:storyred: :s2: 🇳🇱 :vitesse: Arnhem - Le supplice d'Hertog

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Monnikenhuize

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La maison des supporters du Vitesse Arnhem s’appelle Monnikenhuize. Nous reviendrons sur ce nom quelques lignes plus bas car il est un des noms emblématiques du club. C’est ici que je répondrai à vos questions, vos remarques, vos critiques et vos encouragements. Un grand merci à vous trois, @Rhino, @Pikouse et @Irons et à tous ceux qui ont mis un petit like, ça fait chaud au coeur !

La maison des supporters est situé au pied du Gelredome, l’actuel stade du Vitesse. Construit à l’occasion de l’Euro 2000, l’antre du FC Hollywood du Rhin est un stade ultramoderne pour les standards d’il y a 20 ans : 29 600 places assises, toit rétractable, allées larges, facilement accessible par les autoroutes, le réseau de transport urbain et les pistes cyclables. Situé au sud d’Arnhem, il n’est cependant pas la première demeure du Vitesse.

En effet, les jaunes et noirs ont eu quelques peu la bougeotte ! Au dĂ©but du XXème siècle, le club se structure dans un stade de 7 500 places, le Monnikenhuize, que l’on pourrait traduire par « Monastère Â» car construit Ă  proximitĂ© d’une ancienne communautĂ© de moines. SituĂ© au nord de la ville (contrairement au Gelredome qui s’est construit au sud), il sera la théâtre des premiers succès du Vitesse.

Mais la bataille d’Arnhem de 1944 change la donne : les Allemands pilonnent la ville pour empêcher les alliés de franchir le Rhin et le stade prend sa part d’obus. L’incendie du club-house en 1948 pousse la ville à construire un nouveau terrain à proximité et à raser Monnikenhuize.

En 1950, le Vitesse quitte son premier amour sur une victoire le promouvant en première division et en battant le voisin du Quick Nijmegen (rien à voir avec le NEC Nijmegen, l’ennemi ultime !). Il prend du galon dans le Nieuw Monnikenhuize et ses 18 000 places assises et y vivra ses meilleures épopées avant de déménager en 1998 au Gelredome.

Mais quittons désormais les abords du stade, survolons le quartier de Kronenburg et le parc de Groningen pour nous arrêter à quelques encablures de là, au poste de Police d’Arnhem Sud. C’est ici que commence notre histoire, celle d’un jeune homme qui a visiblement des démêlés avec la justice.

Garde Ă  vue

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« Encore lui ?
-Ouais, ça ne fait que la troisième fois ce mois-ci…
-Ça ne peut plus durer, il faut que le procureur engage des poursuites cette fois ! »

Le chef du bureau de police d’Arnhem Sud se leva vivement de son bureau et prit son téléphone pendant que le brigadier attendait l’ordre venant du tribunal.

« Bonjour Monsieur, IL est encore chez nous. Oui, conduite en état d’ivresse cette fois. Comment ça, je le remets à son club ? Vous vous rendez compte qu’il est mineur et qu’il a piloté une voiture qu’il n’a pas le droit de conduire ? Il va finir par se tuer ou pire, tuer quelqu’un. Et il a peut-être volé la voiture, on n’a pas fait de vérification encore. Vous êtes bien sûr de vous, monsieur ? Ça va finir par se savoir que vous couvrez les conneries des footeux du coin. Bien… Si vous en prenez la responsabilité, je fais comme à chaque fois. Bonne nuit, monsieur. »

Le brigadier comprit ce qu’il fallait faire mais attendit patiemment que son chef arrête de hurler dans son bureau après ce « putain de vendu incompétent ». Il était notoire que le procureur avait ses entrées dans les loges VIP du Gelredome et qu’il aidait volontiers le Vitesse Arnhem à régler les petits débordements qui ne portaient pas à de graves conséquences.

Mais là c’était trop, de l’avis même du brigadier. Le jeune joueur qu’un équipage de nuit venait d’arrêter était le crack du centre de formation du Vitesse et c’est pour ça qu’il était protégé. On lui promettait une superbe carrière dans un grand club européen, les clés de l’attaque des Oranje et le ballon d’or, rien que ça ! Pourtant, il posait problème depuis qu’il avait débarqué en ville : états d’ivresse sur voie publique, insultes, agressions,… Il dépassait les bornes en temps normal mais là c’était vraiment trop.

« On le ramène à Papendal, chef ?
-Oui mais on va le cuisiner un peu avant de le remettre au Vitesse. J’en ai ras le cul qu’il passe en gare à vue et qu’il n’y ait aucune conséquence.
-Vous n’avez pas peur de vous prendre une danse de la part du proc’ ?
-Qu’il vienne me faire chier ce connard et je le balance à la presse, lui aussi me casse les couilles ! »

Le brigadier alla chercher en cellule le jeune tandis que le chef s’installait dans la salle d’interrogatoire et relisait son dossier à haute voix :

« Fernando Van den Driessche. 17 ans, né sous X et élevé à l’orphelinat de Doetinchem. Passé dans trois familles d’accueil, qui l’ont à chaque fois mis dehors car trop instable. Il fugue à neuf reprises entre ses six et seize ans. Enfant intelligent mais inadapté au milieu scolaire, il montre du potentiel dans la pratique du sport et notamment dans le football. Il est repéré par le club de De Graafschap puis par le Vitesse Arnhem qui le prend en charge l’année dernière malgré son passé et son casier qui commence à se remplir. Mais ça ne l’empêche pas de continuer ses conneries. »

Il releva les yeux du dossier quand le brigadier posa sans ménagement le jeune sur la chaise en face de lui.


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« Bonjour Fernando, pas trop mal à la tête ?
-Ça va. Vous me ramenez chez moi ?
-Pas tout de suite, je te garde un peu avec moi et on va causer.
-Causer de quoi ? Vous avez passé un coup de fil à vos chefs qui vous ont dit de me déposer au centre d’entrainement, j’ai rien de plus à vous dire.
-OK, c’est moi qui vais parler alors.
-Faites-vous plaisir…
-Bien ! J’ai un problème avec toi, Fernando. Tu es un petit génie du foot, t’es loin d’être con mais tu te comportes comme un débile en dehors du rectangle vert. Pourquoi ?
-Pourquoi quoi ?
-Pourquoi tu t’autodétruis ?
-Vous voulez remplacer mon psy ?
-Non, j’aimerais éviter de te revoir trop régulièrement ici en face de moi.
-Et moi j’aime bien que vos collègues fassent le taxi pour me ramener chez moi.
-Fais pas le malin, il y a un jour oĂą ta chance va tourner et oĂą tu finiras en taule parce que tu auras fait la connerie de trop.
-Vous savez comme moi que ça n’arrivera pas. Vous allez me ramener chez moi, je vais continuer ma petite vie de prodige du foot, continuer à faire des conneries, vous me chopperez encore et on aura à nouveau cette discussion.
-C’est sans fin alors ? Ton ambition, c’est que l’on te ramasse régulièrement complètement bourré en train de dégueuler dans une corbeille de ville ?
-Non, mon ambition est de vivre pleinement ma vie. Peu importe mes conneries, je suis programmé pour être un des meilleurs joueurs de foot du monde. Et quand ça sera le cas, je penserai à vous, coincé dans votre poste de police crasseux parce que vous aurez fait chier la mauvaise personne trop souvent.
-Et les dommages que tu causes autour de toi ? Ça ne te pose pas de problème ?
-Non, le club paye, pourquoi m’arrêter ?
-Jusqu’au jour où tu iras trop loin. Tu vas finir par te tuer ou tuer quelqu’un, gamin.
-Et si c’était ça la quintessence de ma vie ?
-Putain, t’as un grain petit…
-C’est ce que mon psy me dit aussi. Vous me ramenez chez moi maintenant ou vous attendez que votre patron vous rappelle pour vous engueuler parce que vous êtes incapable de faire votre boulot ? Vous avez besoin que je vous donne l’adresse de Papendal ou la rumeur qui dit que les flics sont pas capables de faire fonctionner un GPS est vraie ?
-Me pousse pas à bout, petit con, sinon…
-Sinon rien du tout ! On sait tous les deux que vous n’avez pas de pouvoir sur moi. Vous pouvez continuer à parler si vous voulez mais je vous ai assez entendu. »
-Bien. Brigadier, vous pouvez le ramener en cellule, on va le garder au frais un peu et on verra si le Vitesse nous passe un coup de fil ou s’ils veulent bien qu’il reste un peu avec nous. »

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