Réponse aux lecteurs
@CaptainAmericka la sagesse n’est pas sa qualité principale ![]()
@Loozar Franchement quand je suis tombé sur l’image du joueur avec les ponpons, j’ai dit « bingo, c’est ma meilleure » ![]()
@Sythax Tant que ça gagne, ça me va ![]()
@celiavalencia tant qu’ils font le job demandé, pas grave s’ils sont moches ![]()
Bonjour, c’est Toopil pour nzfootball. Bienvenue dans mon journal de la Coupe d’Océanie.



Après notre éclatante victoire contre la Nouvelle-Calédonie, nous prenons l’avion direction Melbourne. @Loozar est à mes côtés, le sourire mystérieux, et je me dis que je vais enfin pouvoir me détendre un peu car les familles sont parties et c’est grâce à lui. Et sans prévenir, il me dit : « Eh, Toopil, t’attends pas à de l’aide de ma part contre le Vanuatu. Ce pays, c’est comme ma deuxième maison. » Ah, bien sûr, monsieur a ses préférences géopolitiques, en plein milieu du tournoi ! Parfait. Mais après tout, ça n’est pas grave. Je n’ai plus besoin de lui.
Arrivés à l’hôtel, les joueurs sont tout feu tout flamme, et leur première demande ne surprend personne : « Loozar, tu nous avais promis les pom-pom girls ! » C’est là que Loozar, avec son sourire de canaille, nous fait signe vers la porte.
Et qui débarque ? Six dames d’âge respectable, chacune un peu plus de 60 ans au compteur, avec des pompons dans les mains et une énergie débordante. Les joueurs sont scandalisés : « Mais Loozar, qu’est-ce que c’est que ça ?! » Lui, imperturbable, répond : « J’avais dit qu’il y aurait des pom-pom girls. J’ai jamais précisé lesquelles. »

Les joueurs protestent, mais Loozar les ignore avec un petit air satisfait.
Et comme si ça ne suffisait pas, le repas du soir nous réserve une dernière surprise : un plat que l’on a mangé a un effet est quasi immédiat. À peine de retour dans les chambres, nous voilà tous à courir aux toilettes, un défilé sans fin entre le lit et la salle de bain. Mon estomac fait des gargouillis de l’au-delà , et je me relève si souvent que je finis par installer le matelas au pied des toilettes.
C’est en pleine nuit, alors que je suis encore en position de combat aux toilettes, que l’alarme incendie se déclenche. Panique générale ! J’enfile vite fait mon pyjama (sans prendre le temps de m’essuyer) et dévale les escaliers en courant, les jambes flageolantes. Une fois dehors, je retrouve tout le monde : les joueurs, pâles, épuisés, et Loozar qui affiche toujours son sourire énigmatique.
À peine le temps de reprendre nos esprits qu’Alex Paulsen, en pleine urgence digestive, s’élance derrière un buisson. Sauf qu’un chat surgit de l’obscurité et, pris de panique, lui griffe les fesses sans ménagement. Le pauvre Alex hurle et se trémousse, tandis que nous, malgré notre état pitoyable, explosons de rire. L’alarme finit par s’arrêter, et nous regagnons nos chambres, pliés en deux, pour reprendre notre ballet ininterrompu entre le lit et les toilettes.
Jamais je n’aurais imaginé que la préparation d’un match de coupe d’Océanie ressemblerait à ça…
Ce matin, j’annule l’entraînement : c’est simple, les trois quarts de l’équipe et la moitié du staff n’ont qu’une destination en tête… les toilettes. Moi compris. Entre deux allers-retours désespérés, je demande à la fédération un nouveau cuistot, et vous savez quoi ? Refusé ! Ce chef est apparemment une légende dans le monde du sport, un magicien des fourneaux. Mais moi, son « tour de magie », je le paie encore ce matin.
C’est alors que j’entends frapper à ma porte. En sortant des toilettes, la mine épuisée, j’ouvre… et me retrouve nez à nez avec la police australienne ! Ils m’embarquent sur-le-champ, sans même me laisser m’habiller correctement.
Me voilà au poste, tripotant anxieusement mon pyjama, et à peine arrivé, je cours direct aux toilettes du commissariat. Mais la suite n’arrange rien à mon cauchemar : les policiers m’accusent d’avoir empoisonné mon propre effectif ! Moi ! Mais je suis malade moi aussi ! « On connaît vos astuces, Monsieur Toopil, c’est pour détourner les soupçons, ça ! » Bref, me voilà enfermé à deux jours d’une demi-finale, et la police pense que j’ai intoxiqué mes joueurs… La poisse incarnée.
Les heures défilent, mais heureusement mon estomac se calme. Finalement, j’arrive même à m’endormir, bien que coincé sur une banquette de fer, dans la position d’un contorsionniste malheureux.
C’est en pleine nuit que je suis réveillé par un bruit assourdissant : un hélicoptère au-dessus de la prison ! Puis des cris : « Éloignez-vous des murs ! » Dans mon semi-sommeil, je me dis que quelqu’un doit chercher à s’évader…
Soudain, BOUM ! Le mur de ma cellule explose sous mes yeux. Un énorme boulet l’a fracassé, et je me retrouve à moitié enseveli sous les gravats. Quand je relève la tête, une échelle tombe à mes pieds depuis l’hélicoptère. Une voix dans un mégaphone hurle : « Coach, accrochez-vous à l’échelle ! » Hébété, je m’exécute. Me voilà suspendu dans le vide, le pyjama flottant au vent, hurlant de terreur, agrippé à cette échelle que quelqu’un remonte vers l’appareil.

À peine à bord, je tombe nez à nez avec Searle, Boyd et Paulsen, hilares derrière les commandes. Oui, Paulsen est en train de piloter l’hélicoptère. Boyd l’aide en regardant un tutoriel sur son téléphone ! « On est venu vous libérer, coach ! On a une demi-finale à jouer, non ? » Mon Dieu… Ces gars-là n’ont pas inventé la poudre, mais ils ont le mérite d’être déterminés.
Arrivés à l’hôtel, ils posent l’hélicoptère derrière un… buisson. Oui, un buisson, en pensant qu’il était caché. Et moi, trop épuisé pour leur faire remarquer, je retourne dans mon lit. Ce soir, je m’endors en me demandant comment je vais les canaliser pour la demi-finale. Mais une chose est sûre : avec eux, ce championnat va continuer de me surprendre.
6h du matin, on toque à ma porte. Si ça continue, je vais finir par arracher cette porte… comme ça, plus de tocs matinaux ! J’ouvre, je vois que c’est la police et je me prépare déjà mentalement à voir des menottes.
Mais cette fois, surprise : la police s’excuse, me disant qu’ils ont reçu de fausses informations sur l’empoisonnement de l’équipe. Ah, enfin ! Libéré, innocenté… La matinée commence bien.
Un peu plus tard, entraînement ! J’arrive tout guilleret, mes joueurs aussi, mais quand je regarde le terrain, je découvre que tous nos ballons sont dégonflés et percés. Chaque ballon ! Voilà qui s’annonce bien… J’envoie mon adjoint acheter une cargaison de ballons neufs, et on décide de commencer par un entraînement physique.
Mais à peine le temps de faire les premiers exercices qu’une foule brandissant des pancartes surgit ! Je m’approche du leader, un homme au regard exalté, qui tient un panneau « Sauvons la faune australienne ! »
Moi: « Euh… on fait s’entraîne, là … »
Lui : « Pas sur ces animaux ! Ce terrain, c’est la maison d’une espèce unique au monde : le poisson-terrier ! »
Moi (plus perdu que jamais) : « Le… quoi ? »
Lui : « Le poisson-terrier ! Un poisson venimeux, et le seul poisson au Monde qui vit sur terre, dans un terrier ! Il est en hivernation, donc on le voit pas, mais c’est pas une raison pour lui marcher dessus ! »
Moi : « Mais… le poisson-terrier, ça existe pas, non ? »
Lui : « Vous êtes sûr, vous ? »
Moi: « Ben, oui. »
Lui : « Eh bien, nous, on va squatter au cas où! »

Me voilà donc avec une bande d’écolos allumés qui refusent de quitter le terrain, de peur d’écraser un poisson imaginaire.
J’abandonne, retour à l’hôtel… sauf que cette fois, c’est l’hôtel qui est pris d’assaut ! Une foule compacte encercle l’entrée, armée de bougies et de pancartes. Curieux, je demande ce qu’il se passe.
Un homme me répond, les yeux brillants de ferveur : « L’esprit de Marilyn Monroe est ici ! C’est un lieu sacré maintenant ! Pas question d’y entrer ! »
Au bord de l’explosion nerveuse, je prends la décision de changer d’hôtel, mais finalement la police intervient et dégage tout le monde, les amoureux des poissons comme ceux de Marilyn. Soulagé, on peut enfin s’entraîner dans l’après-midi. Sauf que, bien entendu, les chasubles sont toutes couvertes de boue. Il n’y a rien qui marche comme prévu dans ce pays !
Les joueurs enfilent tant bien que mal les chasubles et l’entraînement reprend, avec cette drôle de sensation que je suis coincé dans une mauvaise comédie. Mais au fond de moi, une pensée persiste… et si le poisson-terrier existait vraiment ?
On doit filer en bus au Melbourne Cricket Ground. Mais notre bus a brûlé dans la nuit… Mais combien de temps cette poisse va-t-elle durer?
Du coup, nous allons au stade en transport en commun et arrivés au stade, on a bien du mal à convaincre la sécurité que nous sommes l’équipe de Nouvelle-Zélande.
Nouvelle surprise en arrivant… Le vestiaire des arbitres a été inondé de boules puantes. Il n’est pas possible d’y aller. Du coup, les arbitres vont dans le même vestiaire que l’équipe du Vanuatu et tout ce beau monde sympathise tous ensemble quand nous, nous sommes bien seuls.
Nous allons sur le terrain, avec très peu d’échauffement à cause du retard pris par le bus brûlé. Les hymnes commencent. Celui du Vanuatu déjà . Puis vient celui de la Nouvelle-Zélande. Heu… Au bout de quelques secondes, l’hymne s’arrête. Et ne repars jamais… Quelle mascarade encore…
Le match débute quand même. On attaque dès le départ mais un défenseur du Vanuatu fait une faute. Nick Searle tire le coup-franc… Et inscrit déjà le premier but (1-0).

Le match vient de commencer et le Vanuatu doit déjà renverser la situation. Mais celle-ci va empirer pour eux à la 11e minute. Bien servi par Cole, Searle se retrouve face au gardien et ne loupe pas son duel! Il inscrit un doublé! (2-0).

Et ce n’est pas fini! 16e minute, nous avons un corner côté droit. C’est tiré au centre de la surface. Un joueur du Vanuatu met la tête et dévie le ballon qui échappe à son gardien. Searle est à l’affut pour mettre le triplé (3-0)!

3-0 à la 16e minute, le match est quasiment joué. La poisse de ces derniers jours nous a enfin quitté! Nous jouons le reste de cette première période sur un rythme tranquille. Le Vanuatu ne passant pas le milieu de terrain, nous ne sommes pas inquiétés.
A la pause, je félicite seulement les joueurs et je leur dis de prendre du plaisir en seconde période!
Le match reprend sur un tout petit rythme, même si le Vanuatu a un peu haussé son niveau. C’est encore trop insuffisant pour nous menacer.
Je fais quelques remplacements en vue de nous économiser pour la finale. A la 70e, nous obtenons un corner. Cacace le tire, Hugues place une tête dans le petit filet opposé (4-0) !

A 4-0, on se relâche et le Vanuatu en profite pour marquer un but à la 77e. Un but magnifique, frappe lointaine qui finit en lucarne. Si l’arbitre saute de joie quand les filets tremblent, l’adversaire ne le fête pas. Il sait que la match est joué (4-1)…

Mais ce but ne change pas grand chose. Nous sommes plusieurs crans au dessus de notre adversaire. D’ailleurs, à la 80e, nous ajoutons un but par Donkers, suite à un centre de Cacace (5-1).

Le 5e viendra au bout du bout du match (94e) par Boyd d’une frappe de loin qui tape le poteau avant de rentrer (6-1)!

L’arbitre siffle la fin du match sur ce but.

Nous nous sautons tous dans les bras les uns des autres. Nous allons ensuite remercier nos supporters!

Dans le vestiaire, c’est la folie. Les cris de guerre s’enchainent.
Je suis heureux d’être en finale d’un tournoi international.
Dans le vestiaire, Loozar vient me voir. Il s’assoit à côté de moi et me dit:
« Je suis désolé pour tout, Toopil. Je voulais voir le Vanuatu gagner. Du coup… La nourriture avariée… Ben… C’est moi… L’alarme en pleine nuit aussi… »
Paulsen approche énervé: "Et le chat qui m’a griffé le cul?
Loozar: Heu… Non… Ca, c’est pas de bol!
Paulsen: Si je le retrouve ce Pat Bol, je lui fais sa fĂŞte!"
Et notre gardien s’en va.
Loozar continue: "La plainte à la police, c’est moi… Les manifestants, c’est moi… Les chasubles qui puent aussi… Les ballons crevés… Pareil… L’hymne pas joué. C’est encore moi… Le bus qui a cramé… Désolé, mais c’est moi… Tout comme les arbitres dans le vestiaire adverse. J’ai tout tenté mais vous êtes trop fort… Désolé…
Moi: Désolé de?
Loozar: Ben…De tout ça…
Moi: Tu sais, Loozar, tes péripéties ont du bon. Regarde-les, ils sont heureux d’être ensemble. Ça a soudé l’équipe comme jamais et maintenant, on va aller au bout. J’en suis sûr!
Loozar: Et ce coup-ci, je vous soutiens, coach!"
Et on se congratula!
Le soir, nous sommes accueilli comme des rois à notre hôtel. Mais la guerre n’est pas finie. Il reste une bataille, une ultime, qu’il faudra absolument remporter pour être de vrais champions!