:storygreen: :S4: The Last Chance đŸ‡”đŸ‡±

Chapitre 5 “PrĂ©parer demain”

L’hiver s’est installĂ© sur Polkowice. Le vent souffle sur la plaine, les terrains sont durs comme du bĂ©ton, et les respirations des joueurs dessinent des nuages Ă  chaque course. MalgrĂ© le froid, l’ambiance est lĂ©gĂšre.

On vient de prolonger tous nos cadres en l’espace de quelques semaines, une victoire en soi.

Ce matin-lĂ , j’avais convoquĂ© le staff dans le petit bureau du stade. La cafetiĂšre tournait, la lumiĂšre grĂ©sillait, et Lukasz avait apportĂ© des pączki, ces beignets polonais qu’il distribue toujours quand il est de bonne humeur.

« Bon travail, coach », dit a-t-il lance. « Les garçons restent. La stabilitĂ© est de mise, c’est ce dont nous avons besoin. Surtout qu’il y rĂšgnent une belle harmonie autour du club dont je suis content»

Je lui ai rĂ©pondu avec un sourire. Oui, c’était essentiel. GĂłrnik Polkowice n’a peut-ĂȘtre pas d’argent, mais on a quelque chose de plus prĂ©cieux : un groupe uni.

Rafal, Filip et Marcin tous ont signĂ©. Personne n’a cherchĂ© Ă  partir. C’est ce genre de geste qui fait une Ă©quipe.


Quand la rĂ©union a commencĂ©, on a parlĂ© d’avenir.

Lukasz, le président, a sorti un dossier jauni plein de chiffres et de plans griffonnés.

« Si on monte l’annĂ©e prochaine», dit-il en tapotant sur la table, « la fĂ©dĂ©ration va demander des travaux au stade. De nouveaux Ă©clairages, de nouveaux siĂšges, des portiques de sĂ©curitĂ©. Il faut qu’on commence Ă  y penser dĂšs maintenant. »

J’ai hochĂ© la tĂȘte.

Le stade de Polkowice, je l’aime pour son charme rustique, mais il n’a rien d’un Ă©crin pour le football professionnel. Il faudra investir et pas qu’un peu.

On a convenu d’un prĂ©-budget, de quelques contacts avec la mairie, et mĂȘme d’une proposition d’aide rĂ©gionale. Pour la premiĂšre fois, on parlait concrĂštement d’avenir.

Pas de survie. D’avenir.


Vint ensuite la question du mercato d’hiver.

Mon adjoint, Marcin, a sorti une liste de noms. J’avais Ă©tĂ© clair :

“Je veux un milieu dĂ©fensif. Pas plus de 23 ans. Libre, et capable de s’imposer dĂšs maintenant.”

Trois profils ressortaient : un Polonais formé à Lodz libre de suite, un TchÚque en fin de contrat, et un jeune Français perdu dans les divisions inférieures.

C’est finalement Jan Kuzma, 22 ans, qui a signĂ©. Un gamin athlĂ©tique, disciplinĂ©, et affamĂ© de jeu. Il s’est intĂ©grĂ© en deux jours, parlant peu, courant beaucoup. Tout ce que j’aime.


Sur le terrain, la dynamique a continué.

Janvier et février ont été rudes avec des terrains gelés,des blessures légÚres, et des matches reportés mais les résultats ont suivi : 3 victoires, 2 nuls.

Rien d’étincelant, mais suffisant pour maintenir le cap.

7 points d’avance sur le deuxiĂšme, Ă  7 journĂ©es de la fin.

Quand je suis rentrĂ© au vestiaire aprĂšs la derniĂšre victoire, mes joueurs m’ont aspergĂ© d’eau glacĂ©e en rigolant.

J’ai levĂ© les yeux vers le tableau blanc : nos prochains adversaires, nos objectifs, et juste en haut, en lettres majuscules Ă©crites au marqueur :

“DO KOƃCA – jusqu’au bout.”


Le soir, seul dans mon bureau, j’ai repensĂ© Ă  tout ça.

Il y a quelques mois, j’étais un inconnu en Pologne, un â€œĂ©tranger” venu de nulle part.

Aujourd’hui, je mĂšne une Ă©quipe vers un rĂȘve que personne n’osait imaginer.

Et si le chemin est encore long, une chose est sĂ»re : cette fois, je ne doute plus d’ĂȘtre Ă  ma place.

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Le titre ne peut t’échapper

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Ma story estonienne est toujours en cours :face_blowing_a_kiss: Je poste moins rĂ©guliĂšrement qu’il y a quelques annĂ©es mais je suis Ă  la 5Ăšme saison :smiley:

C’est interdit de flancher avec une telle avance :smiley:

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Le coach s’est clairement mis au niveau pour mener l’équipe vers les sommets !

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Tiens, justement, je me demandais quels pouvaient ĂȘtre spĂ©cialitĂ©s locales :grin:

Pour en revenir au sportif, les rĂ©sultats continuent d’ĂȘtre bon. Et le club prend conscience qu’il va falloir se dĂ©velopper.

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@Rhino J’espĂšre que je peux l’avoir rapidement pour prĂ©parer la saison prochaine
@Wasyl Ah bah j’ai loupĂ©, je vais reprendre mon retard alors
@CaptainAmericka Pour l’instant tout se passe bien c’est vrai
@alexgavi Au niveau de la gastronomie ce n’est pas incroyable mais cela reste bon, je prĂ©senterai petit Ă  petit des spĂ©cialitĂ©s / traditions etc

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Chapitre 6 “Jusqu’au bout”

La neige avait fondu, laissant derriĂšre elle une pelouse lourde et inĂ©gale. Le printemps arrivait timidement sur Polkowice, et avec lui, la fin d’une saison que personne n’avait vu venir.

Sept derniers matchs.

Cinq victoires, deux nuls.

Et à deux journées de la fin, Górnik Polkowice champion.

Quand l’arbitre a sifflĂ© la fin du match contre Skra Czestochowa, j’ai senti mes jambes se dĂ©rober. Les joueurs ont couru dans tous les sens, certains ont pleurĂ©, d’autres ont criĂ©. Lukasz, le prĂ©sident, m’a serrĂ© dans ses bras avec une force presque paternelle.

Dans le vestiaire, la musique hurlait, les biĂšres s’ouvraient, et les chants rĂ©sonnaient jusque dans la nuit.

On l’avait fait.

Un club condamné à végéter en III Liga venait de décrocher sa montée.

Et moi, le Français sans diplĂŽme, j’étais devenu l’entraĂźneur champion de SilĂ©sie.


Mais tout n’était pas parfait.

MalgrĂ© les sourires, une partie des ultras ne m’avait toujours pas acceptĂ©.

Certains disaient que le club devait ĂȘtre dirigĂ© “par un Polonais, pour les Polonais”.

À la derniĂšre journĂ©e, alors qu’on recevait le trophĂ©e devant un stade plein, j’ai entendu, derriĂšre les applaudissements, quelques sifflets isolĂ©s. Pas de haine ouverte, juste ce rappel discret que, mĂȘme en haut, je restais “obcy” l’étranger.

Je ne leur en veux pas.

Le football, ici, est une affaire d’identitĂ© autant que de passion. Et moi, je suis venu d’ailleurs, avec mes idĂ©es, mon accent, mes rĂȘves. Ce que je veux, maintenant, c’est bĂątir.

Laisser une trace.


Quelques jours plus tard, Lukasz m’a convoquĂ© dans son bureau.

Sur la table, entre deux cafés et un vieux calendrier de 2003, reposait un dossier flambant neuf :

“Plan Rozwoju Klubu 2036” — Plan de DĂ©veloppement du Club 2036.

« On l’a fait, coach », a-t-il dit. « Maintenant
 on pense Ă  long terme. »

Il m’a parlĂ© de ses ambitions, les yeux brillants.

Dix ans pour transformer GĂłrnik Polkowice en un club stable, reconnu, formateur.

Et, pour la premiĂšre fois, il voulait que ce plan porte ma signature aussi.

On a parlé des axes majeurs :

* Formation : créer une vraie académie locale, recruter des jeunes de la région, leur offrir des éducateurs compétents.

* Politique de recrutement : prioritĂ© aux joueurs de moins de 23 ans, avec un maximum de Polonais, pour prĂ©server l’identitĂ© du club.

* DĂ©veloppement des infrastructures : modernisation du stade, homologation pour la III liga, agrandissement du centre d’entraĂźnement.

* Image et communication : lancement d’une chaĂźne YouTube officielle, d’une boutique en ligne et d’une stratĂ©gie sur les rĂ©seaux sociaux pour faire rayonner GĂłrnik Polkowice bien au-delĂ  de la SilĂ©sie.

* Projection financiÚre : trouver des partenaires locaux, attirer des sponsors internationaux, et sécuriser un budget sur cinq ans.

* Ambition sportive : viser la stabilisation en II liga, puis jouer la montĂ©e d’ici trois Ă  cinq ans.

« Ce club doit continuer a ĂȘtre un club familiale pour les jeunes joueurs polonais », conclut Lukasz. « Mais aussi pour les ambitieux. Comme toi, Ludo. »

J’ai souri.

Parce qu’au fond, c’est exactement ça : un rĂȘve qui prend forme, lentement, patiemment.

Pas seulement le mien, mais celui d’une ville, d’un peuple, d’une histoire qui refuse de mourir.


Le soir, je suis resté seul dans le Stadion KS Gornik Polkowice.

Les lumiĂšres s’éteignaient une Ă  une, le vent portait encore l’écho des chants des supporters.

Je me suis assis sur le banc de touche, le carnet sur les genoux, et j’ai Ă©crit :

Saison 1 : montée. Doutes, colÚre, passion. Et surtout
 espoir.

Prochaine étape : construire. Ensemble, malgré tout.

Je ne sais pas si les ultras finiront par m’accepter.

Mais ce qui est sĂ»r, c’est que, dĂ©sormais, GĂłrnik Polkowice a un avenir.

Et moi, j’ai enfin trouvĂ© ma place dans cette mine de cuivre, de sueur
 et de rĂȘves.

FIN DE SAISON 1

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Le titre tant attendu :partying_face:

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Bravo pour ce titre !

Continue ainsi et les ultras finiront par t’accepter :smiley:

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Basse Silésie stp*

Typiquement le genre de stade en Pologne. Proche de la voie rapide, 4 gros poteaux qui éclairent le tout, une seule tribune


Je vais quand mĂȘme suivre. Et bravo pour le titre, au passage.

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La solution? La naturalisation :smiling_face_with_sunglasses:

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Tiens, un ultra qui ne l’est pas uniquement vis à vis du sport :sweat_smile:

Quand l’équipe jouera la Ligue des Champions, l’opinion de ces personnes changera !
En attendant, il y a un premier titre, et une feuille de route bien établie.

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@Rhino Mais oui clairement en Ă©tant invaincu, c’est assez dingue !
@Wasyl Oui ça devrait le faire merci
@Equi Merci Equi !
@toopil OĂč ils me laissent ramener des titres et ils m’accepteront lol
@alexgavi On est encore trĂšs loin ^^

Chapitre 7 “L’annĂ©e du grand saut”

La nuit était tombée sur Polkowice, mais les bureaux du club restaient éclairés.

Dans la piĂšce voisine, j’entendais encore Lukasz rire au tĂ©lĂ©phone : “Yes, yes — professional status confirmed!”

Ces mots-lĂ , je les ai gravĂ©s dans ma tĂȘte.

Górnik Polkowice est désormais un club professionnel.

Qui l’aurait cru, il y a un an Ă  peine ? Certainement pas moi, ni ces supporters qui me voyaient comme un Ă©tranger de passage. Et pourtant, on y est.

Ce n’est plus seulement une aventure romantique, c’est une institution qui prend vie.


Le lendemain, conférence de presse improvisée dans la petite salle du stade.

Lukasz, costume mal ajustĂ©, m’a prĂ©sentĂ© fiĂšrement aux journalistes :

« L’entraĂźneur Ludo continue l’aventure avec nous, nouvelle division, nouveau statut, mais mĂȘme passion.

Devant moi, quelques caméras locales, et surtout, des visages familiers : ceux des bénévoles, des joueurs, des gamins venus écouter.

Parmi eux, un adolescent un peu timide, grand, cheveux chùtains bouclés, un regard vif.

Patryck, 15 ans.

Il venait de signer son premier contrat U19. Numéro 10.

FormĂ© au club, pur produit de la ville, dĂ©jĂ  surnommĂ© “le petit Kaka de Polkowice”.

DĂšs les premiers entraĂźnements, il a montrĂ© quelque chose : ce relĂąchement dans la passe, cette maniĂšre de lever la tĂȘte avant de toucher le ballon. Du talent brut, encore frĂȘle, mais plein de promesses.

Je le regarde, et je me dis : peut-ĂȘtre que c’est lui, le futur visage de ce club.


Quelques jours plus tard, j’ai rĂ©uni tout le staff sportif autour de la grande table de rĂ©union.

Au tableau blanc, j’ai Ă©crit en majuscules :

“OPERACJA UTRZYMANIE — OPÉRATION MAINTIEN”

“On ne rĂȘve pas, on construit,” ai-je commencĂ©.

“Cette saison, notre objectif est simple : rester en III liga. Pour ça, je veux un renfort à chaque ligne.”

Mon adjoint a hochĂ© la tĂȘte. Les recruteurs ont sorti leurs dossiers.

  • Un gardien libre oĂč peu couteux jeune avec un certain potentiel

  • Un dĂ©fenseur central solide, habituĂ© au niveau supĂ©rieur.

  • Un milieu box-to-box, jeune, Ă©nergique, capable de couvrir tout le terrain.

  • Et un attaquant mobile, capable de jouer seul devant, car la III liga ne pardonne pas les erreurs.

Les noms ont fusĂ©, les vidĂ©os ont tournĂ© sur l’écran du vieux projecteur, et j’ai senti cette effervescence revenir : celle de la prĂ©paration, du renouveau, de l’espoir raisonnĂ©.


En sortant du stade ce soir-lĂ , j’ai croisĂ© le panneau fraĂźchement repeint Ă  l’entrĂ©e :

“GÓRNIK POLKOWICE – Klub Profesjonalny”

J’ai souri. Parce que derriùre ces mots, il y avait tout ce qu’on avait construit ensemble : la sueur, les doutes, les cris, et cette obstination à y croire.

Le stade est encore modeste, les moyens limités, mais il y a une ùme ici.

Et tant que cette flamme brûlera, peu importe la division.

Je lĂšve les yeux vers le ciel gris de SilĂ©sie, j’inspire profondĂ©ment et murmure :

“Nouvelle saison. Nouveau dĂ©fi. MĂȘme passion.”

L’histoire continue.

Et cette fois, GĂłrnik Polkowice entre dans la lumiĂšre.

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Les choses Ă©voluent dans le bon sens, avec l’acquisition du statut de club professionnel. Et en plus, il commence Ă  y avoir des petits jeunes trĂšs intĂ©ressants :smiley:

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Chapitre 8 “Entre cuivre et sueur”

AprĂšs la montĂ©e, j’avais promis deux choses Ă  Lukasz:
me reposer un peu
 et dĂ©couvrir enfin la ville que j’allais vraiment appeler “ma maison”.
Jusque-là, je n’avais vu de Polkowice que les vestiaires, le stade et le bar en bas de ma chambre.
Cette fois, j’ai pris le temps de visiter, et de me perdre


Polkowice, cƓur de SilĂ©sie

Polkowice n’a rien d’une mĂ©tropole. C’est une petite ville tranquille du sud-ouest de la Pologne qui compte 21000 habitants, perdue entre forĂȘts, routes droites et ciel souvent gris.
Mais quand on prend le temps de la regarder, elle raconte beaucoup.

Au centre, la Rynek, la place du marchĂ©, est bordĂ©e de bĂątiments pastel et de cafĂ©s qui sentent le pain chaud. J’ai pris un cafĂ© au Cukiernia Sowa, oĂč une vieille serveuse m’a reconnu :

“Pan trener z Francji?” (L’entraüneur français ?)
J’ai ri. MĂȘme ici, on me connaĂźt dĂ©sormais.

Je me suis ensuite promenĂ© jusqu’au MusĂ©e du Cuivre (Muzeum Miedzi), un petit bĂątiment discret qui retrace l’histoire miniĂšre de la rĂ©gion. Des casques usĂ©s, des lampes, des photos en noir et blanc d’ouvriers. Tout ici parle de courage et de travail.
Je comprends mieux maintenant pourquoi “GĂłrnik” le mineur est plus qu’un nom pour ce club. C’est une identitĂ©.

Un peu plus loin, le Parc Miejski offre un coin de verdure paisible, parfait pour respirer entre deux sĂ©ances. Des familles s’y promĂšnent, des gamins jouent au foot sur l’herbe.
J’y ai mĂȘme croisĂ© quelques-uns de mes joueurs, jogging sur les Ă©paules, l’air Ă©tonnĂ© de me voir hors du terrain.

Le soir, je suis allé dßner au Restauracja Savona, sur la rue principale.
Un endroit simple mais chaleureux, oĂč le pierogi les raviolis polonais est une religion.
Assis prĂšs de la fenĂȘtre, j’ai regardĂ© la pluie tomber sur les pavĂ©s, pensant Ă  tout ce qu’on avait dĂ©jĂ  parcouru
 et Ă  ce qui allait venir.


Retour Ă  la sueur

Quelques jours plus tard, fini les promenades : place Ă  la reprise.
Le terrain d’entraĂźnement avait Ă©tĂ© refait, la pelouse plus verte que jamais. Les joueurs arrivaient un Ă  un, encore marquĂ©s par la trĂȘve, mais le sourire aux lĂšvres.
J’ai senti cette excitation familiĂšre : celle du dĂ©but d’une nouvelle aventure.

Le premier jour, j’ai parlĂ© au groupe dans le vestiaire :

“Nouvelle division, nouveau statut, mĂȘmes valeurs. On garde la tĂȘte basse et on bosse. La II liga, c’est un autre monde.”

Les prĂ©parateurs physiques avaient tout prĂ©vu : tests de VMA, sĂ©ances de rĂ©sistance, footing en forĂȘt autour de la mine.
Sous la pluie fine de Silésie, les souffles courts et les encouragements résonnaient.
Certains rñlaient, d’autres plaisantaient, mais tous donnaient.
Et moi, au bord du terrain, j’observais, notant, corrigeant, encourageant.

Les recruteurs, eux, Ă©taient en route. J’attendais les premiĂšres signatures un dĂ©fenseur, un milieu, un attaquant au minimum et 4 joueurs supplĂ©mentaires, des piĂšces qui manquaient pour complĂ©ter notre puzzle.
Mais je ne voulais pas prĂ©cipiter les choses. Cette saison, tout devait ĂȘtre rĂ©flĂ©chi, solide, durable.


Un soir, alors que le soleil se couchait derriÚre les toits de la ville, je suis resté seul sur la pelouse.
Le stade vide, le vent doux, et le bruit des drapeaux du club qui claquent dans l’air.
Je me suis dit que Polkowice, avec ses rues calmes et ses gens fiers, avait fini par me changer.
D’un Ă©tranger, j’étais devenu un habitant.
Peut-ĂȘtre pas un des leurs encore, mais quelqu’un qui aime cette terre.

Et demain, avec la sueur et le travail, on recommencera Ă  rĂȘver.
La II liga nous attend.

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Top, ça nous donnerait presque envie de visiter la Silésie :smiley:

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Bravo pour le titre ! Tu as montrĂ© aux Polonais ce que savaient faire les Français : les embrouiller pour qu’ils n’y voient que du feu :joy: :joy: Ils devraient te laisser tranquille aprĂšs ça !

Le club se dĂ©veloppe et c’est bien, tant mieux. Tu auras de meilleures conditions de travail au fur et Ă  mesure.

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@alexgavi Il y a un certain romantisme mĂȘme si ce n’est pas les plus beaux coins de Pologne d’aprĂšs moi

@CaptainAmericka Totalement ça, maintenant j’ai l’obligation de stabiliser le club a ce niveau la au minimum

Chapitre 9 “Nouveaux visages, mĂȘmes rĂȘves”

La ville s’était rĂ©veillĂ©e avec l’étĂ©.
Les arbres du parc avaient retrouvĂ© leurs feuilles, les terrasses du centre se remplissaient Ă  nouveau, et mĂȘme les mines au nord de Polkowice semblaient respirer plus doucement sous la chaleur de juin.
Pour la premiĂšre fois depuis mon arrivĂ©e, j’avais la sensation de connaĂźtre cette ville.
Pas seulement ses rues mais ses gens, ses regards, son rythme.


Les nouveaux arrivants

Les recruteurs ont tenu parole.
DĂšs la deuxiĂšme semaine de prĂ©paration, les premiĂšres recrues ont dĂ©barquĂ© au centre d’entraĂźnement.
Pas moins que sept visages, sept paris.

D’abord, Dawid Kiedrowicz, :poland: un ailier polyvalent de 22 ans , formĂ© dans un club lugubre de Krakow, solide, dĂ©terminĂ©, et possĂ©dant une belle vitesse.

Ensuite, Szymon Graczewski, :poland: un meneur de jeu de 21 ans repéré par mes scouts dans un club amateur en III LIga. Il avait ce mélange rare : jeune, affamé, et surtout libre. Il correspondait exactement à ce que je leur avais demandé quelques mois plus tÎt.

Puis, Dominik Zawadzki,:poland: ailier droit de 28 ans, agile, dĂ©terminĂ© ainsi qu’il possĂšde une belle qualitĂ© d’appels de balle, parfait pour jouer en contre.

On continue avec Hubert Mich :poland: 24 ans dĂ©fenseur central possĂ©dant une trĂšs bonne dĂ©tente verticale ainsi qu’une belle qualitĂ© de tacle malgrĂ© son agressivitĂ©.

On trouve également un latéral gauche Dominik Cisek 20 ans :poland: , possédant une bonne vitesse il va devoir encore progresser lui qui évoluait au Zaglebie Lubin

La grosse recrue se trouve en attaque avec Mateo Ortiz :col: 23 ans qui a tout pour jouer Ă  un niveau plus Ă©levĂ©, encore faudra t’il confirmer.

Pour finir derniÚre recrue, Hubert Karpinski :poland: un attaquant pivot qui a une bonne qualité de passe, je pourrai jouer opter pour plusieurs tactiques devant vu les différents roles de mes attaquants.

Le groupe les a bien accueillis.
À Polkowice, on ne juge pas les nouveaux à leur CV, mais à leur travail.
Et dĂšs les premiĂšres sĂ©ances, les anciens Marcin, Bartosz et Scymon ont compris qu’ils pouvaient compter sur eux.
Petit à petit, les automatismes se sont créés.


La jeunesse arrive

Parmi tous ces visages, il y en a un qui m’a particuliĂšrement marquĂ© :
Patryck. Quinze ans.
Un gamin du coin, numéro 10 sur le dos, timide au premier abord, mais un toucher de balle à faire taire tout un vestiaire.
Il venait d’intĂ©grer officiellement les U19, mais je lui ai proposĂ© de s’entraĂźner une ou deux fois par semaine avec les pros.
Les yeux qu’il a faits à ce moment-là, je ne les oublierai pas.

Pendant une sĂ©ance, il a Ă©liminĂ© deux titulaires d’un crochet court avant de servir Dominik d’une passe millimĂ©trĂ©e.
Silence général. Puis Rafal a éclaté de rire :

“ce gamin va me piquer ma place avant NoĂ«l !”

Tout le monde a rigolĂ©. Et moi, intĂ©rieurement, j’ai souri.
Peut-ĂȘtre qu’ici commençait l’avenir du GĂłrnik Polkowice.


L’opĂ©ration maintien

En parallÚle, on préparait déjà la suite.
Avec Lucasz, le président, et le reste du staff, nous avons tenu une réunion de travail sur la nouvelle saison.
Objectif : lancer l’opĂ©ration maintien.

“Pas de folie, mais de la soliditĂ©,” ai-je dit en ouvrant la sĂ©ance.
“Un renfort par ligne, du sĂ©rieux dans le recrutement, et surtout, garder notre Ăąme. On doit ĂȘtre les mĂȘmes, juste meilleurs.”

Lucasz a hochĂ© la tĂȘte. Il savait que la II liga, c’est un autre monde : plus rapide, plus physique, plus professionnel.
Et justement, le mot est tombé sur la table :
professionnalisation du club.

Le GĂłrnik Polkowice devenait officiellement un club professionnel.
Salaires structurés, contrats à plein temps, nouvelles exigences.
Un cap symbolique et concret.
On avait grandi.


Polkowice, une ville qui change

En dehors du terrain, la transformation se voyait aussi.
Le club lançait sa chaßne YouTube officielle, animée par deux étudiants en communication.
Des vlogs d’entraünements, des interviews, des coulisses.
Les vues montaient vite : le public voulait connaĂźtre ce GĂłrnik-lĂ , celui du renouveau.

Une boutique sortait de terre prĂšs du stade, avec les premiĂšres Ă©charpes “GĂłrnik Walczy 2026”.
Et sur les réseaux sociaux, les messages de soutien dépassaient désormais les frontiÚres de la Silésie.
Un journaliste local a mĂȘme parlĂ© d’une “renaissance miniĂšre version football”.

Pourtant, tout n’était pas rose.
Certains ultras, toujours mĂ©fiants envers “le Français”, continuaient de grogner dans leur coin.
Mais je sentais que petit à petit, la victoire, la stabilité et le travail commençaient à faire taire les rancunes.
Les mĂȘmes qui m’avaient menacĂ© quelques mois plus tĂŽt levaient dĂ©sormais timidement leurs Ă©charpes aprĂšs les matchs amicaux.
Un signe, timide mais réel.


La pré-saison

Les matchs de prĂ©paration n’ont pas confirmĂ© nos progrĂšs :
deux rencontres, deux défaites.
Les recrues s’intĂ©graient bien, la cohĂ©sion restait intacte.
Le groupe avait faim, et l’envie d’écrire une nouvelle page.

Le dernier soir avant la reprise officielle, je suis restĂ© tard au centre d’entraĂźnement.
Seul, Ă  regarder les lumiĂšres du stade s’éteindre.
Je repensais à tout le chemin parcouru depuis mon arrivée.
L’étranger d’hier Ă©tait devenu le capitaine d’un navire qui avançait, lentement mais sĂ»rement, vers quelque chose de plus grand.

Et dans un coin du terrain, Patryck, le jeune prodige, restait à jongler seul, casque sur les oreilles, concentré.
Je me suis dit que oui peut-ĂȘtre que ce club avait un avenir.
Un vrai.

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