La surprise Westermann

« Une absence est la possibilité pour d’autres joueurs de montrer leur qualité. »
Voilà ce que déclarait Leon Hartmann lors de l’annonce de l’absence de plusieurs mois du défenseur Tiesj Van Emden. Une parole prémonitoire? C’est ce que certains peuvent penser au regard des performances du jeune Tim Westermann. Le joueur de 17 ans, appelé pour la première fois chez les A, enchainent les bonnes performances et à même déjà été appelé en équipe nationale. Le début d’une belle histoire?
Le Hansa dans les veines
Tim Westermann, 17 printemps, est un pur produit du Hansa Rostock. Arrivé au club à l’âge de 6 ans, c’est chez les pensionnaires de l’Ostseestadion qu’il réalise l’ensemble de sa formation. Dès le départ, ses éducateurs le voient comme un jeune avec un grand potentiel. Il faut dire que l’enfant domine aisément ses adversaires. Si au début, il joue un peu partout sur le terrain, c’est à l’entrée de l’adolescence qu’il se fixe au poste de défenseur central, comme Mats Hummels, son idole.
Pendant son adolescence, Westermann enchaine les bonnes performances et grimpe les échelons avec une grande facilité. Stagiaire depuis 2027, le jeune défenseur est considéré comme un des éléments les plus prometteurs de sa génération.
A l’été 2029, Leon Hartmann, coach de l’équipe première, décide de faire monter au sein du groupe professionnel plusieurs joueurs. Fabian Wozniak, Philipp Marien et Oliver Meyer connaissent leurs premières minutes avec les A, à l’occasion du Mondial des clubs, avant de partir chercher du temps de jeu en prêt. Bien que pressenti par plusieurs observateurs pour faire le même chemin, Westermann reste à quai. En conférence de presse, Hartmann déclare qu’il trouve le défenseur encore trop jeune mais que son heure viendra.
Cette désillusion se révèle terrible pour le jeune joueur qui met plusieurs semaines à la digérer. Mais là où certains feraient part de leur mécontentement et demanderaient à partir, Westermann fait le choix du travail comme réponse. Ainsi, pendant plus d’une demi-saison, le jeune joueur s’impose comme un élément primordial pour les U19. Bien lui en prend. Car lorsque le club annonce que Tiesj Van Emden, troisième dans la hiérarchie des centraux de l’équipe première, est à l’infirmerie pour plusieurs mois, c’est Westermann qui est appelé pour le remplacer. Et alors que de nombreux observateurs pensaient que le jeune joueur ne serait que cantonné au banc, Leon Hartmann lui donne sa chance dès son arrivée, par une montée au jeu à l’occasion du match face à Hannover. Depuis, l’allemand a disputé quatre rencontres, dont une titularisation, sur huit rencontres de championnat joués.
Pour rajouter un côté encore plus exceptionnel aux débuts de Westermann, Domenico Tedesco, sélectionneur allemand, appelle le joueur du Hansa pour le rassemblement de mars, afin de pallier à de nombreuses blessures. Mieux encore, le défenseur entre en jeu lors des deux rencontres, deux amicaux, face à l’Australie et au Pays de Galles.
Un avenir tracé
A 17 ans, Tim Westermann présente un profil déjà bien solide. Solide défenseur, capable de défendre autant debout que de faire parler sa qualité de tacle. Techniquement plutôt propre, le jeune joueur est dans la lignée des défenseurs modernes, capable de résister aux assauts comme de participer à la construction du jeu. Mais s’il y a qualité principale à ressortir, c’est bien la détermination de l’international allemand. Depuis sa montée dans l’équipe première, le jeune homme impressionne les observateurs pour son sens du travail et sa hargne à l’effort. Toujours l’un des premiers au centre d’entrainement le matin, il est également un des derniers à partir. Une implication pareille ne peut que plaire à Leon Hartmann.
Certains observateurs se questionnent désormais sur le rôle que le jeune joueur peut prendre à l’avenir. Bien évidemment, Westermann doit encore considérablement progresser pour espérer obtenir une place de choix au sein de son club de cœur, assez logique au regard de son jeune âge. Mais comment? Deux options s’offrent à lui. La première, la plus évidente, serait un départ en prêt. Au sein d’un club avec moins de pression, évoluant à un niveau moindre, le jeune allemand pourrait grapiller de nombreuses minutes de jeu, de l’expérience, et travailler sur ses faiblesses. La seconde option, serait de rester au moins un an ou deux au sein du Hansa afin de tenter de s’y imposer. Depuis plusieurs mois, il se murmure que Justin Janitzek serait sur le départ. Une place de quatrième central serait à prendre derrière Tomori, N’Dicka et Van Emden. Cela dépendra certainement de ce que le staff voudrait faire de Philipp Marien.
Quoi qu’il en soit, la trajectoire de Tim Westermann au sein du Hansa Rostock sera à surveiller de près.