RĂ©ponses aux lecteurs
@Manthyz merci chef. Jâai pas trop compris non plus mais je me suis pas posĂ© de questions
@CaptainAmericka lâĂ©cart ne se resserra plus. Le championnat est fini. Maintenant ce sont les playoffs oĂč on est qualifiĂ© pour les quarts de finale. La finale de Championâs League ça devrait le faire câest du 100% mexicain Contre un club mal classĂ© en plus
Dans une interview riche et introspective accordĂ©e Ă Record, le cĂ©lĂšbre quotidien sportif portugais, Ruben Amorim, dĂ©sormais responsable de la formation des jeunes au Sporting CP, revient sur sa carriĂšre dâentraĂźneur et sa transition vers un rĂŽle plus en retrait. Il en profite pour Ă©voquer lâĂ©volution du football, sa relation avec son ami et rival Anibal GuimarĂŁes, ainsi que lâimportance de lui offrir une nouvelle chance en Europe.
Ruben, vous ĂȘtes passĂ© des bancs de touche Ă un rĂŽle en coulisses au Sporting. Quâest-ce qui vous a poussĂ© Ă faire ce choix ?
Ruben Amorim : AprĂšs prĂšs de vingt ans Ă entraĂźner au plus haut niveau, jâai senti que ma passion pour le terrain sâessoufflait. Au Sporting, Ă SĂ©ville, Wolfsburg, puis Ă Manchester United, jâai connu des expĂ©riences incroyables, mais aussi des pressions Ă©crasantes. Ă Manchester, notamment, les attentes Ă©taient colossales, et malgrĂ© des rĂ©sultats corrects, je nâai pas rĂ©ussi Ă insuffler une vision durable. Cette accumulation mâa fait perdre une partie de ma flamme. Aujourdâhui, je prĂ©fĂšre investir mon Ă©nergie dans la formation des jeunes. Câest moins stressant, mais tout aussi gratifiant.
Quels souvenirs gardez-vous de votre parcours dâentraĂźneur, en particulier au Sporting ?
Le Sporting, câest ma maison. Mon premier passage restera gravĂ© dans mon cĆur, notamment le titre de champion qui a mis fin Ă 19 ans de disette. Cela a Ă©tĂ© un moment magique, un lien indĂ©fectible avec les supporters. Ă SĂ©ville, jâai appris Ă gĂ©rer des personnalitĂ©s fortes, Ă Wolfsburg, jâai dĂ©couvert une culture de travail diffĂ©rente notamment au contact de Luis Campos, avec tous les Ă cĂŽtĂ©s que cela comporte. Mais câest Ă Manchester que jâai compris mes limites. Le football anglais est une machine implacable, et malgrĂ© des moments forts, comme une qualification en Ligue des Champions, jâai perdu ce âfougueux plaisirâ qui me faisait vibrer.
Vous Ă©voquez souvent Anibal GuimarĂŁes comme une figure importante dans votre carriĂšre. Pourquoi ce lien si fort avec lui ?
Ah, Anibal⊠(Il sourit.) Notre histoire remonte Ă plus de 15 ans. Je lâai repĂ©rĂ© lors dâun stage Ă la FacultĂ© de Lisbonne. Il Ă©tait jeune, mais son intelligence du jeu et son approche tactique Ă©taient dĂ©jĂ remarquables. On a tout de suite accrochĂ©. Avec le temps, il est devenu un adjoint puis mon poulain et un rival, puis un ami, et aujourdâhui, je le considĂšre comme lâun des meilleurs entraĂźneurs que le football ait connu.
Vous dites quâil est lâun des meilleurs, mais son parcours a Ă©tĂ© marquĂ© par des controverses. Que pensez-vous de cela ?
Les controverses, câest souvent le prix du succĂšs. Anibal a eu des moments difficiles, comme lâaffaire des transferts Ă Valladolid. Mais je tiens Ă ĂȘtre clair : je ne crois pas une seconde quâil ait Ă©tĂ© impliquĂ© dans des pratiques illĂ©gales. Il a toujours Ă©tĂ© un homme intĂšgre. Ce qui sâest passĂ© Ă Valladolid a Ă©tĂ© amplifiĂ© par des gens qui cherchaient un bouc Ă©missaire. Anibal a payĂ© un prix Ă©norme pour des fautes qui nâĂ©taient pas les siennes. Et je sais de quoi je parle. Jâai aussi cotoyĂ© Campos et Mendes Ă Wolfsburg. Mais osez me dire quâun entraineur qui a gagnĂ© sept compĂ©titions continentales nâest pas lâun des meilleursâŠ
Record : Vous pensez donc quâil mĂ©rite une nouvelle chance en Europe ?
Absolument. Anibal a passĂ© plus de trois ans loin du continent, mais il nâa jamais cessĂ© de prouver sa valeur. Regardez ce quâil a accompli : des titres en Asie, des performances exceptionnelles avec des Ă©quipes qui nâĂ©taient pas favorites. Il a tout gagnĂ©, mais il lui reste encore beaucoup Ă offrir. Le football europĂ©en serait idiot de ne pas lui donner une nouvelle chance.
Selon vous, pourquoi a-t-il autant de mal Ă revenir ?
Câest en partie dĂ» Ă son image. Anibal a un tempĂ©rament fort, parfois perçu comme trop intense ou controversĂ©. Il est direct, il ne joue pas les jeux politiques. Cela en fait une cible facile pour les critiques. Mais câest aussi ce qui le rend unique. Il a une vision, une authenticitĂ© que peu dâentraĂźneurs possĂšdent aujourdâhui. On me parle parfois de se relations complexes avec les cartels. Mais ce que les gens oublient câest quâil a du composer avec eux pour faire son travail uniquement car il a Ă©tĂ© banni injustement en EuropeâŠ
Si un club vous demandait conseil, recommanderiez-vous Anibal ?
Sans hĂ©sitation. Câest un homme de dĂ©fis, quelquâun qui transforme des groupes en machines Ă gagner. Il sait tirer le meilleur de ses joueurs et impose un style clair. Si jâĂ©tais directeur sportif dâun grand club, je nâhĂ©siterais pas une seconde Ă lui confier une Ă©quipe.
Revenons Ă vous. Que souhaitez-vous accomplir dans votre rĂŽle actuel au Sporting ?
Mon objectif est simple : prĂ©parer les prochaines gĂ©nĂ©rations pour quâelles brillent au plus haut niveau. Le Sporting a toujours Ă©tĂ© une pĂ©piniĂšre de talents. Je veux mâassurer que cette tradition continue. Mon rĂŽle est dâidentifier les jeunes promesses, de les guider, et de collaborer avec lâĂ©quipe premiĂšre pour une transition fluide.
Une derniĂšre question : voyez-vous Anibal entraĂźner un jour le Sporting ?
Pourquoi pas ? Le Sporting est un club fait pour les hommes passionnĂ©s et ambitieux. Si un jour les chemins dâAnibal et du Sporting se croisent, je suis certain quâil y Ă©crirait une histoire mĂ©morable. Mais nous avons un coach actuellement, mais je vois bien Ani revenir finir sa carriĂšre au club.
Avec cette interview, Ruben Amorim montre quâil nâa rien perdu de son sens de lâanalyse et de sa passion pour le football. Ă travers ses mots, il offre un plaidoyer pour Anibal GuimarĂŁes, soulignant son talent et appelant le football europĂ©en Ă lui tendre la main. Un tĂ©moignage sincĂšre qui rappelle que, dans ce monde souvent cynique, lâamitiĂ© et la reconnaissance mutuelle peuvent encore transcender les rivalitĂ©s.