:storygreen: :INTRO: 🏀 David West et l'envol du PĂ©lican

DAVID WEST ET L’ENVOL DU PÉLICAN

31 mars 2009 - Arco Arena - Sacramento, Californie

Nous sommes en fin de saison rĂ©guliĂšre, et ce soir, avec les Hornets, nous jouons contre les Kings. Le match est trĂšs serrĂ©. Il reste 1min38 Ă  jouer, et Francisco Garcia, l’ailier adverse, vient d’inscrire un gros 3-pts pour Ă©galiser. Sur l’action qui suit, c’est Chris Paul qui remonte le ballon. Je pose un Ă©cran sur son dĂ©fenseur, puis fonce vers le panier. Chris me voit, et me sert. Je parviens Ă  marquer proche du panier, malgrĂ© une faute. L’arbitre accorde le panier, et me fait aller sur la ligne des lancers-francs.

Le temps que tout le monde se positionne, je checke le score, 105-107 pour nous. Je regarde aussi le boxscore, Ă  cĂŽtĂ© de mon nom : David West, 39 pts. Je sais que je suis dans une bonne soirĂ©e, mais je ne pensais pas avoir autant marquĂ©. C’est cool, mais c’est encore mieux si on gagne. Quelques secondes plus tard, j’inscris mon lancer-franc, ce qui me fait attendre les 40 pts. Mais surtout, on mĂšne 105-108.

Cette fin de match est rude. Une nouvelle fois, Garcia inscrit un gros 3-pts pour Ă©galiser. On a plusieurs occasions de passer devant. D’abord avec Rasual Butler qui loupe son tir, puis Devin Brown qui loupe deux lancers-francs, et enfin Chris Paul qui manque aussi. Par contre, Sacramento est beaucoup plus rĂ©aliste. Beno Udrih rentre un shoot assassin Ă  mi-distance, qui fait passer les Kings en tĂȘte (110-108). Il ne reste que 1sec7 Ă  jouer. Le temps de tenter un dernier tir.

C’est Devin Brown qui fait la remise en jeu. Je me charge de me positionner en tĂȘte de raquette, afin de permettre Ă  mes coĂ©quipiers de faire des courses autour de moi, pour se dĂ©marquer. Chris Paul ne parvient pas Ă  se libĂ©rer, Julian Wright non plus, et c’est finalement Rasual Butler qui parvient Ă  se retrouver seul Ă  3-pts, face au panier. Il est servi, dĂ©clenche et marque au buzzer. Fous de joie, on se prĂ©cipite sur lui.

Puis d’un, le son devient sourd, avant de bourdonner. Les images deviennent floues, perdent en couleur, puis se consument, telle une photo de papier qui brĂ»le. Puis, plus rien. Que m’arrive-t-il ?

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Alors j’aime ça !!! En plus ça correspond aux annĂ©es ou j’ai commencĂ© Ă  suivre la NBA. Tu vas jouer avec MyEra ? Je suis en train de me monter une petite story avec ce mode ahah, les grands esprits se rencontrent :stuck_out_tongue:

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Je l’ai toujours aimĂ© cet intĂ©rieur besogneux. Je me souviens de lui Ă  Indiana en tout cas !

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Une nouvelle story basket d’ @alexgavi, bien sĂ»r que je vais suivre ça attentivement :grin:

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Il est de retour !

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Réponses

@Pikouse J’espĂšre ne pas te dĂ©cevoir, mais ça ne sera pas en MyEra. J’avoue que c’était voulu de faire croire que j’allais prendre cette direction :sweat_smile:
Mais tu n’es pas loin du compte, car j’ai adorĂ© cette pĂ©riode, et j’avais testĂ© quelque chose centrĂ© autour d’Iverson qui aurait dĂ©butĂ© un peu plus tĂŽt.

@Dubois Il faut dire qu’il a fait de belles campagnes de playoffs avec Indiana. J’aime aussi les joueurs besogneux, dont on ne parle pas beaucoup, mais qui sont indispensables Ă  leur Ă©quipe :smiley:

@Rhino Merci beaucoup ! Ce sera un peu diffĂ©rent de ce que j’ai fait avec les Wolves, mais j’espĂšre que ça te plaira :smiley:

@RedM1nd Tout à fait, mais il me fallait un peu d’avance :grin:

29 août 2025 - Raleigh, Caroline du Nord

Mes yeux finissent par s’ouvrir, pĂ©niblement. Je suis dans mon lit. Ma femme Lesley est assise juste Ă  cĂŽtĂ© de moi : « Joyeux anniversaire mon chĂ©ri Â» lance-t-elle tendrement. Peu Ă  peu, mon esprit fait surface. Nous ne sommes plus en 2009, mais en 2025, le jour de mon anniversaire, et je viens de me rĂ©veiller chez moi, en Caroline du Nord. Ce match, dont je viens de rĂȘver, est probablement le meilleur de ma carriĂšre. Mais c’est aussi une façon de me souvenir de mon ancien coĂ©quipier, Rasual Butler, qui nous a quittĂ©s il y a 7 ans, dans un accident de voiture.

A 45 ans, ma vie d’aujourd’hui est moins palpitante que lorsque j’étais joueur. Je m’y suis fait, et ça me convient maintenant. Ce jour est supposĂ© ĂȘtre spĂ©cial, mais je n’aime pas vraiment ça. Les grandes fĂȘtes, les effusions de cadeau, et autres dĂ©monstrations pour fĂȘter une annĂ©e de plus, ce n’est pas pour moi. Pas question de changer les habitudes. Ma famille le sait bien, et les mots de ma femme sont amplements suffisants.

Mes deux enfants, qui sont grands maintenant. Ma fille, Dasia, est retournĂ©e sur son campus de la fac, oĂč elle vient de commencer sa deuxiĂšme annĂ©e. Junior, mon fils, est encore Ă  la maison. Il s’apprĂȘte Ă  aller Ă  son lycĂ©e, dans notre ville de Raleigh. Je le croise, occupĂ© : « Salut ‘Pa, joyeux anniversaire ! Â». Lui aussi sait qu’il ne m’en faut pas davantage.

Cela fait sept ans que j’ai pris ma retraite de joueur, et je suis fier d’avoir pu passer du temps auprĂšs des miens. Je ne suis pas restĂ© totalement inactif pour autant. Je continue de faire quelques tirs sur mon terrain privatif, histoire de garder la main. Sur la scĂšne mĂ©diatique, je fais quelques interventions Ă  la tĂ©lĂ©, pour des Ă©missions sportives sur la NBA, mais il ne s’agit de rien de trĂšs prenant. On m’a proposĂ© des rĂŽles dans des coaching staff, mais je n’ai jamais vraiment considĂ©rĂ© la chose. En rĂ©alitĂ©, j’ai une certaine tranquillitĂ© qui sied Ă  mon quotidien. Et ce matin ne dĂ©roge pas Ă  cette rĂšgle.

Pourtant, Ă  peine levĂ©, mon tĂ©lĂ©phone ne fait que vibrer. Comme tous les ans, je reçois des messages pour mon anniversaire, provenant de la famille, ou d’anciens coĂ©quipiers. Mais cela fait plusieurs fois qu’un numĂ©ro que je ne connais pas, essaie de me joindre. En tant qu’ancien sportif professionnel, les sollicitations sont courantes, donc je ne me formalise pas vraiment.

Puis, ce mĂȘme numĂ©ro se met Ă  appeler en continu. J’ai tolĂ©rĂ© 5 fois, 6 fois, 7 fois
 Mais au bout d’un moment, c’en est trop, et je me dĂ©cide Ă  rĂ©pondre, sĂšchement :

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Mon meilleur ami porte le mĂȘme prĂ©nom. Je me mets Ă  avoir des doutes sur son sexe :sac:

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Réponse

@toopil Va savoir ! On t’a sĂ»rement menti ! :joy:

Un appel de courtoisie, pas si courtois

Je me dĂ©cide Ă  prendre cet appel, qui me harcelais depuis de longues minutes, fin prĂȘt Ă  en dĂ©coudre :

Alors que je m’attendais Ă  une Ă©niĂšme sollicitation commerciale, la voix que j’entends paraĂźt ĂȘtre tout aussi Ă©nervĂ©e :




Allo ! David West ? C’est bien toi ? Joe Dumars Ă  l’appareil. Tu aurais pu me rĂ©pondre avant !



« A l’appareil Â», cette expression qu’on n’entend plus depuis une vingtaine d’annĂ©es me fait presque sourire. Mais c’est surtout le nom de mon interlocuteur qui m’interpelle. Ce n’est pas n’importe qui. Il est une ancienne lĂ©gende des Detroit Pistons, champion avec la fameuse Ă©quipe des Bad Boys entre la fin des annĂ©es 80 et le dĂ©but des annĂ©es 90. C’est son Ă©quipe qui a empĂȘchĂ© Michael Jordan de gagner plus tĂŽt. Et c’est justement ce Joe Dumars qui dĂ©fendait sur MJ. Une Ă©poque dont je n’ai que peu de souvenirs, car je n’avais mĂȘme pas 10 ans, mais dont j’ai Ă©normĂ©ment entendu parler. Ce mĂȘme Dumars qui est ensuite devenu dirigeant, aujourd’hui en poste chez les Pelicans. Que me veut-il ?

Surpris d’entendre sa voix, je suis vite redescendu de mon Ă©tat de colĂšre, je lui rĂ©ponds :




Joe Dumars ? Que me vaut votre appel ?



Lui, en revanche, semble toujours aussi furieux. Dans une Ă©poque oĂč multiplier des appels passerait pour du harcĂšlement tĂ©lĂ©phonique, c’est finalement moi qui me fait rĂ©primander comme un ado de 15 ans :




Comment ça tu ne rĂ©ponds pas Ă  mes appels ? Ça doit faire au moins 5 ou 6 fois que j’essaie de t’avoir !


Effectivement, lorsque l’on possĂšde son pedigree, ça ne doit pas arriver souvent de se faire refuser des appels. J’essaie de lui rĂ©pondre, presque en me justifiant :




Vous comprenez




A peine ai-je le temps de commencer ma phrase, il me coupe :



Je ne t’appelle pas pour avoir des justifications, mais pour du business. Tu dois savoir que les Pelicans sont en pleine rĂ©organisation. Tu connais la franchise, et tu as toujours Ă©tĂ© apprĂ©ciĂ© ici. J’aimerais qu’on se rencontre ici, Ă  la Nouvelle Orleans.


J’imagine qu’il souhaite me proposer quelque chose, peut-ĂȘtre un poste. Dans le fond, il n’a pas tort, je connais trĂšs bien la Nouvelle Orleans, pour y avoir jouĂ© quelques annĂ©es. Mais de l’autre cĂŽtĂ©, je mĂšne ma petite vie tranquille, chez moi en Caroline du Nord. Je n’ai pas de contrainte, et j’ai le temps de faire ce que je veux. Je n’ai jamais vraiment envisagĂ© de me rĂ©investir en NBA. Je lui rĂ©ponds :




Je ne sais pas trop
 Je suis bien chez moi




Dumars, lui, ne voyait pas les choses de la mĂȘme façon :


ArrĂȘte de te trouver des excuses, et bouge tes fesses ! Viens en Louisiane, et on parlera de vive voix ! Je n’ai rien Ă  te promettre, mais j’ai un projet, et j’ai besoin de gens sĂ©rieux et compĂ©tents. Et c’est l’image que j’ai de toi.


En me voyant raccrocher perplexe, ma femme Lesley devine mes sentiments, et me demande si tout va bien. Je lui parle de la conversation que je viens d’avoir.



C’était bizarre, je n’ai mĂȘme pas pu en placer une. J’ai aussi l’impression d’ĂȘtre contraint d’y aller. Ce n’était le genre d’appel plaisant, mais en mĂȘme temps ça remet les idĂ©es en place. Mais j’aime notre vie ici, notre tranquillité 

Ma femme reprend, avec le bon sens qui la caractérise :


Mais les enfants sont grands, et on tu commences vraiment Ă  tourner en rond. Il a raison quand il te dit qu’il faut que tu te bouges ! En plus, on connait trĂšs bien la Nouvelle Orleans, et tu aimes bien la ville. Dumars ne t’a pas dit ce qu’il avait en tĂȘte, il attend peut-ĂȘtre de toi que tu fasses soit un consultant, ou quelque chose de similaire. Si ça se trouve, il ne se passera pas grand chose. Vas-y, ça ne t’engage en rien de tout maniĂšre !


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Si Mme dit que tu peux y aller, faut foncer avant qu’elle ne change d’avis :grin:

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@Rhino C’est clair, c’est la voix de la raison !

31 août 2025 - La Nouvelle Orleans, Louisiane

Les mots de ma femme ont fait mouche, comme d’habitude, il faut le dire. AprĂšs une nuit de rĂ©flexion, je me suis dĂ©cidĂ© Ă  prendre un billet d’avion en direction de La Nouvelle Orleans. Et deux jours plus tard, me voici dans l’avion qui me mĂšne lĂ -bas. Le trajet n’est pas long, seulement 2h, mais cela laisse le temps de me rappeler ce que cette ville reprĂ©sente pour moi.

La Nouvelle Orleans, j’y ai passĂ© les meilleures annĂ©es de ma carriĂšre de joueur. A l’époque, ce ne sont pas les Pelicans, mais encore les Hornets. Et, c’est Bob Bass qui me drafte en 2003, en 18Ăšme position. Mais, les dĂ©buts n’ont pas Ă©tĂ© simples. J’ai trĂšs peu jouĂ© Ă  mon arrivĂ©e. A l’époque, il y avait P.J.Brown qui Ă©tait le titulaire Ă  mon poste, et le patron de l’équipe Ă©tait Baron Davis. L’équipe visait les playoffs, donc le coach voulait des joueurs d’expĂ©rience sur le terrain. La saison d’aprĂšs, 2004-2005, est paradoxalement la meilleure chose qui me soit arrivĂ©e. Je ne joue toujours pas beaucoup, et quand c’est le cas, ce n’est mĂȘme pas Ă  mon poste. Le coach me fait jouer ailier, alors que je suis un intĂ©rieur. Je finis par me blesser Ă  la jambe, et je loupe une grosse partie de la saison. L’équipe est catastrophique, on perd 19 de nos 20 premiers matchs, et Baron Davis part pendant la saison. Surtout, il y a Katrina qui balaye la ville. On est obligĂ© de s’expatrier Ă  Oklahoma City pour finir la saison.

L’étĂ© 2005 va tout changer pour moi. AprĂšs ma blessure, je travaille comme un dingue pour ĂȘtre plus fort que jamais. A cĂŽtĂ©, une grosse partie de l’équipe change, et surtout il y a la draft de Chris Paul, qui va me dĂ©livrer un paquet de passes dĂ©cisives. Je me retrouve enfin titulaire, et je peux montrer ma valeur. Je passe de 6.2 Ă  17.1 pts de moyenne, et l’équipe de 18 Ă  38 victoires. On stagne un peu en 2006-2007, mais on explose en 2007-2008, en gagnant 56 matchs. Je deviens All-Star, et Chris Paul termine 2Ăšme au classement MVP. On est Ă©liminĂ© par les Spurs en demi-finales de confĂ©rence, mais la saison est trĂšs encourageante. Malheureusement, on ne confirme pas la saison qui suit (49 victoires). Je suis encore All-Star, et Chris est un monstre, mais on sort au premier tour des playoffs.

2009-2010 est une grosse dĂ©ception. Chris se blesse, et on ne fait mĂȘme pas les playoffs. C’est un peu mieux en 2010-2011, mais on prend les Lakers au premier tour des playoffs. On sent que notre heure est passĂ©e, et qu’il est temps de passer Ă  autre chose. Chris Paul demande Ă  partir, et je m’en vais signer aux Pacers. Depuis, la franchise galĂšre. Il n’y a eu que 4 campagnes de playoffs depuis 2010. Ils ont draftĂ© Anthony Davis en 2012, qui les mĂšne Ă  une belle Ă©popĂ©e en 2018 (demi-finale de confĂ©rence). Mais il finit par partir aussi. Ils prennent Zion Williamson en 2019, mais c’est un fiasco jusqu’à prĂ©sent.

De mon cÎté, je réussis finalement à prendre 2 titres sur la fin de carriÚre avec les Warriors.

Perdu dans mes pensĂ©es, un message du commandant de bord me ramĂšne Ă  la rĂ©alitĂ© : « Nous avons entamĂ© notre descente. Vous pouvez dĂ©jĂ  apercevoir la Nouvelle Orleans au loin. Le temps y est radieux, avec un beau soleil, et une tempĂ©rature au sol de 27°C. ArrivĂ©e estimĂ©e dans 7 minutes Â».

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Ah je suis curieux de voir ce que tu vas faire chez les Pelicans, car à mon avis il faut tout reconstruire et sans Zian, c’est plus un boulet qu’autre chose pour la franchise (et c’est dommage car il a beaucoup de talent, mais entre blessures et train de vie douteux ca n’aide pas 
)
Bref, j’aime beaucoup ce dĂ©but de rĂ©cit romancĂ©, j’espĂšre que David West y vivra une belle aventure :wink:

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Quel canard celui-ci :sac:

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Réponses

@Pikouse C’est vrai que Zion est une sacrĂ© Ă©nigme. Un talent monstre dans un corps en sucre !
C’est la premiĂšre fois que je tente quelque chose de romancĂ©. Pour l’instant, le plus dur est de crĂ©er des images via l’IA, pour ne pas Ă  gĂ©rer les questions de droit d’auteur :sweat_smile:

@toopil Il faut bien parfois ! :eyes:

La rencontre

A la sortie de l’aĂ©roport, une personne m’attend avec un panneau Ă  mon nom. Celui-ci m’indique m’emmener au siĂšge des New Orleans Pelicans, sur les bords d’Airline Drive, endroit que je connais trĂšs bien. Le trajet en voiture est court, seulement 15 minutes. Cela faisait 14 ans que je n’avais pas mis les pieds lĂ -bas.

Quand mon chauffeur me dĂ©pose, je remarque la prĂ©sence d’un nouveau bĂątiment, un beau centre d’entraĂźnement Ă  l’effigie de la franchise. Il y regroupe le pĂŽle sportif, mais aussi les bureaux de la franchise. Juste Ă  cĂŽtĂ©, il y a les installations de Saints, l’équipe de football locale.

A l’intĂ©rieur, on me dirige vers le bureau de Joe Dumars. Ce dernier est lĂ , Ă  passer des appels. Lorsqu’il s’aperçoit de ma prĂ©sence, il coupe court Ă  sa conversation, et se lĂšve vers moi et me tendant sa main :




Bonjour David, merci d’ĂȘtre venu. J’espĂšre que le trajet a Ă©tĂ© bon.




AprÚs les échanges de courtoisies habituelles, il prend un ton plus sérieux :


J’imagine que tu t’es renseignĂ© sur la franchise avant de venir. Comme tu as dĂ» le voir, l’organisation n’est pas au mieux. Une grosse partie de l’organe dĂ©cisionnaire a Ă©tĂ© remerciĂ©. La propriĂ©taire de la franchise est venue me chercher pour tout remettre de l’ordre, et repartir sur des bases saines. Je cherche donc des personnes sĂ©rieuses Ă  qui je pourrais accorder ma confiance. En attendant, c’est moi qui ai assumĂ© les dĂ©cisions autour de l’équipe cet Ă©tĂ©. Que penses-tu des choix qui ont Ă©tĂ© faits, et de l’équipe en place ?


Je trouve que sa demande ressemble fortement Ă  une question piĂšge. Pour autant, je suis au fait des Ă©vĂšnements rĂ©cents, et ce n’est pas reluisant, surtout pour lui. Justement, les Pelicans ont Ă©tĂ© fortement dĂ©criĂ©s pour leurs choix cet Ă©tĂ©. Je vais ĂȘtre honnĂȘte, tout en essayant de mĂ©nager mon interlocuteur.




Je pense qu’il y avait mieux à faire, surtout en ce qui concerne Derik Queen.



Derik Queen a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© en 13Ăšme position de la derniĂšre draft. Autant, le joueur n’est pas en cause, mais les choix rĂ©alisĂ©s pour rĂ©cupĂ©rer ce pick de draft sont d’autant plus discutables. Initialement, ce 13Ăšme choix appartenait Ă  Atlanta. Et Joe Dumars, a envoyĂ© le 23Ăšme choix des Pelicans qui est devenu Asa Newell, ainsi (et surtout) le 1er tour de draft 2026 des Pelicans. Cela aurait pu ĂȘtre intĂ©ressant si les Pelicans Ă©taient des candidats au titre, mais on en est trĂšs loin.



Je pense que tu as lĂąchĂ© beaucoup pour lui. Quand on sait qu’il y aura de trĂšs gros prospects sur la cuvĂ©e 2026, c’est dommage.



Alors que Joe me regarde sans montrer signe d’une quelconque Ă©motion, je poursuis :

C’est vraiment le gros point noir de l’étĂ©. Pour le reste, je suis perplexe. Il y a le dĂ©part de C.J.McCollum, qui Ă©tait un super vĂ©tĂ©ran pour Jordan Poole, qui n’était pas terrible avec Washington. Certes, il sera important pour compenser l’absence de DeJounte Murray pour blessure. Il y a aussi Saddiq Bey qui est arrivĂ©, mais on ne sait pas du tout quel est son niveau, Ă©tant donnĂ© qu’il a manquĂ© toute la saison pour blessure. Autrement, il y a aussi la signature de Kevon Looney, qui est une bonne chose, et la prolongation de Herbert Jones, qui est indispensable Ă  mes yeux.

Mon interlocuteur prend enfin la parole, mais assez briÚvement, me demandant ce que je pense de la saison à venir. Je lui réponds :

HonnĂȘtement, il y a beaucoup trop d’incertitudes. Et en NBA, il n’y a pas de place pour l’incertitude. Il y a du talent dans l’effectif, mais est-ce qu’on est certains que tout ce talent pourra jouer ? Zion Williamson, qui est la piĂšce centrale de l’équipe a manquĂ© plus de matchs dans sa carriĂšre, qu’il n’en a jouĂ© ! Ceux qui sont censĂ©s l’entourer ne sont pas assez bons pour porter l’équipe en cas de besoin. Et eux aussi sont sujets aux blessures. Murray va dĂ©jĂ  louper une grosse partie de la saison Ă  venir. Murphy et Jones ont manquĂ© beaucoup de matchs la saison derniĂšre. Saddiq Bey sort d’une saison blanche, et je ne te parle mĂȘme pas de joueurs de banc
 tout est rĂ©uni pour que la saison soit une galĂšre. Ce serait presque un exploit de jouer le play-in


Un tel constat, Ă©noncĂ© clairement, pourrait ĂȘtre perçu avec une fin de non recevoir pour un interlocuteur susceptible. Je ne connais pas trĂšs bien Joe Dumars, mais je sais qu’il a Ă©tĂ© un gagnant, donc j’imagine que mes mots doivent bouillir en lui. Je m’attends Ă  un retour de flamme consĂ©quent, mais il n’en sera rien :


Merci de m’avoir offert un constat sans dĂ©tours, je m’y attendais, mais c’est aussi ce que j’espĂ©rais de ta part. Cet Ă©tĂ© m’a fait comprendre que les choses ont changĂ©, et que je dois m’adapter. A mon Ăąge [62 ans], je n’ai plus l’envie, ni la force de dĂ©fendre mes choix en ce qui concerne l’équipe. Ce que je veux, c’est d’ĂȘtre le lien entre les actionnaires, et le cĂŽtĂ© sportif. Du coup, je cherche quelqu’un qui puisse ĂȘtre le General Manager de la franchise. Et le fait que tu puisses analyser froidement l’équipe et mes dĂ©cisions, me montrent que tu peux ĂȘtre la personne de la situation. En plus, tu es un ancien joueur de l’équipe, et tu as Ă©tĂ© un personnage important de la communautĂ© locale. Tu ferais consensus ici
 Je te laisse le temps d’y rĂ©flĂ©chir.

Mais le fait de voir mon ancienne franchise aussi mal en point me fend le cƓur. Je ne ferai peut-ĂȘtre pas mieux, mais je dois essayer, au minimum. Ainsi, ma rĂ©ponse ne se fait pas attendre.


En venant ici, je n’avais pas l’ambition de prendre un poste. Mais la franchise a besoin de moi. Donc j’accepte le poste. Par contre, je ne veux pas que tu interfĂšres dans chacune de mes dĂ©cisions. Il me paraĂźt normal de devoir rendre des comptes, et ton avis reste prĂ©cieux, mais je veux ĂȘtre le dĂ©cisionnaire des choix sportifs, et non un pantin Ă  qui on dit quoi faire.


Me voici donc le nouveau General Manager des New Orleans Pelicans. Avec Joe, nous poursuivons notre conversation, plus informelle cette fois-ci. Nous faisons un peu plus connaissance, en parlant de nos proches, de nos expériences, et anecdotes durant nos carriÚres respectives. Nous partons ensuite dßner dans un restaurant à proximité, puis repartons chacun de notre cÎté.

Je ne rentre pas encore en Caroline du Nord, mais préviens ma femme des événements de la journée. Demain, je serai officiellement intronisé à mon poste.

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Je ne suis plus assidĂ»ment la NBA depuis 2 ans. Et en lisant ton rĂ©cit j’apprends que Ingram n’est plus la, mais que mon meneur favoris y est
 Murray. Je le pensais encore Ă  Atlanta. J’espĂšre que tu vas reconstruire cette Ă©quipe en gardant Zion. C’est vraiment un gĂąchis monumental sa carriĂšre.

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Je suis DG de l’équipe, je vire tous le bois mort entre Poole (qui en a vraiment le QI), Murray (fragile) et Zion (fragile).

La jeunesse de cette Ă©quipe est cool n’empĂȘche avec Fears, Murphy (qui a fait la misĂšre cette nuit Ă  SA), Queen et Hawkins.

A toi de gérer cette équipe a gros potentiel, mais qui mise sur des fragiles.

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Réponse

C’est intĂ©ressant de voir Ă  quel point la franchise et Zion divisent :grin:

@Dubois Exactement, Ingram est parti en cours de saison derniĂšre, Ă  Toronto pour ĂȘtre exact. Murray est arrivĂ© durant l’étĂ© 2024, mais il s’est blessĂ© assez rapidement. Je me demande ce qu’il va donner.
Pour Zion, je partage entiĂšrement. Le concernant, j’agirai selon sa capacitĂ© Ă  rester sur le terrain :+1:

@Equi J’ai ri concernant Poole, Murray et Zion, mais tu as mis le doigt oĂč il faut, car il s’agit de la stricte vĂ©ritĂ©.
J’aime aussi les jeunes que tu cites. Maintenant, à voir la direction qui sera prise :smiley:

1er septembre 2025 - La Nouvelle Orleans, Louisiane

AprĂšs avoir passĂ© la nuit dans un hĂŽtel local, je retourne au siĂšge de la franchise. Joe Dumars est dĂ©jĂ  prĂ©sent. Il est en visioconfĂ©rence avec la propriĂ©taire de l’équipe, Gayle Benson, qui possĂšde Ă©galement les Saints [la franchise de football]. Le but est d’officialiser ma nomination, et signer mon contrat. L’échange est assez court, le temps de me souhaiter la bienvenue.

Le contrat Ă  peine signĂ©, Joe m’indique avoir organisĂ© une confĂ©rence de presse afin de rendre la nouvelle publique. Lorsque nous descendons dans la salle de presse, les journalistes sont dĂ©jĂ  prĂ©sents en nombre, que ce soit ESPN, ABC, et quelques antennes locales. Je m’attends Ă©videmment Ă  ĂȘtre interrogĂ© concernant les choix qui ont Ă©tĂ© faits avant mon arrivĂ©e. Nous nous installons, et Joe Dumars prend la parole.




Merci Ă  vous tous d’ĂȘtre venus. Nous avons organisĂ© cette confĂ©rence de presse pour annoncer l’arrivĂ©e de David West au poste de General Manager des Pelicans. Il aura pour rĂŽle de poursuivre la construction d’une Ă©quipe compĂ©titive.


Ces derniers mots font rĂ©agir l’audience. Le premier Ă  dĂ©gainer est l’envoyĂ© d’ESPN.



David, fĂ©licitations pour votre nouveau poste. Joe Dumars a parlĂ© d’équipe compĂ©titive, mais que pensez-vous de l’intersaison de la franchise ?


Je m’y attendais, et la question a le mĂ©rite d’ĂȘtre franche et directe. Toutefois, je suis dorĂ©navant un reprĂ©sentant de la franchise, je ne peux donc pas me permettre de critiquer publiquement le travail de mon supĂ©rieur hiĂ©rarchique, peu importe ce que j’en pense.

Bonjour Ă  tous. Pour commencer, je suis trĂšs fier de revenir Ă  la Nouvelle Orleans, j’adore cette ville, avec laquelle j’ai grandi au dĂ©but de ma vie d’adulte. C’est donc un honneur de reprĂ©senter cette ville et la franchise. Concernant l’étĂ©, et les choix qui ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s, je les trouve audacieux. Je suis conscient du fait qu’ils ne font pas l’unanimitĂ©, mais il faut aussi savoir prendre des risques. Sur le papier, je trouve l’effectif talentueux, capable de remporter pas mal de matchs, surtout si les conditions sont rĂ©unies.

Je pense avoir fait dans le politiquement correct, tout en ménageant Joe. Mais un autre journaliste, cette fois-ci de NBC, reprend de plus belle.



Vous jugez cet Ă©tĂ© “audacieux”. Est-ce audacieux d’avoir donnĂ© autant d’asset Ă  Atlanta pour rĂ©cupĂ©rer Derik Queen ? Est-ce que le mot “judicieux” ne serait-il pas plus appropriĂ© ?

Il faut avouer que la question de ce journaliste est cinglante. Et je n’en pense pas moins. Mais il faut faire bonne figure, et surtout essayer d’enlever de la pression au joueur, qui n’a rien demandĂ©.

Derik Queen est un trĂšs bon jeune joueur, Ă  fort potentiel. Derik a beaucoup de confiance en lui, il croit fermement ĂȘtre le meilleur joueur de la derniĂšre draft. Mais il reste un jeune joueur. Il ne faudra pas le juger sur sa premiĂšre saison, ni mĂȘme sa deuxiĂšme. Il faut voir Ă  terme, lorsqu’il aura 25 ou 26 ans, et qu’il approchera de son prime. A ce moment-lĂ , on pourra dire si ce trade est une rĂ©ussite, ou non.

MĂȘme si je ne pense pas vraiment les mots que j’ai prononcĂ©s, j’espĂšre pouvoir Ă©viter cette question tout au long de la saison. J’espĂšre surtout que le joueur sera bon. Puis, un autre journaliste enchaĂźne sur une nouvelle question.


Vous dĂźtes que l’équipe est capable de gagner pas mal de matchs. Quelles sont les ambitions pour cette saison ? Et surtout, avez-vous pu Ă©changer avec Zion Williamson ? On sait que la saison dĂ©pend essentiellement de lui. Et quand on sait qu’il passe davantage de temps Ă  l’infirmerie que sur les terrains, ça n’augure rien de bon !

DĂ©cidĂ©ment, ces journalistes sont vĂ©hĂ©ments, mais je n’en attendais pas moins d’eux. Il faut dire qu’ils mettent le doigt sur les choses sensibles.

Je n’ai pas encore pu Ă©changer avec Zion, mais je vais prendre contact avec lui rapidement. Il est un grand professionnel, et je suis convaincu qu’il se prĂ©pare Ă  110% pour la saison Ă  venir. Il a un talent tel que sa seule prĂ©sence fait passer l’équipe dans une autre dimension. Avec lui, je suis convaincu que le play-in est accessible.


Ce mĂȘme journaliste rĂ©agit Ă  ma dĂ©claration.


Gagner pas mal de matchs est seulement synonyme de play-in pour vous ? Est-ce qu’on n’est pas en droit d’en attendre davantage lorsque vous prononcez ces mots ? Et puis, excusez-moi, mais associer Zion et professionnalisme dans une mĂȘme phrase est une vaste blague !

Le journaliste n’a pas le temps de terminer sa rĂ©action, que Joe coupe court Ă  cette confĂ©rence de presse. Si j’affiche un sourire de façade, je comprends que la tĂąche s’annonce bien plus ardue que ce que j’imaginais. En plus des difficultĂ©s autour de la conception de l’équipe, je vais devoir composer avec l’hostilitĂ© de la presse.

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Si 2K avait l’option blessure et prise de poids entre deux intersaisons, Zion serait notĂ© 56.

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La presse est effectivement assez cinglante. Ce ne sera pas une mince affaire de composer avec tout le monde tout au long de la saison

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HĂąte de voir ce que tu vas rĂ©ussir Ă  faire avec les Pels. En dehors des Wizards, c’est vrai que le niveau est loin d’ĂȘtre ce que l’on attend.

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La presse n’est pas tendre, mais au vue des saison prĂ©cĂ©dentes cela peut se comprendre. Je pense que cette saison sera une belle transition en vue d’attaquer 2026/27 pour jouer les paly-offs. En tout cas, David West va avoir du boulot !

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