:storygreen: :s3: Le génie de Ma’areva 🇵🇫

T’as dû t’amuser à trouver toutes ces infos :smiley:
Belles structures pour le club !

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Le génie incompris des Salomon va bien me faire rigoler. J’espère juste que le titre de champion ne passera pas sous le nez du club sur un retourné raté de notre nouvel ami.

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pas mal d’infos pour un club du pacifique !

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Te mau pahonoraa a te feia tai'o

@CaptainAmericka ça va. J’y ai pensé un petit peu de temps mais moins que pour l’AS Tamarii Tapuhute ou l’AS Taravao :sweat_smile:

@Lincoln6Echo Ha non, il est dans un grand club. Je veux le titre de champion pour Teanuanua :grin:

@celiavalencia Oui, mais il est un des clubs populaires de la région et joue régulièrement en Champions League donc c’est moins compliqué que ça en a l’air :sweat_smile:

Chapitre 89: une première bataille

Le premier match officiel de la saison était la Coupe des Champions, une sorte de Supercoupe locale. Une affiche de prestige : l’AS Tefana, auteur du doublé championnat-coupe l’an passé, affrontait son dauphin, l’AS Dragon. L’événement avait rameuté du monde : 900 spectateurs s’étaient massés dans les tribunes du stade Louis Ganivet, fief de Tefana, pour assister à cette confrontation.

Teanuanua faisait partie du groupe convoqué. Une occasion unique de décrocher un premier trophée chez les grands. Il avait le trac, mais il bouillonnait intérieurement. Vatea était aussi sur le banc. Et, sans surprise, Godwin figurait parmi les titulaires.

« Évidemment… » maugréa Teanuanua en le voyant traverser le tunnel d’accès au terrain avec son habituel air de star.

Il ne le supportait toujours pas, mais il lui reconnaissait au moins une chose : il fallait du cran pour tout quitter si jeune et venir tenter sa chance à Tahiti. Et Godwin n’était pas le seul à avoir fait ce choix.

Dans l’équipe, on retrouvait aussi un Néo-Calédonien aux airs de guerrier tranquille, un Papouan-Néo-Guinéen d’une rapidité étonnante, et un Français formé, mais non conservé, à l’AS Monaco, venu au fenua pour se relancer. Un vrai mélange de cultures et de talents.

L’effectif de l’AS Tefana

NOM POSTE NATIONALITE ÂGE AU CLUB DEPUIS (CLUB PRECEDENT) SELECTION
PITO Moana GB :french_polynesia: :france: 25 ans Formé au club /
DUCASSE Michel GB :french_polynesia: :france: 18 ans Formé au club /
PELLETIER Alexandre GB :french_polynesia: :france: 16 ans Formé au club /
TERIIEROOITERAI Vatea D (D) :french_polynesia: :france: 19 ans 2025 (AS Taravao) :french_polynesia: (U20)
MORALES Olivier D (D) :french_polynesia: :france: 17 ans Formé au club /
TUTEINA Farearii D (D) :french_polynesia: :france: 27 ans Formé au club :french_polynesia:
SIENNE Manatini D (C) :french_polynesia: :france: 23 ans 2023 (JT) /
VAEA Teiki D (C) :french_polynesia: :france: 30 ans 2025 (AS Dragon) /
TEHIO Mark D (C) :french_polynesia: :france: 29 ans 2020 (AS Pirae) :french_polynesia:
MARECHAL Patrick D (C) :french_polynesia: :france: 18 ans Formé au club /
HURI Hauragi D (G) / MD :french_polynesia: :france: 26 ans 2025 (AS Vénus) /
NAMUESH Ferdallas D (G) / MD :papua_new_guinea: 29 ans 2024 (Morobe Wawens, Papouasie-Nouvelle-Guinée) :papua_new_guinea:
OWENS Sinia MD :france: 21 ans 2022 (AS Monaco, France) /
TEHAU Roonui MC / MOC :french_polynesia: :france: 25 ans 2025 (AS Vénus) :french_polynesia:
MORGANT Kavai’ei MC :french_polynesia: :france: 23 ans 2022 (Trélissac FC, France) :french_polynesia:
COUTURIER Jules MC / MOC :french_polynesia: :france: 18 ans Formé au club /
DELHAYE Simon MDC / MC :french_polynesia: :france: 16 ans Formé au club /
MOUGIN Nicolas MOD/ MOC :french_polynesia: :france: 17 ans Formé au club /
MANMIEU Gianni M (D) / MOD :new_caledonia: :france: 31 ans 2024 (AS Kunié, Nouvelle-Calédonie) /
PITAMAMA Godwin MOD :solomon_islands: 20 ans 2025 (Central Coast, Iles Salomon) :solomon_islands:
MU François MOG / BT :french_polynesia: 30 ans 2023 (AS Dragon) :french_polynesia:
MARAETEFAU Honoura MOC / MOG :french_polynesia: :france: 23 ans Formé au club :french_polynesia:
PAUTU Kahutia BT :french_polynesia: :france: 22 ans 2024 (AS Pueu) :french_polynesia:
JONES Jason BT :french_polynesia: :france: 22 ans 2024 (AS Mataiea) /
TEHAHE Teanuanua BT :french_polynesia: :france: 18 ans 2025 (AS Taravao) :french_polynesia: (U20)
ALICK Stanton BT :samoa: 27 ans 2024 (Central Coast, Iles Salomon) :samoa:
VAHIRUA Pascal Entraîneur :france: :french_polynesia: 59 ans 2014 (réserve AJ Auxerre, France) /

Le coup d’envoi fut sifflé sous les clameurs du public. L’atmosphère vibrait d’impatience. Le soleil commençait à baisser sur Faa’a, offrant une lumière dorée sur la pelouse parfaitement tondue.

Godwin prit directement le couloir droit, débordant d’assurance. Il toucha son premier ballon, lança un passement de jambes rapide, élimina son vis-à-vis sans difficulté, pénétra dans la surface et décocha une frappe sèche entre les jambes du gardien. Filet. But. Première minute de jeu, et déjà 1-0 pour Tefana.

Le public se leva comme un seul homme. Godwin, lui, ouvrit grand les bras, le torse bombé, comme un empereur accueillant l’ovation.

Et le pire, c’est qu’il enchaînait. À chaque ballon, il faisait le show. Crochets courts, gestes techniques, passes millimétrées. Le stade chantait son nom. Teanuanua, sur le banc, n’en revenait pas. Ce gars-là n’avait peut-être pas de filtre… mais il avait du génie.

13e minute: Godwin intercepta une passe au milieu de terrain, effectua un dribble qui mis un adversaire dans le vent. Puis un deuxième. Un troisième. Il leva la tête, envoya une longue transversale vers la gauche à Stanton. Le centre revint aussitôt dans la surface. Godwin, lancé à pleine vitesse, contrôla du gauche… puis enchaîna un retourné acrobatique. Les filets tremblèrent à nouveau. 2-0. En treize minutes.

Les bras en croix, le regard au ciel, il savourait. Même les plus anciens du club n’avaient jamais vu ça. Il était insupportable, mais diablement efficace. Teanuanua était épaté.

Mais quelques instants plus tard, le revers du personnage ressortit. 16e minute: corner pour l’AS Dragon. Le ballon fut repoussé. Godwin le récupéra, tenta un gri-gri inutile à deux mètres de sa propre surface. Il perdit le ballon bêtement. Le joueur adverse n’attendit pas. Frappe sèche, puissante: but. 2-1. Le stade se figea.

Teanuanua tourna les yeux vers le coach. Pas un mot, pas un regard noir. Pascal Vahirua restait impassible.

Godwin, lui, n’avait même pas eu l’air de se sentir concerné. Il s’était déjà replacé, prêt à repartir à l’attaque.

20e minute, contre-attaque fulgurante de Tefana. Godwin, pour une fois, ne toucha pas le ballon. Mais à peine le but inscrit par Stanton, il courut vers les tribunes, le doigt pointé vers le ciel, mimant un tireur d’élite, comme si c’était lui qui avait marqué.
« Mais quel clown » dit Vatea en rigolant.

Teanuanua ne dit rien. Il était partagé entre l’agacement et la fascination. La mi-temps fut sifflée sur le score de 3-1.

Dans le vestiaire, l’ambiance était détendue. Les sourires fusaient, les tape-mains s’enchaînaient. Godwin, fidèle à lui-même, passa devant Teanuanua et lui lança en lui tapant la main : « Mon génie a encore frappé. »

Il bomba le torse, s’assit tranquillement et sortit son téléphone. Pendant que Pascal Vahirua donnait des consignes claires (ne pas se relâcher, rester concentrés) Godwin, lui, sifflotait, les écouteurs dans les oreilles, les yeux rivés sur une vidéo TikTok. Teanuanua ne comprenait pas. Pourquoi le coach ne disait rien ? Comment pouvait-il laisser passer ça ? Le contraste entre l’exigence collective et la désinvolture de Godwin lui laissait un goût amer.

La seconde mi-temps débuta. L’AS Dragon revint sur le terrain avec une tout autre énergie. Ils pressaient haut, tentaient de forcer la décision. À la 66e minute, Vahirua se tourna vers Teanuanua : « Va t’échauffer, garçon. Tu risques de rentrer. »

À la 71e, il fit son entrée à la place de Kahutia. Consigne : peser sur la défense, utiliser sa vitesse pour tuer le match. Simple et efficace.

Mais à peine entré, il rata son premier contrôle. Le ballon lui échappa complètement. Le défenseur adverse n’en demandait pas tant, le récupéra aussitôt. Et là, comme un réflexe, Teanuanua se jeta dans un sprint, rattrapa son adversaire et le tacla sévèrement par derrière.

L’arbitre n’hésita pas : carton jaune. Mais lui, n’entendit rien. Le stade semblait se taire, ses oreilles bourdonnaient. Il ne voyait plus rien autour. Ni l’arbitre qui lui parlait, ni ses coéquipiers qui l’appelaient, ni son coach qui hurlait quelque chose depuis la ligne de touche. Tout était flou.

Il restait là, immobile, les bras ballants, alors que le jeu avait repris. L’AS Dragon frappa le coup-franc à côté. Heureusement.

Mais le jeu reprit. Et le ballon arriva de nouveau vers lui. Teanuanua le regarda passer, le laissa filer en touche, toujours figé.

Puis, soudain, une douleur vive dans le bas du dos. Il tomba à la renverse, surpris. Il se retourna. Godwin était là, sourire moqueur, l’air fier: « Alors nullos, on est stressé ? On fait dans son froc ? » lâcha-t-il avant de repartir en ricanant.

Ce coup de pied aux fesses, aussi ridicule soit-il, eut un effet inattendu : il réveilla Teanuanua. Son cerveau se remit en route. Son cœur reprit le bon rythme. Il se releva d’un bond, un éclair de détermination dans les yeux. Et cette fois, il entra vraiment dans le match. Il courut, pressa, proposa, se battit sur chaque ballon.

Le score ne bougea plus. 3-1. Fin du match. Premier trophée pour la carrière de Teanuanua.

Les joueurs fêtaient cette belle victoire comme il se doit. Sur la pelouse, les rires, les accolades et les danses s’enchaînaient. Teanuanua, lui, avait du mal à réaliser : il tenait son premier titre.

Moeata surgit d’un coin du terrain, un grand sourire aux lèvres. Elle courut vers son frère et lui sauta dans les bras.
« T’as trop géré ! » cria-t-elle, les yeux brillants d’admiration.

Tout le monde célébrait devant les tribunes, chantant avec les supporters. Godwin, bien sûr, n’en rata pas une. Il sortit un drapeau des Îles Salomon de son short et se mit à courir comme un fou en hurlant : « Je suis le génie d’Océanie, bande de gueux, et je suis votre héros ! »

Vatea éclata de rire. Teanuanua, lui, grimaça. Il ne pouvait s’empêcher de trouver ça ridicule… mais bon, le gars avait mis un doublé.

Puis l’heure vint de monter chercher les médailles. Un à un, les joueurs gravissaient les marches. Teanuanua reçut la sienne, la contempla un instant. Elle brillait au soleil. Il la passa autour de son cou. Il était fier.

Le moment solennel arriva : Mark, le capitaine, souleva la coupe. Mais dans le fond de la photo officielle, devinez qui montrait son derrière, complètement nu, aux photographes ? Oui… Godwin.

La coupe circula ensuite parmi les joueurs. Quand elle arriva entre les mains de Teanuanua, il l’embrassa doucement, comme un trésor précieux, puis posa pour une photo avec Moeata à ses côtés, le sourire jusqu’aux oreilles.

La photo fut rapidement envoyée à Moerani. Quelques minutes plus tard, il reçut une réponse : « On est fier de toi, mon fils. »

Dans le vestiaire, l’ambiance était électrique. Les chants résonnaient dans tous les recoins, et le cri de guerre fut lancé… bien évidemment par Godwin, qui en rajouta une couche sur son doublé, mimant ses buts au ralenti comme s’il rejouait une scène de film.

Mais rien ne pouvait gâcher ce moment pour Teanuanua. Il rentra chez lui, fatigué mais heureux, sa médaille autour du cou. Son palmarès n’était plus vierge. Il avait un titre. Le premier d’une longue série, peut-être. Du moins, il l’espérait.

Date Compétition Match Stade Adversaire Score Perf’ de Teanuanua
15/09/2025 Coupe des champions Finale Stade Louis Ganivet AS Dragon 3-1 Remplaçant, 19 minutes

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Bravo à Tea pour ce premier titre!!

On pardonnera pour cette fois l’attitude de Godwin, mais on sent déjà que la cohabitation avec lui sera difficile!

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bravo pour la coupe !

une vrai guignol godwin

Tea a eu un bug système ?

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Bien joué, mais va falloir se faire violence pour passer devant Godwin.
C’est le fils caché du coach pour pouvoir faire ce qu’il veut?

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Il a juste été tétanisé ou il prépare une grave maladie ?

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Une Coupe des Champions au résultat net et sans bavure ! Quoi qu’on dise de lui, Godwin a pesé sur ce match, aussi bien sur le bon que du mauvais côté.
Le coup du téléphone à la mi-temps, le coach aurait pu (dû ?) réagir. Après, c’est peut-être son fils illégitime :sweat_smile:

Curieuse cette entrée de Teanuanua. Trop de pression ou un mauvais coup ? Charge à lui de faire mieux que Godwin !

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Te mau pahonoraa a te feia tai'o

@Julian-m Ça va devenir le fil rouge de cette story, cette drôle de cohabitation avec Godwin :smiley:

@celiavalencia Un bug cerveau ? Oui, j’en ai bien l’impression :joy:

@Tiien Il doit forcément y avoir une raison si le coach ne dit rien :sac:

@Sythax Tu veux vraiment du mal à Teanuanua, toi :joy:

@alexgavi si vous êtes deux à penser que c’est le fils du coach, ça peut être une piste à exploiter :joy:

Chapitre 90: Reprise de la Ligue 1

À peine rentré chez lui, Teanuanua vit son téléphone vibrer sans arrêt. Les messages de félicitations affluaient. D’anciens coéquipiers, des coachs, des collègues… Tous tenaient à lui dire bravo.

Mr Henry, toujours aussi chaleureux, lui écrivit : « Fier de toi, champion. Continue à bosser dur. »

Victor et Aurélie, lui envoyèrent une vidéo où Émile brandissait une pancarte « Bravo Teanuanua ! »

Garry, lui, envoya simplement un sticker avec un trophée et un grand sourire.

Nino, toujours aussi enthousiaste, s’exclama par message vocal : « T’es une machine, frère ! Garde la tête froide, hein ! »

Même Temehani y alla de son petit mot… dans son style bien à lui : « Ne te repose pas sur tes lauriers. Ce n’est que la Coupe des Champions. L’essentiel est de gagner le championnat. »

Teanuanua sourit en lisant ces mots. Il constata tout de même deux absences : ni Alessio, ni Manava ne prirent la peine d’envoyer un message. Il sentit un petit pincement au cœur, mais il ne s’attarda pas dessus.

Quant à Tita… il n’en attendait rien. Le football ne l’intéressait pas, il le savait. Et puis, elle devait sa propre vie à construire.

Teanuanua éteignit son téléphone, posa sa médaille sur sa table de chevet, et s’allongea, repensant à tout ce chemin parcouru. Et au chemin qui restait encore à faire.

Le mois suivant, l’AS Tefana confirma son excellente entrée en matière, dans la lignée de la Coupe des Champions.

Face à l’AS Punaruu, Teanuanua connut un grand moment : il était titulaire pour la première fois sous ses nouvelles couleurs. Dès la première période, il se mit en valeur en délivrant une passe décisive pour Sinia Owens, qui marqua d’une lourde frappe sous la barre.

Teanuanua aimait beaucoup jouer avec Sinia : un football simple, intelligent, toujours juste.
Il sentait qu’il allait progresser à ses côtés.

Le match se compliqua à l’heure de jeu : Kavai’ei prit un deuxième carton jaune et se fit expulser.
Pascal Vahirua dut réorganiser l’équipe, et malheureusement, Teanuanua fut sacrifié tactiquement.

Sur le banc, il vit Punaruu égaliser.
Mais il assista aussi au sursaut d’orgueil de ses coéquipiers : un penalty transformé par Godwin, suivi d’une tête rageuse de Ferdallas, scellèrent la victoire.

La semaine suivante, c’était le clasico du Pacifique contre l’AS Pirae.
Cette fois, Teanuanua débuta sur le banc.

Il entra à la 67e minute, remplaçant Kahutia, alors que le score était de 1-1.
Malgré les efforts des deux équipes, le score en resta là.

Dans les vestiaires, Godwin se tenait la tête entre les mains, abattu.
Il savait qu’il était passé à côté de son match, et murmurait pour lui-même : « Pas digne de mon génie… »

Mais le joueur des îles Salomon se rattrapa dès le match suivant, sur le terrain de l’AS Central.

Réduits à dix dès la 28e minute, les locaux ne virent pas le jour. Tefana régalait.

Teanuanua, de nouveau titulaire, signa un match plein. C’est lui qui, d’une passe lumineuse, lança Godwin dans la surface. Le Salomonien fit parler son talent : petit pont sur le défenseur, puis lobe tout en finesse au-dessus du gardien. Il partit célébrer son but avec le public, sans un regard pour Teanuanua.

Cela agaça un peu le jeune Mangarévien. Mais qu’importe : la victoire était là, et, malgré un match en plus, Tefana s’installait en tête du classement.

Et même sans marquer, Teanuanua avait délivré deux nouvelles passes décisives en trois matchs. Le travail payait.

Pas le temps de savourer la victoire contre l’AS Central.
À peine le match terminé, les joueurs filèrent sous la douche… puis prirent directement la direction de l’aéroport.

En effet, l’AS Tefana devait s’envoler pour la France pour disputer le 6e tour de la Coupe de France.
Le tirage leur avait réservé un déplacement compliqué : Romorantin, un club évoluant en National 2, le quatrième niveau français.

La mère de Vatea accepta de garder Moeata pendant les sept jours que durerait ce périple.
Cela rassurait beaucoup Teanuanua, qui pouvait partir l’esprit tranquille.

Une délégation de 22 joueurs était convoquée pour ce voyage. Vatea en faisait partie. Godwin aussi, évidemment, ainsi que Teanuanua.

Pour ce dernier, c’était un rêve qui se réalisait. Il allait fouler pour la première fois de sa vie une pelouse française. Lui qui, depuis petit, rêvait de découvrir l’Europe, se sentait envahi par l’excitation.

Un nouveau chapitre s’ouvrait dans son histoire.

Date Compétition Match Stade Adversaire Score Perf’ de Teanuanua
19/10/2025 Ligue 1 Journée 01 Stade de la Punaruu AS Punaruu 3-1 Titulaire, 61 minutes de jeu, 1 passe décisive
25/10/2025 Ligue 1 Journée 02 Stade Ganivet AS Pirae 1-1 Remplaçant, 23 minutes de jeu
31/10/2025 Ligue 1 Journée 03 Stade Pater Te Hono Nui AS Central 1-0 Titulaire, 90 minutes de jeu, 1 passe décisive

NDLR: Pas d’erreur dans le classement. A Tahiti, certaines divisions utilisent encore la victoire à 4pts, 2pts pour un nul, 1pt pour une défaite.

Position
Club
Matchs Joués Victoire Nul Défaite Différence de buts Points
1 er AS Tefana 3 2 1 0 +3 10 pts
2 ème AS Pueu 2 2 0 0 +5 8 Pts
3 ème AS Vénus 2 2 0 0 +3 8 Pts
4 ème AS Dragon 2 1 1 0 +6 6 Pts
5 ème AS Central 3 1 0 2 0 6 pts
6 ème JT 2 1 0 1 0 5 pts
7 ème AS Temanava 2 0 2 0 0 4 pts
8 ème AS Mataiea 2 0 1 1 -2 3 pts
9 ème AS Piraé 2 0 1 1 -2 3 pts
10 ème AS Punaruu 2 0 1 1 -2 3 pts
11 ème AS Olympic Mahina 2 0 1 1 -3 3 pts
12 ème AS Excelsior 2 0 0 2 -4 2 pts
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super ce début de saison !

Petite question: la coupe de france avec tefana, c’est toi qui le met dans le récit ?
je n’ai pas trouvé comment l’avoir dans le jeu

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Quand il est titulaire, il se montre bien en jambe le petit

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Pas mal ces premiers matchs de championnat ! Maintenant, il faut du but. Pour que Teanuanua se fasse remarquer, il faut scorer aussi :smiley:
Premier voyage vers la France, à lui de se montrer !

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Il prend ses marques il progresse. Et avec un génie à ses côtés, il va forcément apprendre des trucs ! Montrer son cul sur les photos officielles, c’est brillant :sweat_smile:

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Te mau pahonoraa a te feia tai'o

@Sythax On va essayer d’animer ça, alors :sac:

@celiavalencia je t’avoue que je n’ai touché à rien et que j’ai juste pris une update Tahiti. A part sur la première saison (là, c’est pour mon récit que j’avais fait un affrontement Tefana-Dijon), les deux saisons qui suivent, le vainqueur de la Coupe de Tahiti s’est retrouvé en coupe de France. Comment ? Je ne sais pas, je ne maitrise pas assez l’éditeur :joy: Regarde le screen du calendrier de Tefana à ce moment-là:


Le Romoratin-Tefana existe et est une bénédiction pour mon récit :joy:

@Rhino le problème c’est qu’avec lui, on ne sait jamais combien de temps ça va durer :sweat_smile:

@alexgavi j’aimerai le voir scorer aussi. C’est le petit point négatif.

@volatil Je ne sais pas si c’est brillant mais c’est osé :sac:

Chapitre 91: L’arrivée en France

Toute la délégation de l’AS Tefana embarqua le vendredi soir, après le match contre l’AS Central, à destination de la France. Le vol fut interminable, avec une longue escale à Los Angeles et les complications administratives liées à cette escale. Ce n’est que le dimanche matin que l’équipe atterrit enfin à Paris.

À peine les valises récupérées, ils prirent le RER direction le centre. Quand le Stade de France apparut à travers les vitres, des cris jaillirent dans le wagon. Tout le groupe était surexcité. Les usagers, eux, semblaient mi-agacés, mi-amusés par cette joyeuse bande polynésienne.

Mais ce ne fut rien comparé à la clameur qui accompagna l’apparition de la Tour Eiffel. Teanuanua n’en revenait pas. C’était le rêve de Tevava de voir cette géante de fer, mais là, même si elle était loin, il la voyait avec ses propres yeux.

La Fédération Tahitienne avait réservé un train jusqu’à leur destination finale, mais le groupe avait presque toute la journée à passer sur Paris. Teanuanua, emmitouflé jusqu’aux oreilles, écrivit à Temehani : « Je suis en France. Il fait si froid ici, je mets deux pulls. Tu es fou de jouer ici mdr. »

La réponse de son ami ne tarda pas :
« J’aurais tellement voulu venir te voir. Malheureusement, on joue ce soir à Nantes et jeudi en Italie pour l’Europa League. Je n’ai pas de jour de repos. »

Teanuanua fut un peu déçu, mais il comprenait. Temehani avait lui aussi ses obligations.

L’après-midi, la délégation partit découvrir la capitale. La Pyramide du Louvre, les Champs-Élysées, l’Arc de Triomphe, la Tour Eiffel, Notre-Dame… Tout le parcours du parfait touriste y passa.
Entre les rires, les photos, les selfies, les achats de souvenirs, chacun savourait ce moment hors du temps. Godwin semblait hors de contrôle et essayait de draguer toutes les parisiennes avant de partir en courant après les pigeons.

Le soir, même si les corps étaient fatigués, les cœurs étaient encore pleins d’émotions. Il était temps de se rendre à la Gare de Lyon. Toute l’équipe grimpa dans le TGV. Pour la plupart des joueurs de Tefana, c’était une première. Un train aussi rapide ? Aussi silencieux ? C’en était presque irréel.

Godwin, fidèle à lui-même, courait dans le couloir pour imiter la vitesse du train, mimant un avion les bras écartés. Tout le wagon riait, même les passagers français qui ne comprenaient pas bien ce qu’il disait, mais captaient l’ambiance joyeuse. Godwin dansa avec le contrôleur qui termina le trajet avec une écharpe de l’AS Tefana autour du cou.

Le trajet passa vite. A l’arrivée à Lyon, les yeux s’illuminèrent de nouveau. Un bus aux couleurs vertes et blanches, celles de l’AS Saint-Etienne, le club partenaire de l’AS Tefana, les attendait. À bord, direction L’Étrat, au centre Robert Herbin, le fameux centre d’entraînement de l’AS Saint-Étienne.

L’accueil fut royal. Les dirigeants stéphanois les reçurent avec chaleur. Chaque joueur reçut une écharpe verte floquée du logo de l’ASSE, et tout le monde posa fièrement pour les photos.

Les chambres étaient prêtes. Teanuanua se tourna naturellement vers Vatea. Il voulait être avec lui, comme d’habitude.

Mais c’est là que Pascal Vahirua prit la parole : « J’ai fait les binômes de chambres. »

Tous se regardèrent, surpris. Au bout de plusieurs minutes, il annonça: « Teanuanua avec… Godwin. »

Teanuanua sentit une vague de déception. Avec lui ? Ce guignol insupportable ?

Il se retourna vers Vatea, qui haussa les épaules avec un petit sourire compatissant. Godwin, lui, lança : « Oh yeah, coloc’ avec mon génie, il n’y a pas mieux pour toi. Ça va être fun. »

Le coach conclut, impassible : « Essayez de bien vous entendre. En étant synchro dans la vie ici, vous le serez sur le terrain. Car pour le moment, ça n’est pas le cas. »

Teanuanua ravala sa frustration. Ce séjour allait être plus éprouvant que prévu.

Lundi matin: réveil tôt malgré le décalage horaire, petit déjeuner simple mais consistant, et direction le terrain. Teanuanua n’en revenait pas des installations. C’était encore mieux qu’au Chili, lors de la Coupe du Monde U20. Des pelouses parfaites, du matériel dernier cri, des vestiaires spacieux, des salles de musculation immenses. Un véritable paradis… s’il ne faisait pas si froid.

Il grelottait en short. Erreur de débutant: il n’avait rien prévu d’autre que des t-shirts et des shorts pour s’entraîner. Il n’avait pas prévu ce climat glacial. Et ce n’était pas encore l’hiver, ici, en France. Alors, il donna tout ce qu’il avait pendant la séance pour se réchauffer.

Après 1h30 d’entraînement, les joueurs Stéphanois arrivèrent. Teanuanua enviait les Stéphanois bien couverts dans leurs vêtements thermiques. Les joueurs saluèrent un à un les Tahitiens. Il y eu une nouvelle photo de groupe, les joueurs des deux équipes mélangés. Pour la suite, il était prévu que les deux équipes fasse une petite heure d’entraînement en commun: un rêve pour les Tahitiens, peu habitués à jouer à ce niveau.

Julien Stéphan, l’entraîneur Stéphanois, proposa un petit tournoi à quatre équipes où, dans chaque équipe, il y aurait des joueurs de l’AS Saint-Etienne et des joueurs de l’AS Tefana. Teanuanua était ravi de jouer avec des joueurs de Ligue 2.

Grands, solides et rapides, tout semblait facile pour eux face aux joueurs Tahitiens. Teanuanua tenta de faire bonne impression. Mais face à eux, tout allait plus vite. Il fallait penser plus vite, agir plus juste, courir plus longtemps. Il s’accrocha tant bien que mal tout en sachant que les Stéphanois ne jouaient pas le coup à fond.

Godwin, lui, tenta ses grigris. Mais cette fois, rien ne passait. Faussement agacé, il prit le ballon à la main et courut comme un rugbyman, en criant : « Solomonese bulldozer, baby ! »

Tout le monde éclata de rire. Sauf Teanuanua. Il avait honte. Ce comportement puéril devant de grands joueurs professionnels lui donnait la nausée.

L’après-midi, nouvel entraînement mais seulement entre joueurs de l’AS Tefana avant d’observer celui de l’AS Saint-Etienne.

Puis le soir, un grand repas tous ensemble. Les joueurs Stéphanois leur apprirent des chants de supporters. Godwin grimpa sur la table pour danser, les bras levés, mimant une foule en délire. Il faisait le spectacle, encore et toujours.

Le soir venu, en chambre, Teanuanua resta silencieux. Il n’avait rien à dire à son colocataire imposé. Mais Godwin brisa le silence: « Dis-moi… pourquoi tu ne m’aimes pas ? »

Teanuanua fut surpris. Ce type était donc capable d’être parfois sérieux ? Teanuanua soupira. Puis il répondit calmement : « Parce que tu en fais toujours des tonnes. Pour rien. T’as du talent, c’est vrai. Mais tu le gâches. Tu fais toujours le pitre. Il faut que tu montres que tu existes mais c’est fatiguant »

Godwin le fixa, l’air sérieux. Puis soudain, il explosa de rire.
« Sens-moi ça, face de macaque ! »

Et il lâcha une caisse monumentale avant de s’effondrer de rire sur son lit.

Teanuanua, rouge de colère et de honte, se cacha sous sa couette. Il s’en voulait d’avoir cru un instant que Godwin pouvait être sérieux.

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J’ai éclaté de rire :joy:

Et là je me suis pissé de rire :sob: :sob:

Quel con ce Godwin putain :joy: :joy: :joy: L’expérience en France va leur faire du bien ! Si seulement Tea pouvait se démarquer et vite se faire repérer pour y rester. Je suis curieux de savoir s’il jouera un jour en France !

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Je l’aime bien ce Godwin, sûr que Teanuanua va changer d’avis le concernant :sweat_smile:

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Tire sur mon doigt :rofl:

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Te mau pahonoraa a te feia tai'o

@CaptainAmericka Godwin, c’est le pitre de ma story :joy: Il me fait rire et j’aime bien l’utiliser.

@alexgavi avec une cohabitation comme il a actuellement, pas sûr que notre Teanuanua change d’avis prochainement :sweat_smile:

@Tiien c’est exactement ça :joy:

Chapitre 92: La leçon de Godwin

Mardi matin, deuxième jour à l’Étrat. Et déjà, les jambes commençaient à piquer à cause de la fatigue du voyage, du décalage horaire et des entraînements réguliers.

Sur le bord du terrain, aux côtés de Pascal Vahirua, un nouveau visage, un autre Vahirua: Marama. Oui, Marama Vahirua, légende du football tahitien, entraîneur de Grenoble, club de Ligue 2, , ancien joueur du FC Nantes, de l’OGC Nice, du FC Lorient, et surtout, international tahitien à la Coupe des Confédérations 2013, au Brésil. Un nom qui faisait briller les yeux de chaque joueur de Tefana. Ils avaient côte à côte les deux plus grandes légendes du football Tahitien.

Les joueurs de Tefana étaient surexcités: selfies, autographes, accolades, tout y passait. Teanuanua, lui, hésitait. Il observait, discret. Puis, timidement, il alla demander sa photo. Marama accepta avec un sourire fraternel. Teanuanua envoya aussitôt la photo à Temehani, fier comme jamais.

Il fixait l’image, encore émerveillé, lorsque Godwin s’approcha, l’air désinvolte.
« C’est qui ? » demanda-t-il.

Teanuanua releva la tête, un peu choqué.
« Tu plaisantes ? C’est Marama Vahirua. Il a joué à la Coupe des Confédérations, contre l’Espagne, contre l’Uruguay ! C’est une légende chez nous. »

Godwin haussa les épaules.
« Mouais. Ça vaut pas le magnifique Raphael Lea’i ! »
Et sans prévenir, il attrapa un ballon, fonça vers Marama… Et lui glissa un petit pont sous les yeux de tout le monde.

L’ancien pro, occupé à signer des autographes, ne vit rien venir. Il se retourna, un peu surpris, tandis que Godwin s’enfuyait en rigolant.

L’entraînement reprit. Les joueurs Stéphanois observaient la scène, amusés. Ils n’en revenaient pas de l’énergie, ou de la folie, du Salomonien.

Pendant que le groupe travaillait, Teanuanua jetait parfois un regard vers Marama.
Il se disait qu’un jour, peut-être, lui aussi deviendrait une inspiration pour les jeunes. Mais pour ça, il allait falloir bosser. Encore, et encore…

À la fin de l’entraînement, ce fut le tour des filles de l’AS Saint-Etienne de s’entraîner. Godwin, fidèle à lui-même, tenta de les draguer, persuadé que toutes les femmes françaises étaient des femmes faciles. Il se fit rembarrer en beauté, sous les rires moqueurs de ses coéquipiers.

L’après-midi, Marama Vahirua prit la parole. Il parla avec fierté de voir des Tahitiens jouer en métropole, mais avertit aussi le groupe : il ne fallait pas sous-estimer leurs adversaires, même si ces derniers évoluaient en National 2.
« Votre niveau ici correspond à la 6e division Française », dit-il d’un ton calme.

Teanuanua en resta bouche bée. Il avait toujours cru être proche du monde professionnel, qu’une fois repéré, le plus dur serait fait mais il se rendait compte qu’il en était encore loin. Ses rêves vacillèrent un instant.

Puis ce fut au tour de Pascal Vahirua de parler. Il annonça la composition de l’équipe pour le match du lendemain.
Vatea allait jouer ses premières minutes sous les couleurs de l’AS Tefana.
« On a besoin de toi. Sur la droite, je vais t’aligner avec Godwin. On connaît sa qualité, mais aussi son déchet dans le jeu. J’ai besoin d’un profil très défensif, avec un bel impact physique et endurant. Tu seras aligné. »

Puis les noms s’enchaînèrent, jusqu’au dernier : « Teanuanua à la pointe de l’attaque à trois. Ton rôle sera de créer des failles dans leur défense pour que Godwin s’y engouffre. J’attends que tu utilises ton jeu dos au but pour leur faire mal. Jeu dos au but, des appels, et surtout, c’est toi qui va initier le pressing à la perte du ballon. »

Teanuanua n’en revenait pas. Il allait être titulaire. Demain, sur un terrain de France. Il était fier.

Le soir, dans la chambre, point de silence… Godwin avait mis du reggae des Îles Salomon et dansait en sautillant au milieu de la pièce, comme s’il était seul au monde. Au bout d’un moment, Teanuanua n’en pouvait plus et lui hurla de couper la musique. Godwin, un peu vexé, s’exécuta et s’assit sur son lit en fixant son coéquipier.
« Qu’est-ce qu’il y a ? » lança-t-il d’un ton calme.

Teanuanua ne répondit pas tout de suite. Godwin, pour une fois, ne plaisantait pas. Il reprit : « Pourquoi tu es toujours aussi sérieux ? Tu ne sais pas t’amuser ? Tu souris qu’avec de rares personnes. Tu profites vraiment de ce passage en France ? »

Teanuanua détourna les yeux. Cette fois, les mots de Godwin touchaient juste. Le Solomonien continua, plus posé : « Tu devrais te détendre, profiter de la vie, rire. On a une vie similaire, et on est totalement opposés. »

Teanuanua redressa la tête, piqué au vif : « Tu ne connais rien de ma vie. »

Godwin soupira longuement : « Tu te trompes. J’ai perdu mon père aussi. Et je vis loin de mon île. Tout comme toi. Je suis le seul espoir de ma famille, et pourtant, j’ai décidé de jouer au foot. Égoïstement. Sans ramener d’argent à la maison pour qu’ils vivent mieux. Tout comme toi. »

« Je ne suis pas égoïste. J’élève ma petite soeur », répondit sèchement Teanuanua.

Godwin se leva lentement, les yeux sérieux : « Ah oui ? Tu as quitté ta famille, obligé ton grand-père à te suivre, changé deux fois de club en deux ans. Si tu avais eu l’occasion d’aller jouer à l’étranger, tu aurais détourné les yeux quand à l’avenir de ta sœur. C’est de l’égoïsme. Et tu vois, j’écoute les gens quand ils parlent d’eux. La preuve : je connais ton histoire car tu en as parlé aux copains. Tel un égoïste, toi tu n’écoutes pas les autres. La preuve ? Tu ne connais rien de moi et tu ne savais rien de ce que je t’ai dit alors que moi aussi j’ai parlé de ma vie aux gars de l’équipe. »

Il se dirigea vers la porte, l’ouvrit à moitié, puis se retourna une dernière fois avec un sourire en coin : « Je te laisse, j’ai rendez-vous avec un responsable de recrutement. L’AS Saint-Étienne veut me faire passer un essai en fin de saison. Les joueurs ont été convaincu par ce que je montre et on insisté auprès de leur staff. Que veux-tu ? Je suis un génie. Ma bonne humeur et mon insolence m’ouvriront des portes. Comme mes cheveux blonds. On me remarque avant tout pour ça. Tout est étudié. Quand je me lance dans un projet, je le fais à 100%. Mais comparer une petite frappe comme toi et un génie comme moi, c’est manquer de respect à ma personne. »

Et il referma la porte en laissant Teanuanua seul dans la pièce, seul avec ces mots qui tournaient dans sa tête comme une tempête.

Le lendemain, toute l’équipe monta dans le bus de l’AS Saint-Étienne pour rejoindre Romorantin, lieu du match. Marama Vahirua, qui avait délaissé son club (qui ne jouait pas) pour deux jours, les accompagnait. Dans son siège, silencieux, le regard dans le vide, Teanuanua revoyait encore le visage de Godwin la veille au soir. Et si c’était lui qui avait raison ?

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