Динамо – 31 juillet 2021 – Le Théâtre Bolchoï (1ère partie)
Nous arrivons aux portes du théâtre.
Le dispositif de sécurité a été renforcé ces derniers mois. Depuis la chute et la mort de Kim Jung-Un, sous l’impulsion du président Poutine, il se dit que des terroristes nord-coréens ont été envoyés en Russie via Vladivostok pour y faire couler le sang des déicides. On en est revenu aux passeports interrégionaux de l’ère communiste, pour contrôler les déplacements au sein de la Fédération, l’état d’urgence a été décrété, l’Armée Rouge est dans les rues, les contrôles aléatoires au faciès sont monnaie courante, les arrestations musclées légion.
Dans les bâtiments publics, cela se traduit par des contrôles rigoureux. Une véritable Gestapo contrôle les entrées et fait subir un véritable interrogatoire à chaque spectateur. Il suffit de bredouiller pour être emmené à l’écart. Une femme qui attend son mari, emmené il y a dix minutes déjà , dit-elle, est elle aussi emmenée manu militari. Un homme est collé au mur, bras et jambes écartés mis en joue par un garde aux yeux absents. Heureusement, nous sommes reconnus par un haut-gradés et emmenés vers la file VIP, où les fouilles restent bien entendu rigoureuses, mais moins déshumanisantes.
C’est toute l’Europe qui est sens dessus dessous. En Allemagne, la chancelière Merkel est au plus bas dans les sondages alors que les cinquièmes élections depuis celles de 2017 vont avoir lieu dans quelques jours. C’est Madame Weidel qui trône en tête des sondages. La prochaine sera sûrement la bonne pour la dirigeante de l’AfD.
Elle a une alliée de poids il faut dire, la présidente du MoNaCo (Mouvement National Conservateur), Marion Maréchal-Le Pen, qui caracole elle aussi en tête des sondages alors que plusieurs millions de Français ont pris le pavé pour réclamer la démission d’Emmanuel Macron. Depuis qu’elle a damé le pion à sa tante, qui a disparu des sphères publiques, tout comme son parti Front National jugé beaucoup trop laxiste par le MoNaCo, elle ne cesse de grimper dans les sondages pour atteindre aujourd’hui plus de 75% d’intentions de vote. La baudruche Macron s’est dégonflée, le jeune président a atteint des records d’impopularité que même son prédécesseur n’avait pas atteints. Le peuple, excédé par des vagues d’attentats sans précédent, par un chômage endémique, par une émigration des cerveaux galopante vers les nouvelles puissances mondiales (Russie, Chine, Brésil, Afrique du Sud) en a eu marre de son sourire de façade.
Ces deux femmes peuvent se targuer de l’appui inconditionnel des Pays-Bas, aux mains du PVV de Geert Wilders, et des précurseurs comme la Hongrie, la Pologne et l’Autriche, sous le joug populiste depuis plusieurs années déjà , et des autres pays qui ont cédé aux sirènes populistes récemment, outre les Pays-Bas, comme la Grèce, l’Espagne, la Croatie, la Serbie, la Tchéquie, la Roumanie, le Danemark et la Finlande. Sans oublier la Suisse dirigée par Oskar Freysinger.
La Belgique aussi est sous pression, l’embrasement est proche. Les partis nationalistes flamands ont mis de côté leurs velléités d’indépendance pour ratisser large, jusqu’au fin fonds de la Wallonie, pour faire face à la menace immigrationnelle. Des milliers de réfugiés musulmans arrivent des Pays-Bas chaque semaine, par peur des politiques du PVV. Ils commencent aussi à affluer d’Allemagne et de France, où ils sentent la soupe chaude. Le pays est au bord de l’implosion, le français recule drastiquement dès lors que les élus flamands se font élire jusque dans les Ardennes. Le roi a abdiqué il y a deux ans déjà , le 25 octobre 2019, le jour où sa fille a eu 18 ans. Cette dernière, placée sur le trône, téléguidée par les haut-placés de la N-VA, n’est plus qu’une vitrine aussi apeurée qu’obéissante.
Cela ne va guère mieux aux Etats-Unis, où le président Trump a été réélu en 2020, avec une majorité écrasante. Il faut dire qu’en 2019, il a fait interdire tous les canaux de nouvelles (sauf Fox News, devenu Foxy Trump News) et a inondé le marché télévisuel de centaines de chaînes diffusant séries et téléréalités 24 heures sur 24, abrutissant le peuple sans relâche. Pour fêter sa réélection, il a décrété que Washington DC avait vécu, et a renommé la ville Trumpopolis DC. Il n’apparaît plus en public depuis deux ans, n’utilisant que Twitter dans toutes les facettes de sa fonction. On aperçoit parfois le Secrétaire d’État David Duke, le Secrétaire au Trésor, Jared Kushner, et la Secrétaire à la famille Ivanka Trump.
En plus d’une main de fer intérieure, le président Trump a envoyé les G.I. au Canada afin de renverser le Premier Ministre Justin Trudeau au terme du coup d’état de l’été 2019, juste avant les élections que ce dernier ne semblait pouvoir perdre. C’est le Québécois Maxime Bernier, bien connu pour avoir oublié des documents ultra-secrets chez sa maîtresse alors qu’il était ministre des Affaires Étrangères en 2008, qui a été placé au pouvoir. Ce fan de karaoké qui fait campagne en musique, totalement inféodé aux pétrolières texanes, a laissé le lobby pétrolier démultiplier l’exploitation des sables bitumineux en Alberta et a autorisé le forage par fracturation sur tout le territoire canadien, de l’île d’Anticosti au Yukon.
Au Mexique aussi le président Peña Nieto a été renversé par coup d’état, et son successeur, un proche de Trump du nom d’Oscar Morález, un New Yorkais dont les parents avaient des ancêtres mexicains, a été placé à la tête de l’état. Le président Morález a juré de mener une guerre féroce aux narco-trafiquants, ce qui a débouché sur une union des cartels face à l’envahisseur. Le tout a vite dégénéré en guérilla urbaine quotidienne, coûtant la vie à des milliers de civils chaque semaine dans les heurts entre la police et les armées mexicaine et américaine, et même canadienne.

Dans ce Monde devenu fou, Monsieur Poutine fait maintenant figure d’Espoir et de Liberté aux yeux des hommes, soutenu par la Chine qui a entrepris des réformes drastiques vers l’état de droit depuis l’arrivée au pouvoir de Lobsang Sangay, un Tibétain spécialisé en droit international relatif aux Droits de l’Homme. Reste aussi l’Angleterre, toujours inflexible depuis que la petite dame de fer, Melinda Smith, a été élue dans les traces de Margaret Thatcher. Après l’éclatement du Royaume-Uni et l’exil de la famille royale à Bali, c’est elle qui a redonné espoir aux Anglais.

« Mon chéri, mon chéri ! Réveille-toi, nous allons être en retard. »
J’ouvre un œil, la lumière m’aveugle…
« Chéri, allez, debout, nous allons être en retard au théâtre.
- Mais que se passe-t-il ?
- Tu t’es endormi dans le fauteuil, et je t’ai laissé dormir un peu pour être en forme ce soir. Tu te souviens, Monsieur Poutine nous attend au théâtre. »
Sapristi ! Quel rêve… J’étais où ? En enfer ? Non, nous revoilà en 2021, alors que Kim Jong-Un a été lynché par son peuple et que la réunification des deux Corées va bon train, sous l’œil bienveillant de Wladimir Poutine qui s’est posé en négociateur entre les deux pays frères, avec le président Trump, bel et bien réélu, mais assagi.
Bon, à la douche, j’ai hâte d’aller voir mon ami Vladimir.