Málaga Club de Fútbol
Dix ans après une fantastique épopée européenne où s’empilaient les joueurs de renom, Malaga est descendu l’an dernier en troisième division espagnole. Un retour au football non-professionnel, symbole d’une descente aux enfers annoncée. La remontée en Liga HyperMotion actée il y a quelques jours à peine permet aux Boquerones de retrouver un peu de joie et d’ambition pour les saisons à venir.
Le Málaga Club de Fútbol est un club de football basé dans la ville de Malaga en Andalousie. Il a été fondé en 1904 et présente donc une longue histoire dans le football espagnol, sans jamais être parvenu à remporter la Liga, son meilleur résultat étant la quatrième place de 2012. Les couleurs principales du club sont le bleu et le blanc et les membres de l’équipe sont communément appelés « Los Boquerones », ce qui se traduit par « Les Anchois » en anglais, en référence à la spécialité culinaire locale. La principale origine du club est le Málaga Football Club. Fondé le 3 avril 1904, ce club va connaître de multiples fusions avec les autres clubs de football de la ville comme le FC Malagueño ou le Real Málaga FC pour fonder le Club Deportivo Malacitano. C’est avec ce nom que les Andalous vont faire leurs premiers pas en deuxième division espagnole, avant de changer une nouvelle fois de dénomination à la suite de l’inauguration du stade de la Rosaleda en 1941 pour endosser comme appellation Club Deportivo Málaga. D’importants problèmes financiers contraignent le club au dépôt de bilan le 27 juillet 1992. L’équipe réserve du club, l’Atlético Malagueño, qui évolue alors en troisième division, va prendre le relais et ainsi se renommer en Málaga Club de Fútbol en 1994.
Plus récemment, le Málaga Club de Fútbol a connu une période dorée en empilant les joueurs de renom suite au rachat par Abdallah Al Thani en juin 2010. Premier cheikh à débarquer dans le football espagnol, le qatarien pose ses valises dans la sixième ville du pays en 2010. Il répond alors à l’appel à l’aide de l’ancien dirigeant de Malaga Fernando Sanz, qui doit faire face à des difficultés économique et débarque ainsi en Andalousie avec l’objectif de faire du club « le plus important » de la région, rêvant de détrôner les très installés Séville FC, Real Betis, Granada CF ou encore Cadiz CF. « Un ange est descendu du ciel pour nous aider », confiait pour So Foot José Carlos Perez, alors directeur sportif d’un recrutement XXL. En deux ans vont déferler sur la côte méditerranéenne Enzo Maresca, Martín Demichelis, Ignacio Camacho, Julio Baptista, Ruud van Nistelrooy, Nacho Monreal, Jerémy Toulalan, Joaquín Sánchez, Isco Alarcón et Santi Cazorla. En 2011-2012, le club termine quatrième de Liga et se qualifie pour les barrages de Ligue des champions. Sans souci pour les hommes de Manuel Pellegrini, lui aussi appâté par le projet du cheikh après sa pige au Real Madrid, qui vont sortir le Panathinaïkos avant de se placer premiers d’un groupe composé de l’AC Milan, du Zénith Saint-Pétersbourg et d’Anderlecht. Une campagne européenne qui se termine sur une plainte déposée auprès de l’UEFA, après un quart de finale où Malaga estime s’être fait « voler » par le Borussia Dortmund et où le cheikh Al Thani crie au « racisme » anti-arabe.
Le début des problèmes. Peu de temps avant d’avoir râlé contre cet arbitrage, Malaga était lui-même la cible de l’UEFA qui le suspendait pour quatre saisons de toutes compétitions européennes pour ne pas avoir respecté le fair-play financier. Manuel Pellegrini en est même convaincu : si son équipe a été exclue de façon si honteuse, c’est parce que l’instance européenne avait peur de voir arriver en finale de Ligue des champions une équipe sous investigation de l’UEFA. En réalité, le parcours européen flamboyant servait de cache-misère : après avoir recruté pour plus de 150 millions d’euros en deux ans, Malaga galérait déjà à payer les salaires faramineux promis. Al-Thani siffle définitivement la fin des paillettes et annonce qu’il n’investira plus un sou dans le club qui après plusieurs saisons de galère est relégué en seconde division au terme de la saison 2017-2018. Pire, le club descend au troisième échelon en 2023 mais, débarrassé d’Al Thani, se reconstruit intelligemment et parvient à remonter douze mois plus tard. Redevenu sain financièrement, le Málaga Club de Fútbol espère désormais retrouver la LaLiga EA Sports le plus vite possible, sans retomber dans ses travers.