:storyred: :s2: 🇳🇱 :vitesse: Arnhem - Le supplice d'Hertog

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Monnikenhuize

@Nehoc Je l’avais découvert sur mes premières parties avec le Vitesse et j’adore toujours autant l’acheter. Ca m’a fait un sacré choc quand j’ai appris qu’il était mort, ça avait l’air d’être un chouette gars en plus d’un excellent footballeur. Je vais en parler un peu juste en dessous, ça me parait chouette de commencer par lui dans ma revue de joueurs.

@Lincoln6Echo Eh merde, faut que je réecrive tout, j’avais pensé à la même chose ! :sac:
En vrai, cette idée d’un Tupac possédé me plaisait bien et elle me plait toujours. Je l’ai peut-être exploitée. Ou peut-être pas, faudra voir la suite. :aulas2:

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J’avais promis de parler de mes joueurs et de mes recrues en introduction et je vais commencer par celui dont le sort a été tragique, à savoir Bernard Malanda. D’habitude, quand on présente quelqu’un, on commence par le début et on finit par sa mort mais là, je vais faire l’inverse.

J’ai déjà lu que certains joueurs de FM n’aimaient pas jouer avec des personnes décédées mais, pour ma part, je trouve que c’est le plus bel hommage que l’on peut leur rendre : leur faire vivre une carrière exceptionnelle dans le jeu, c’est continuer à faire vivre leur nom et à ne pas oublier le talent qu’ils avaient balle au pied.

Junior Malanda, de son vrai prénom Bernard, est décédé en 2015, à l’âge de 20 ans, dans un accident de la route en Allemagne. Sa mort soudaine a choqué dans son club de Wolfsbourg et en Belgique. S’il était un grand espoir des diables rouges avec du génie dans les jambes, c’est sa personnalité attachante et sa détermination qui ont marqué ses proches.

Il naît à Bruxelles et débute le foot à 5 ans. Déjà tout petit, on le compare à un ours tellement il est physiquement au dessus du lot. Il passe par le FC Brussels et Anderlecht avant d’atterrir au LOSC. Mais barré par la concurrence et pressé de se frotter au haut niveau, il revient au plat pays pour signer au Zulte Waregem. Son talent est immédiatement révélé aux caméras et il prend la lumière en compagnie d’un certain Thorgan Hazard. Milieu défensif avec un physique monstrueux, une bonne technique et une excellente capacité de projection vers l’avant, son profil intéresse très rapidement en Premier League. Zulte essaye de faire monter les enchères mais ça ne plaît pas à Junior qui va au clash. Il sait ce qu’il veut et il ne fera qu’une saison et demie en Belgique avant de partir à Wolfsbourg. Il rejoint alors une belle équipe allemande avec des joueurs comme Guilavogui et De Bruyne.

La concurrence rude et une grosse blessure l’empêchent de prétendre à beaucoup de temps de jeu chez les Loups mais il continue à se battre pour faire son trou. En parallèle, il est sélectionné chez les espoirs belges et enfile même le brassard de capitaine. À 20 ans, il est vu comme un futur international de très bon niveau par tous ses entraîneurs et éducateurs, qui louent son abnégation et sa gentillesse.

Son destin doré va se briser contre une glissière d’autoroute à Porta Westfalica. Il allait rejoindre ses coéquipiers qui prenaient un avion pour effectuer un stage en Afrique du Sud. Le conducteur et le second passager s’en sortent miraculeusement. Junior Malanda est le seul à succomber dans cet accident et il a laissé un immense vide.

Plusieurs milliers de personnes se sont réunies pour commémorer sa mémoire à la basilique de Koekelberg, signe qu’il était fortement apprécié et pas uniquement parce qu’il était un prodige du football.


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L’été se déroulait paisiblement à Papendal. Quasiment tout le personnel administratif profitait des congés et le centre d’entraînement était quasi-désert. Seul dans sa maison dans les bois, Fernando pouvait ainsi se permettre de sortir plus tranquillement à découvert pour s’aérer et respirer un peu d’air frais car il lui était impossible de partir en vacances, à moins de trouver un endroit encore plus éloigné du monde que là où il était.

Tupac continuait à le suivre comme son ombre. Le dieu ne lui avait pas avoué que la malédiction était bien plus ardue que prévue à combattre pour ne pas lui miner un peu plus le moral. De toute façon, vu qu’il ne savait pas ce qu’elle causait, ça n’aurait rien arrangé de prévenir Fernando.

Ils profitaient de leurs tête-à-tête estival pour discuter et faire connaissance. Tupac découvrit les joies du barbecue, même s’il ne pouvait pas déguster les saucisses grillées, et en apprit plus sur les humains et Fernando pendant ces quelques semaines de calme. Fernando, lui, étoffa ses connaissances sur le fonctionnement de l’univers et les congénères de Tupac.



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Un soir, allongé dans une clairière au milieu des arbres, Fernando laissait Tupac lui apprendre le nom des constellations dans le ciel mais ce dernier avait du mal à montrer de quelles astres il parlait du fait de son absence de bras. Le jeune homme, bercé par l’exposé astronomique, était en train de s’endormir mais une question jaillit dans son esprit. Il se releva sur un coude et demanda à Tupac :

« Dis, je peux te poser une question ?
-Sur la Grande Ourse ?
-Non, c’est la seule que j’arrive à repérer parmi le tas d’étoiles que tu m’as montré. Je voulais en savoir plus sur ton espèce.
-Qu’est-ce que tu veux savoir ?
-Ben, vous êtes quoi, vous venez d’où ?
-C’est difficile à dire car on a perdu la mémoire.
-Hein ? Comment ça ?
-Eh bien on ne se souvient pas de nos origines. Nous avons oublié beaucoup de choses à partir du big-bang.
-Attends… Vous êtes plus vieux que le big-bang ?
-Oui, je suis le plus jeune d’entre nous et j’ai à peu près 14 milliards d’années.
-Sérieux ? Tu as vu toute l’histoire de l’univers. C’est complètement dingue ! Et il y en a des plus vieux que toi ?
-Des beaucoup plus vieux, mĂŞme.
-Et du coup, le big-bang, ça vous a rendu amnésique.
-Pas totalement. Il y a quelques informations que nous avons encore en mémoire. Nous avions un pouvoir bien plus important avant et nos historiens émettent l’hypothèse que nous nous serions brûlés les ailes en essayant de repousser nos limites et que ça aurait provoqué le big-bang. Mais ce n’est pas étayé. Je sais aussi que nous étions capables d’enfanter mais que nous ne savons plus comment faire.
-Ah, c’est con ça, je connaissais un gars qui s’est trompé de trou une fois… Mais pendant 14 milliards d’années, c’est du jamais-vu !
-Moque-toi mais ça fait de moi le dernier et le plus jeune d’entre nous.
-Et vous ĂŞtes nombreux ?
-Quelques milliers.
-Vous n’étiez déjà pas les plus gros baiseurs de l’univers avant le big-bang alors.
-Bah on est immortels, on n’a pas besoin de faire beaucoup d’enfants.
-Faudra que je te parle de plaisir sexuel un jour. Mais là on va rentrer, il commence à faire froid. »

Fernando se leva, s’étira et prit son temps pour rentrer tranquillement dans sa demeure. Tupac flottait mollement à ses côtés et la conversation dérivait sur des interrogations du dieu à propos des actes charnels humains. Pour mettre fin à cette conversation gênante, Fernando esquiva plus ou moins adroitement le sujet et questionna Tupac pour savoir pourquoi c’était à lui qu’on avait attribué la mission de le surveiller.

« J’étais volontaire pour accomplir ce genre de mission. C’est le conseil des cercles qui m’a ensuite attribué ton cas.
-Le conseil, c’était tes potes qui m’ont maudit en me faisant la leçon ?
-Non, ça c’était les chefs des cercles. Ils appliquent les décisions votées par le conseil. Ce dernier est l’assemblée qui réunit les cent membres appliquant les aspirations de mon peuple. Ils sont élus tous les millions d’années. Il y a donc plusieurs visions qui s’affrontent à chaque réunion. Actuellement, l’assemblée est séparée en trois groupes à peu près égaux : Quiétude, un groupe plutôt progressiste, Féal, qui rassemble des conservateurs et les indépendants. Ces derniers sont une multitude de petits groupes qui peuvent se rallier à l’un ou l’autre des deux camps, voire même proposer une troisième voie s’ils se liguent ensemble. Parmi ces derniers, ceux qui ont le plus d’influence se fédèrent au sein de Sublimation. C’est une nébuleuse d’individus très discrète mais aussi très influente car elle peut faire basculer les décisions dans un camp un autre. C’est par exemple à l’initiative de leur leader que tu as été maudit.
-C’est celui qui arrêtait pas de causer ?
-Non, ça c’était Izanagi, le dirigeant de Quiétude. Le chef de Sublimation s’appelle Kali, c’était celui qui…
-Celui qui se moquait de ma trogne. Ouais, je me souviens de lui mais je pensais que c’était le bouffon de service, vu comment il se faisait rabrouer par les autres…
-Je ne le connais pas mais je m’en méfie fortement. Sublimation est un cercle qui avance masqué mais avec un pouvoir très important. La preuve, il a réussi à convaincre Féal de se rallier à sa motion te concernant. On ne connaît pas les membres qui le composent et il n’y a que Kali qui se montre et sert de porte-parole.
-Donc, t’es en train de me dire que c’est ce Kali et ses potes qui ont décidé de me rajouter des plumes sur le cul.
-Il y a de grandes chances mais ils ne sont peut-être pas tous seuls et je ne comprends pas leurs motivations. J’ai demandé à un ami de se renseigner, on verra s’il peut m’apprendre des choses.
-Et si ton ami peut coller des baffes à ce Kali, je prends. Ah merde, j’oubliais que vous avez pas de bras…»

Tupac ne releva pas cet énième trait d’humour. Il venait de se perdre dans ses pensées, essayant de rebobiner le fil de décisions qui avaient été prises concernant Fernando. Il estimait que si le fait de maudire Fernando était une bonne idée au vu de son pedigree, la malédiction était exagérément redoutable.

Il suivait machinalement Fernando qui, lui aussi, marchait en silence en ressassant ce que Tupac venait de lui révéler. Ils arrivèrent sur le seuil de la maison dans les bois et rentrèrent silencieusement dans le petit salon. Tandis que le jeune homme se mettait au lit et éteignait sa lampe de chevet, toujours dans un mutisme ambiant, le dieu prit une décision. Il se confia dans le noir :

« Je vais demander à ce qu’on allège la malédiction que l’on t’a jeté. »

Le silence se prolongea alors. Tupac crut que Fernando s’était endormi et ne l’avait pas entendu mais au bout d’un moment, il finit par saisir un « merci, mon pote » prononcé depuis le lit.


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