Réponse aux lecteurs
@Mourinho Non, jamais. On essaie de faire un gros voyage avec ma femme (et maintenant mon fils) à chaque anniversaire de mariage marquant (voyage de noce en Irlande, 5 ans au Kenya, 10 ans au Pérou), alors pourquoi pas les 15 ans en Océanie. C’est le souhait du fiston en tout cas mais ça coûte très cher et j’ai vraiment un métier de base sans gros salaire ![]()
L’update, c’est celle du génie Timo! Les jeux du Pacifique, c’est bien tous les 4 ans et un évènement très important en Océanie. Certains se servent de cette compétition pour obtenir les minimas et se qualifier aux JO.
@CaptainAmericka oui, résultats compliqués. Je n’arrive pas à trouver la bonne tactique pour bien jouer ![]()
Merci à tous de suivre cette story élue story du mois!
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Ce matin, nous avons encore entraînement. Mon staff s’occupe de la mise en place. Quand j’arrive, les joueurs sont allongés sur le gazon et dorment.

« Vous faites quoi? Allez, on a entraînement! » Ils ouvrent à peine les yeux et me disent « fini pour nous le foot! C’est rugby ou rien! » Je vais voir le staff « BOUGEZ-VOUS! SECOUEZ-MOI TOUT LE MONDE! ON A MATCH DANS DEUX JOURS! » Mon adjoint me regarde et me dit: « ils ont raison. Faisons un entraînement de rugby, on s’en fiche du foot! »
Non, non, non, ça ne va pas recommencer. De loin, j’entends un joueur dire: « vous pouvez vous mettre le foot où on pense. C’est fini pour nous. On ne bougera plus un orteil pour le football. Bon courage pour la suite de la compétition, coach! »
C’est un enfer. Je ne sais plus quoi faire. Comment agir? Je pars du terrain d’entraînement en courant. Je retourne à l’hôtel, vide car chacun est à sa compet’. Je croise une Loozette, la brune.
Moi: "OĂą est Loozar?
Elle: Ho mon poussin. Bonjour. Tu me sembles bien tendu. Tu veux que je t’aide à déstresser?
Moi: OU EST LOOZAR?
Elle: Heu… Dans sa chambre."
Je cours en direction de sa chambre et rentre sans toquer. Il sursaute.
Lui: "Heu co… coach… Vous faites quoi?
Moi: Emmène-moi vite sur l’île de Tau!
Lui: Vous voulez faire du tourisme? On ne peut pas organiser ça comme ça!
Moi: Emmène-moi, c’est urgent! Je me fiche de ton tourisme!"
Je le chope par le col pour sortir de la chambre. Nous allons prendre le bateau direction l’île de Tau. Une fois arrivé, je lui dis « tu m’attends là Ne bouge surtout pas! »
Je cours et j’arrive au buisson où j’avais vu mon cousin. Il est le dernier à pouvoir m’aider. Je suis à ce point perdu que je n’ai plus personne d’autre. J’écarte deux branches du buisson: personne… Putain… Il n’est pas là … Je décide d’attendre. 1h, 2h, 4h, 8h passent. Personne.
J’hurle son prénom. Pas de réponse. J’enrage et je mets un coup de poing dans une feuille. J’entends une voix féminine venant du buisson: « voilà , j’arrive! »
Heu… Je décide de toquer à la feuille. « Oui, oui, j’arrive! » Les deux branches s’écartent et je vois une belle asiatique apparaître: « Mr Toopil, nous vous attendions! »

Et elle m’invite à la suivre dans une trappe se trouvant sous le buisson. J’ose une question débile: « il fallait toquer à la feuille pour rentrer? » Elle se retourne et me répond: « Ben oui. Vous toquez bien à la porte des gens? Ici, c’est pareil! »
Sous la trappe, un abri anti-atomique énorme. La femme me dit qu’il était déjà construit et que mon cousin l’a juste récupéré, modernisé et fait un refuge pro-corruption. Il surveille le monde entier grâce à un système hi-tech.
Elle m’assoit sur une chaise et me fait patienter. « Je suis son assistante, votre cousin arrive! »
Il arrive quelques minutes après. J’ai à peine le temps d’ouvrir la bouche qu’il me dit:
Lui: "Alors, je suis ta dernière chance? Je connais la situation. J’espionnais ton entraînement ce matin. Quand je t’ai vu partir en courant, j’ai su que tu allais venir me chercher. Mais je t’ai laissé faire pour en être sûr.
Moi: Je veux qu’ils jouent au foot.
Lui: Ils y joueront. J’ai réfléchi à comment les faire jouer. Retourne à l’hôtel, dit à tes joueurs que demain ce sera entraînement de rugby et demain matin, je m’occupe de tout!"
Je retourne retrouver Loozar et nous rentrons. J’annonce aux joueurs que demain ce sera entraînement de rugby. Ils sont heureux et sautent de joie.
Je croise la Loozette brune: « Toujours ok pour me déstresser? », lui dis-je. Elle répond de manière positive et je l’emmène dans ma chambre. Une fois notre petite affaire, vite expédiée, je rejoins la fête en l’honneur de Merewalesi Roden qui a obtenu la médaille d’or en ping-pong en fauteuil roulant!

En retournant dans ma chambre, je tombe sur la Loozette blonde qui me dit: « c’est sale ce que tu as fait. Tu as osé faire des choses avec ma copine et pas avec moi? Elle est plus jolie, c’est ça? Alors que c’est moi la plus jolie! Je suis complètement outré que tu l’ai choisi elle et pas moi. C’est… »
Nous sommes coupé dans notre (sa?) conversation par la porte de la chambre de Malakai qui s’ouvre. Je vois mon cousin en sortir, me faire un clin d’œil et partir. J’en profite pour rentrer dans la mienne et laisser la blonde seule avec sa colère!
Ce matin, tout le monde se retrouve sur le terrain de rugby. Mon cousin est là depuis longtemps. Une fois les joueurs réunis sur le terrain, il prend la parole. « Bonjour à tous. Votre coach, Toopil, m’a dit que vous vouliez vous mettre au rugby. Il a fait appel à moi pour cela car ça fait longtemps que vous n’avez pas fait de rugby donc je suis là pour vous remettre dedans. Le sélectionneur national, Mick Byrne, est là pour superviser le tout. Pour vous remettre dedans, je vous propose un petit match. Voici vos adversaires. »
Quinze joueurs arrivent. Ils sont beaucoup plus petits et moins costauds que nos Fidjiens. Les joueurs rigolent et se moquent d’eux. Mon cousin reprend: « voici l’équipe du Cambodge. Enfin… Les remplaçants de l’équipe du Cambodge car les titulaires sont laissés à disposition de leur sélectionneur. Ils vous font l’honneur de vous affronter aujourd’hui! »
Simione prend la parole: « on va vraiment les affronter? Vous avez vu leurs gabarits? Vous nous sous-estimez! Nous sommes Fidjiens. » Le sélectionneur de rugby lui répond: « justement! Ce doit être une formalité pour vous de les écraser, surtout les remplaçants. Les joueurs de mon équipe gagneraient 45 à rien. » Mon cousin prend le relais: « on va organiser un match de 40 minutes. L’arbitre que vous voyez ici, vous le connaissez bien car c’est le Sud-Africain Jaco Peyper, arbitre lors du dernier Mondial. Je ne me moque pas de vous. Le but est simple: vous l’emportez; vous intégrez la prochaine liste de la sélection fidjienne de rugby. Le sélectionneur est d’accord. Vous perdez, al… »
Simione chope mon cousin par le col: « tu crois vraiment qu’on va perdre, connard? »
Mon cousin sourit: « à toi de le prouver. Ils ne sont que 15. Il y aura du turnover de votre côté, pas du leur. Vous serez en autogestion. »
Je conseille à Kishan de prendre le leadership vu qu’il est le capitaine de mon équipe. Il accepte, il ne jouera pas et restera sur le banc. « Balle à vous, je suis bon seigneur! » dira mon cousin.
Le match débute, mes joueurs se passent le ballon entre eux. Je suis un peu inquiet. Je me demande ce que veux obtenir mon cousin.
Tout à coup, il y a un sacré tampon d’un Cambodgien sur Malakai qui hurle « hoooooooo, il y a faute là ! » « On continue, pas de faute! » répond l’arbitre.
Mon cousin stoppe le jeu. « Bon, bon, bon, on va être sympa avec Malakai. Il veut la faute, je lui donne. Pénalité Fidjienne et en plus je rajoute une mêlée introduction Fidjienne, c’est sympa, non? »
Malakai le regarde de travers: « te fous pas trop de nous, toi. Tu nous prends vraiment pour des guignols. On va te faire ravaler ta salive, crois-moi. »
Mosese se charge de la pénalité mais ça tape le poteau gauche. Il se fait engueuler par ses coéquipiers.
Mêlée introduction Fidjienne. Et là … Les tout petits gabarits Cambodgiens font reculer de 5 mètres les Fidjiens, récupèrent le ballon et vont le plaquer entre les poteaux. La transformation est réussie.
« 7-0 », hurle mon cousin d’un ton moqueur.
Sur le coup d’envoi, Iowane puis Apolosi et Leroy prennent de sacrés tampons. Les Cambodgiens jouent dur. Je ne peux laisser faire: « on va arrêter, j’ai besoin de mes joueurs demain! » Au moment où je le dis, Malakai valse après un plaquage adverse et semble être blessé. « STOP! C’est en trop! »

Je me précipite en direction du terrain. Mon cousin dit juste « retenez-le » et mon staff me saute dessus et me plaque au sol; m’empêchant d’aller plus loin.
Mon cousin, sans me regarder mais en continuant de regarder la pelouse, me dit:
« Ils vont prendre une leçon. Mais cette leçon est pour toi aussi. Tu es devenu tellement faible. Le Toopil que je vois aujourd’hui n’est pas le Toopil que je connais. Celui des Samoa Américaines ou d’Angkor Tigers était fort. Aujourd’hui, tu es faible. Faire le triplé au Cambodge t’a fait croire que tout allait t’être dû. Jamais avec l’équipe des Samoa Américaines tu n’aurais perdu contre la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Jamais tu n’aurai laissé un ballon de rugby arriver dans ton champ de vision. J’avais des ambitions pour toi, des rêves de grandeur. Je n’ai plus envie. Je ne veux pas que les faibles deviennent des légendes. Alors, reste dans l’ombre et boucle-la. Tu es faible? Je suis fort pour toi! Je te mâche le travail. Tu me fais honte! »
Sur le terrain, Malakai tient le ballon mais est impuissant et n’ose aller au contact avec un Cambodgien… Mon cousin lui dit: « Alors, Malakai! On a un grand engin mais on n’a pas les bourses qui vont avec? » En entendant ces mots, Malakai se précipite et passe le ballon, un Cambodgien le récupère et file mettre un essai. La transformation suivra. « 14-0, les Fidjiens! »
Le match continue et les Cambodgiens déroulent.

On est la 39e, il y a 53-0 pour les Cambodgiens. Mes joueurs n’ont même pas eu l’ombre d’une occasion.
Sur une passe Cambodgienne, Misiwani récupère le ballon en plongeant tel un gardien de but de football, rôle qu’il a endossé lors des deux premiers matchs. Il hurle « on a été ridicule, je compte sur vous pour sauver l’honneur! » Et il dégage le ballon vers l’avant d’un coup de pied. Le ballon passe les premières lignes Cambodgiennes et atterri devant Mosese.
Mais il n’a pas le temps de se baisser pour le ramasser. Un Cambodgien le suit de près et deux sont en face de lui. Il contrôle tant bien que mal à la manière d’un footballeur et dribble les deux Cambodgiens en jouant avec les rebonds du ballon ovale. Il passe son corps entre les deux mais sur son dernier dribble, il a poussé le ballon trop loin. Il n’a plus le choix… Il voit Malakai bien placé et shoote dans le ballon vers l’avant. Malakai le ramasse mais s’il le garde à la main, le Cambodgien fera faute volontairement et le match sera terminé. Il n’hésite pas, lâche le ballon, le laisse rebondir au sol et frappe au pied dans le ballon qui va se loger entre les deux poteaux. « Fin du match: 53-3 pour le Cambodge » annonce l’arbitre.
Mes joueurs sortent la tête basse. Simione va voir mon cousin: "on a perdu. On quitte les jeux du Pacifique. On n’est pas des rugbymen.
Mon cousin: Non. Vous ĂŞtes des footballeurs.
Simione: Non plus.
Mon cousin: Et pourtant, si. La dernière action qui mène au drop, vous la jouez façon football. C’est pas très académique mais ça passe.
Le sélectionneur de rugby: Il a raison. Vous avez été pathétique sauf sur cette dernière action. Les Cambodgiens n’ont rien pu faire face à votre football."
Le sélectionneur du XV va chercher un truc dans son sac à dos et le tend à Simione: c’est un ballon de football. Il lui dit alors: « vous êtes des footballeurs. Jouez au football. Allez chercher cette médaille. Si vous vous qualifiez pour le match de la 3e place, je m’engage à ce que le XV vienne vous encourager. »
Simione ne sait quoi répondre. Kishan s’approche et dit: « il a raison, les gars. On est des clowns au rugby. Tentons de prouver l’inverse au foot et de ne pas jeter la honte sur nos familles à notre retour! »
Simione prend le ballon et le serre fort en disant: « Oui, on va être des héros. » Il se retourne alors vers le reste du groupe, brandit le ballon de foot et hurle: « WE ARE FOOTBALL! » Les joueurs se mettent tous à hurler… Avant de filer à l’infirmerie panser leurs plaies.
Je remercie mon cousin qui me dit retourner dans son bunker. « Je peux faire quoi pour t’aider? », lui dis-je. Il me répond: « Rien. Redeviens le Toopil que tu étais. C’est ce que tu peux faire de mieux pour moi! » Et il s’en va en me saluant de loin.
Le soir, mes joueurs sont tous restés à l’infirmerie. Je suis le seul pour fêter l’or obtenu en ping-pong en fauteuil féminin par équipe.

Les rugbymen décrochent le bronze en gagnant… 4-0 contre les Samoa. Leur sélectionneur est fâché… Ses joueurs voulaient seulement s’entraîner au football. Un vrai monde à l’envers…
C’est jour de match. On affronte les Tonga, dernier du groupe, dans un match qui devient décisif pour nous. Mais je retrouve mes joueurs avec pleins de bandages et de pansements, séquelle du match de rugby de la veille.
Dans le vestiaire, ils semblent concernés. Le capitaine, Kishan, prend la parole: « si nous perdons aujourd’hui, nous rentrerons au pays couverts de honte! Alors, on gagne! WE ARE FOOTBALL! » Et les autres répondent « WE ARE FOOTBALL! » en tapant fort sur les bancs du vestiaire! Quelle transformation.
Ils partent à l’échauffement sous l’œil étonné du public de voir des footeux couverts de bandages et de pansements. On croirait des types à peine sortis d’une tranchée.

Puis vient l’heure du match. Devant plus de 4 000 spectateurs, on semble avoir du mal à rentrer dans la partie. Le match de rugby de la veille a fait du mal, semble-t-il. Mais suite à un bon pressing à la 30e, Malakai Love-Semira récupère une passe adverse mal ajustée aux abords de leur surface. Il rentre dans celle-ci et frappe à raz de terre côté opposé. 1-0. On a beaucoup d’occasions jusqu’à la mi-temps, mais on ne les fait pas rentrer.
A la pause, je leur demande de continuer dans ce sens, que leur gardien ne pourra faire de miracles toute la partie. Mais je crains le même scénario que face à la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Et pourtant, non, ce ne sera pas le cas! Joel Kerr réceptionne une passe dans la surface et marque de près à la 58e (2-0).
Les Tonga sont dans les cordes et ne s’en relèveront pas. On en profite pour aggraver le score à la 83e par Mobese Nabose et à la 84e par Timoci Raibiriki. 4-0, score final.
| Date | Compétition | Match | Stade | Adversaire | Score | Buteurs |
|---|---|---|---|---|---|---|
| 16/06/27 | Jeux du Pacifique | J4 | Complexe sportif Vaitele, (Samoa) | Tonga | 4-0 | Love-Semira (30) Kerr (58) Nabose (83) Raibikiri (84) |
En allant saluer nos supporters, j’aperçois mon cousin qui me fait un signe du pouce. Les joueurs sont épuisés mais content. Dans l’autre match, la Nouvelle-Zélande a battu la Nouvelle-Calédonie 2-1. Notre dernier match, contre la Nouvelle-Calédonie, sera décisif pour aller dans le match de la 3e place: soit on gagne et c’est nous, soit les Néo-Calédoniens ne perdent pas et ce sera eux.

Le soir, Yeshnil Karan est à l’honneur et pour cause: le coureur à pied a gagné l’or sur 5km après l’avoir gagné sur le 10km la veille. Et il avait gagné le 3 000m steeple il y a 2 jours! On fête les 3 magnifiques médailles d’or, lui qui par souci de récupération ne venait jamais aux soirées Fidjienne. Le voilà libre de picoler comme il le souhaite!
