
ÉQUIPE CANADA
Cela fait des années qu’on clame haut et fort que le Soccer au Canada progresse. De grands espoirs quand même rapidement tempérés par des résultats moyens, pour ne pas dire médiocres. Il faut avouer que le pays ne possédait pas un championnat digne de ce nom, handicapé qu’il est par sa taille et son hiver, plus propice au Hockey, le sport national d’ici.
L’année charnière pour le Canada, et sans doute pour la MLS également, c’est 2007. C’est en effet cette année-là que le premier club canadien a rejoint la grande ligue nord-américaine de Soccer. C’est aussi en 2007 que la MLS a fait beaucoup parler d’elle avec l’arrivée d’un certain David Beckham au LA Galaxy, accompagné de Posh Spice, son épouse qui a fait une folle d’elle mais qui savait comment attirer les flashs des paparazzi.
Quatre ans plus tard, c’était au tour de Vancouver de rejoindre la MLS, imité l’année suivante, en 2012, par l’Impact de Montréal, premier et seul club francophone de la ligue.
Alea iacta est ! Le Canada rejoignait le grand frère américain au sein d’une ligue en plein essor !
À l’aube des éliminatoires en vue de la Coupe du Monde 2022, le Canada est enfin devenu une puissance continentale, sur un continent où les puissances se comptent sur les doigts d’une main il est vrai. Pour la première fois, on parlait du Canada comme d’un candidat sérieux lors de ces qualifications. Fini d’entendre des journalistes sportifs chevronnés se demander, le plus sérieusement du monde, si le Canada ferait un jour l’Euro, comme je l’avais entendu à la radio en 2006. Propulsés par un Alphonso Davies, un fils de réfugiés libériens évoluant maintenant au prestigieux Bayern de Munich, les Rouges (en anglais dans le texte) sont maintenant à prendre au sérieux.
C’est à Mark Beaubien, le coach belgo-québécois, canadien par la force des choses, réputé docteur ès Expansion, russophile averti et fervent amateur d’art érotico-féminin brillant et moulant, qui avait été choisi in extremis pour mener le pays au Qatar. Une double casquette l’attend puisqu’en fin de saison 2021, il prendra le contrôle du CF Montréal en plus de sa fonction au sein de l’équipe nationale.
Les Éliminatoires de la CONCACAF
Format particulier étant donné le gouffre, l’abîme même entre les quelques meilleures équipes du continent et le gros peloton de queue. Le premier tour verra 30 pays s’affronter dans 6 groupes de 5 : quatre matchs (les équipes se rencontrent une fois) et un seul qualifié par groupe.
Les six équipes sorties du premier tour devront ensuite s’affronter en barrages aller-retour pour déterminer trois qualifiés.
Enfin, le troisième tour, la fameuse Octogonale. Les cinq pays les mieux classés s’associent aux trois qualifiés du deuxième tour pour former un championnat à 8, duquel sortira trois qualifiés et un barragiste intercontinental.
Le Canada ne se classant pas parmi les cinq meilleurs pays du continent commence donc son parcours au tout début : au premier tour. La route sera longue, à l’image de la Transcanadienne, la route qui traverse le Canada de part en part, « A mari usque ad mare » (c’est la devise du Canada), sur une distance de 7821 km.
CONCACAF QCM : PREMIER TOUR
J’espérais que nous pourrions nous promener lors du premier tour. Au contraire, il faudra rester très prudent. En effet, nous tombons dans le groupe de deux équipes dont il faut un peu se méfier : Curaçao et le Surinam, les deux équipes que nous rencontrerons à l’extérieur en plus. Je sais, cela peut faire sourire quand on joue avec les Bleus ou les Diables Rouges, mais avec le Canada… Ce qui m’inquiète le plus, c’est que je n’ai même pas l’occasion de faire une rencontre de préparation avant ces rendez-vous où le moindre faux pas risque fort d’être fatal. Les deux autres équipes du groupe sont largement à notre portée : Puerto Rico et le Bélize.
Il y aura deux rassemblements de trois matchs chacun : les trois premiers matchs de groupe lors du premier suivis du dernier match de groupe et des barrages lors du second.
QCM-T1.1 : Canada – Puerto Rico
Nous commençons par un match a priori facile avant le déplacement au Surinam, pour lequel j’ai gardé quelques grosses cartouches au repos.
Sans surprise, nous nous promenons sans pour autant foutre une avoinée aux Portoricains, qui ont même réussi à nous faire douter à l’heure de jeu. Mission accomplie donc, sauf pour la différence de buts qui pourrait être cruciale en bout de ligne.
Dans l’autre rencontre du jour, Curaçao l’emporte face aux Surinamais. Nous connaissons donc déjà notre plus dangereux adversaire, le perdant semblant déjà quasi hors-course.
QCM-T1.2 : Surinam – Canada
Après le 4-2-3-1 face à Puerto Rico, place au 4-3-3MD pour ce déplacement piège.
Cyle Larin nous a mis sur orbite en première période avant d’âtre rattrapés après le repos. Sans que je comprenne pourquoi, nous sommes passés de dominants à dominés, nous n’étions nulle part en seconde période. Heureusement, dans les arrêts de jeu, le remplaçant Iké Ugbo a permis aux Canadiens d’arracher la victoire sur phase arrêtée ! Son premier but avec les Canucks pourrait valoir son pesant de cacahouètes.
Quel stress ! Un nul n’aurait pas été catastrophique à condition de remporter les deux dernières rencontres, mais je préfère partir avec les trois points. Quand je disais que c’était un groupe piégeux.
Curaçao a gagné de son côté. Le duel se dessine.
QCM-T1.3 : Canada – Bélize
De nombreux changements et des buts ! Nous avons soigné notre différence de buts, je suis satisfait. Par contre, nous avons encore encaissé… Borjan est excellent sur sa ligne, il l’est nettement moins dans ses sorties.
Le Curaçao ne jouait pas, un match pour du beurre qui a vu le Surinam l’emporter.
Une victoire au Curaçao lors du prochain rassemblement nous assure de la qualification. En cas de nul, cela se jouera à la différence de but compte tenu qu’ils doivent encore aller à Puerto Rico lors de l’ultime journée, où nous serons bye.
QCM-T1.4 : Curaçao – Canada
Plusieurs joueurs sont à cours de compétition en ce mois de juin, surtout ceux évoluant en Europe. J’aligne un 4-3-3MD, tous les meilleurs sont là, incluant les Européens.
Une honte ! Nous sauvons, peut-être temporairement, notre peau d’extrême justesse. Il faudra attendre le résultat de la dernière journée pour savoir si, déjà, notre parcours s’arrête. Si Curaçao bat Puerto Rico par 5 buts ou plus, c’en est fini de nos espoirs de Coupe du Monde 2022.
QCM-T1.5 : résultats
Ouf ! Si Curaçao gagne, c’est par le plus petit écart. On a eu chaud…
Nous passons de justesse au deuxième tour, où nous rencontrerons le Salvador en aller-retour. On n’aurait pas pu tirer le Guyana non ? Quand même, à la vue des groupes, on constate facilement que nous avions le plus difficile.
CONCACAF QCM : DEUXIÈME TOUR
QCM-T2 Aller : El Salvador – Canada
Déçu du premier tour, surtout en défense, je me risque à une défense à 5 avec deux flèches sur les ailes pour partir en contre : Laryea et Davies. Il faut à tout prix stabiliser notre défense.
Nous avons souffert lors de la première période, et pourtant nous virons en tête grâce à une tête de Larin à la 12e, et surtout nous sommes en supériorité numérique à la suite de l’expulsion d’Oscar Céren. L’occasion est belle de tuer le duel, David s’en charge à la 76e en convertissant un penalty pour une faute sur Kennedy.
L’expulsion nous a bien aidés, nous avons un pied dans l’Octogonale !
Haïti et le Panama devraient logiquement compléter le trio.
QCM-T2 Retour : Canada – El Salvador
Nous terminons le travail à domicile, même si nous avons mis du temps à nous inscrire au marquoir.
Haïti nous rejoint dans l’Octogonale, en compagnie de Trinité et Tobago qui a renversé la situation face au Panama.
Le mot du coach
J’espérais une promenade de santé, une accumulation de rencontres faciles pour préparer l’Octogonale, et ce ne fut pas le cas. Il va falloir hausser le ton si on veut avoir une chance de nous rendre au Qatar cet automne.
Borjan (Étoile Rouge de Belgrade) n’est pas aussi sûr que je l’espérais, la défense reste faible et friable, surtout au centre. Le 5-3-2 reste peut-être une bonne solution vu nos carences défensives. Pour le reste c’est suffisamment costaud normalement, avec un duo de choc David/Davies et de très bons joueurs comme Larin, , Arfield, Eustaquio ou encore le vétéran Hutchinson. Même le banc à de l’allure au milieu et devant.
La suite une autre fois !