:storyred: :s1: Jusqu'au bout du rêve


8 Juillet.

1 semaine après mes deux premiers matchs, et deux victoires tonitruantes. Des débuts tellement prometteurs qu’on parle de moi dans la presse locale. Résultat, quelques personnes me reconnaissent au supermarché, on me regarde du coin de l’œil et j’aime plutôt bien. Mais c’est à chemin entre deux rayons d’alcool de l’Intermarché du coin qu’une personne particulière m’a reconnu.

  • Alors ça il faut le voir ! Chérie, viens voir qui est au rayon bières !

  • Alex ? Bordel !

Nous nous enlaçons immédiatement. Cela faisait plusieurs années qu’on avait perdu contact. Alex et moi avons fait les 400 coups ensemble, on se connaît depuis la maternelle, si ce n’est même depuis nos premiers cris à la maternité.

  • J’y crois pas ! Si j’avais pas ouvert le Sud-Ouest hier je t’aurais jamais reconnu ! Tu as changé putain !

  • Et toi donc ! T’as pas arrêté les bières au vu de ton bide saligaud !

  • Je suis enveloppé ok ? Mais t’as pas tort. Tu fais quoi ici, tu prépare une soirée ?

  • Hein ? Oh non, je refais juste le plein de Despe pour moi, j’en bois une devant les matchs quasi tous les 2 soirs

  • Déprimant ! Nous on prépare les fêtes, on va à Pampelune demain!

  • Ca y est, tu y va enfin ? Il était temps !

  • On y est allés déjà les 4 dernières années… Tu l’aurais su si t’avais demandé de nos nouvelles…

  • Je sais… Ecoute c’était compliqué avec Laura, je suis désolé, j’aimerai me faire pardonner…

  • Le seul moyen de te rattraper c’est de venir avec nous !

  • Attend, tu essaies de me faire culpabiliser pour que j’accepte de vous suivre ? Enfoiré, toujours le même :hoho:

  • On sera tous là, même notre bon vieux @SebiLab

  • Tu me tentes… En plus il lui arrive toujours des merdes aux férias à celui-là, ça promettrait…

  • Et comment ! L’année dernière il a failli conclure avec un trans à Bayonne, t’aurais vu sa tronche quand le gars lui a demandé de lui en tailler une !

  • N’en dis pas plus, le pauvre…. Punaise d’accord. Tu sais quoi ? Je viendrai !

  • Super ! On va garder la surprise aux autres, ils vont halluciner. Je file, Lucie va m’engueuler parce que j’ai mis 1 heure pour acheter du jus de fruit. A demain gros !

Je vais de surprise en surprise. Après avoir retrouvé Laura, je suis en passe de renouer avec mes amis d’enfance. Moi qui m’était juré de faire un trait sur le passé, il semblerait que ça soit plus compliqué qu’il n’y paraît.

Mais j’oubliais, revenons à l’essentiel : ces deux premières victoires contre des adversaires locaux, dans cette Coupe Amicale improvisée. Du solide, en même temps on a joué du faiblard.

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Puis un gros match, contre Anderlecht. On a lutté, j’y ai même presque cru mais l’équipe est évidemment au-dessus, on s’est inclinés en craquant en fin de match.

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Enfin, le Jubilé du gardien contre la réserve du TFC aura été pourri : je me suis littéralement endormi sur le banc. Match nul 0-0, dommage pour ce joueur qui entame sa 21ème saison chez nous. Je suis déçu aussi qu’on l’aie pas plutôt fait contre les Belges, car y’a que 24 spectateurs.

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J’ai pu voir l’effectif en action et mes premières impressions se sont justifiées, nous manquons de qualité dans le couloir droit. Je n’ai malheureusement pas pu conclure de transfert dans le temps accordé par le Président mais qu’importe, le Directeur Sportif sera capable (j’espère), de trouver des joueurs pour y pallier.

En attendant je peux me détendre, direction donc Pampelune et ses festivités de la San Fermin.


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Pampelune, ça promet…

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Pampelune, Calle Estafeta, 07:45.

« Déjà », me direz-vous.

Le soleil est à peine levé que me voilà déjà en plein milieu de la fête. Pampelune, sa ferveur, ses couleurs, ses bars, ses bandas, ses rues et balcons bondés.

Alex est venu m’extirper de mon sommeil, un peu par surprise, à 3:30 du matin. Je lui ai ouvert la porte sans vraiment comprendre quoi que ce soit. Je pensais aller à la San Fermin dans la journée mais il en a décidé autrement. Après un café bien corsé, j’eus à peine le temps de préparer des affaires que nous étions ensuite en route pour la capitale de Navarre.

Vous vous demandez donc ce que je fais si tôt, en plein coeur de la ville alors que la plupart des fêtards de la veille sont encore dans les bras de Morphée. Pour ceux qui connaissent bien ces festivités, ils ont déjà deviné : la Calle Estafeta n’est pas une rue comme les autres. L’ambiance à cette heure matinale y est, pour beaucoup, anormalement festive et joyeuse, presque magnifique. Les lève-tôt côtoient ici les couche-tard encore alcoolisés de la veille, c’est juste surréaliste. Nous sommes, moi et Alex, stupéfaits, debout, un journal enroulé à la main, au milieu de cette rue si emblématique, admirant les spectateurs qui attendent impatiemment les coups de 8 heures.

Pour ceux qui n’auraient pas encore compris, ce crétin d’Alex m’a entraîné dans la plus dangereuse et excitante aventure qui soit ici : l’encierro quotidien de la San Fermin. Les touristes du monde entier se bousculent dans ces rues, cherchant la dose d’adrénaline ultime, risquant leur vie à courir devant les taureaux en furie qui battent le pavé pour rejoindre les arènes. Une course traditionnelle, d’une distance d’environ 800 mètres. Evidemment je ne vais pas courir les 800 mètres avec une demi douzaine de bêtes au cul, cela est interdit : cela se fait en relais tous les 200 mètres environ, ça me suffit amplement croyez moi.

J’ai peur et je suis excité en même temps, il faut me comprendre : chaque année apporte sa part de morts lors de cet évènement quotidien. Mais j’en ai envie, cette course avec la mort j’en rêve depuis gamin. C’est stupide n’est-ce pas ?

Pas le temps de réfléchir que la dernière prière se termine, il est 07:59 et un énorme coup de pétard se fait entendre au loin, plus bas vers les Corrales. Ca y est, il est 8:00, les bêtes sont lachées. Je ne peux que serrer ce bout de journal et attendre d’aperçevoir les cornes à la sortie du virage afin de prendre mes jambes à mon cou.

Pourvu que j’en sorte vivant.


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Excellent bon courage face aux taureaux

J’espère que tu cours vite

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J’aurais du inviter @Polo la course c’est son truc :hoho:

Très sympa tout ça :slight_smile:

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En plus ma spécialité c’est le 800 mètres

Moi je dis, tu vas finir avec une corne dans le c… :joy:

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La suite arrive bientôt, soyez patients ! Ayant beaucoup de boulot dernièrement j’avais pas ouvert FM depuis 3 semaines, autant dire une éternité ! Mais me voilà prêt à poursuivre mon rêve !

Merci d’ailleurs à tous ceux qui ont placé cette story sur la deuximème marche du Podium des Story du mois de Mars :heart:

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Avant cela, un chiffre anecdotique pour démarrer la saison !

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Ce stade de 6000 places sera pas très rempli je sens, sauf exploits sportifs :joy:

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«Retrouve moi dans mon bureau, ASAP».

Voilà le SMS qui m’a fait sortir du lit en un temps record. Au fil des semaines de collaboration j’ai fini par apprendre à connaître mon Président avec qui je m’entend à merveille, et je sais que ce message n’augure rien de bon. J’enfile donc rapidement une chemise, un pantalon, des chaussures et je fonce à ma voiture. Il ne me faut que 5 minutes pour traverser la préfecture landaise afin de rejoindre les locaux du club. Arrivé sur le parking, un autre SMS : «Je te laisserai les clés sous le paillasson du voisin quand je partirai. »
Merde. J’ai oublié de virer la nana que j’ai ramené hier soir, ça la fout mal. Mais heureusement je vois qu’elle n’a pas l’air rancunière de cet oubli.
Pas le temps de tergiverser avec mes soucis personnels pour l’instant, je dévale désormais les escaliers, traversant ensuite le couloir principal jusqu’au bureau de Thierry.

  • Entre !

  • J’ai fait aussi vite que possible, quel est le problème ?

  • Ferme la porte.

Je devine à son ton grave qu’il m’a convoqué pour me passer un savon. Qu’ai-je fait ? Tellement de choses que je ne saurai laquelle l’a mis dans cet état.

  • As-tu perdu la tête ?

  • Je crois que je ne vois pas ce que tu essaies de me dire Thierry, qu’est-ce qui se passe ?

Il sort un journal de son tiroir et le plaque sur son bureau. Je m’en empare immédiatement, stupéfait de ce que je vois. Oups.

  • Qu’est-ce qui t’as pris d’aller courir l’encierro à Pampelune ?! A peine arrivé que tu essaies de te faire tuer !

  • Je suis désolé Thierry, c’est que j’ai croisé un vieux pote et j’ai pu dire non tu sais…

  • Pas pu dire non ?! Ecoute moi petit. Tu es ici parce que je crois en toi et parce que je te pensais assez mature et responsable pour diriger cette équipe. Tu me crache à la gueule en ayant ce genre distractions sur tes week-ends. Non seulement tu picole comme un trou, mais en plus tu t’amuses à courir avec des taureaux au cul ! Et cerise sur le gâteau, j’apprends ça 1 mois après dans la presse ! Tu sais comment ?

  • Non mais je…

  • Un ami à moi avait juré t’avoir déjà vu quelque part, et en prenant le café chez lui hier il s’en est rappelé ! Il m’a tendu le Diarrio de Navarra et je n’en croyais pas mes yeux, t’étais en une avec un taureau au cul bordel ! On a bossé tous les deux pendant un mois entier sans que tu m’en dises un mot, t’as même pas eu le cran de me dire que t’avais fait une connerie pareille !

Je reste sans mot. J’aurais beau dire ce que je veux il a entièrement raison. Et heureusement qu’il pense que je n’ai fait que ça… Car en 1 mois j’ai bu plus de shooters dans les bodegas à travers tout le Sud-Ouest que je n’ai réellement travaillé au club. Mais il a pas besoin de le savoir croyez moi.

Thierry prend ainsi un moment de silence, il a l’air de se calmer un peu. Faut dire que je ne l’avais jamais vu aussi énervé.

  • Bon, écoute moi bien. Tu as 22 ans, tu es encore jeune donc je vais fermer les yeux là-dessus, mettre ça sur le compte d’une erreur de jeunesse. Mais désormais je te veux irréprochable c’est clair ? Plus de conneries de ce genre je te prie.

  • Je suis désolé Président, ça n’arrivera plus…

  • T’as intérêt parce que le championnat débute dans quelques jours, c’est là qu’il faudra montrer que j’ai eu raison de te soutenir. Ce sera tout tu peux retourner vaquer à tes occupations.

Ca fait mal mais je prend conscience de la stupidité de mes actes. Mais même si je suis un peu fêtard et inconscient, cela ne m’a pas empêché de faire du bon travail quand il l’a fallu.

Car en effet en l’espace d’un mois, nous avons joué quelques matchs de préparation supplémentaires qui se sont révélés intéressants.

Tout d’abord un second Jubilé, celui du Défenseur Central Cegielski face à l’Aviron Bayonnais, un des clubs phares de la région. Et ce match fut plutôt encourageant collectivement même si la finition reste vraiment à travailler. Un résultat logique au vu de notre position d’outsider, mais les joueurs ont réussi à accrocher une belle équipe basque.

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5 jours plus tard, c’est la réception d’une autre équipe du coin, Tartas, qui se joue. Et là encore un résultat logique, nous sommes au-dessus. 3 buts d’écarts, un beau jeu collectif encore une fois, les gars ont commencé à bien cerner mes consignes.

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4 jours encore après, un autre jubilé pour un autre défenseur, Julien Barbe. Cette fois contre l’Espanyol, pas une mince affaire. Et encore un jubilé sous le signe de la défaite, trop de vendange encore, notre finition est pourrie. Néanmoins c’est de l’argent qui rentre dans les caisses avec un stade rempli à 50% !

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Le 29 Juillet, voilà un match attendu : le Red Star se déplace chez nous ! Quoi de mieux pour attirer du public, faire rentrer de l’argent dans les caisses et espérer augmenter le nombre d’abonnements vendus ?

Les joueurs ont compris les enjeux de ce match et se sont surpassés ! Le résultat, autant surprenant qu’anecdotique, aura fait parlé de nous dans la presse locale et francilienne. Les parisiens s’inclinent chez nous sur le plus petit des scores, mais ce petit score pour nous est énorme ! Malheureusement le public n’était pas au rendez-vous ce jour là.

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Enfin le dernier match de préparation se joue à l’extérieur, chez les Ariégeois de Luzenac, ce club qui a failli voir le monde professionnel il y a peu. Et son envergure n’en reste pas diminuée : une équipe solide qui nous accroche le nul, résultat une fois de plus logique au vu des prestations de chacun.

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Cette prépa s’achève la-dessus. Malgré des défaites je suis satisfait de la solidité physique des joueurs, un peu moins de leur finition. Les plans semblent pour l’instant maîtrisés et respectés. Il ne reste plus qu’à nous préparer pour notre premier match officiel de la saison, première journée du championnat face à un ogre : la réserve de l’OM !


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Il est de retour !

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ça a chauffé pour ton cul lol. Bonne prépa.

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Pour nous jouer un mauvais tour … (vous l’avez ?) :grin:

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Cette référence a la team rocket je dis oui ^^

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C’est avec la gorge sèche, les bras lourds et la tête serrée que je me lève enfin. Ca fait dix minutes que mon portable n’arrête pas de sonner. Bordel. Il est 11h. Ca c’est le Président qui se demande ce que je fout. Je devrais déjà être à l’entraînement mais rien à foutre je préfère rester au lit, je met donc Thierry en sourdine ça suffit. Vous vous inquiétez vous aussi ? Vous avez peut-être raison. Après tout, c’est déjà ma troisième matinée d’affilée dans cet état et on est que vendredi. Les derniers jours n’ont pas été très gais je l’avoue. D’abord l’anniversaire de mon frère, puis des résultats sur les terrains sont venus fragiliser mon autorité au sein du vestiaire, il m’aura pas fallu longtemps. Comment vous dire ? Regardez plutôt.

Ce championnat de merde me facilite rien. Réserves de l’OM, de Nice… Des résultats plus que décevants, une défense fébrile et une attaque qui manque cruellement de finition. Je n’arrête pas d’essayer de motiver mes troupes mais rien n’y fait ils ne m’écoutent pas, c’est frustrant. D’autant plus que ce soir on prend le bus direction Monaco pour se taper la réserve, autant dire qu’on va chercher une dérouillée. Bref je perd ma motivation m’voyez.

Me voilà donc ici, dans ce canapé en cuir sur lequel je ne rentre même pas en entier, parcourant sans but précis les réseaux sociaux… Facebook, Twitter, Instagram… Tiens, mais devinez d’ailleurs sur quoi je viens de tomber sur Instagram ? Laura, la sublime, mon talon d’Achille comme j’aime bien la définir.

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Elle rentre d’un séjour aux Seychelles avec sa soeur. Elle a toujours aimé la luxure, j’avais presque oublié.

Je reste bien 5 longues minutes devant cette photo puis l’idée me vient. Je manque de motivation au boulot, elle aime la luxure, je pars à Monaco… Wait, l’idée de génie. Je saisis son numéro un peu fébrilement.

  • Laura ? Je te dérange pas j’espère ?

  • Non, pas du tout ! Ca me fait plaisir que tu m’appelles, qu’est-ce qui t’amènes ?

  • Disons que ça va pas fort… Je sais que c’est un peu au dernier moment que je viens te proposer mais j’ai besoin d’aide… Je pars à Monaco ce soir pour un match, tu voudrais m’accompagner ?

  • Ce soir ? Ce soir là ?

  • Tu as des plans déjà je comprend

  • A vrai dire, non. Et pourquoi pas ? Tu te rappelles nos escapades improvisées ? C’est une super idée, on peut faire comme à l’époque, je suis partante !

  • Sérieux ? Super ! Je devais y aller avec les gars en bus mais si tu veux on peut prendre l’avion et réserver dans un hôtel plus, disons, cossu ?

  • J’irais où tu iras ! Dis moi à quelle heure on part et je serai devant chez toi !

  • T’es super, merci, j’en ai vraiment besoin je crois… Tu verra l’état de mon appartement… Retrouve moi à 17h alors.

  • Parfait, je pars me préparer. Bisous !

Je retombe dans mes vieux travers, à organiser un truc au dernier moment… Et le Président va gueuler… Prendre l’avion alors que l’équipe se tape 10h de bus ? Dormir à l’Hôtel de Paris Monte-Carlo alors que le club a réservé un Formule 1 à Menton ? Ca fera grincer des dents mais rien à faire, si je dois passer par là pour y voir plus clair, alors ainsi soit-il. J’envoie un mail rapide à Thierry et je fonce faire ma valise.

Monaco nous voilà !


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Et je dois avouer que cette partie m’enchante pas trop… Je perd l’envie :weary:

Laura, oh grosse pétasse, je vais te casser la chatte!

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Tout dans la finesse :wink: