Réponses aux lecteurs
@Sythax clairement c’est compliqué même dans FM quand un jeune perce et qu’il est convoité c’est une galère à garder au club.
@celiavalencia et oui on connais que trop bien ces méthodes de salopes
@Tiien la ref me fait bien plaisir mon ami.
Viana do Castelo. Juin. La mer calme. Les murs qui tremblent.
Il le savait. AnĂbal GuimarĂŁes le savait.
Le départ de Raimundo n’était pas une exception. Ce n’était pas une fuite. C’était le signal. Le signal que le monde avait vu. Qu’il avait compris. Que ce petit club, longtemps ignoré, était devenu terrain fertile pour l’ambition européenne.
Un maintien arraché sans tricher, une Allianz Cup remportée à la rage, des matchs pleins, un football reconnu… Et maintenant, les vautours tournaient. Silencieux, patients, riches.
Mamadu Mané, avec ses 31 buts, aurait dû être le premier. Mais c’étaient ses défenseurs qui faisaient la une. Le Bayern, impérial, patient, observait Gabriel et Altair. Le PSG, sans même cligner des yeux, avait posé une première offre sur Gabriel. West Ham, Middlebrough et Lyon voulait faire de Lamine Dos Santos le futur patron de sa défense. Wolverhampton et Porto avait envoyé trois scouts différents pour suivre Simões. Et même le Sporting et Benfica, d’ordinaire si hautains, tentaient leur chance pour Elton Duarte.
AnĂbal regardait tout cela d’un Ĺ“il calme. Pas froid. Pas rĂ©signĂ©. Lucide.
Il se souvenait des mots de son ancien mentor, Ă Valladolid :
« On bâtit un projet comme un château de sable. Tu peux le défendre, mais il faut savoir qu’un jour la mer viendra. Alors mieux vaut avoir déjà en tête le suivant. »
La mer était là . Elle montait.
Alors, il se mit à écrire. À penser. À refaire les lignes de son équipe comme un poète réécrit son vers en sachant que le rythme a changé.
Il pensa à Nhlanhla, le gamin sud-africain, rapide comme une bourrasque. Trop brut encore, mais avec ce feu dans les jambes. Il lui faudrait les clés du flanc droit. Il pensa à Paulo Roberto, longtemps blessé, oublié presque, mais qui avait l’œil d’un vieux guerrier. S’il revenait… il pourrait redevenir ce qu’il aurait dû être.
Il pensa à Diogo Guimarães, jeune axial formé au club, aux duels gagnés contre des hommes plus vieux, aux nuits passées à s’entraîner seul, sous la pluie. Peut-être était-il l’héritier silencieux. Il pensa à Francisco Maior, le puzzle ambulant. Tantôt milieu, tantôt arrière. Toujours juste. Pas flamboyant, mais indispensable. Un de ceux qui, à défaut de briller, font briller les autres.
Et enfin, il pensa Ă lui-mĂŞme. AnĂbal. Le bâtisseur.
Le père symbolique d’une équipe qui ne lui appartenait plus tout à fait. Car le football n’est pas un musée. C’est une gare. Et parfois, il faut apprendre à regarder partir ses chefs-d’œuvre sans trembler.
Dans son bureau, face au tableau vide, il esquissa un sourire. Fatigué. Vrai.
Il va falloir recommencer.
Parfait.