:storygreen: :s3: Le génie de Ma’areva 🇵🇫

J’en connais un qui veut devenir un grand poisson dans une petite mare :grin:

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Cela démontre d’un manque d’ambition, l’un des pires traits de caractère d’un joueur dans FM … :face_exhaling:

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Il est vrai que je peux être long pour un match.
Si je ne me trompe pas mon record est 6 posts :sac:

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Double dommage ! De ne pas avoir battu la Chine et s’entêter à rester sur son Île ! Va falloir montrer plus d’ambition si tu veux réussir dans le monde pro !

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Le carton rouge a plombé l’équipe malheureusement. Mais l’apprentissage se fait aussi dans ces moments difficiles!

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Te mau pahonoraa a te feia tai'o

@celiavalencia à part l’AS Pirae, il ne pouvait pas faire plus grand à Tahiti :smiley:

@CaptainAmericka Il serait temps qu’il évolue et passe la seconde sur sa carrière :smiling_face_with_sunglasses:

@VertPourToujours L’avenir nous le dira! Avoue, tu aimerai bien qu’il signe à Sainté :smirking_face:

@Sythax Il n’était pas encore un cador sur l’île. Y rester va lui permettre de s’affirmer un peu plus.

@volatil Alessio vient de prendre un tacle, les deux pieds décollés à hauteur des genoux :rofl:

@Rhino C’est mieux que d’être un petit poisson dans l’océan ? :stuck_out_tongue:

@Manthyz Là, c’est Teanuanua qui vient de prendre un violent tacle :sac:

@Mr-T C’est bon, j’ai de la marge alors :joy:

@Lincoln6Echo étape par étape, il est un peu frileux le garçon :smirking_face:

@Julian-m oui, le carton rouge arrive à la 11e minute. Ça fout en l’air le match alors que la Chine menait 1-0…

Chapitre 83: Un nouveau club, une nouvelle vie

Quelques jours plus tard, Teanuanua prit la direction de Faa’a, en banlieue de Papetee. Il était accompagné d’Avaro, son agente, et de sa mère, Moerani. Tous les trois se rendirent au centre d’entraînement de l’AS Tefana. Ce jour-là, il faisait chaud, et dans le cœur de Teanuanua, c’était surtout de l’excitation qui régnait.

Sur le trajet, il expliqua calmement à sa mère pourquoi il avait choisi ce club: « Ce sont les premiers à avoir cru en moi », dit-il. « Ils ne m’ont jamais lâché. Je veux leur rendre ça. Et je veux devenir un grand joueur ici, à Tahiti, avant de penser à partir ailleurs. »

Lorsque le trio arriva au siège du club, ils furent accueilli par Pascal Vahirua, entraîneur du club, mais aussi légende locale. International Français dans les années 90, ils est passé par Auxerre, Caen, Atromitos et a joué la coupe d’Europe. Il marqua un seul but en sélection: contre la Belgique (NDLR: ça, c’est pour la dédicace pour nos amis Belges :grin: ). Vainqueur de la coupe de France avec Auxerre en 1994, il retourna à Tahiti à la fin de sa carrière pour transmettre sa passion aux enfants. Mais avec les années, ils se retrouva à la tête de l’équipe A de l’AS Tefana.

Teanuanua ne savait pas trop quoi lui dire tant il était intimidé. Ici, en Polynésie, tout le monde connaissait Pascal Vahirua, même ceux qui ne s’intéressaient pas au football. Il est aussi le cousin d’une autre légende locale: Marama Vahirua.

Puis les dirigeants arrivèrent à leur tour.

Tout avait été préparé en amont. Avaro s’était occupée des négociations. Les papiers étaient prêts. L’AS Tefana accueillait Teanuanua comme joueur semi-professionnel. Il allait toucher un salaire mensuel de 32 800 francs polynésiens, environ 275 euros. Ce n’était pas énorme, mais ce n’était pas tout.

En parallèle, grâce à un partenariat entre le club et la SNC Aremiti, une compagnie de ferry bien connue, il allait aussi travailler à l’accueil, à mi-temps. Un poste assez proche de ce qu’il faisait déjà à l’hôtel. Un moyen de compléter ses revenus.

Mais ce n’était pas tout. Le club tenait à ce que ses joueurs aient une sécurité. Il avait été décidé que ce poste serait en alternance. Teanuanua allait devoir reprendre les études. Le centre de formation de Tefana l’accompagnerait dans ce projet. Le but : obtenir un diplôme. Penser à l’avenir.

Teanuanua accepta sans hésiter.

Il allait quitter l’hôtel où il travaillait, démissionner. Il allait dire au revoir à son petit appartement à Moorea, à sa chambre, à la vue sur la mer, aux trajets avec son grand-père. Une nouvelle vie l’attendait sur Tahiti.

Les signatures furent faites avec sérieux. Le contrat avec le club, celui avec Aremiti, et enfin celui avec le centre de formation. Les photos officielles furent prises. Maillot jaune et vert sur le dos. Sourire discret. L’avenir en ligne de mire.

Puis tout le monde se quitta. Les vacances commençaient pour Teanuanua.

De retour à Moorea, une petite fête attendait Teanuanua. Victor, Aurélie et leur fils Émile étaient venus pour l’occasion. Tevava, fidèle à lui-même, avait acheté de la limonade locale pour trinquer avec tout le monde. L’ambiance était joyeuse, simple, familiale.

Alors que les verres s’entrechoquaient, Moeata, un peu timidement, lança à sa mère : « Je pourrai vivre chez Teanuanua, alors ? »

Tous les regards se tournèrent vers elle.

Moerani prit la parole. Elle expliqua à Teanuanua que sa petite sœur devait, en effet, venir à Tahiti dès la rentrée de septembre. Un professeur de musique, qui était passé à Mangareva pour un concert, avait entendu Moeata jouer sur la plage. Séduite par ce talent brut, elle avait fait le nécessaire pour que la fillette obtienne une bourse afin d’intégrer une école de musique à Tahiti.

« Ne t’inquiète pas. Elle sera logée à la pension de l’école. Tu peux t’occuper de ta vie tranquillement », ajouta Moerani.

Mais Teanuanua secoua la tête. Non. Il ne voulait pas que sa sœur vive loin de lui. Il voulait veiller sur elle. Moerani hésita mais céda devant l’insistance de son fils. Puis ce fut au tour de Tevava de s’exprimer: « Alors il te faudra un appartement pour deux personnes », dit-il d’un ton posé.

Tous se turent.

« Tu vas avoir dix-huit ans. Tu es assez mature pour vivre seul, avec ta sœur. Moi, je vais rentrer sur Mangareva. Je ne reviendrai pas ici pour la rentrée. »

Teanuanua resta figé. Les mots résonnèrent fort dans sa tête. Il ne s’attendait pas à ce départ, pas comme ça. Les larmes lui montèrent aux yeux. Il se jeta dans les bras de son grand-père, ému, bouleversé. Un long silence, doux, les enveloppa.

Le lendemain, Teanuanua donna sa démission à Monsieur Henry, le père d’Alessio. Celui-ci n’était pas surpris. Il s’y attendait. Il le félicita chaleureusement et lui annonça qu’il pouvait rester dans l’appartement jusqu’à ce qu’il en trouve un autre sur Tahiti.

La recherche fut rapide. Trois jours plus tard, la famille trouva un petit appartement sur la partie ouest de Papeete. Il n’était pas très moderne, ni très grand, mais il avait tout ce qu’il fallait : juste en face de l’école de musique, et proche du collège. Parfait pour Moeata. Et pour Teanuanua, c’était tout près de tout : à vingt minutes de vélo de l’entraînement, dix minutes du travail chez Aremiti, et trente minutes du centre de formation pour adultes. Sans oublier l’aéroport à proximité.

Teanuanua s’acheta un vélo solide, avec un bon cadenas. Tout était prêt.

Et puis, enfin, arriva le moment de souffler un peu. Toute la petite famille s’envola ensemble pour Mangareva. Un voyage loin du tumulte, au goût bien mérité de vacances.

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un pas en avant avec la liberté ! loin d’une autorité parentale

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Si ça avait été à Paris (ou tout autre grande ville), la durée de vie de son vélo aurait été de quelques heures :grin:

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Une nouvelle vie commence… Par contre, le départ de son grand père est émouvant. C’était devenu son pilier…

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On dirait bien que ce match contre la Chine l’a marqué au fer rouge. Il semble plus déterminé qu’il ne l’a jamais été.
A lui de se donner les moyens d’être le joueur qu’il veut être ! :smiley:

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Te mau pahonoraa a te feia tai'o

@celiavalencia le meilleur moment d’une vie, cette libération de l’autorité parentale (mais j’aime quand même ma maman :grin: )

@Rhino Ou quelques minutes :joy:

@CaptainAmericka franchement, j’ai beaucoup hésité avant de mettre ce passage et de faire rentrer Tevava à Mangareva, mais c’était indispensable pour la suite que je voulais donner au récit :grin:

@alexgavi une coupe du Monde, ça marque toujours :smiling_face_with_sunglasses: (surotut celle de 2010 pour ma France :sac: )

Chapitre 84: Nouvelles du Monde

Toute la famille posa pied sur Mangareva, accueillie par la douceur du vent marin et les paysages familiers. Teanuanua pouvait enfin respirer un peu. Maintenant qu’il avait démissionné, deux mois de vacances s’offraient à lui, une coupure bienvenue après une année intense. Il ne commencerait son nouveau travail qu’en septembre. Mais pour autant, pas question de se relâcher.

Pascal Vahirua, son nouvel entraîneur à l’AS Tefana, lui avait remis un programme de maintien de forme pendant les vacances. Séances de gainage, courses fractionnées, travail technique avec ballon… L’objectif était clair : arriver affûté à la reprise. L’AS Tefana avait des ambitions, et on ne badinait pas avec la préparation. Teanuanua le comprenait : il entrait dans un club d’une autre dimension.

Il se sentait chanceux d’avoir cette opportunité, surtout quand il voyait ce que vivaient ses anciens coéquipiers. Temehani, lui, n’avait eu droit qu’à deux semaines de repos. Après les matchs en sélection, marqués par une défaite et une élimination en qualifications pour la Coupe du Monde, il avait vite rejoint son club de Strasbourg. La saison à venir allait être historique : Strasbourg, quatrième du championnat de France, allait disputer la Ligue des Champions. Sa photo en maillot Strasbourgeois avait fait la une des médias en Polynésie.

Quant à Alessio, son été avait été tout aussi intense. Après les sélections avec Tahiti, il avait enchaîné avec la Coupe du Monde des clubs avec Auckland City. Il n’avait joué qu’un seul match… mais pas n’importe lequel : face à Manchester City. Il était entré en jeu à la 81e minute et avait frappé un coup franc somptueux. Le gardien était battu, mais la barre transversale avait sauvé les Anglais. Même sans but, Alessio avait marqué les esprits. Assez pour obtenir un contrat (très bien payé) dans le club qatari d’Al-Khor SC, en deuxième division. Un tremplin inattendu, mais prometteur.

Il avait beaucoup insisté pour que Manava le suive au Qatar. Mais elle avait catégoriquement refusé. Cette divergence avait mis fin à leur histoire. Teanuanua était au courant de tout cela, par Alessio. Il n’avait plus de nouvelles directes de Manava. Depuis plusieurs semaines, elle n’envoyait plus de messages, car Teanuanua ne répondait plus aux siens. Leur lien s’était effacé, doucement, sans affrontement. Juste le silence.

Nino venait de signer au FC Vaduz, club du Liechtenstein qui joue en deuxième division suisse. Une belle opportunité pour lui de continuer à progresser en Europe. Teanuanua, en lisant la nouvelle, fut heureux pour son ancien coéquipier. Chacun traçait sa route.

De son côté, Victor avait décidé de passer ses diplômes d’entraîneur. Il allait prendre en charge la réserve de l’AS Taravao. Il envoya un message à Teanuanua : « Un jour, je t’entraînerai. » Cela fit sourire le jeune homme de Mangareva. Il demanda au passage si Émile, le fils de Victor, se mettait au foot. Mais Victor lui répondit que ça ne l’intéressait pas du tout. En revanche, il passait ses journées sur le vélo que Teanuanua lui avait offert à Noël. Cette petite attention revenue en mémoire fit chaud au cœur de Teanuanua.

Il apprit aussi qu’Eddy allait jouer pour l’AS Excelsior, tout juste promue en Ligue 1 Tahitienne. Une belle opportunité pour lui aussi de revenir au plus haut niveau local. Quant à Garry, il retournait à l’AS Tapuhute. Un retour aux sources pour le premier entraineur de Teanuanua.

Mais il n’y avait pas que les sportifs qui préparaient leur rentrée. Moerani fêtait ses 40 ans avec une augmentation de salaire, et Oro, le petit frère de Teanuanua, allait faire sa rentrée au collège. Une nouvelle étape pour lui aussi, dans une famille où chacun avançait à son rythme vers l’avenir.

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Cool d’avoir les évolutions des différents compagnons de route !

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Jurassic Park est parfait en toutes occasions !
Sinon, oui, très bien de voir où chacun va ! Une belle génération dorée à Tahiti quand même !

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La rupture entre Alessio et Manava devait ouvrir une porte à Teanuanua jusqu’à…

LA CLIM :cold_face:

Chacun avance, pas à pas, ainsi va la vie !

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Il est fou, il faut qu’il se lance et qu’il lui crie son amour!!!

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Te mau pahonoraa a te feia tai'o

@alexgavi On en suivra quelques uns tout au long de la story :slight_smile:

@celiavalencia tu veux que je fasse apparaître des diplodocus dans le récit? :sac:

@Sythax exactement. On va voir où ça les mène…

@CaptainAmericka en amour, j’ai l’impression que c’est un bon looser, notre Teanuanua :sac:

@VertPourToujours il est timide, aussi :sac:

Chapitre 85: Un voyage à deux

Comme à chaque retour à Mangareva, Teanuanua alla d’abord se recueillir sur la tombe de son père, Tamatoa. Dans sa main, il tenait le petit carnet où il avait méticuleusement noté chaque résultat de la saison écoulée. Il le déposa délicatement sur la tombe, comme une offrande silencieuse. Puis, il s’assit et parla longuement à son père.

Il lui raconta tout : la saison avec Taravao, la dispute avec Eddy, la montée manquée, la Coupe du Monde U20, ses moments de doute, la joie d’entrer en jeu contre la Chine, son but annulé, la douleur de l’élimination. Il parla aussi de Manava, leur histoire qui n’avait même pas débutée mais s’était terminée sans véritable au revoir, sans explication. Il parlait à voix haute, les yeux embués, jusqu’à ce qu’il s’effondre en larmes.

Il caressa la pierre gravée, en murmurant à son père combien il lui manquait. Puis il se reprit, redressa les épaules et lui fit une promesse : « La prochaine fois que je reviendrai ici, ce sera avec un titre de champion de Tahiti. »

Avant de rentrer, il fit un détour pour rendre visite à M. et Mme Vahimena, les parents de Temehani et de Manava. Il passa une bonne demi-heure avec eux, dans la cour, à discuter calmement. Il les remercia du fond du cœur pour tout ce qu’ils avaient fait pour sa famille ces deux dernières années. Leur soutien avait compté bien plus qu’ils ne l’imaginaient.

Sur le chemin du retour, il croisa d’anciens camarades de classe. Des visages familiers, des sourires simples. Il était chez lui ici, à Mangareva. Et pourtant, chaque sentier, chaque arbre, chaque souffle d’air semblait murmurer le souvenir de Tamatoa. Il se rendait compte qu’il n’avait jamais fait le deuil de son père. Et que sa mère, probablement, non plus.

Une idée lui vint.
Le soir, pendant le repas en famille, il se tourna vers sa mère :
« Comme tu es en vacances, Maman, demain, on part tous les deux quelque part. J’ai besoin de te montrer quelque chose. Et toi, tu auras besoin de savoir. Papy gardera Oro et les filles. »

Moerani, surprise, le regarda avec curiosité. Mais elle sentit que quelque chose d’important se préparait. Alors elle acquiesça doucement, prête à se laisser porter par cette promesse de fils.

Le lendemain, à l’aube, Moerani et Teanuanua embarquèrent pour un long voyage. Ferry direction Reao, puis un second bateau en direction de Marutea Sud. Le ciel était dégagé, l’océan d’un bleu profond, et le silence entre eux chargé d’émotion.

En mettant le pied sur le motu, Moerani comprit immédiatement: « Tu voulais que je voie où vous viviez avec Papa… et où il a laissé sa vie pour nous faire vivre. »

Ses yeux se remplirent de larmes, mais elle souriait doucement.
« Pour mes 40 ans, c’est un très beau cadeau. Ça va beaucoup m’aider, de connaître cette partie de votre vie. Vous m’avez horriblement manqué à l’époque… Et Papa me manque encore. Je n’ai jamais pu le revoir après votre départ. Parfois, quand je suis seule, je discute encore avec lui. Ici, je vais pouvoir le remercier de m’avoir rendue heureuse, et d’avoir fait de vous quatre des enfants dont je suis fière. »

Main dans la main, mère et fils accostèrent et marchèrent sur les chemins familiers à Teanuanua. Il guida sa mère jusqu’à l’usine perlière où il avait travaillé, à peine adolescent. Chaque pas semblait soulever une mémoire, un souvenir, un éclat de passé.

Arrivés à l’accueil, Teanuanua se présenta. Une femme leva les yeux, le regarda un instant sans réagir… puis la reconnaissance jaillit. Elle s’exclama en l’appelant par son prénom et le serra dans ses bras: « Toi ! Mais regarde-toi ! Teanuanua ! Comme tu es grand. Et comme tu es beau ! »

Elle les emmena immédiatement au bureau de Manuarii, son ancien chef. En quelques années, il était devenu directeur de production. Quand il vit Teanuanua entrer, il se leva d’un bond avec un grand sourire, les bras grands ouverts.
« Mon petit champion ! Je t’ai vu à la télé, tu sais ! »

Et l’émotion, encore une fois, se mêla aux retrouvailles.

Manuarii, tout fier, appela toute l’équipe de l’usine. Un à un, les anciens collègues de Teanuanua quittèrent leurs postes quelques minutes pour venir le saluer. Certains avaient vieilli, d’autres n’avaient pas changé d’un pouce. Tous étaient sincèrement heureux de le voir.
« Tu as grandi, dis donc ! »
« On te reconnaît à peine ! »
« On t’a vu à la télé, tu sais ! »

Il y avait dans leurs yeux de la fierté, un vrai bonheur de voir le petit de Marutea Sud devenir quelqu’un.

Teanuanua leur présenta sa mère, très émue, que tout le monde l’accueille chaleureusement. En retour, une jeune femme lui fut présentée : Tita, celle qui avait pris sa place à l’usine: « Elle vient de Rurutu, elle est courageuse comme pas deux, » dit une collègue.

Teanuanua la salua avec un sourire poli. Tita, qui avait 20 ans dirent les collègues, était fine, aux longs cheveux noirs, mais elle dégageait une impression froide, distante. Rien à voir avec Manava. Elle n’était ni jolie, ni rayonnante, et son absence totale de sourire la rendait encore plus effacée. En lui serrant la main, Teanuanua sentit sa poigne ferme et surtout ses mains, abîmées, rugueuses, marquées par le labeur. Elle repartit aussitôt à son poste, sans un mot de plus.

Teanuanua discuta un long moment avec les anciens, retrouvant les voix, les odeurs, les souvenirs. Puis Manuarii proposa, comme au bon vieux temps, qu’ils dorment dans les dortoirs de l’usine : Teanuanua avec les hommes, Moerani avec les femmes.
« À l’ancienne. Sauf que maintenant, j’ai mon propre appartement de fonction, » dit Manuarii en riant.
« Avec plaisir, » répondit Teanuanua.

Il avait prévu une semaine sur place, pour vraiment couper, se reconnecter, et offrir à sa mère ce pan de leur histoire.

Le soir venu, les pêcheurs revinrent à la base. En apercevant Teanuanua, ils se précipitèrent vers lui, le saluant avec des tapes dans le dos, des éclats de rire, et beaucoup de chaleur. Ils improvisèrent un repas en son honneur, réunissant toute l’équipe autour de longues tables.

Les rires résonnaient dans la nuit polynésienne, la mer en fond sonore. Moerani riait beaucoup, à l’aise, entourée de gens simples et sincères.

Ce soir-là, la vie semblait suspendue.

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Un petit moment familial pour les rapprocher, se vider l’esprit et se permettre d’avancer.

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J’espère que tu connais le fusil de Tchekhov sinon je vais bouder !

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Un retour aux sources, et une virée synonyme de partage avec celle qui l’a fait venir au monde. On a l’impression d’assister à l’un des actes fondateurs de son futur.
En tout cas, Teanuanua remarque un certaine Tita, tout porte à croire que ce n’est pas anodin.

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