Réponses aux lecteurs
@CaptainAmericka Oui il faut qu’il bosse dur, une saison n’a pas qu’une seule vérité.
Madrid. Metropolitano. Après-match de feu, arrière-goût de cendres.
Le public chantait encore quand Raimundo s’était présenté devant les micros.
Il venait de marquer son premier but avec l’Atlético de Madrid, un but d’ouverture contre Valence, une frappe croisée au second poteau, limpide, maîtrisée.
Un moment important. Une soirée parfaite. Du moins, jusqu’à ce que les mots prennent le pas sur le jeu.
À la question anodine d’un journaliste sur son parcours jusqu’à l’Atlético, le jeune segundo volante de 18 ans avait d’abord souri. Puis baissé les yeux.
Et enfin, parlé. Trop. Ou peut-être, juste assez pour que tout bascule.
« Vous savez, j’ai dû me battre pour arriver ici. À Vianense, il y avait des pressions. Des vraies. On m’a menacé quand j’ai voulu être représenté par l’agence liée à Jorge Mendes. »
Silence dans la salle. Les caméras se redressèrent.
« Mon ancien coach, AnĂbal GuimarĂŁes, faisait partie de ça. Il disait me protĂ©ger, mais en vĂ©ritĂ©, il me forçait la main. Aujourd’hui, je suis libre. Et si je suis Ă l’AtlĂ©tico, c’est parce que Jorge Mendes a cru en moi. Pas parce qu’on m’a gardĂ© en cage. »
Les mots étaient durs. Clairs. Et lourds de sous-entendus.
Car à Vianense, le départ de Raimundo avait été douloureux, mais accepté avec dignité.
Aucun mot public d’AnĂbal, aucun règlement de comptes. Un silence de professionnalisme.
Mais cette attaque changeait tout. Contacté dans la soirée, le SC Vianense refusa toute réaction immédiate.
Pas de communiqué. Pas d’interview. Pas d’émotion.
Mais dans les murs du centre d’entraînement, le nom de Raimundo s’étiola brutalement.
AnĂbal GuimarĂŁes, lui, fut aperçu quittant le centre plus tard que d’habitude ce soir-lĂ .
Pas un mot pour la presse. Juste quelques mots glissés à Hugo Viana, les bras croisés :
« On a élevé un joueur. Pas un homme. »
À Vianense, les supporters restaient partagés. Certains évoquaient une vérité gênante. D’autres voyaient une trahison inutile.
Mais tous comprenaient une chose : la rupture était désormais totale. Raimundo n’était plus seulement parti. Il avait coupé le lien.
Et dans les rues de Viana, ce soir-lĂ , on ressortit une vieille maxime du vestiaire :
“A glória só vale quando é limpa.”
(La gloire ne vaut que si elle est propre.)
