RĂ©ponse aux lecteurs
@CaptainAmericka bien joué cette réponse en ch
@Mourinho la réponse dans quelques secondes!
@celiavalencia @Pikouse pourtant tout semble réaliste dans ce récit
Merci à tout ceux qui suivent ou ont liké!
Le journal des J.O. BY TOOPIL
Il faut que tout le monde se dĂ©tende un peu avant dâaffronter lâEspagne en quarts de finale. Je dĂ©cide, au retour de Lille, dâemmener tout le monde Ă Disneyland. Les joueurs sont ravis.
Une fois rentrĂ©s dans le parc, tout le monde sâĂ©parpille. Je reste seul et vagabonde sans but quand jâentends « Bonjour Mr le sĂ©lectionneur. Je suis ravi de vous voir ici. Pouvons-nous nous promener ensemble? » Câest mon AmĂ©ricano-Samoanne, ma beautĂ©, mon ultime rĂȘve. Elle est venue profiter du parc pendant son jour de repos. Je bafouille « Heu⊠Bon⊠Heu⊠Non⊠Enfin si⊠Câest dâaccord! » Elle rigole et se moque. LâĂ©pisode de mon cousin qui la met Ă la porte semble oubliĂ©!
On est Ă lâĂ©tage du chĂąteau de la belle au bois dormant. Elle regarde au loin, elle est belle! Elle se retourne vers moi et me parle. Je nâentends rien, je suis subjuguĂ© par sa beautĂ©. Je vais lâembrasser. Mes lĂšvres approchent des siennes et⊠un hurlement se fait entendre! Câest Mickey qui court en hurlant et me bouscule. Je me retrouve le cul Ă terre. Il est suivi de Tigrou qui hurle de peur aussi puis Bourriquet. Soudain jâaperçois 6 ou 7 de mes joueurs qui hurlent « revenez-lĂ ! » dont un qui a une tĂȘte de Donald sur la tronche.
« MAIS ILS FONT QUOI CES ZOUAVES? » AprĂšs avoir hurlĂ©, je me relĂšve et me jette Ă leur poursuite. Dans ma course effrĂ©nĂ©e, je vois dâautres de mes joueurs qui ont piquĂ© les chars pour la parade et font les pitres avec!
Un responsable du parc arrive au mĂȘme moment et me prĂ©vient que deux de mes joueurs ont attaquĂ© les faux pirates dans lâattraction « Pirates des CaraĂŻbes » et tentent de voler le faux trĂ©sor. Au loin, je vois mon staff arriver en courant. Dans le labyrinthe du parc, quelques uns de mes joueurs ont taillĂ© des trous dans les haies pour faciliter le chemin! Câest le bordel partout⊠Je me mets Ă sangloter. Le staff mâemmĂšne loin du parc.
Bilan de la journĂ©e: mes joueurs ont ramenĂ© un faux trĂ©sor, des automates pirates, trois costumes (Tigrou, Mickey et Bourriquet), une tĂȘte de Donald, des chars de parade et ramĂšnent tout ça au village olympique pour amuser les athlĂštes des autres nations. Et pour couronner le tout, jâai perdu ma divine beautĂ© des Samoa AmĂ©ricaines et on est interdit de parc Ă vie. Je mâen rappellerai de DisneylandâŠ
Aujourdâhui, on sâest tous rĂ©uni dans la salle vidĂ©o. On observe le jeu de lâEspagne. Les gars nâont plus rien Ă voir avec ceux que jâai vu la veille Ă Disneyland. Tout le monde est concentrĂ©! Ils posent des questions, analysent eux-mĂȘme, discutent tactique! Ils veulent passer ce tour et commence Ă sentir la pression. Jâessaie de leur enlever en leur disant quâil ne seront pas favoris et que sâils perdent, personne au pays ne leur en voudra.
Mais certains ont Ă©tĂ© champion dâAfrique avec la A dans mon Ă©quipe et cela a aiguisĂ© leur appĂ©tit. Je laisse les plus expĂ©rimentĂ©s prendre la parole comme Hamari TraorĂ© « les gars, si on passe, on aura 3 chances sur 4 de ramener la toute premiĂšre mĂ©daille olympique de notre pays. Ne laissons pas passer cette chance! » Je nâai plus de boulot Ă faire, ils font tout eux-mĂȘme Ă se motiver. Pourvu que ça passe.
Sur mon tĂ©lĂ©phone, jâai beaucoup de SMS dâencouragements dont un de mon cousin (« wesh gros, je suis actuellement en Birmanie, je crois en ton Ă©quipe courage et Ă bientĂŽt ») et un de ma mĂšre (« tu peux passer cet aprĂšs-midi? Jâai fais poireaux en vinaigrette. On regardera le foot aux JO si tu veux. RĂ©ponds vite mon chĂ©ri »). Heureusement que lâon peut compter sur la familleâŠ
Direction le Parc des Princes, autre stade mythique aprĂšs le VĂ©lodrome. AprĂšs lâavoir dĂ©couvert en parcage en tant que supporter de Dijon, me voilĂ sur le banc de ce stade. A la reconnaissance terrain, je sens des joueurs concentrĂ©s, dans leur bulle.
Dans le vestiaire câest pareil. Mon discours sera court pour les laisser dans leur match. Ils rentrent sur leur terrain. Tout est entre leurs mains dorĂ©navant.
Mais lâEspagne domine, joue mieux que nous. On est totalement dĂ©passĂ© par cette grande Ă©quipe! Et ce qui devait arriver arriva. Sur une attaque rapide, ma dĂ©fense peine Ă revenir et IsmaĂ«l SidibĂ© accroche Akhomach: penalty! Carlos Soler le transforme⊠Câest la 17e minute.
On tremble jusquâĂ la pause mais on tient le choc! Mon Ă©quipe est groggy et ne semble pas en mesure de rĂ©agir. Je fais quelques ajustements tactiques et secoue les joueurs.
La seconde pĂ©riode se dĂ©roule mieux: si lâEspagne domine toujours, on se procure (enfin) quelques occasions. Quelques remplacements plus tard, mon Ă©quipe est mieux dans le match et Ă la 70e minute Thiemoko Diarra sâĂ©chappe sur la gauche et centre pour SirinĂ© DoucourĂ© mais le centre est trop long. MalgrĂ© tout, Oumar TraorĂ© est Ă la rĂ©ception de ce centre rĂątĂ©: il contrĂŽle, contourne son adversaire et fusille le gardien. 1-1! On revient de loin!
Mais courir aprÚs le score a épuisé mes joueurs. Et à la 78e, Aboubakary Sacko (rentré en cours de jeu) pÚte les plombs et fait un tacle assassin. DeuxiÚme jaune = rouge!
La fatigue et un joueur de moins maintenant. Il va falloir se serrer les coudes, plus question de se lancer Ă lâattaque: on jouera les contres!
On recule mais on tient. Je me demande comment on va sâen sortir en prolongations. Je ne vais pas me poser la question longtemps. Akhomach part sur son cĂŽtĂ© gauche, repique au centre et tir depuis lâextĂ©rieur de la surface. Les filets tremblent⊠Câest la 93e minute⊠On ne reviendra jamais au score. On sort des JOâŠ
Dans le vestiaire, les joueurs ont la tĂȘte basse. Avec mon staff on essaie de les rĂ©conforter en leur disant quâon est tombĂ© sur plus fort que nous. Mais la dĂ©ception est immense. Le Mali ne remportera pas la premiĂšre mĂ©daille de son histoireâŠ
Dans le vestiaire du staff, je rĂ©cupĂšre mon tĂ©lĂ©phone. Il y a beaucoup de messages de soutien et un message du prĂ©sident de la fĂ©dĂ© : « par manque de compĂ©titions aprĂšs les JO, je me vois dans lâobligation de vous licencier. Merci pour tout »
Il y a aussi un message dâEric Chelle: « pour un novice, tu as tout donnĂ©. sois fier de toi et de ton Ă©quipe. »
Cela me remonte peu le moral. Me voilĂ Ă©liminĂ© et sans poste dâentraĂźneur. On rentre au village olympique pour notre derniĂšre nuit. Les Jeux se finiront sans nousâŠ
Jâai dĂ©cidĂ© de partir du village olympique le soir⊠Mon train pour Dijon est Ă 20h13.
Petit Ă petit, les joueurs viennent me dire au revoir dans ma chambre. Leurs clubs respectifs ont prĂ©vu des moyens de les rapatrier au plus vite car les prĂ©parations dâavant-saison ont commencĂ©es. Une fois mon bagage terminĂ©, je refais un tour du village olympique. Je repasse devant des lieux chargĂ©s de souvenirs⊠Lâambiance est encore Ă la fĂȘte mais dans mon coeur câest la tristesse qui prĂ©domine. Je me dirige vers la sortie, pour la derniĂšre fois. « Mr le sĂ©lectionneur! MR LE SELECTIONNEUR! » Câest ma muse, mon amĂ©ricano-samoanne qui court vers moi. Elle arrive essouflĂ© et il lui faut un certain temps pour quâelle retrouve son souffle.
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Oui câest long mais elle est vraiment essouflĂ©e.
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« Mr le sélectionneur! »
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Ha non jâavais cru!
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« Mr le sĂ©lectionneur, nâarrĂȘtez pas le football. Si vous continuez Ă entraĂźner comme vous le faites, nous nous retrouverons rapidement! » Et elle mâembrasse tendrement avant de sâĂ©loigner de moi en faisant chavirer ses courbes gracieusesâŠ
Bon! Cette fois il est temps dâaller vers la sortie. Je passe une derniĂšre fois les points de contrĂŽle et me voilĂ dans Paris loin de tout ce brouhaha!
Je me retourne et regarde de loin les bĂątiments du village olympique. Les larmes montent, et je dĂ©cide de mâĂ©loigner dĂ©finitivement. Je peux ĂȘtre fier: jâai participĂ© aux Jeux Olympiques dans mon pays! Quel bonheur!
Toopil