Bonn, bah Tenuanua va devenir ambianceur ! Faut qu’il se fasse copain avec unne star brésilienne qui va signer dans un gros club et qui va demander un pote pour bienn s’acclimater.
Allez Tenuanua, va en boîte !
Bonn, bah Tenuanua va devenir ambianceur ! Faut qu’il se fasse copain avec unne star brésilienne qui va signer dans un gros club et qui va demander un pote pour bienn s’acclimater.
Allez Tenuanua, va en boîte !
J’espère voir notre petit Tenuanua Lors du 3ème match
@celiavalencia malgré l’ultra-domination Brésilienne, ce n’est pas trop mal en effet. Bon… ça reste une défaite
@Sythax Je l’espère bien
@Tiien La Chine est vraiment un cran en dessous des deux premiers adversaires.
@CaptainAmericka Le plus important avec le match face à la Chine !
@Tiien Je garde l’idée de côté… Au cas où
@Lincoln6Echo Puisse tes paroles être un bon présage
@alexgavi Il joue contre Colo-Colo U16. Bon… Ok… C’est pas pareil
@volatil Il a déjà fumé une fois un joint et ici c’est devenu le bordel, vous l’avez tous engueulé alors s’il va en boîte, je n’imagine même pas
@VertPourToujours J’espère aussi. Surtout que je ne contrôlais pas l’équipe
Le lendemain, les remplaçants disputèrent un nouveau match amical contre les U16 de Colo-Colo. Cette fois-ci, les Tahitiens montrèrent un tout autre visage et s’imposèrent 2-0. Teanuanua marqua un but, profitant d’un bon centre de Théo pour ajuster une reprise au second poteau. Une victoire encourageante, qui apporta un peu de confiance à tout le groupe.
Après l’effort, place à la détente. La fédération avait réservé la journée aux retrouvailles familiales. Dès qu’il aperçut sa mère, Teanuanua se précipita vers elle et la serra fort dans ses bras. Cela faisait plusieurs mois qu’ils ne s’étaient pas vus, et l’émotion était forte. Heiura et Moeata, ses sœurs, ainsi qu’Oro, son petit frère, étaient là aussi. Ce dernier, toujours plein d’énergie, scrutait les alentours en quête de quelque chose… ou de quelqu’un.
« Il est où, Yuki Tsunoda ? » demanda-t-il avec sérieux.
Un éclat de rire général éclata autour de lui. Même Moerani ne put s’empêcher de sourire.
« Oro, on est au Chili, pas sur un Grand Prix de F1 », plaisanta Teanuanua en ébouriffant les cheveux de son frère.
De son côté, Tevava, émerveillé, raconta comment il avait passé son temps à visiter Santiago. Lui qui n’avait jamais quitté Mangareva avant son départ pour Moorea l’année dernière, vivait un véritable rêve éveillé.
La fédération avait prévu un cocktail, bien sûr sans alcool, pour célébrer ces retrouvailles. L’ambiance était légère, détendue. Teanuanua aperçut alors une silhouette familière : Monsieur Henry, son patron et père d’Alessio. À ses côtés, le joueur d’Auckland City discutait avec quelques coéquipiers.
« Je voulais te féliciter pour ta convocation, Teanuanua. C’est mérité, vraiment. Profite de cette expérience au maximum », déclara Monsieur Henry en lui serrant la main.
Teanuanua le remercia chaleureusement. Ce n’était pas tous les jours que son employeur en personne venait l’encourager.
Puis, soudain, deux mains douces se posèrent sur ses yeux. Une voix qu’il reconnaîtrait entre mille murmura doucement à son oreille : « C’est qui ? »
Le cœur de Teanuanua rata un battement. Il n’avait pas besoin de voir pour savoir. Il connaissait cette voix, cette intonation légèrement chantante, ce timbre à la fois doux et espiègle.
C’était Manava. La sœur de Temehani. Mais surtout, celle qu’il aimait en secret.
Elle était venue ici avec ses parents. Elle le prit dans ses bras en le félicitant, et il sentit son cœur battre plus fort. Avant qu’il n’ait le temps de réagir, Temehani, toujours prêt à plaisanter, lança avec un sourire en coin : « Oh, oh, doucement vous deux ! Vous êtes un peu trop proches, là. »
Manava éclata de rire et s’écarta légèrement, tandis que Teanuanua, gêné, lui jeta un regard amusé. L’atmosphère était légère, chaleureuse.
Tout le monde se retrouva ensuite autour de la grande table pour partager le repas. Teanuanua s’assit face à Oro, avec Manava d’un côté et Moerani de l’autre. Mais impossible d’en placer une : Oro monopolisait la conversation en ne parlant que de Formule 1: « Franchement, Norris est trop fort, mais je suis sûr que Tsunoda peut faire quelque chose cette saison. »
« Oro, on est à une Coupe du Monde de foot, et toi tu nous parles encore de F1 ? » soupira Heiura en levant les yeux au ciel.
Tout le monde rit, mais Oro continua son monologue passionné sans se laisser démonter.
Quand le repas prit fin, les joueurs durent retourner se préparer pour l’entraînement. Teanuanua se dépêcha, et comme il avait fini en avance, il se retrouva seul près du centre d’entraînement. C’est là qu’il aperçut Manava, adossée à une rambarde, l’air songeuse.
Il s’approcha.
« Tu rêves de ta prochaine course ? » demanda-t-il en souriant.
Elle tourna la tête vers lui et lui rendit son sourire.
« Un peu, ouais. J’ai eu pas mal de compétitions en Nouvelle-Zélande ces derniers mois. Et puis, il y a eu le marathon de Paris… Là, c’est un mini break. »
Elle lui parla de son école d’athlétisme, des entraînements, des voyages. Teanuanua l’écoutait, fasciné. Il la connaissait depuis des années, mais elle semblait différente. Son corps avait changé, sculpté par l’effort. Ses jambes, bien dessinées sous sa robe, étaient plus musclées. Ses épaules, ses bras, tout en elle respirait la puissance et la discipline, sans perdre une once de féminité. Ses cheveux étaient encore plus longs qu’avant, tombant en cascade sur ses épaules. Elle était magnifique.
C’est en la regardant parler, le regard pétillant et passionné, que Teanuanua prit sa décision : il devait trouver un club à Auckland. Il voulait être près d’elle et la voir chaque jour où il était possible de se voir.
L’entraînement commença quelques minutes plus tard. Mais Teanuanua avait du mal à se concentrer. Il se demandait si Manava l’observait. Peut-être qu’elle le regardait courir, peut-être qu’elle le trouvait plus fort, plus mature… Son esprit vagabondait.
Sous les encouragements de leurs familles, l’entraînement fut plus léger que d’habitude. Une sorte de séance de décrassage, où les sourires étaient plus nombreux que la sueur.
Après les douches, tout le monde se retrouva pour un apéritif dînatoire. Malgré les restrictions imposées par le cuisinier de l’équipe, l’ambiance était festive. Teanuanua, lui, ne pensait qu’à une chose : il devait parler à Manava. Il devait lui dire ce qu’il ressentait.
Mais alors qu’il la cherchait du regard, elle restait introuvable. Il passa de groupe en groupe, scrutant chaque coin de la salle. L’inquiétude montait. C’était la seule journée de la compétition avec les familles. Elle allait repartir pour Auckland après cette coupe du Monde. Et lui n’aurait rien dit.
Soudain, une main se posa doucement sur son épaule. Il se retourna. C’était elle. Son regard était sérieux, presque troublé.
« J’ai besoin de te parler », dit-elle d’une voix douce. « On peut aller à l’écart ? Loin de mes parents et de mon frère. »
Teanuanua hocha la tête sans un mot, le cœur battant à tout rompre.
« Je dois t’avouer quelque chose », murmura Manava alors qu’ils faisaient chemin vers un coin isolé de l’hôtel.
Putain je hais les mecs qui coupent en plein suspense (GROS CSC )
J’étais à fond dans la lecture, j’y ai cru au fait qu’il lui avoue tout et qu’elle tombe dans ses bras… mais finalement elle va lui annoncer :
Petit 1 : qu’elle est enceinte de Alessio
Petit 2 : qu’elle est lesbienne
Petit 3 : qu’elle part à l’autre bout du monde (comme si Auckland c’était pas déjà assez loin)
Gros 4 : qu’elle l’aime depuis toujours !!!
J’ai du mal à croire que le point 4 sera réel
Et j’aime pas non plus les coupures. Ça aurait dû être un double post cette fois, avec aussi le match contre la Chine.
J’ai du mal à y croire aussi malheureusement…
le bisou ! le bisou !
Le 4 mais elle part loin
Elle a un mec et c’est pas Tenuanua
Petit 5 : elle lui dit que l’attirance est réciproque, mais qu’elle ne pourra sortir avec lui que si il choisit de représenter Tahiti plutôt que la France, laissant le jeune héros face un véritable dilemme
Oh que c’est fourbe de couper
T’as bien raison, tu as toute notre attention !
On aimerait lire que ce sont des sentiments réciproques, mais ça reste Teanuanua, il va forcément passer par une phase à toucher le fond
@CaptainAmericka Tu aurais dû mettre des cotes à côté de chaque proposition
@Sythax C’est vrai, ça aurait dû mais ça aurait fait beaucoup de lecture
@celiavalencia Calme-toi, c’est pas amour, gloire et beauté ici
@Tilo82 Voilà quelqu’un qui aime la prise de risque
@volatil Toi aussi tu aimes la prise de risque
@Manthyz Putain le coup tordu mais c’est du génie, je n’y ai même pas pensé
@alexgavi Tu es en train de dire que Teanuanua a une vie de merde. Relativisons: même s’il a une vie de merde, il vit en Polynésie. On ne va pas le plaindre quand même. Pensons aux gens qui vivent à Dunkerque et qui ont une vie de merde
Une fois mis à l’écart, ils s’arrêtèrent dans un petit recoin tranquille, à l’abri des regards, seuls, sous la lumière de la lune. Manava prit une profonde inspiration, visiblement nerveuse.
« Après ma famille, tu es la personne en qui j’ai le plus confiance, Teanuanua. »
Il resta figé. Son cœur battait plus vite. Il sentit quelque chose monter en lui, un mélange d’espoir et de peur.
« Je dois te parler de mes sentiments. C’est pour ça que je suis venue te voir », continua-t-elle.
Teanuanua la regarda droit dans les yeux. Elle aussi. L’instant se suspendit. Il n’entendait plus rien autour, que le battement sourd de son propre cœur. Il attendait ces mots depuis des mois, peut-être des années.
Et puis elle dit : « Je suis amoureuse. »
Il sentit son corps se tendre. Il allait lui répondre, lui dire que lui aussi, que depuis toujours… Mais elle ajouta : « D’Alessio. »
Un coup de poignard. Un silence. Tout s’écroula à l’intérieur. Il resta là, bouche entrouverte, foudroyé.
« Ça fait quelques semaines, continua-t-elle, qu’on est en couple. »
Il ne montra rien. Il s’y força. Il sourit même un peu, mécaniquement. L’un de ses meilleurs amis. Avec celle qu’il aimait. Quelque chose s’était brisé. Il voulait s’enfuir, disparaître, hurler. Mais il restait là, planté comme un arbre mort, figé dans ce rôle d’ami fidèle.
Manava, elle, ne vit rien de tout cela. Elle poursuivit : « Je veux pas que mes parents ni Temehani soient au courant, pas encore. C’est trop tôt. »
Teanuanua, la voix nouée, demanda : « Pourquoi tu me dis tout ça à moi ? »
Elle lui prit doucement les mains: « Parce que j’ai une immense confiance en toi. Tu es mon meilleur ami, Teanuanua. Et je sais que tu peux m’aider. »
Il ne comprenait pas. Pourquoi elle lui disait ça ? Pourquoi maintenant ? Mais elle ne lui laissa pas le temps de poser la question: « Alessio veut jouer plus. Il pense à quitter Auckland City. Il a eu des touches avec des clubs en Polynésie, mais il refuse. Pour lui, ce serait un pas en arrière. »
Teanuanua hocha lentement la tête. Il comprenait. Mais pourquoi elle lui disait ça ?
« Son agent, je ne l’aime pas. Un type qui ne pense qu’au pognon… Je voulais lui présenter la mienne, mais il refuse. Son agent lui a trouvé un pré-contrat… en Moldavie. »
Et là, Manava craqua. Des larmes coulèrent sur ses joues. Elle serra un peu plus fort ses mains.
« Teanuanua, je t’en supplie… essaie de le convaincre de rester à Auckland. Il t’écoutera, toi. Moi, il ne m’écoute pas. »
Elle sanglotait maintenant, les yeux embués: « Je veux pas qu’il parte. On avait des projets… vivre ensemble, fonder quelque chose… Regarder vers l’avenir, ensemble… »
Puis elle lâcha d’une voix brisée, presque dans un souffle : « Teanuanua, tu n’imagines pas à quel point je l’aime. De tout mon cœur, vraiment. Il est tout pour moi. Il est même l’homme à qui… »
Elle marqua un long silence, soupira et avoua: « L’homme à qui j’ai offert ma virginité. »
Un vertige… Le poids de ses mots s’écrasa sur lui comme une tempête. Teanuanua resta silencieux. Incapable de formuler quoi que ce soit. Tout ce qu’il avait cru possible venait de s’éteindre en quelques phrases.
Teanuanua se leva lentement, enlevant ses mains de l’emprise de celles de Manava. Son regard avait changé. Plus dur, plus distant.
« Je ne peux rien faire, Manava. C’est son choix à lui, pas le mien. »
Elle le fixa, interloquée: « Mais… tu pourrais lui parler ! Tu es son ami ! Il t’écoute ! »
Il répondit: « Justement. C’est parce que je suis son ami que je dois respecter sa décision. Ton propre frère m’a dit il y a quelques jours qu’il fallait suivre son cœur quand nous avions plusieurs choix de carrière. Et je crois que c’est ce qu’Alessio fait. Ce choix, il l’a sans doute longuement réfléchi. »
Manava secoua la tête, la voix tremblante.: « Réfléchi ? Il va s’enfermer dans un coin perdu et ruiner sa carrière ! Tu le sais très bien ! En Moldavie, il ne va jamais progresser. Il va s’éteindre ! »
Teanuanua, le regard ailleurs, répondit froidement : « La Moldavie, c’est l’Europe. Peut-être qu’il y verra une porte d’entrée vers plus haut. Une marche vers le Graal, comme on dit. L’Europe, c’est notre objectif à tous, nous, footballeurs en apprentissage. »
Il la fixa, sans émotion.
« Pars en Moldavie avec lui. Vivez ensemble là-bas. »
Manava resta muette. Puis elle murmura : « Tu ne comprends rien… Je pensais que tu n’étais pas si égoïste… mais en fait, si. Complètement. »
Teanuanua soutint son regard. Il était à la fois blessé et distant.
« On l’est tous, Manava. Même toi. Tu veux empêcher Alessio de poursuivre son rêve… pour garder le tien. »
Un long silence s’installa. Puis il tourna les talons en disant: « Laisse-le vivre sa vie comme il l’entend. C’est aussi ça, le vrai amour. Crois-moi, je sais de quoi je parle… »
Et il s’éloigna, laissant Manava seule, au bord des larmes, dans ce coin perdu de Santiago où l’amour venait de prendre une gifle.
Quel bon pressentiment ! Son meilleur pote en plus, dur !
J’en étais sûre qu’elle allait lui dire ça !
Il va donc laisser son pote aller s’enterrer en Moldavie parce que c’est leurs objectifs à tous et qu’il a un chagrin d’amour ! L’agent va s’en foutre plein les fouilles et ruiner le début de carrière prometteur d’Alessio !
Bon bah voilà, c’est fait. Teanuanua a dû prendre une sacrée gifle, mais il a gardé la face. Sa réponse n’est pas forcément la plus compatissante, mais il a fait preuve de maturité et gardé la tête froide.
Maintenant, charge à lui de faire cette déception une motivation pour devenir plus fort !
Teanuanua a été friendzoné
Comme ça il va à déter pour le foot
J’allais dire la même @Sythax
Franchement l’auteur de cette story aime trop nous poser des clim… Maintenant, comme dit @Tiien : on s’en branle des boobs, on donne tout pour les ballons !! Il va détrôner Alessio qui devient la target !
C’est triste pour les 2
Teanuanua qui a le cœur brise et qui s’est changé en pierre.
Manava qui ne sais plus quoi faire pour son amour…
@volatil avec son pote, oui, c’est ça le plus dur
@Lincoln6Echo Pour conquérir une femme, il n’y a plus de potes. Il va lui ruiner sa carrière et choper la petite
@alexgavi Pour une fois qu’il fait preuve de maturité
@Sythax Complètement ! C’est mort pour lui
@Tiien Ou alors, ça va le détruire
@CaptainAmericka Pauvre Alessio qui n’a rien demandé à personne et en prend plein la gueule
@celiavalencia elle n’avait qu’à choisir le bon mec
Le soir, dans leur chambre, l’ambiance était étrange. Alessio, fidèle à lui-même, était enjoué, taquin, et ne cessait de lancer des blagues. Il riait même tout seul parfois. Mais Teanuanua restait muet. Aucune réaction. Aucun sourire.
Alessio finit par se tourner vers lui, intrigué: « T’as mangé un truc pas frais ou quoi ? Va chier un coup, mon pote ! Ça te fera du bien ! »
Pas de réponse. Il haussa les épaules et attrapa un livre sur sa table de chevet. Le silence s’installa.
Teanuanua s’assit alors sur son lit, le dos voûté. Il soupira longuement.
« Je sais que t’as une copine. »
Alessio ferma son livre à moitié, le tenant encore dans ses mains. « Si elle te l’a dit, c’est vraiment qu’elle a une grande confiance en toi. Par contre, si tu tires une gueule comme ça à cause de ça, je vais m’inquiéter. »
Teanuanua garda les yeux rivés au sol. Il reprit : « Non, ce n’est pas à cause de ça mais à cause d’autre chose qu’elle m’a avoué à propos de toi. C’est vrai que t’as signé un pré-contrat avec un club moldave ? »
Alessio ferma complètement son livre cette fois.
« Ok… Donc elle t’a convaincu de me demander de ne pas y aller. Elle a beaucoup insisté avant que je signe ce pré-contrat. On s’est disputé plusieurs fois à ce sujet, elle a beaucoup pleuré… mais j’ai vraiment envie de découvrir l’Europe. Ça peut être un tremplin pour moi. Tu me comprends, non ? »
Teanuanua comprenait, au fond. Il comprenait ce besoin de rêver plus grand. Mais il voulait que Manava soit heureuse, et ça, c’était une autre histoire.
« Est-ce que t’as pensé à un prêt ? Un autre club en Nouvelle-Zélande, pour jouer plus ? Juste un an… Progresser et revenir plus fort à Auckland City. »
Alessio fit la moue.
« Franchement… j’sais pas. Rien ne me tente là-bas. Et puis, ça sentirait la régression. J’ai besoin de sortir, de me confronter à autre chose. »
Teanuanua réfléchit quelques secondes.
« Écoute… T’as encore le Mondial avec nous. Après, peut-être la sélection A. Et t’as aussi le Mondial des clubs avec Auckland City. C’est ta vitrine, ça. Tu peux attirer d’autres clubs. Des pays où Manava pourrait te suivre. Où vous pourriez vivre ensemble et heureux. Pense à toi mais pense à elle également. »
Alessio sembla hésiter. Il tourna la tête vers le plafond.
« En sélection A, je suis pas titulaire. Et en club, je joue à peine… Qui va me remarquer ? »
Teanuanua se leva, planta son regard dans celui d’Alessio.
« Même si tu ne joues que dix minutes… Sois le héros de ce match. »
Un silence. Puis un sourire se dessina sur les lèvres d’Alessio. Il tendit la main à Teanuanua pour une tape franche.
« T’inquiète, je vais signer au Real. Mais pas au Real… Je préfère de loin Barcelone. »
Il éclata de rire tout seul, puis précisa : « Je plaisante, je plaisante… »
Les deux amis essayèrent de rire ensemble, un peu comme avant. Mais pour Teanuanua, le cœur n’y était plus. Il forçait un sourire, les pensées ailleurs, coincé entre l’amour qu’il ne pouvait avouer… et l’ami qu’il ne voulait pas trahir.
Deux jours plus tard, le bus reprit la direction du stade Elías Figueroa Brander. Une nouvelle fois, le destin de l’équipe allait se jouer là-bas. Le dernier match de poule, contre la Chine. Plus le droit à l’erreur : pour se qualifier, il fallait gagner. La Chine, elle aussi, était dans la même situation.
Dans le bus, Teanuanua s’assit à côté de Temehani. Le regard de ce dernier se perdit un instant par la fenêtre avant que le téléphone de Teanuanua ne rompe le silence. Il venait de recevoir un message de Manava:
Teanuanua remis le téléphone dans sa poche. Temehani demanda qui c’était et Teanuanua lui répondit que c’était Manava et qu’elle lui souhaitait bonne chance pour le match. Temahani demanda: « Avant-hier, à la fin de la journée des familles… ma sœur avait les yeux rouges. Elle avait pleuré. Elle te fait confiance et t’apprécie beaucoup. Elle t’a pas dit si quelque chose allait mal dans sa vie ? »
Teanuanua se raidit. Il détestait mentir à son meilleur ami. Mais il ne pouvait pas trahir Manava. Il choisit ses mots avec soin.
« On a parlé de sa vie à Auckland, de ses compétitions, de plein de trucs… Franchement, sur le peu de temps qu’on a eu, elle m’a pas parlé de problèmes. Tu sais, à son âge, elle doit être amoureuse. »
Temehani se tourna brusquement vers lui, les yeux grands ouverts.
« T’es au courant de quelque chose ? »
Teanuanua éclata de rire, exagérant un peu.
« Arrête de faire ton cirque. C’est normal. Elle a quand même 19 ans. Deux de plus que toi. Tu crois quand même pas qu’elle a jamais eu de petits copains ? »
Temehani croisa les bras, intrigué.
« Mouais… je vais y réfléchir. Et surveiller ses réseaux sociaux. »
Mais il n’eut pas le temps de creuser la question davantage. Le bus s’arrêta devant le stade. Les joueurs descendirent en silence, conscients de l’enjeu.
L’avant-match se passa de façon normale: reconnaissance du terrain, échauffement, conseils du staff.
Alessio, Aimé et Temehani étaient titulaires. Mais également Théo, qui allait vivre ses premières minutes dans la compétition, aligné sur l’aile droite.
Teanuanua et Nino, eux, prirent place sur le banc, comme à leur habitude.
Teva Snow motiva toute l’équipe dans le vestiaire en rappelant l’importance d’aller chercher la victoire. Puis les deux équipes rentrèrent sur le terrain et les hymnes résonnèrent dans le ciel Chilien.
Le coup d’envoi fut donné. Les jours précédents, les vidéos analysées montraient une Chine adepte du jeu de contre-attaque, rapide et stéréotypé. Un style qui posait souvent problème aux Tahitiens.
Mais dès les premières minutes, surprise : les Chinois prirent le contrôle du ballon, construisirent patiemment leurs attaques. Et ça porta vite ses fruits. À la 3e minute, ils accélérèrent soudainement. Le milieu tahitien fut dépassé, la défense prise de vitesse. Seul face à Jean-Noël dans la surface, l’attaquant chinois exécuta un petit lob parfait. Le ballon termina sa course au fond des filets. Déjà 1-0 pour la Chine. Il fallait maintenant marquer deux buts pour se qualifier.
Les Tahitiens reprirent le ballon, tentant d’imposer leur rythme, mais leurs actions restaient stériles. À la 11e minute, Aimé perdit un ballon au milieu de terrain. Instantanément, les Chinois contre-attaquèrent avec une vitesse hallucinante. Une passe en profondeur lança leur attaquant droit vers le but.
Jean-Noël, dans un réflexe désespéré, sortit de sa surface pour dégager… mais il percuta de plein fouet l’attaquant à l’entrée de la surface. L’arbitre n’hésita pas une seconde : coup de sifflet, carton rouge.
Teva Snow tourna immédiatement la tête vers l’entraîneur des gardiens.
« Échauffe Nino, tout de suite. »
Le jeune gardien sauta sur ses pieds, retira son survêtement à toute vitesse et commença à s’échauffer juste à côté du banc. Sur le terrain, les joueurs protestaient, mais rien n’y fit. La VAR confirma la faute. Jean-Noël rentra au vestiaire, tête basse, abattu.
Teva Snow se tourna vers Teanuanua :
« Fais-lui quelques frappes faciles. »
Teanuanua s’exécuta. Sous les consignes du coach des gardiens, il envoya le ballon à droite, à gauche, au centre. Pendant ce temps, l’attaquant chinois se faisait soigner sur le terrain. Teva Snow donna le signal. Le changement était prêt.
Nino passa devant Teanuanua et le prit dans ses bras.
« Merci pour l’échauffement.
— Profite à fond !Tu vas jouer en Coupe du Monde. »
Le quatrième arbitre leva le panneau lumineux : sortie d’Alessio. Un choix tactique qui ne plus pas au milieu de terrain d’Auckland City. Furieux, ce dernier quitta le terrain en pestant, puis frappa dans une bouteille au bord du banc. Elle manqua de peu le visage de Teanuanua. Les adjoints durent intervenir pour calmer la situation.
Sur le terrain, Nino fit une entrée fracassante. Il détourna magnifiquement le coup-franc qui prenait la direction de la lucarne, puis s’imposa dans les airs sur le corner suivant. Deux actions, deux succès.
Mais malgré une nette domination, Tahiti ne parvenait pas à égaliser. Et la mi-temps arriva.
Dans le vestiaire, le silence régnait. Jean-Noël, déjà changé, se leva et s’excusa auprès de ses coéquipiers. Il semblait au bord des larmes.
Teva Snow prit alors la parole. Son discours fut clair : deux buts, c’est possible. Mais il fallait vite marquer le premier.
Teanuanua jeta un œil à Temehani. Celui-ci avait la tête basse.
Et c’est alors que, contre toute attente, Teanuanua se leva. Un geste inattendu. Tous les regards se tournèrent vers lui.