:storyred: :s3: À la conquête de l'Ouest 🇨🇦 - Calgary Dinos

18 mars 2016

We’re Molotov Girls and we alright.
Spark it up ‘til the streets burn all night.
So tired of being told to keep polite.
This is called being alive.
Yeah!

J’ouvris les yeux. Autour de moi, l’heure était aux derniers encouragements, aux dernières petites choses qu’on fait pour se mettre en confiance. On a tous notre rituel d’avant-match. Certains écoutent la même chanson en boucle. D’autres lacent deux fois leurs chaussures. D’autres encore échangent leur poignée de main spéciale d’avant-match. Tout est bon pour se porter chance; quand on est joueur, on est toujours un peu superstitieux.

Le vestiaire est un peu plus calme que d’habitude. On sent l’équipe concentrée, un peu tendue, peut-être. Ce n’est pas tous les jours qu’on dispute une finale, surtout dans un petit cégep. C’est toujours difficile de ne pas se laisser submerger par les émotions. Et en même temps, comment ne pas être déjà un peu fier de ce qu’on a réalisé? On déjoue les pronostics depuis le début de l’hiver. Certains ne nous voyaient même pas nous qualifier en séries éliminatoires, et pourtant, nous y voilà, en finale du championnat de futsal collégial de l’est du Québec.

Je savourais pleinement notre parcours. Je suis arrivé dans l’équipe sur la pointe des pieds il y a bientôt quatre ans. Pendant ma première année, j’étais le gardien remplaçant de l’équipe qui a remporté la première bannière de l’histoire du Cégep de Matane, tous sports confondus.

J’ai eu la chance de participer à cette épopée qui nous a vu devenir champions du Québec de soccer extérieur mixte. À l’époque, je n’ai que très peu contribué, j’ai même pris un bête carton rouge lors d’un des rares matchs que j’ai joué. Les temps ont bien changé.

Je jetais un œil au brassard de capitaine solidement fixé à mon biceps droit. Quelle fierté, que de chemin parcouru à titre personnel. J’ai fière allure dans mon chandail jaune floqué du 54; ça fait quatre ans que j’habite au Québec, mais je n’oublie pas mes origines, ma Meurthe-et-Moselle natale. Aujourd’hui, en tant que vétéran de l’équipe, je donne l’exemple. Sans vouloir me vanter, j’y suis pour beaucoup si on en est là; je suis dans la forme de ma vie, j’enchaîne les performances d’anthologie, et grâce à mes arrêts par dizaines, j’ai grandement contribué au parcours de l’équipe. Cette deuxième bannière, ça viendrait couronner tous nos efforts et nos progrès depuis deux ans. Surtout, ce serait la plus belle façon de finir mon cégep, à quelques semaines d’obtenir mon diplôme d’études collégiales.

Le coach ouvrit discrètement la porte et me fit un signe de la tête. J’enlevais mon casque audio et tapais dans mes mains pour motiver mes coéquipiers.
— C’est l’heure, les boys!

Aussitôt, le groupe se mit en branle. Les encouragements fusèrent aux quatre coins de la pièce. Derniers moments de fraternité dans l’intimité du vestiaire. On est sortis. La clameur du public nous parvient dans le couloir menant au gymnase. Les spectateurs nous encouragent déjà :

« Matane! Matane! »

Pour cette finale, le cégep a mis les petits plats dans les grands. Tel un avant-match de NBA, on rentrait à tour de rôle sur Sirius, de The Alan Parsons Project. La foule nous acclamait chacun notre tour. Est arrivé mon tour, annoncé par l’énergie débordante du speaker:
— … le capitaine de vos Capitaines, le numéro 54 et gardien: Quentin… KLEIN !!
Les vivats de la foule m’ont accueillis un peu plus forts. Je suis entré sur le parquet en saluant les gradins pleins à craquer, peinant à dissimuler le sourire sur mon visage. Ça donne la pêche, une entrée pareille, et c’est d’autant plus fort que ce sera quoi qu’il arrive mon dernier match avec l’équipe. Ne pas se laisser déconcentrer par l’atmosphère. Je fis signe à mes coéquipiers de se rapprocher pour former un cercle.

— Les gars, on y est. C’est la finale, c’est le moment qu’on a attendu toute la saison. C’est pour ça qu’on s’est battus.

Je pointais du doigt la bannière solitaire accrochée sur un mur au-dessus des bancs de touche, celle qu’on a gagné il y a deux ans.

— Vous la voyez? Ce soir, on va chercher la deuxième! À trois! 1, 2, 3…
— MATANE!

Sans un mot de plus, chacun est parti se placer à son poste. J’ai rejoint ma cage avec confiance. Gardien depuis mon plus jeune âge, je suis toujours passé sous le radar des recruteurs en raison de ma petite taille. 1m72, c’est terriblement petit quand on joue dans les buts. Pourtant, j’ai toujours l’impression de devenir quelqu’un d’autre quand j’enfile mes gants, je me sens toujours plus grand de quelques centimètres. Je me sens capable de réaliser de grandes choses. Je me sens une autre personne.

Dans l’autre moitié du terrain, les joueurs de l’Université du Québec à Rimouski nous font face dans leurs chandails blancs. Ils sont peut-être plus forts, mais on sait qu’on va les battre. Ça va être un gros match.

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J’attends la suite :grin:

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Le coup d’envoi est donné. Une minute de jeu, un adversaire se présente sur le côté du but. Il frappe en force, me forçant à sortir une grosse parade. Le public applaudit. J’engueule un coup mes coéquipiers, mais je ne me fais pas d’illusions : ça va être ça toute la partie. Maudit que j’aime ça, être le dernier rempart, le décisif discret, celui qui influence le score final sans jamais avoir son nom dans la liste des pointeurs. J’aime ça, plonger au sol rapidement, me jeter dans les pieds d’un adversaire, m’étendre de tout mon long pour aller chercher les quelques centimètres qui vont faire la différence. J’aime ça, m’éclater les genoux en retombant un peu trop lourdement, la douce caresse d’un ballon repoussé. J’aime ça frustrer les attaquants, les empêcher de marquer, avoir le sale rôle.

Mis en confiance par ma première parade, j’étais en état de grâce pendant la première période, enchaînant les arrêts les uns après les autres. Comme à notre habitude, c’est totalement contre le cours du jeu qu’on a ouvert le score peu avant la mi-temps.

À la pause, nous menons 1-0. Malgré toutes les occasions concédées, malgré une activité permanente à cause des tirs à répétition, je suis calme, serein. Je me sens invincible.

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J’ai commencé la deuxième demie avec un arrêt miraculeux, un centre en retrait sur lequel l’attaquant n’a plus qu’à la pousser dans la cage quasiment vide. Je me jette sur ma ligne et je l’arrête magiquement, tel Gordon Banks devant Pelé. On n’arrivait pas à conserver le ballon, qui revenait incessamment vers notre but. Il ne se passait pas 30 secondes sans que je doive intervenir. J’ai sorti un nouveau festival, enchaînant les arrêts et les parades. Puis après 10 minutes de jeu, je détourne un tir puissant sur mon poteau. Le ballon revient en jeu. Je suis à terre, et aucun défenseur ne suit. L’attaquant n’a plus qu’à pousser le ballon au fond. Fait chier! Un vieux but de raccroc qui les ramène dans le match. Aussitôt, je me relève et je cours chercher le ballon dans mes filets. « Allez les gars, c’est pas fini ». 1-1, il reste 15 minutes à jouer. Ne me laissant pas décourager, j’ai sorti deux gros arrêts dans la foulée, une claquette au-dessus de la barre, et une frappe déviée sur laquelle je suis pris à contre-pied, mais que je repousse en laissant traîner ma jambe. Puis sur un corner en notre faveur, Mahdi, notre attaquant camerounais, trompe le gardien dans la confusion la plus totale. Les files tremblent. Le gymnase explose. 2-1 pour Matane. Fou de joie, j’harangue la foule pour les inciter à faire encore plus de bruit. Quel kiff!

Le match ne peut plus nous échapper, maintenant. Pas avec moi aux cages, pas dans la forme dans laquelle je suis. C’est impossible. Je sors un nouvel arrêt. Je capte la balle. Le public m’acclame. Ça me booste énormément. Apercevant Sam et William seuls aux avant-postes, je relance vite. L’action offensive ne donne rien, le ballon ressort et revient dans ma direction, avec un adversaire qui court derrière. Je sors de ma cage pour aller botter en touche. J’ai une large avance sur l’attaquant. Je m’apprête à balancer un gros pointu en-dehors du terrain et à revenir en vitesse dans mon but. Mais au moment de frapper dans le ballon, je sens ma jambe se tordre d’une façon anormale. Je sens un craquement dans mon genou droit. Je perds l’équilibre. Je tombe à terre avec un cri de douleur.

L’arbitre stoppe le jeu, sous les protestations de l’adversaire qui voulait jouer rapidement. Je ferme les yeux. En à peine quelques secondes, je me retrouve entouré par plusieurs coéquipiers, le coach et la physio. Tout le monde est visiblement inquiet, moi le premier. Une douleur intense me scie le genou, c’est juste horrible. Plus un son ne descend des tribunes, le public s’est tu, retenant son souffle. Je sens tous les regards des gradins braqués sur moi. Je sais que je ne me relèverai pas. Je sais que ma finale est terminée. Malgré la douleur, je reste lucide, et un tas de trucs me traverse la tête. Comment on va finir le match si je peux plus garder les cages. Est-ce que je vais devoir aller à l’hôpital. Je suis franchement dégoûté, laissant couler sur mon visage un mélange de sueur et de larmes. Pas ça, pas maintenant, mon corps qui me trahit au pire moment possible. J’ai laissé mes gants à François pour la fin de la partie, il a un peu joué gardien au secondaire, ça devrait le faire. Pendant que la physio m’examinait sur le bord du terrain, je l’ai vu concéder l’égalisation après seulement quelques secondes. Je me pris la tête entre les mains, cherchant désespérément un soupçon d’optimisme.

— C’est pas trop grave?

La physio faisait grise mine.

— Tu ferais mieux d’aller à l’hôpital. Je vais appeler une ambulance.

Je me repassais les images de l’incident. Ce craquement dans mon genou. Cette douleur qui s’en est suivie. Ça n’augurait rien de bon. Tandis qu’on m’évacuait hors du gymnase à bord d’une civière, je vis, impuissant, l’équipe adverse inscrire le but de la victoire dans les derniers instants. Je me pris la tête entre les mains, sentant les larmes arriver. C’est fini.

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Une grave blessure pour stopper sa carrière de joueur et se lancer comme coach. Un classique mais qui fonctionne toujours

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@Rhino exactement. L’originalité? Je ne connais pas ce mot.

Montréal – 16 janvier 2017 – 10 mois plus tard

— Vous avez votre lettre d’introduction?

Je tirais de ma pochette le précieux papier, au milieu des autres documents d’immigration que j’avais bien pris soin de préparer.

— Vous avez une assurance?
— Oui, d’une durée de 2 ans.
— Je vois sur votre dossier que vous avez déjà fait une demande de permis au Canada.
— Oui, j’ai fait mes études au Québec.
— Vous avez quitté le pays quand?
— En juin dernier.
— Je vois que votre demande a été approuvée en août. Vous avez fait quoi depuis tout ce temps?
— J’étais en France pour raison médicale.

Après quelques minutes de paperasse, je sortis enfin du bureau de l’immigration de l’aéroport de Montréal, mon nouveau permis de travail de 2 ans sous le bras. Je récupérais ma valise, et j’allais à l’air libre, à l’extérieur du terminal. Ah, Montréal en janvier. -10 degrés et de la neige à n’en plus savoir quoi faire. Ça m’avait manqué. C’est drôle, c’est toujours en janvier que je débarque au Canada. L’histoire bégaie, tel un éternel recommencement.

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Mon pote Moussa est venu me chercher. On s’est connu pendant ma première année au Québec. On a défendu ensemble les couleurs de Matane, avant que cet athlétique attaquant ne fasse le saut avec les Carabins de l’Université de Montréal. Depuis le temps qu’on ne s’est pas vu, on avait beaucoup de choses à se dire, et le soccer était bien sûr en tête des sujets de conversation dans la voiture :

— Il y a la draft de la Canadian Premier League la semaine prochaine. Et j’ai de bonnes chances d’être sélectionné. J’ai eu des contacts avec quelques clubs, en tout cas.
— Hé, bravo!

J’étais content pour Moussa, mais un peu jaloux aussi. Au fond de moi, j’espérais vivre un parcours similaire, avoir une bourse universitaire, être drafté en CPL, jouer chez les pros. Je n’espérais pas une grande carrière dans les plus grands clubs, ni jouer la Coupe du monde, mais j’aurais tout donné pour avoir l’opportunité de jouer ne serait-ce que quelques matchs en pro dans ma vie. Je me suis longtemps accroché à ce mince espoir. Maintenant, c’est foutu : ma blessure a marqué un coup d’arrêt dans ma progression, et aucune université ne proposera une bourse d’études à un type qui n’a pas touché un ballon depuis 1 an. Je dois me faire une raison : le foot pro, c’est un monde dont je ne ferai jamais parti.

— Et toi, les nouvelles?
— Honnêtement, je suis content d’être de retour. Ça a été une année galère.
— À cause de ta blessure?

J’acquiesçais.

— Les croisés, mon gars, je souhaite ça à personne.
— Enfin, c’est derrière toi, tu vas pouvoir reprendre le foot.
— Je pense pas. D’après le chirurgien, j’ai un risque de récidive de 20%, il me déconseille vraiment de reprendre.
— Ah merde… même en étant gardien?
— Apparemment, j’ai aussi le ménisque externe fissuré. Gardien, pas gardien, j’ai les genoux complètement niqués anyway. Ça devait finir par m’arriver, je crois.
— OK, donc le foot, c’est fini pour toi?
— J’ai fait une croix dessus. Je vais me concentrer sur le travail pour le moment, aller obtenir ma résidence permanente.
— Alors c’est quoi ta destination finale? Tu restes pas à Montréal, je présume?
— Non, je suis ici juste pour une nuit, je reprends l’avion demain pour Calgary.
— Tu t’installes en Alberta? Je ne te savais pas si conservateur.
— Oh, moi tu sais, la politique… non, c’est surtout l’envie d’aller voir ailleurs. J’ai toujours rêvé de m’installer dans les Rocheuses. J’ai fait des entrevues pendant ma convalescence, et on m’a proposé un boulot dans un hôtel à Banff.
— Ah ouais, si t’aimes la montagne, tu vas t’éclater là-bas. J’y suis jamais allé, mais j’ai vu des photos, ça a l’air magnifique… au fait, tu veux manger quoi, ce soir?
— Une poutine? Et une vraie, hein, pas les trucs au cheddar râpé qu’ils servent en France.

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17 janvier 2017

Le vol a duré un gros quatre heures. À l’approche de Calgary, la silhouette des Rocheuses se dessine sur l’horizon, à travers le brouillard nuageux, dans lequel le centre-ville apparaît comme un mirage. Quelle curiosité que cette grande ville qui marque la frontière entre le plat des prairies et les Rocheuses. J’ai pris un taxi pour rejoindre le centre-ville et mon Airbnb, où je vais rester une dizaine de jours le temps d’effectuer quelques formalités : obtenir un nouveau numéro d’assurance sociale, échanger mon permis de conduire, demander ma Health Card de l’Alberta, éventuellement acheter une voiture… Calgary est une ville morte. Le centre-ville est désert, je me sens tout petit, seul au milieu des grands immeubles à l’allure récente. Pourtant, le chinook, ce vent chaud venu de l’autre côté des montagnes, réchauffe l’atmosphère. Mais sous la grisaille de l’hiver, la troisième plus grande ville du Canada offre un décor assez tristounet.

3 février 2017

À bord de ma nouvelle Toyota Corolla de seconde main, j’ai fait le trajet d’une heure entre Calgary et le Parc National de Banff. J’ai trouvé non sans mal le Fairmont Banff Springs, l’hôtel de luxe qui m’a embauché, situé à l’écart de la ville. La grande bâtisse à l’orée de la forêt a des petits airs de Shining . J’ai rencontré en personne le responsable RH, Elijah Kinumbe, qui m’a fait passer mon entrevue il y a quelques semaines. Je repensais à cet entretien. Pas très compliqué pour combler un simple poste de réceptionniste, mais j’ai eu un peu de misère à répondre à certaines questions dans mon anglais encore approximatif :

— Je vois sur votre CV que vous n’avez encore jamais occupé de poste en hôtellerie?
— Faut bien commencer quelque part.
— Je vois aussi que vous jouez au soccer? On cherche toujours des joueurs pour notre ligue estivale.
Merde, comment on dit ligaments croisés en anglais?

Retour au présent. Il m’a présenté le manuel de l’employé, m’a remis mon uniforme, et m’a conduit à mon logement. Comme de nombreuses entreprises du parc, Fairmont propose des staff accomodation pour ses employés, provenant souvent des quatre coins du monde. Ici, on loge dans de petites chambres doubles au sous-sol de l’hôtel, une aile qu’on surnomme affectueusement the servants quarters , « le quartier des domestiques ».

— Vous avez de la chance, c’est la basse saison, donc vous n’aurez sûrement personne dans votre chambre avant l’été.

Je suis crevé. Crevé par la route sous la neige, crevé par mon arrivée dans un endroit que je ne connais pas encore. Je n’irai pas tester la vibrante vie nocturne de Banff ce soir, je suis allé me coucher tôt; je commence le boulot demain.

4 février 2017

Une première journée tranquille. Je n’ai pris mon poste qu’à 15h, pour le début du quart de soir, l’arrivée des premiers clients à l’hôtel. Je me suis fait expliquer mes tâches par Mary, une Australienne d’à peu près mon âge qui bosse ici depuis quelques semaines. Quand les Français ont pris d’assaut Montréal, ici, ce sont les Australiens qu’on retrouve massivement, pour la plupart venus en PVT. Leur accent de chasseurs de crocodiles pas du tout raccord avec le décor donne une petite touche exotique aux lieux.

Je l’ai assistée pour comprendre le fonctionnement du logiciel, la procédure de check-in, et elle m’a expliqué tout ce qui touche au dépôt de plainte. Forcément, le client moyen de Fairmont, c’est pas Joe le Péquenot, la clientèle est très exigeante, donc les plaintes sont prises très au sérieux. J’ai déjà bossé en service à la clientèle, mais je crois qu’il n’y a pas d’endroit plus représentatif de l’adage « le client est roi ».

On a eu notre gros rush d’arrivée entre 17 et 19h. Ça a été nettement plus calme dans la soirée, ce qui nous a donné l’occasion de se raconter un peu nos vies. Quand je lui ai dit que j’avais été un joueur de soccer assez talentueux, elle a rebondi sur le sujet :

— Tu sais que l’hôtel a une équipe de soccer? L’été, ils jouent dans une petite ligue contre des équipes de Banff et Canmore.
— Elijah m’en a parlé, oui.
— Tu devrais t’inscrire. Vous, les Français, vous êtes bons au soccer.
— Ah, pour moi, ça va être compliqué. Cruciate ligaments , ai-je dit en désignant mon genou blessé.
— Ouch.
— J’irai voir les matchs avec plaisir, cela dit.

17 avril 2017

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La neige a commencé à fondre, on se dirige tranquillement vers un court printemps qui va laisser place à un été achalandé. Bientôt 3 mois que j’ai débarqué à Banff, et je commence à prendre mes marques dans la petite cité au cœur des Rocheuses. On est beaucoup de jeunes à bosser dans les hôtels et les bars de la ville, ça aide à se faire des amis. J’ai ce collègue brésilien, Eduardo, qui me demande souvent de l’emmener à Calgary pour aller voir ses potes de la communauté brésilienne, vu que j’ai une voiture. J’ai accepté à une condition : « OK si tu me présentes tes potes ». Je kiff les Brésiliens, ils sont super accueillants, et c’est pas les derniers pour faire la fête. Et ça me donne l’occasion d’aller souvent à la grande ville.

Il se trouve que l’équipe de soccer de l’hôtel organise une pratique chaque lundi soir au centre communautaire, qui possède un chouette synthétique pour le soccer intérieur. J’y vais souvent, non pas pour jouer, je n’ai pas encore le droit de reprendre, mais pour voir un peu de quoi ça a l’air, et parce que ça me donne un prétexte pour me mêler à mes collègues. Ils jouent souvent des matchs contre des équipes improvisées, et ils se démerdent, mais c’est pas des foudres de guerre. Alors je me suis plus ou moins improvisé recruteur pour l’équipe : je fais souvent ami-ami avec les meilleurs joueurs de l’équipe adverse pour voir si ça les intéresserait éventuellement de rejoindre l’équipe.

26 juin 2017

La ligue estivale commence bientôt, et notre équipe commence à tenir la route. Le problème, c’est que le règlement de la ligue impose que les joueurs soient employés dans l’entreprise qui commandite l’équipe. Il a donc fallu que je me démène pour convaincre les RH de l’hôtel d’embaucher du monde. Par chance, avec la haute saison touristique qui commence, ils ne sont pas très regardants et prennent à peu près n’importe qui. J’ai donc réussi à faire venir deux québécois Peter Ouellet et Alex Bouchard, un MOD et un milieu récupérateur qui seront de très bons ajouts à l’équipe, ainsi que Kadell Cox et Hans Smith.

Mes aller-retours fréquents à Calgary et mes bons rapports avec la communauté brésilienne m’ont permis de découvrir qu’ils ont leur propre équipe, le Cruzeiro Calgary, qui joue en Alberta Soccer League. J’ai réussi à convaincre quelques uns de leurs joueurs de se joindre à nous : l’attaquant Flavio Ribeiro, le gardien Clayton, le latéral gauche Rogerio, le milieu Aleluia, et les défenseurs Reyes et Manreza. Grâce à notre colonie brésilienne, l’italien Gabaglio en latéral droit et le jeune Bandalo en milieu offensif, on commence à avoir une vraie belle équipe. La saison peut démarrer.

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L’effectif est vraiment bancal. Une fois que tu enlèves les joueurs que tu as pu convaincre de te rejoindre, c’est assez faible. J’espère que ça ira malgré tout

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@Rhino c’est vrai, mais à ce niveau, toutes les équipes sont claquées au sol. J’ai recruté des joueurs un peu meilleurs en espérant que ça fasse la différence :crossed_fingers:

5 juillet

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On y est, c’est le début de la saison dans la :sparkles: Bow Valley Soccer League :sparkles:
Cette ligue de garage, seule compétition organisée dans la région, rassemble seulement 4 équipes basées à Banff et Canmore: Banff Springs (c’est nous!), Rundle, Pump & Tap, et le Canmore United, qui s’affrontent sur les deux mois de la saison estivale.

Par la force des choses, à force de jouer au recruteur, on a plus ou moins fini par me considérer comme le coach de l’équipe. En tout cas, c’est rendu que c’est moi qui fait la compo et la tactique. Une reconversion inattendue, mais un mal nécessaire si je veux faire partie de l’équipe: mon genou ne me permet pas encore de reprendre le jeu.
Tactiquement, on va partir sur un 4-2-3-1 tourné vers l’attaque; avec notre recrutement, on a pris un statut de favori qu’on compte pleinement assumer.

On débute par un déplacement à Canmore, petite ville à 20 minutes de Banff, juste avant l’entrée du parc national.

:white_check_mark: On s’impose 2-0 grâce à des buts de Bandalo et Ribeiro. On était au-dessus dans tous les compartiments du jeu, la victoire logique. On peut faire mieux dans le contenu, nos nombreuses recrues doivent apprendre à jouer ensemble, mais je suis confiant pour la suite.

12 juillet

Premier match d’une série de 3 rencontres à la maison, sur le modeste terrain de soccer de Banff. Aujourd’hui, on rencontre l’autre équipe de la ville, le Pump & Tap, du nom d’un bar du centre-ville.

Ribeiro ouvre le score 8e minute d’une frappe de l’entrée de la surface. Bandalo double la mise en milieu de deuxième période, puis lance Ribeiro qui va obtenir un penalty, transformé par Rogerio. On a concédé un but dans le temps additionnel, suite à une situation confuse sur un corner.
Victoire 3-1 :white_check_mark:

19 juillet
On reçoit Canmore United, l’autre équipe qui a gagné ses 2 premiers matchs. Déjà notre plus gros concurrent pour le titre

On concède l’ouverture du score après 13 secondes parce que notre DC Reyes a loupé son contrôle. Ribeiro égalise de la tête à la 24e, puis rate un penalty 10 minutes plus tard. Manreza nous donne l’avantage sur corner juste avant la pause.
Un nouveau penalty à la 53è nous donne l’occasion de faire le break, mais le gardien stoppe encore, cette fois devant Aleluia. Incapables de tuer le match, on concède l’égalisation à la 72è à cause d’un alignement catastrophique de notre défense. Bandalo nous redonne l’avantage sur corner à la 80e, puis on se remange l’égalisation 3 minutes plus tard à cause d’une défense aux abonnés absents.
:yellow_square: 3-3 score final. Un match qu’on aurait dû gagner facile mais qu’on s’est compliqué tout seul à cause de nos conneries. Sérieusement, 2 penaltys ratés, et les buts qu’on prend sont plus qu’évitables.

2 août

Déjà notre dernier match à domicile de la saison, contre Rundle. Bandalo ouvre le score en début de match, puis plus rien. On n’a jamais été inquiétés, mais qu’est ce qu’on a été maladroits dans le dernier geste.
Victoire 1-0 :white_check_mark:

16 août

Deuxième manche du derby de Banff contre Pump & Tap.
La première demie est maîtrisée, on mène 2-0. Puis on prend un but juste avant la pause, un but juste après, et on met plus un pied devant l’autre en deuxième.

:yellow_square: 2-2 score final, il faudra tout donner lors de la dernière journée.

23 août

Un dernier match de championnat qui a des allures de finale sur le terrain de Canmore. On est à égalité aux points et à la différence de but avec notre adversaire du jour. Pour autant, la victoire est obligatoire car ils ont inscrit un but de plus que nous. The winner takes it all.

Si on était tous stressés par l’enjeu de ce match, ça ne s’est pas vu sur le terrain. Ouverture du score de Manreza sur corner. Rogerio fait le break sur un penalty à 20 minutes de la fin. Puis Ribeiro envoie une frappe limpide en lucarne au bout du temps additionnel. Un match dominé de la tête et des épaules. On a fait le travail, et on termine champions de la Bow Valley, non sans quelques dispensables frayeurs.

On est rentrés à Banff le trophée en poche, et on est allé boire un verre sur Banff Avenue pour fêter ça, sans grands éclats, sans effusions de joie, en toute modestie. C’était un mercredi soir ordinaire dans la petite ville de montagne. Personne ne parlera de notre titre, à part peut-être le journal local dans un article succinct. Et on s’en contentera. Demain, on sera de retour au travail, et personne ne nous félicitera pour notre performance, qui sombrera petit à petit dans l’oubli; le soccer est trop un sport de niche pour que ça intéresse quiconque. L’automne reprendra bientôt ses droits, forçant le soccer à entrer dans sa longue période d’hibernation. Et ça recommencera l’été prochain. Je ne sais pas encore où je serai alors, mais j’ai beaucoup aimé cette première expérience comme coach.

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Première expérience, premier trophée, on aime ça. Il y a du spectacle avec ton équipe en tout cas

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Quel étrange petit championnat mais un titre est toujours bon à prendre

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joli récit
Et quelle saison ultra courte !

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@Rhino Banff Springs c’est le Brésil !
Brazil Dancing GIF

@Capitaine_Hastings une ligue amateure comme une autre au Canada :sweat_smile:

@celiavalencia merci! En effet, les ligues amateures au Canada durent rarement plus que juillet-août

22 août 2018 - 1 an plus tard

Je buvais mon verre, pensif. Autour de moi, la soirée battait son plein dans ce bar de Banff où on est descendu fêter notre nouveau titre. Je n’ai étrangement pas le goût à la fête ce soir; peut-être que je commence à me faire vieux pour ce genre de party. Je préférais me repasser le film de cette saison.

Je n’ai finalement jamais remis les crampons. La crainte d’une récidive de ma blessure était trop forte, j’ai sagement préféré rester sur le banc de touche. Après tout, j’ai pris goût à mon rôle. En un sens, un entraîneur, c’est un peu comme un gardien de but: le mec solitaire qui influe sur le résultat sans jamais avoir son nom dans la liste des pointeurs.

J’ai voulu repartir sur les mêmes bases que la saison dernière, en corrigeant quelques trucs: des ailiers plus efficaces, et une défense qui n’encaisse pas 2 buts par match. Je suis allé chercher 2 très bons ailiers: Capriati et Guilherme. En revanche, j’ai eu de la misère à trouver des défenseurs qui voulaient bien nous rejoindre. J’ai quand même réussi un bon coup en attirant l’arrière droit anglais Jon Wheeldon. Le mec était sous contrat avec Torquay en D4 anglaise il y a une dizaine d’années, mais n’a jamais eu sa chance en pro. Il a pas mal vagabondé depuis, sans jamais s’imposer nul part. Il était sous contrat à Cavalry mais a été libéré sans avoir joué le moindre match en CPL. Il a un peu renoncé à l’idée de jouer pro un jour, alors on lui a proposé de venir chez nous. C’est un excellent joueur pour une équipe de notre calibre.

Screenshot (450)

Dans un style plus sobre que l’an dernier, privilégiant l’efficacité, on a ainsi enchaîné une deuxième saison quasi parfaite, ne butant qu’au dernier match face à Rundle, alors que le titre était déjà acquis.

Oh, et puis la France a gagné la Coupe du monde, mais je ne vous apprend rien.

Bref, on a conservé notre titre dans la Bow Valley Soccer League, où on est en train de s’imposer comme un cador indétrônable.

Mais force est d’avouer que je commencer à m’ennuyer. J’ai plus que fait le tour dans cette ligue, et j’aimerais bien commencer à aller voir ailleurs.

Un inconnu s’installe à mes côtés. Il commande un truc, et ce faisant, je sens qu’il me regarde avec insistance.
— Can I help you?
— Peut-être bien. T’es Quentin Klein, right?
Je toisais l’homme dans la quarantaine. Pas une allure à traîner dans ce genre de bar, avec sa petite chemise trop bien ordonnée.
— On se connaît?
— Tu me connais pas, mais j’ai un peu entendu parler de toi.
— Oh, vous êtes un chasseur de têtes?
— En quelques sortes. Dis-moi, t’es sous quel statut?
— Je suis en attente de la résidence permanente. Je viens de recevoir ma nomination provinciale. En attendant, je vais demander un permis de travail transitoire.
— Bon, c’est bien, ça fait un soucis de moins à se préoccuper.
— Vous bossez pour qui? Mariott? Quality Inn?
— Quoi? Non, on s’est pas compris, je suis président d’un club de soccer.
— Un club de soccer?
— Oui, et tu sais ce que c’est, c’est un petit monde, le soccer en Alberta. Le bruit court à Calgary qu’il y a une belle équipe qui se bâtit ici, avec un entraîneur français talentueux à sa tête.
— Oh, moi, vous savez, je ne suis qu’un humble réceptionniste dans un hôtel de luxe.
— Te dévalorise pas. C’est bien, ce que t’as réussi à faire ici, gamin. T’as construit une belle équipe pour un endroit comme ça. Mais je pense que t’as fait le tour. Ici, t’as aucune perspective. Qu’est-ce que tu dirais de venir en ville, à Calgary? Là où ça joue vraiment au soccer? On a des joueurs avec du talent, mais on manque de monde pour les encadrer. On a des ligues d’un meilleur niveau, des belles compétitions qui peuvent être un tremplin vers le haut-niveau. Tu pourras évoluer, et on te finances tes diplômes d’entraîneur si tu le souhaites.
Moi, entraîner à Calgary? Il venait de capter mon intérêt.
— Dites-m’en plus.

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Un départ inévitable pour avancer

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Chouette début bien raconté ! Vivement la suite :slight_smile:

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La suite risque de mettre un peu de temps à arriver. Je suis dans le rush IRL avec mon déménagement, entre les formalités d’arrivée, le nouveau boulot, la recherche d’une voiture et d’un logement, j’ai plus le temps d’avancer dans la partie, donc ça prendra le temps que ça prendra.

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T’inquiète pas, la vie IRL passe en 1er

6 octobre 2018
— Qu’est-ce que je fous là, putain?
J’étais seul dans ma voiture, mais l’énervement m’avait fait lâcher cette expression de colère. Le trafic à Calgary, c’est un enfer, les gens conduisent comme des cowboys dans cette ville. Banff l’été, c’est rien à côté de ça. Et puis tout se ressemble dans cette ville. Je crois que je tourne en rond depuis tout à l’heure. Est-ce que je suis déjà passé dans cette rue?

J’arrivais finalement sur le campus de l’Université de Calgary, avec ses bâtiments cubiques et ses pelouses parfaitement entretenues, où se déposent les feuilles mortes de l’automne. Je me garais devant le gymnase où le board de ma nouvelle équipe m’a donné rendez-vous. À l’intérieur, les murs du couloir sont décorés de rouge et de logos des Dinos, les équipes sportives de l’université, et des vitrines remplies de trophées rappellent le glorieux passé desdites équipes.
Le board se composait en fait d’une seule personne, Daniel Pasquotti, le type rencontré au bar à Banff, qui s’avère être le président de l’association qui chapeaute l’équipe. Il m’a fait signer mon entente et m’a expliqué mon rôle, qui, je dois bien l’admettre, était encore nébuleux. Depuis qu’il m’a expliqué qu’il voulait me nommer entraîneur des Dinos, une question me travaille:

« — Est-ce que je vais entraîner une équipe universitaire?
— Ahah, non. »

Il m’a expliqué que si les Dinos sont avant tout l’équipe de l’Université de Calgary, ils alignent aussi des équipes civiles dans les compétitions provinciales. Et c’est là que j’interviens: je serai en charge du projet sportif civil. Évidemment, c’est une structure amateur, donc contrairement aux coachs universitaires, je ne serai pas payé. Mais ça peut être un tremplin et m’apporter de la visibilité vers de plus hautes sphères du soccer canadien; après tout, les équipes U20 des clubs professionnels de la province jouent aussi dans les compétitions provinciales seniors.

« — Évidemment, on aimerait aussi te faire progresser pour faire progresser l’équipe. Donc comme promis, on t’a inscrit à la prochaine session de Alberta Soccer pour ton diplôme national C. Aux frais du club, bien sûr. »

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7 octobre 2018
Changer d’équipe, c’est aussi changer d’environnement. Il était hors de question que je fasse l’aller-retour entre Banff et Calgary tous les jours, et même si j’ai ma petite vie bien établie à Banff, je ne voulais pas passer à côté de cette opportunité. Donc je me suis décidé à déménager à la ville. Pour le moment, j’occupe le demi sous-sol d’un québécois installé en Alberta depuis une dizaine d’année, en attendant de trouver quelque chose de moins temporaire. Avec mon expérience à Banff, je n’ai eu aucun mal à obtenir un boulot au Fairmont Palliser, au centre-ville de Calgary. Sur le plan administratif, mon dossier de résidence permanente avance bien, et j’ai obtenu un permis de travail transitoire le temps de l’avoir. Ma nouvelle vie ici est déjà bien lancée.

Tous ces détails réglés, j’ai pu me concentrer sur la réelle raison de ma venue ici: les Calgary Dinos. L’équipe joue en Alberta Major Soccer League, la première division provinciale. Enfin, jouait. En vérité, ils viennent tout juste d’être relégués en Alberta Premier Soccer League. Tiens, ça, Pasquotti s’était bien retenu de m’en parler. Plus j’en apprends, et plus je me demande si je me suis pas fait enfler. Une saison désastreuse, aucune victoire et 3 petits matchs nuls… Même l’avant-dernier du classement leur a mis une distance.

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Mais finalement, rien d’étonnant vu la gueule de l’effectif, suffit de voir le niveau de nos 2 meilleurs joueurs pour comprendre que quelque chose ne va pas.

D’après moi, les candidats se bousculaient pas pour entraîner une équipe aussi nulle, alors Pasquotti a pris le premier pigeon - moi - sur qui il est tombé. Ça pue le piège à con, cette histoire. C’est certain qu’on devra recruter. Quand je pense que j’ai quitté Banff pour ça.
Ça a été un tel crève-cœur de quitter mes montagnes et cette équipe de Banff Springs que j’ai construite. Au moment de faire mes adieux à mes joueurs, je leur ai dit qu’ils seraient toujours les bienvenus pour jouer sous mes ordres. C’était plus une formule de politesse qu’autre chose, mais je crois que je vais sérieusement envisager de recruter quelques uns de mes anciens joueurs. Faute d’avoir un réseau suffisant pour le recrutement, ça va peut-être être mon seul moyen d’obtenir quelques renforts.

Plus anecdotiquement, on a aussi une équipe réserve qui joue en Calgary Soccer League (une ligue de garage qui serait dans la hiérarchie au même niveau que la Bow Valley Soccer League) et des U18 qui performent étonnamment bien en AMSL U18.

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Bref, l’automne s’installe, et je ne jouerai mes premiers matchs à la tête de l’équipe que dans 6 mois, mais j’ai du boulot. Entre le recrutement, la formation pour le diplôme d’entraîneur, et bien sûr mon emploi régulier, je vais avoir beaucoup de travail.

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C’est très bien rédigé tout ça, je vais suivre avec attention ton aventure avec Calgary !

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Ah oui, tu ne vas pas chercher le défi le plus facile pour le coup

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