ©rĂ© le ballon, Diego Demme le glisse Ă  son partenaire du milieu qui l’envoie vers Poulsen. Le danois Ă©limine un joueur avant de me glisser le ballon. Je renverse le jeu d’une belle transversale pour Bruma qui repique dans l’axe, se dĂ©barasse d’un joueur avant de me remettre le ballon. Petit crochet, je me met sur mon pied gauche et trompe leur gardien d’une frappe puissante.

A la reprise du jeu, j’accelĂšre immĂ©diatement pour presser le porteur du ballon. C’est pendant ce sprint qu’une douleur vive se fait ressentir dans ma jambe. Je m’arrĂȘte immĂ©diatement, tenant ma cuisse droite. Rapidement, les soigneurs arrivent et Ă©valuent mon Ă©tat. RĂ©sultat, je ne peux continuer de jouer. Je suis remplacĂ© dans la foulĂ©e par Hannes Wolf. Je clopine jusqu’au banc pour assister Ă  la fin de la rencontre. J’irai voir le mĂ©decin plus tard. IntĂ©rieurement, je fulmine. Cela me rend dingue d’ĂȘtre remplacĂ© si tĂŽt. Puis, j’ai peur d’ĂȘtre absent et de voir ma place ĂȘtre reprise par un autre. Par Hannes Wolf par exemple.

2021-08-09T22:00:00Z

10aout21

2021-08-20T22:00:00Z

AprĂšs mon Ă©longation Ă  la cuisse du match face Ă  l’Atletico Madrid, c’est pour la premiĂšre journĂ©e de championnat, la rĂ©ception du Borussia Mönchengladbach, que je fais mon retour.

21aout21

Le match dĂ©bute lentement, les deux Ă©quipes se jaugeant tranquillement. Puis, le rythme de la rencontre augmente progressivement. MalgrĂ© notre supĂ©rioritĂ©, du moins sur papier, nous faisons jeu Ă©gal avec nos adversaires pendant toute la premiĂšre mi-temps. Et ce n’est pas sur moi qu’il faut compter pour emballer la rencontre tant je me montre maladroit dans mon jeu.

De retour des vestiaires et aprÚs avoir été sévÚrement recadré par le coach, Philipp Lahm, nous commençons enfin à montrer un meilleur visage. Lorsque je reçois un long ballon de notre nouveau vice-capitaine, Dayot Upamecano, je me retourne, élimine un joueur avant de remettre le ballon sur ma gauche à Emil Forsberg.
C’est le moment de prendre l’avantage au tableau d’affichage me dis-je. Et je lance un sprint vers l’avant pour me mettre en bonne position. Notre ailier suĂ©dois crochĂšte coup sur coup deux joueurs avant de me remettre le ballon. Ce dernier roule sur la pelouse du stade, passe entre les jambes d’un des dĂ©fenseurs centraux des visiteurs et passe devant moi. Sans chercher Ă  contrĂŽler le cuir avant, je frappe de toute mes forces. La balle se fracasse sur la transversale, faisant rĂ©sonner un bruit sourd avant de finir sa course en dehors des limites du terrain. Mais ce n’est pas ça que je regarde. Je me laisse choir sur la pelouse, ma cuisse droite enfermĂ©e entre mes doigts. Pas ça, pas encore.

Les soigneurs arrivent et se penchent Ă  ma hauteur. Je suis dans ma bulle, je n’écoute pas ce qu’ils disent. Je sais, j’ai compris ce que j’ai. Cela ne me rappelle que trop notre rencontre face Ă  l’Atletico Madrid.

Je sors en clopinant tandis qu’Hannes Wolf prend ma place. Je suis furieux, contre moi, contre mon corps, contre la vie. Pas question de regarder la fin de la rencontre. Je file au vestiaire. Je ne verrai pas les deux buts de mes coĂ©quipiers. Mais ça, sur le moment, je m’en fiche royalement. Tout ce que je vis, ce que je ressens, c’est une profonde amertume.

2021-08-25T22:00:00Z

26-08-21

2021-08-27T22:00:00Z

Je suis en train de regarder Ă  la tĂ©lĂ©vision le catch amĂ©ricain, Smackdown plus prĂ©cisĂ©ment, tout en buvant une biĂšre, quand mon tĂ©lĂ©phone sonne. C’est Frank, mon frĂšre.

«Salut Tom. Comment tu te sens ?» me demande-t-il.

Je ricane. Sa question, cette question a le don de me mettre de méchante humeur.

«Comme quelqu’un privĂ© d’équipe nationale. Rien de bien marrant.»

Mon frĂšre marque un temps d’arrĂȘt. Je crois qu’il ne s’attendait pas Ă  pareil agressivitĂ©. En fond, j’entends du bruit. Il y a du monde chez lui.

«Tu as l’air d’avoir du monde. Je vais te laisser, salut.»

Et sans lui laisser le temps de répondre à cela, je raccroche.

Doucement, je me lĂšve. Je clopine jusque dans ma chambre, attrape un briquet et une cigarette trainant sur la table de chevet avant de me rendre dehors, sur la terrasse du penthouse.

Les premiĂšres bouffĂ©es que j’inhale me font un bien fou. Tout en contemplant la ville, ses lumiĂšres, son activitĂ©, sous la nuit tombante, je prie intĂ©rieurement pour pouvoir reprendre le chemin de l’entrainement le plus vite. Quatre semaines d’absences, ce n’est peut ĂȘtre rien pour certains, mais pour moi, c’est un vĂ©ritable crĂšve-coeur. J’ai envie, non, j’ai besoin de jouer au football.

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DĂšjĂ  un cadre Van Aert, mais il est quand mĂȘme souvnet blessĂ© .
Il est frustré le petit,il va revenir tout péter !

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RĂ©ponses aux lecteurs

Tout Ă  fait @jbourne. Depuis l’Euro 2020, il est un cadre en club comme en sĂ©lection. Mais, il peut se faire « facilement Â» remplacer


2021-09-07T22:00:00Z

Il est aux alentours de 22h00 lorsque Tom Krauß et moi arrivons au Twenty Two, un club branchĂ© de Leipzig. Pour son anniversaire, une de ses amies a fait privatiser le lieu pour une nuit sous le signe de la danse, de l’alcool et trĂšs certainement de petites pilules toujours plus multicolores pour plusieurs convives. Je ne connais pas grand monde moi, mais j’ai acceptĂ© de venir pour faire plaisir Ă  mon ami. Yorbe Vertessen prĂ©fĂ©rant se reposer pour ĂȘtre en forme pour l’entrainement.

La fĂȘte bat son plein, je me mĂ©lange Ă  des dizaines de personnes que je ne connais pas mais tout le monde s’en fout royalement de moi, et ça c’est si agrĂ©able. Ce n’est pas comme une sortie classique en ville oĂč je me retrouve Ă  faire des photos encore et encore. Je sais que cela ne part pas d’une mauvaise intention, loin de lĂ . Mais Ă  la longue, on Ă©touffe, on a besoin d’air, d’espace.

Bref, j’enchaĂźne les rhums coca au bar depuis un moment quand je me dĂ©cide Ă  aller fumer une petite cigarette sur la terrasse, tout en haut de l’immeuble qui abrite la boite. Je me dirige vers l’ascenceur, attend quelques instants, monte dans la cabine avant de filer vers l’un des sommet du quartier.

Je passe la porte, tire une Lucky Strike un peu aplati d’un paquet dĂ©fraĂźchi qui traĂźne dans ma veste de costume, l’allume et avance sur cette grande terrasse. On voit que l’étĂ© est toujours lĂ , la nuit est douce. Je tire une bouffĂ©e, une seconde, tout en profitant de la vue sur la ville endormie.

«Excusez-moi. Vous voulez bien prendre une photo de nous ?»

Une douce voix me tire de mes pensĂ©es. Je n’avais pas remarquĂ© qu’il y avait du monde ici. Celle qui me parle est une belle femme Ă  la peau d’ébĂšne. Elle me tend un smartphone, tout en pointant ses amies, deux femmes tout aussi sublimes, Ă  quelques mĂštres de lĂ .

j’acquiesse un hochement de tĂȘte, coince la cigarette entre mes lĂšvres, attrape le tĂ©lĂ©phone et attend qu’elles se mettent en place. Quelques photos plus tard, je rend l’engin Ă  sa propriĂ©taire.

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«Merci beaucoup. moi c’est Lisa» me dit-elle en me tendant la main.

Je lui serre la main et répond.

«Tom.»

Elle sourit. Ses amies redescendent par l’ascenseur tandis que nous restons lĂ , Ă  discuter pendant quelques minutes qui me paraissent ĂȘtre des secondes. Lorsqu’elle se dĂ©cide Ă  rejoindre les autres filles, je reste quelques instants immobile.
Bon sang ! Qu’est-ce qu’elle est belle. me dis-je.

Plus tard dans la nuit, je recroise la jeune femme. Elle s’apprĂȘte Ă  partir avec les deux autres, tout comme Tom et moi. Pour ne pas les laisser partir seules Ă  pied, j’appelle un taxi que je paye pour les ramener chez elles. Elles nous font toutes la bise. Lisa est la derniĂšre. Alors qu’elle est prĂšs de moi, elle me donne une carte sur laquelle figure un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone.

«Appelle-moi.» me murmure-t-elle dans l’oreille.

Nous les regardons s’en aller puis, à notre tour, nous reprenons le chemin de l’appartement. Mais à pied. Une petite marche ne fera pas de mal alors que Tom Krauß a entrainement dans quelques heures.

2021-09-13T22:00:00Z

Quelques jours aprĂšs que mes coĂ©quipiers ne se soient inclinĂ©s sur le terrain du Bayern Munich, nous prenons l’avion direction le soleil, puisque nous faisons route pour le Portugal. En effet, nous ouvrons notre campagne en C1 par un dĂ©placement Ă  EstĂĄdio da Luz pour affronter Benfica.

Comme je ne suis pas encore Ă  100% de mes capacitĂ©s, le coach dĂ©cide de me faire commencer la rencontre sur le banc. Cela ne m’enchante pas, j’aurai aimĂ© ĂȘtre titulaire mais bon. C’est Hannes Wolf qui occupe une fois de plus ma place sur le prĂ©.

14septembre21

Le match commence mal pour nous. AprĂšs un petit quart d’heure de jeu, les locaux profitent d’une perte de balle malheureuse de Diego Demme pour attaquer. Et c’est Nemanja Matic qui inscrit le premier but de la rencontre, une belle reprise du pied droit. Le scĂ©nario est plutĂŽt cruel puisque jusqu’ici, c’est bien nous qui dominons les dĂ©bats. En plus, Matic est un ancien de la maison, c’est cet Ă©tĂ© qu’il a dĂ©cidĂ© de rallier le Portugal. Tout cela fait mal et nous donne un beau coup au moral.

Depuis le banc, j’observe Philipp Lahm gesticuler au bord du terrain. Il n’est pas satisfait de ce qu’il voit pour l’instant. Je ne peux pas lui donner tord. Mes coĂ©quipiers ne se montrent pas vraiment Ă  la hauteur de la rencontre que nous vivons.

Vers la 50e minute, le coach décide de me faire entrer en jeu, pour remplacer poste pour poste Hannes Wolf.

«Je veux que tu redescendes un peu. Distribue mais ne porte pas trop le ballon.» me dit-il avant que je ne passe la ligne de touche.

Je tape dans les mains de l’entrant puis trotinne vers ma position. Le jeu reprend. ImmĂ©diatement, j’applique les consignes du coach. Je joue un poil plus bas que d’habitude et dĂšs que le ballon me parvient, je dĂ©cale le jeu sur nos ailiers. Et cela fonctionne. Car, c’est sur un de ces mouvements que nous revenons au score. A l’heure de jeu, aprĂšs avoir reçu le ballon de Kevin Kampl, j’oriente vers la droite, vers Marcel Sabitzer. L’autrichien repique dans l’axe, sert Bruma qui se trouve prĂšs du coin opposĂ© de la surface adverse. Le portugais dribble un joueur avant de tromper le portier du plat du pied.

Ce but nous rend la confiance et dĂšs le coup d’envoi, nous attaquons Ă  tout vas. Mais, quelques minutes aprĂšs, alors que je rĂ©alise une percĂ©e et que je suis Ă©paule contre Ă©paule avec un dĂ©fenseur de Benfica, je fais un faux mouvement et tombe au sol, la cheville douloureuse. Celle-ci gonfle rapidement et je n’ai le choix de rentrer au vestiaire, soutenu par deux soigneurs du club. J’ai la haine. Pas question d’assister Ă  la fin de la rencontre. Je clopine jusqu’à l’intĂ©rieur pour ne plus voir ça.
Pourquoi ? Pourquoi ai-je ce karma négatif ?

2021-09-14T22:00:00Z

15septembre21

2021-09-21T22:00:00Z

22%20septembre21

2021-09-29T22:00:00Z

30-09-21

C’est en ce jeudi 30 septembre que je fais enfin mon retour Ă  l’entrainement. Quel plaisir de retrouver les terrains. J’ai hĂąte de reprendre le chemin de la compĂ©tition, surtout que je dois rattraper Yorbe. A la maison, nous faisons un petit concours entre nous pour savoir qui est le meilleur entre nous trois, Yorbe, Tom Krauß et moi. A chaque fois que nous jouons, nous reprenons la note qu’Eurosport DE nous octroie pour nous crĂ©er une moyenne. Et je dois bien avouer que vu le dĂ©but de saison plutĂŽt canon de mon compatriote, il va falloir que je bataille pour je le rattrape.

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2021-10-07T22:00:00Z

Un mois tout pile aprĂšs la soirĂ©e oĂč je l’avais rencontrĂ©, je revois Lisa kastner aprĂšs l’entrainement. La jeune femme a organisĂ© une entrevue Ă  quatre : Elle et une amie, Tom Krauß et moi. Nous devons nous retrouver dans un petit cafĂ© tranquille, Ă  l’ambiance Ă  l’ancienne.

Avec Tom, nous sommes les premiers. Nous nous installons Ă  une table dans le fond et attendons les jeunes femmes. Lorsqu’elles arrivent, avec une quinzaine de minutes de retard, nous Ă©changeons un regard rapide qui veut tout dire. Oui, elles sont tout aussi belles que dans nos souvenirs. L’alcool ne les a donc pas altĂ©rĂ©.

Lisa et son amie s’installe, nous commandons Ă  boire et commençons Ă  discuter le plus naturellement du monde. Nous apprenons ainsi Ă  les connaitre car au final nous en savons peu sur elles deux. AprĂšs une bonne demi-heure, Tom Krauß sort, la jeune femme lui emboĂźtant le pas, et nous restons Lisa et moi. Cette derniĂšre me parle plus d’elle. A 24 ans, elle vit sa premiĂšre expĂ©rience professionnelle loin de son Angleterre natale.

Le courant passe bien, trĂšs bien mĂȘme. En sortant du cafĂ© plusieurs heures plus tard, nous nous donnons une accolade, nous promettant de nous revoir assez vite.

A peine installĂ© dans la voiture que je reçois un message de Lisa pour me dire qu’elle avait apprĂ©ciĂ© ce moment ensemble et qu’elle espĂ©rait que nous allions vite nous revoir.

C’est le sourire aux lĂšvres que je dĂ©marre le moteur de mon bolide et que je reprends avec Tom, le chemin de l’appartement.

2021-10-14T22:00:00Z

MalgrĂ© mon retour Ă  l’entrainement le 30 septembre, je suis contraint d’attendre la moitiĂ© du mois d’octobre pour retrouver le chemin de la compĂ©tition. En effet, la premiĂšre rencontre du mois, le 2, Ă©tait trop proche de mon retour, le coach et son staff estimant que je n’étais pas prĂȘt. Puis, la trĂȘve internationale s’en est mĂȘlĂ©e.

Pour la rĂ©ception de l’équipe de ZinĂ©dine Zidane, je suis sur le banc, encore et toujours supplĂ©Ă© par Hannes Wolf.

15octobre21

Rapidement, nous prenons le contrĂŽle de la rencontre, dominant l’équipe visiteuse, les clouant dans leur camp. AprĂšs deux tentatives avortĂ©es, c’est Ă  la 15e minute de jeu que nous ouvrons le score par l’intermĂ©diaire de Yorbe Vertessen. Sur une percĂ©e d’Hannes Wolf, mon ami reçoit le ballon dos au but, se joue d’un dĂ©fenseur en se retournant et trompe leur gardien du plat du pied.

Pour autant, ce but ne signifie pas que tu prenons l’ascendant sur Leverkusen. Nos adversaires se remettent dans le bon sens et commencent Ă  montrer plus de choses offensivement comme dĂ©fensivement.

Pour ma part, j’entre sur le terrain Ă  l’heure de jeu, en lieu et place de Yorbe. Yussuf Poulsen qui jusque lĂ  Ă©voluait sur la droite du terrain reprend la place de buteur tandis que je viens me placer le long de la ligne de touche. Ça me fait bizarre, cela fait longtemps que je n’ai pas Ă©voluĂ© Ă  cette position, peut ĂȘtre bien depuis l’Euro 2020.

Pour autant, je ne me montre pas spĂ©cialement Ă  mon avantage. Jusqu’à la fin de la rencontre, je dĂ©veloppe un jeu plutĂŽt insipide, ni flamboyant, ni mauvais. Je suis en manque de rythme et cela se voit.

2021-10-19T22:00:00Z

Un peu plus d’un mois aprĂšs notre premiĂšre confrontation, nous retrouvons l’Atletico Madrid, mais cette fois-ci pas dans le cadre d’un match amical. Pour mon plus grand bonheur, Philipp Lahm dĂ©cide de me faire confiance et de me titulariser Ă  ma place habituelle.

20octobre21

Sous le grondement des 67 000 personnes qui peuplent le stade madrilĂšne, nous lançons les hostilitĂ©s quelques minutes aprĂšs le coup d’envoi par une combinaison entre Forsberg et moi qui se conclu par une frappe trop croisĂ©e.

La suite se rĂ©vĂšle plus compliquĂ©e. Nos adversaires cherchent tout autant que nous pour obtenir le contrĂŽle du ballon. Le jeu se concentre Ă©normĂ©ment au niveau du rond central, il nous est compliquĂ© d’avancer vers le but des locaux. Pour toucher plus de ballon, je redescend plus bas que d’habitude, essayant de distribuer le plus rapidement possible afin de dĂ©sĂ©quilibrer le bloc adverse.

Mais c’est Ă  presque 70 minutes de jeu que nous parvenons enfin Ă  battre l’arriĂšre garde madrilĂšne. AprĂšs avoir interceptĂ© une mauvaise passe, je me dĂ©barrasse d’un milieu adverse avant de servir dans la profondeur Timo Werner. Le buteur allemand feinte, dribble un joueur avant de remettre le ballon sur sa gauche Ă  Emil Forsberg. Le suĂ©dois repique dans l’axe, feinte de tirer une premiĂšre fois avant de frapper de toute ses forces. But. Nous sautons sur le numĂ©ro 10, faisant la fĂȘte dans le coin du terrain.

MalgrĂ© ce but, nous ne parvenons pas Ă  accroĂźtre notre domination et Ă  aggraver le score tant l’équipe adverse se montre difficile Ă  manƓuvrer.

Au coup de sifflet final, je me laisse aller sur le terrain. Je suis complÚtement lessivé. Ce match aura vraiment été épuisant.

2021-10-22T22:00:00Z

Trois jours aprĂšs notre rencontre de C1, nous reprenons la route, mais cette fois pour une destination moins lointaine, Ă  savoir Köln. L’équipe est juste terriblement motivĂ© Ă  l’idĂ©e de poursuivre notre bonne sĂ©rie puisque depuis notre dĂ©faite face au Bayern, nous ne connaissons que la victoire.

23octobre21

Comme il y a trois jours, je suis de nouveau titulaire Ă  ma place fĂ©tiche de meneur de jeu tandis que mon concurrent, Hannes Wolf, est sur le banc. Oui, c’est un concurrent, un sĂ©rieux mĂȘme. Jusqu’ici, je le considĂ©rais comme un coĂ©quipier comme tout les autres mais depuis mes quelques blessures, je le vois diffĂ©remment. J’ai juste l’impression qu’il convoite ma place Ă  log terme. Je dois bien avouer que cela me fait un peu peur, il est vraiment bon.

Mais bref, nous avons un coup d’envoi Ă  donner, ce n’est pas le moment de me dĂ©concentrer avec de pareilles choses. Timo Werner me passe le ballon que je renvoi prestement sur ma gauche, oĂč se trouve notre numĂ©ro 10.

Rapidement, nous prenons le contrĂŽle de la rencontre, faisant tourner en bourrique nos adversaires par un jeu de passe rapide. Le cuir circule vite et bien, ce qui les oblige Ă  commettre des fautes plutĂŽt intĂ©ressante pour nous afin de nous stopper. Et c’est sur un coup franc obtenu aprĂšs la demi-heure de jeu que nous ouvrons la marque. Au lieu de tirer dans le paquet, Emil Forsberg surprend tout le monde en jouant court sur Tom Krauß. Ce dernier crochete un adversaire, pousse le ballon en direction de Yussuf Poulsen qui, pour Ă©viter la charge de Sami Khedira, lĂšve la balle d’une pichenette. Je suis le premier Ă  l’atteindre. Et avant le rebond, je tire en force du pied gauche. Le ballon tournoie avant de finir sa course Ă  mi-hauteur, prenant Ă  contre pied le portier adverse.

Fort de ce premier but, nous continuons de pousser. Quelques instants avant que l’arbitre ne siffle la fin de la premiĂšre pĂ©riode, je m’échappe du marquage auquel j’ai droit. Balle au pied, je dĂ©fie un premier joueur que j’élimine assez facilement, me dĂ©barasse d’un second d’une roulette rapide avant de servir Timo Werner Ă  la limite de l’hors jeu. Petit crochet pour se mettre sur son bon pied et l’allemand dĂ©croche une frappe puissance qui termine sa course au fond.

En seconde mi-temps, nous calmons quelque peu le jeu. Rien ne sert de s’épuiser alors que nous dominons relativement facilement les dĂ©bats. La saison est longue, il ne faut pas se griller sur quelques mois.

A l’heure de jeu, Timo rejoint le banc, remplacĂ© par Yorbe Vertessen qui rĂ©alise un dĂ©but de saison canon. Puis, dix minutes plus tard, je le rejoins.

«Beau boulot.» me dit Philipp Lahm en me tapant dans la main.

Je souris, enfile un survĂȘtement et m’installe sur le banc. MĂȘme si habituellement, je n’aime pas trop me faire remplacer, je dois bien avouer qu’aujourd’hui, j’en suis content. Je suis vraiment fatiguĂ©.

2021-10-23T22:00:00Z

24octobre21

2021-10-29T22:00:00Z

Sept jours aprĂšs notre dĂ©placement Ă  Köln, nous accueillons l’Union Berlin. Entre les deux rencontres, il y a bien eu un dĂ©placement pour affronter le FC St. Pauli, pour le compte du second tour de la DFB-Pokal, mais je n’étais pas sur la feuille du match. J’ai assistĂ© Ă  notre victoire depuis les tribunes du stade.

Mais ce soir, je suis là et bien là, de nouveau titulaire, au cÎté de Poulsen, Werner et Forsberg.

30octobre21

Les promus ont tout de la victime dĂ©signĂ©e d’office. Et cela se voit dĂšs les premiĂšres minutes oĂč nous mettons pas mal de pression sur leur surface. En quelques minutes, nous connaissons trois situations intĂ©ressantes, un tir un peu trop croisĂ© de Poulsen, une tĂȘte de Werner et une frappe contrĂ©e de ma part, mais les berlinois ne plient pas et le rythme du match se pose.

Il faut attendre la demi-heure de jeu pour que nous rĂ©ussissions enfin Ă  faire plier le portier berlinois, Markus Schubert, d’une frappe lourde de Timo. Le stade est en liesse. Comme toujours, nos supporters sont Ă  fond derriĂšre nous, que nous affrontions un petit poucet comme un sĂ©rieux client.

A l’heure de jeu, alors que je m’envole vers le but adverse, je suis fauchĂ© par un de nos adversaires. Carte jaune pour lui, synonyme d’exclusion puisque seconde biscotte de la partie, et remplacement pour moi. C’est Hannes Wolf qui monte au jeu. Je me sentais de continuer la rencontre malgrĂ© une petite gĂȘne au niveau du tibia mais le staff ne veut prendre aucun risque Ă  quelques jours de la rĂ©ception de l’Atletico Madrid en C1.

C’est avec le visage fermĂ© que je me pose sur le banc pour regarder la fin de la rencontre. IntĂ©rieurement, je prie pour que mon concurrent se vautre royalement. Mais il faut croire que je n’ai pas de pouvoir Ă  ce niveau-ci puisque c’est tout l’inverse qui se passe. En un peu plus de dix minutes d’intervalle, Yussuf Poulsen inscrit un doublĂ©, d’abord de la tĂȘte puis d’une reprise de volĂ©e du pied droit, Ă  chaque fois grĂące Ă  une assist de Wolf. Je suis littĂ©ralement amer. HonnĂȘtement, je suis jaloux de lui. Je ne devrais pas pourtant. Ne suis-je pas le meilleur joueur du monde ? C’est Ă  moi qu’on a donnĂ© le ballon d’or il y a un peu moins d’un an, pas Ă  lui.

Pendant que je rabùche intérieurement, cultivant ma jalousie, la rencontre prend fin sur le score de 3-0, une belle opération pour le club, toujours second à trois points du Bayern qui réalise un début de saison parfait avec neuf victoires en autant de match.

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