:storyblue: :s14: La ruée vers l'or (495.000€/mois.)

Le coeur battant, je quitte mon boulot d’un pas rapide, vers l’un des moments les plus décisifs de ma vie. Les pavés lillois ont été rendus glissant par une averse qui s’est finalement éternisée toute l’après-midi, et je maudis intérieurement tous ces gens qui ont eu la présence d’esprit de prendre un parapluie quand moi, si prévoyant, je me félicite déjà d’avoir une capuche sur mon manteau.

Avril 2017, 10°C, je n’ai pas aperçu un rayon de soleil depuis 3 jours, et la capitale des Flandres paraît bien grise malgré son habitude de voir les nuages la recouvrir. J’atteins enfin ma place de parking, et je démarre ma Clio qui elle en a bien profité pour paraître à peu près propre.

Depuis 2011, je n’ai jamais lavé une seule fois ma voiture…” doit être la phrase que mes amis entendent le plus quand je leur parle d’Augustine. C’est comme ça que j’ai baptisé ma voiture, oui. Je pense ne pas être le seul à nommer sa voiture, non ? Toujours est-il que ma fière Clio 3 grise (métallisée) démarre, et que je m’éloigne du centre-ville vers le périphérique via la rue Solférino.

Il est tôt, nous sommes mardi, mais pourtant les étudiants lillois commencent à affluer vers les bars qui vont encore vivre une belle soirée. Je file vers le sud, passe le long du parc Jean-Baptiste Lebas, et prend enfin le périph’ direction Villeneuve d’Ascq. J’ai rendez-vous avec l’histoire !
Après quelques minutes de conduite, j’approche de la sortie d’autoroute. La nuit est loin de tomber, mais déjà le Grand Stade attire le regard et la lumière à lui. Je n’avais pas vérifié, mais heureusement ce n’est pas un soir de match : je vais pouvoir garer facilement Augustine. Et aller enfin vers mon destin. Je ne suis pas spécialement bien habillée pour l’occasion, mais qu’importe, je transpire déjà et une chemise n’aurait fait qu’empirer les choses. La pluie tombe encore, je vais sûrement arriver complètement trempé, mais vous verrez vite que cela n’aura pas d’importance comparé au reste de la soirée…
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genre tu vas prendre le LOSC :hoho:

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J’abandonne ma voiture et me maudit encore d’avoir oublié de prendre un parapluie. Je cours sur le parking, et arrive enfin à ma destination : le Centre Commercial V2 ! Lui qui a vu arriver face à lui ce géant d’acier accueillant le LOSC, et surtout la horde de supporter prêts à squatter ses parkings les soirs de match, il me paraît bien tranquille aujourd’hui. Je pousse les portes du centre commercial, et en profite pour m’acheter une viennoiserie chez Paul en faisant gaffe de ne pas me couvrir de miettes.
Quasiment 19h, je presse le pas et arrive enfin devant la bijouterie.
Ah Mr Pizzapan, j’ai cru que vous n’arriveriez pas avant la fermeture. Déjà 10 jours que vous l’avez commandée, je m’en serai voulu de la garder encore une journée de plus cette bague de fiançailles !
Rien que ces mots font accélérer mon coeur. En plus de faire l’achat le plus cher de ma vie, je vais aussi faire la proposition la plus stressante que je n’ai jamais faite à quelqu’un.
Bon, ce quelqu’un ce n’est pas n’importe qui : il s’agit de Rosie, ma copine, avec qui je suis depuis 4 ans. Je ne vais pas vous raconter toute ma vie mais…
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Oh mais attendez, si vous êtes là c’est justement pour que je vous raconte toute ma vie ! 4 ans plus tôt, alors que j’étais un jeune geek qui n’avait jamais bu une goutte d’alcool et qui évitait soigneusement la rue Masséna, elle est entrée dans ma vie de manière percutante.
C’est le cas de le dire : complètement bourrée, elle avait renversé sa bière sur moi en se levant difficilement de sa chaise en terrasse d’un café lillois. Ma réaction : j’ai explosé de rire après quelques secondes de sidération. J’ai eu deux coups de bol ce jour là : déjà que ma réaction lui plaise et l’intrigue ; ensuite que mon meilleur pote soit le cousin d’une de ses copines. Forcément, elle a dû me payer une bière, et la glace était déjà brisée. Je ne vous dirai pas que je n’ai pas galéré à la conquérir, mais 19 jours plus tard exactement, dans la station Porte des Postes, alors qu’elle filait vers la ligne 1 tandis que j’empruntais la ligne 2, je l’ai embrassée. Et elle m’a rendu mon baiser.
1 an de fiesta à gogo plus tard, j’étais transformé : devenu un sacré fêtard, j’y avais converti mes deux meilleurs amis, avait élargi (et rendu plus mixte) mon cercle d’ami, ne passait plus une semaine sans une gueule de bois, et… voyait ma moyenne scolaire chuter légèrement. Bon, j’y avais gagné au change, et j’acceptais volontiers de venir m’installer à République dans son bel appartement à deux pas des Beaux Arts.
Elle était très littéraire et artistique : passionnée par les expos, aimant aller aux vernissages, côtoyer des artistes lillois, des stylistes de Maisons de Mode, participer aux évènements comme Lille 3000 et ses expo délirantes. Attirée par les boutiques de luxe du Vieux Lille, elle ne cessait de rêver gagner assez d’argent pour y faire un shopping régulier. J’étais plus cartésien, scientifique, passionné de technologie, mais aussi de sport. Tous les week end, je rentrais chez mes parents en Picardie pour continuer à jouer au foot, à bas niveau certes, mais avec passion. Sans que cela nous éloigne ni n’empêche de partager occasionnellement la passion de l’autre.
Avance rapide, voilà trois ans de vie commune qui se sont écoulés, et je suis sur le point de franchir un nouveau pas : je vais la demander en mariage ! Respectueux des traditions, j’ai déjà demandé sa main à son père : Sylvain (“Appelle moi Sylvain, et tutoie moi s’il te plaît” m’avait-il dit lors de notre première rencontre. Chose que j’ai faite… au bout de deux ans pour la première suggestion, et depuis quelques semaines pour la suivante). Il a été enthousiaste, un bon point pour moi.
J’arrive devant notre immeuble, non sans remarquer la sympathique voiture de sport garée juste devant chez nous. Allez, devinons : je vais retrouver encore un ou une artiste ou riche mécène venu présenter la collection prometteuse de son poulain pour le faire exposer dans des galeries locales. Ce que ça m’ennuie ce genre de discussions… Mais bon, le coeur battant la chamade, je pousse la porte d’entrée de l’immeuble pour aller chasser cet intrus, et faire ma demande à ma chère et tendre…
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J’adoooooooorrreeeeeee

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La suite !!!

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Je sens que la sympathique petite Rosie est en train de s’envoyer en l’air au domicile conjugal. :point_right::ok_hand:

Si c’est ça j’espère tout de même que Monsieur Pizzapan va lui pardonner ça serait dommage de ne plus revoir son visage d’ange…

J’attends la suite avec impatience.

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:star_struck::star_struck:

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belle plume :smiley:

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Même pas :smiley: J’aimeria qu’on la voie régulièrement oui :wink:

Merci à vous :slight_smile:

J’entre chez moi, et d’entrée la situation m’intrigue : Rosie a l’air à moitié surprise, aux aguets, presque effrayée de me voir. Bordel, comment on décrit ce genre d’impression ? Debout dans le salon, en train de faire les cent pas il y’a ce mec en costume. Que je ne sens pas… pas du tout.
Et je le connais ce type, pour l’avoir déjà vu plusieurs fois. Ce genre de mec pour qui l’argent c’est tout : grosse bagnole, grosse maison, grosse bouteille de champagne en soirée. Par contre les filles ce n’est pas du tout grosses qu’il les préfère. On a fait quelques soirées avec lui, notamment une dans sa villa (oui Monsieur a une villa), où l’on s’est pris la tête avec Rosie. J’étais énervé par le fait que l’argent lui fasse tourner la tête aussi vite, et jaloux de ce mec. Elle était plutôt impressionnée, attirée, et admirative d’un mec capable de construire une telle vie de luxe. Ce n’est peut être pas sain, mais c’est ce qui m’a donné envie de la demander en mariage… Réflexe défensif ? Envie de lui montrer mon engagement ? Toujours est-il que ce mec, je ne l’aime pas. Point.
Salut John…tu tombes bien”. Merde, sa voix est blanche, sans aucune émotion. Elle ne s’est pas levée. Rien du tout.

Je t’attends dans le couloir” dit son connard en costume, passant à côté de moi sans me jeter un regard.

Je peux savoir ce qui se passe Rosie ? Qu’est-ce qu’il fout là ? Qu’est-ce qu’il raconte ?

Ecoute John, il faut que je te dise quelque chose. Je… je dois partir quelques temps.

Partir ? D’ici ? En voyage ? A ton ton on dirait que c’est définitif. Qu’est-ce qui se passe ?

Je panique, clairement, je ne comprend pas ce qu’il se passe, mais je constate pour la première fois deux grosses valises Gucci que je n’ai jamais vues dans mon salon. Je ne la laisse pas répondre :

Attend tu te casses ? Tu me quittes ? C’est quoi ce bordel, tout se passe bien entre nous, on a un problème que j’ai raté ?

Non ce n’est pas ça du tout… je… j’ai beaucoup réfléchi… J’ai beaucoup d’envies et de projets, dans le monde de l’art, de la mode… Et je ne crois pas que ce soit toi qui puisse m’aider à les accomplir tu comprends ? Sébastien m’a proposé une… sorte de bourse. Pour l’accompagner en voyage, gérer mon propre fond dans l’art et dans la mode comme je le sens, chercher des sponsors et des partenaires… Tu vois un projet passionnant qu’il ne faut pas rater !

Mais ça implique forcément que tu me quittes ça ? Tu peux pas partir en voyage quelques jours ou semaines et revenir ici ?

Non… ce n’est pas possible… C’est… une des conditions du deal” Elle baisse, la tête, j’enrage, je boue de l’intérieur…

Ecoute… Je dois avoir de l’ambition, on parle de millions d’euros là, tu as vu sa voiture ? Tu as vu notre Clio ? On a été dans un restau de burger pour notre anniversaire… Sébastien m’emmène au Fouquets ce soir avant qu’on décolle demain matin pour New York…

En gros… tu me quittes pour de l’argent c’est ça ?

Ce n’est pas que l’argent… ce sont les projets, la vie, l’avenir. Tu avais quoi comme projet pour nous toi ? Tu avais quelles ambitions ? Tu comptais m’offrir quelle vie ?

Ma main a serré la boîte de la bague toute la conversation, au point que mes phalanges me font mal. Je finis par la lancer à ses pieds, mollement.
Enfin de l’émotion chez elle, surprise, tristesse… Puis, vite, ce visage fermé. Elle ouvre la boîte… paraît émue. Mais la referme.

Je suis désolée… si j’avais su… j’aurai dit quelque chose avant… Mais… crois moi c’est comme de gagner au loto : je ne suis pas en mesure de faire des sentiments, j’ai un rêve à accomplir… Toi… tu peux trouver quelqu’un de bien, quelqu’un de simple, qui aimera la même vie que toi !

La colère déborde… Pour la première fois de ma vie j’ai envie de frapper une femme. Je me retiens, la regarde une dernière fois, lâche une insulte… puis me retourne et sors de l’appartement en claquant la porte.
Sébastien… juste derrière. En train d’écouter peut être ? Son sourire narquois me fait bouillir. Il me regarde de haut, me tapote l’épaule.

Je suis désolé mec… Mais tu comprends, le fric c’est une drogue : tu mets la main dans l’engrenage de ce monde, et tu ne peux plus t’en passer. Elle a entrouvert la porte… et n’a plus voulu en sortir… Il faut la comprendre. Et puis… je ne pense pas qu’elle se projetait avec toi tu sais…

Je ne sais plus quelle volée d’insulte j’ai réussi à sortir en me retenant de l’éclater contre un mur. Je n’ai jamais fait autant d’effort de ma vie. Il s’est penché une dernière fois vers moi :

Tu sais… ta Rosie… Je me la suis déjà envoyée, dans ma piscine, entre autre. Tu sais quoi ? Je crois qu’elle a joui au moment où je lui ai parlé de mon premier million d’euros

Finalement, son sourire narquois s’est effacé. Bien aidé par mon poing dans sa face…
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Bien joué pour le poing :smiley:

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Pfiouuuu moi la story aurait tourné :underage: dans ces conditions :sac:

Bizarrement la Rosie on va la voir revenir quand Coach Pizzapan va brasser les millions :hoho:

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Une belle salope bien vénale j’espère que quand elle reviendra pleurer à tes pieds tu l’enverras bien bouler

J’aime beaucoup ton style de narration c’est tres immersif

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J’adooore
Par contre la petite Rosie elle mérite des claques

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@wheel @JeffZeze @Mark @Tilo82

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Certains commencent à deviner le futur thème de la story :wink:

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elle va begayer quand le coach aura une femme a chaque doigt :sac:

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