@toopil Je pensais à une blague élaborée mais non, il y a vraiment un joueur salomonais qui s’appelle Raphaël
Lea’i On dirait un nom de méchant de dessin animé écrit par des scénaristes fainéants là, oh
cela dit, respect aux scouts bosniens pour avoir dégoté ce mec
@BlackRabbit85 J’aurais vraiment dû inclure un paradis fiscal dans la liste des pays de ma BDD, ça aurait été idéal pour l’histoire à raconter
(cela dit tous les pays d’Océanie ont une fiscalité avantageuse comparé aux pays occidentaux donc j’imagine que tout passe du moment que c’est au nord-est de l’Australie
)
@Segmann @morlaye @Sythax @celiavalencia @Nehoc @Pure_Malte Aussi incroyable que cela puisse paraître, aucun des pays cités n’est celui que je vais rejoindre. Allez, c’est l’heure de lever le voile
Siège social de Warden Pictures, Birmingham, Royaume-Uni
Bon…alors voilà…je vous le donne en mille : on a perdu la trace d’Avishai Sarfati. On ne sait pas ce qu’il a fait après 2034.
Comment ça ? Comment c’est possible ? C’était il y a des années, il y a bien une biographie quelque part sur Internet qui raconte la vie de Sarfati et qui nous dit où il est allé, non ?
Hey bien non, justement, pas sur cette période de sa vie. Il s’est réfugié dans un coin tellement paumé qu’on n’a trouvé AUCUN document qui pourrait nous dire où il est allé et ce qu’il a fait. Et ça, ça nous freine dans l’avancée de notre documentaire. C’est la raison pour laquelle on est devant vous aujourd’hui…on a des idées pour continuer notre projet, mais c’est des plans un peu risqués, et on veut votre feu vert.
Hey bien…c’est raisonnable de me demander mon avis, oui. Mais vous savez que je vous laisse beaucoup de libertés avec ce documentaire. Je ne suis pas comme ces producteurs qui veulent imposer une vision artistique alors qu’ils n’y connaissent rien…mais allons-y, okay, vous voulez faire quoi ?
Notre première idée, celle qu’on privilégie, serait de reprendre l’enquête en Chine.
Oui, en fait, quand Sarfati était à Macao, il avait un peu fricotté avec le crime organisé…et on s’est dit, avec Aaron, qu’il faudrait re-fouiner un peu. Parce que c’est tentaculaire, le truc ! Y’a des dizaines d’affaires à raconter. Peut-être que les relations entre Avishai et le…et le…merde…comment elle s’appelait, l’organisation mafieuse, là ?
Le Cénacle des Cadets.
Merci ! Peut-être que les relations entre Avishai Sarfati et le Cénacle des Cadets étaient beaucoup plus étroites qu’on ne le pensait. Actuellement, on sait que le Cénacle s’est servi de lui pour voler des millions de dollars à un casino…et qu’Avishai a lui-même arnaqué les mafieux en se barrant avant de finir le job. Mais on pense que ce n’est pas son seul délit !
Donc vous allez RETOURNER en Chine pour enquêter ?
C’est ça ! On a déjà un contact, un criminel repenti du nom de Zheng. C’est à partir de ce mec qu’on reprendrait l’enquête.
…mh, mh…
Vous n’avez pas l’air convaincu, Shawn.
Hey bien, en tant que producteur, je vois assez vite que cette piste peut nous exposer à des dépassements de budget…mais c’est peut-être pas une mauvaise idée, hein. Vous aviez quoi d’autre à l’esprit ?
Chercher des proches de Sarfati. C’est ce qu’on fait depuis le début, mais là, il s’agit de retrouver des membres de sa famille ou des amis d’enfance. Sauf que c’est délicat d’un point de vue…relationnel.
Oui, parce qu’il y a un monde où les gens qui apprécient Avishai Sarfati refuseront de participer à un documentaire qui vise à le briser. Il faudra être un vrai caméléon social pour qu’ils acceptent de nous raconter des potins !
Mais SI JAMAIS on choisissait d’explorer ce filon, on sait déjà où chercher. Les deux frères aînés d’Avishai travaillent à la Défense, près de Paris. Et sa soeur cadette tient un cabinet de kiné en région parisienne. Une heure trente d’avion, à tout casser.
Je préfère déjà cette proposition à la précédente. Vous avez d’autres pistes ?
Oui. On se disait aussi qu’Avishai avait peut-être pris une période sabbatique après son passage à Israel…donc, qu’il n’y avait rien à raconter.
Et dans ce cas, on pourrait se contenter de sauter quelques années. Il y a un petit risque, évidemment, de passer à coté d’une grosse affaire, mais on n’a tellement RIEN trouvé que…c’est peu probable qu’Avishai ait fait quoi que ce soit de notable sur la période qui nous intéresse. Même mon ami Rasheed n’a pas pu nous aider. Vous en dîtes quoi ?
…bah, tout comme vous deux, je suis indécis là ! Qu’est-ce qui est le pire entre passer à coté d’un scoop, et perdre du temps sur une piste qui ne mène nulle part, selon vous ? Debra, une suggestion ?
Je n’aime pas devoir abandonner aussi vite, mais nous n’aurons pas le choix. Heureusement, on a encore plein d’autres idées. Par exemple, faire un montage NON-chronologique, histoire de « planquer » les années manquantes sans que personne s’en rende compte. Ou encore, aller questionner le complice d’Avishai en Côte d’Ivoire, celui qui a fini en prison…comme vous le voyez, on n’est pas à court de « plans B ». On en a tellement qu’on veut votre avis pour savoir lequel est le meilleur.
C’est raisonnable, mais il y a un problème fondamental dans votre démarche. Moi, en tant que producteur, je vais voir la contrainte économique en premier. Vous deux, en tant que journalistes, vous vous souciez plutôt du besoin d’informer. Et le spectateur, lui, il veut du scandale et une bonne raison de s’indigner à la fin. Avant de prendre une décision, demandez-vous pourquoi et pour qui vous faîtes un choix en premier lieu.
Vous nous rendez pas la vie facile, Shawn ! Dites-nous juste quelle idée vous préférez.
Je pense que vous aurez de meilleures chances de faire avancer votre enquête si vous allez chercher des membres de la famille Sarfati à Paris. Mon flair me dit que les histoires que vous cherchez à raconter commencent là-bas…
Aéroport international de Nouméa-La Tontouta, Nouvelle-Calédonie - 28 juillet 2034
Alors, ce vol, ça s’est bien passé ?
Mal au dos, mal aux jambes, le décalage horaire me flingue…je crois que c’est le vol le plus long que j’ai jamais pris ! Et encore, j’ai de la chance, j’ai pas mal aux oreilles dans l’avion. Mais n’empêche que je suis bien content d’avoir ENFIN atterri !
Ah, j’ai une mauvaise nouvelle pour toi, Avishai. Pour aller à Port-Vila, il faut reprendre l’avion !
On n’y va pas en bateau ?
Tu crois quoi ? Le Vanuatu, c’est à 500 kilomètres de la Nouvelle-Calédonie. Il faut une heure d’avion pour y aller !
Rooooh mais putain…
Allez, t’inquiète, le jeu en vaut LARGEMENT la chandelle. Le coin est magnifique, les gens sont toujours heureux, le stress de la métropole est à des années-lumière…
…et EN PLUS, c’est pour la bonne cause ! Tu vas quand même prêter main forte à la plus grand association écolo d’Océanie ! Si t’es pas convaincu, regarde-moi. Je suis ici depuis six mois et, crois-moi, j’ai pas envie de rentrer en France !
Ouais, okay, je te crois. Dis-moi Marion, est-ce que les gens parlent français au Vanuatu ?
Avant, oui, mais ça se perd. Vaut mieux parler anglais. Ou mieux encore : le bichelamar. Y’a quelque chose comme 180 langues différentes ici, mais la majorité des gens connaissent AU MOINS le bichelamar.
J’imagine que je vais devoir suivre quelques cours, maintenant que je suis embarqué là-dedans…
T’inquiète pas, ça s’apprend vite, ça ressemble à l’anglais. Mais effectivement, tu vas en avoir besoin, surtout avec la mission qu’on va te confier ! Dis-moi…ta soeur m’a dit que tu bossais dans le foot ?
Ouais, pas plus tard qu’il y a deux mois, j’entrainais une équipe de football semi-pro à Israël. Mais j’ai arrêté, je sais pas si Judith te l’a dit. Pourquoi cette question ?
Parce que l’assoc’ pour laquelle tu vas travailler avait justement besoin de quelqu’un qui a une expérience d’éducateur sportif. « Entraineur », « Éducateur », je pense que les deux métiers ont suffisamment en commun pour que ton expérience nous soit utile.
Attends Marion, je croyais que votre assoc’ voulait seulement construire une digue ?
Ouais ouais, c’est ce qu’on fait. Mais ce projet en a amené plein d’autres…dont le rachat d’un tout petit club de foot de Port-Vila qui s’appelle l’AS Concorde. Et on veut que tu en sois l’entraineur.
Vous m’avez vraiment fait venir juste pour entrainer un club de foot ?
Bah, c’est quelque chose dont on a besoin, et c’est quelque chose que tu sais faire. Souviens-toi de l’adage : « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ».
Mais pourquoi une association d’écologistes aurait besoin d’un club de foot ?!
Pour que les bénévoles de l’assoc’ aient une activité sociale entre eux… Pour faire du sport et prendre soin de notre santé… Pour avoir quelque chose d’autre à penser que cette digue à construire… Pour sympathiser avec la population locale et que les jeunes du coin aient aussi un truc à faire. C’est des bonnes raisons. T’as l’air horrifié, là ! J’ai dit un truc qu’il fallait pas ?
C’est juste que…j’espérais prendre mes distances avec le foot en venant ici. Quand ton club est moyen, comme 80% des équipes, c’est une boucle infinie : tu te bats pour survivre, pour te re-battre l’année d’après, et l’année d’après, et l’année d’après… C’est un stress permanent, ça te bouffe de l’intérieur. J’aime pas assez le foot pour m’infliger ça pendant 20 ans.
On s’en fout, roh. C’est pour sociabiliser, le résultat est secondaire. Enfin…si, un peu. Avec le temps, ce club a beaucoup gagné en importance, il est monté en première division…
…a gagné quelques titres…
…et c’est devenu une structure assez grande pour employer plusieurs personnes. Dont toi !
Mais je le redis : ce qui compte, c’est de nouer des liens. La sociabilisation entre hommes est très importante dans la société vanuataise, rien à voir avec l’individualisme occidental. Ici, on a ces trucs qu’on appelle des nakamals…ce sont des grandes huttes où les hommes viennent se relaxer en buvant une boisson psychotrope. Tu y passeras forcément, tu te feras des amis, et tu comprendras alors la vraie…« essence » de la culture vanuataise.
Mais donc, vous attendez des résultats ou non ?
Je suis pas ta patronne, c’est pas moi qui vais te le dire…mais j’ai cru comprendre que ce serait sympa si tu pouvais garder un fonctionnement pas trop coûteux…
…histoire de continuer à attirer quelques uns des meilleurs joueurs de football du Vanuatu…que tu auras très bientôt l’occasion de rencontrer.
Okay, j’ai compris. Je gère le club, j’essaie de le garder à un bon niveau, et j’en fais un lieu de sociabilisation idéal pour les autres bénévoles.
Oui, c’est ça !.. Avishai, ça va ? T’as l’air pas ravi.
Disons que…va falloir que je retrouve certaines habitudes dont j’espérais secrètement me débarrasser.
Mais t’en fais pas, roooh. Je te l’ai dit : ce qu’il va se passer ici va te donner envie d’y rester pour toujours…