INFORMATIONS : Cet article vous est proposé par le studio Sport Interactive dans le cadre de son blog « The By Line », il permet de vous faire découvrir plus en détail certaines spécificités du football moderne.
Introduction
Le terme « Gegenpress » est entré dans l’inconscient collectif suite au retour explosif du Borussia Dortmund sur la scène européenne, avec plusieurs titres consécutifs en Bundesliga et une place en finale de coupe continentale. Leur style de jeu était intense et plaisant à voir, le « heavy metal » du foot, comme le décriront certains. Il déchaînera l’enthousiasme des supporters et commentateurs présents dans le stade. Le candidat idéal pour les configurations tactiques intégrées dans la refonte stratégique de Football Manager 2019. Mais, que signifie exactement Gegenpress et comment l’exploiter dans FM ? Rock’s End FM nous propose un guide détaillé
Historique et Buts
Le concept de Gegenpress est aujourd’hui indissociable du football allemand. Mais, en vérité, le concept date de bien plus longtemps. Comme beaucoup de tactiques de pressing, on trouve son origine aux Pays-Bas, dans les années 1970. Ces équipes opéraient un pressing assez désordonné en se ruant sur le porteur de balle. La tactique allait se développer en réduisant l’espace disponible laissé à l’équipe avec le ballon, diminuant ainsi les chances de contre-attaque et augmentant les probabilités de faute technique d’un joueur. Le football allemand allait reprendre l’idée à son compte et l’améliorer en abandonnant la défense à cinq menée par le libéro, au profit d’un marquage de zone et d’un pressing intense.
L’idée est que lorsqu’un joueur adverse gagne le ballon pour son équipe, il n’est pas encore totalement conscient de sa position ou de celle de ses équipiers. Le côté défensif concentre alors son attention sur le pressing de ce joueur, avant qu’il n’ait le temps de lancer une contre-attaque. L’équipe défensive presse le porteur du ballon et les couloirs adjacents, afin d’optimiser ses chances de récupération rapide.
Mais, comme l’appliquer à FM ? Sortons le tableau noir des tactiques.
La tactique dans Football Manager
Pour illustrer le Gegenpress, je me suis fait entraîneur d’Atalanta, une équipe dont plusieurs joueurs se prêtent parfaitement à ce style de jeu.
On nous propose pour commencer ces trois formations : 4-3-3 avec MD, 4-2-3-1 large et 4-4-2 losange. La formation joue un rôle capital dans le comportement de l’équipe, puisqu’elle impose une zone d’évolution aux joueurs, ainsi que les positions défensives en cas de perte du ballon. Je vais choisir le 4-3-3, le plus adapté à mes joueurs.
Chez moi, en Argentine, on dit qu’une équipe se construit depuis l’arrière. Je commence donc par ma défense. Le Gegenpress nécessite un libéro défensif capable de glisser des balles derrière de grosses lignées défensives. Cependant, la blessure de Pierluigi Gollini (arrêté jusqu’au début de la saison de championnat) pose problème. Deuxième choix : Marco Sportiello. Il n’est pas aussi doué au pied, ce qui pourrait conduire à plus d’erreurs. D’un autre côté, Boris Radunović est un passeur plus compétent, mais avec moins de contrôle dans la surface. Il faudra tester les deux en pré-saison pour voir lequel est le plus adapté au système.
Si on suit le concept jusqu’au bout, les quatre défenseurs se composent de deux défenseurs-relanceurs et de deux arrières latéraux offensifs. José Luis Palomino, Rafael Tolói, Berat Djimsiti et Bosko Sutalo sont tous capables d’assurer les postes centraux. Il serait peut-être bon, par contre, de travailler un peu sur la largeur. À gauche, Robin Gosens est notre meilleure option, avec son penchant « Va vers l’avant dès que possible » et la qualité de ses passes. Avec ses points forts, il vaut mieux le passer en attaque pour développer une formation plus solide en défense, avec Hans Hateboer de l’autre côté.
Plus haut sur le terrain, je suggère un meneur de jeu en retrait en défense, derrière le Carrilero sur la droite, et un milieu relayeur à gauche. Le meneur de jeu en retrait est chargé de renouveler la possession et de proposer une structure défensive au milieu. En théorie, il faudrait choisir Marten de Roon, mais son niveau élevé d’agressivité et sa caractéristique « Arrive tard dans la surface adverse » ne correspondent pas à ce rôle. Je vais donc le déplacer en milieu récupérateur pour exploiter au maximum son dynamisme et ses qualités défensives. Il faut par conséquent placer un meneur de jeu ailleurs.
Le milieu relayeur offrirait normalement une présence énergique au centre, mais avec de Roon chargé du même travail, je peux intégrer d’autres éléments de jeu. Remo Freuler, milieu relayeur né, est aussi un excellent meneur de jeu libre. Doué en passes, contrôle de balle, vision et décisions, avec une caractéristique « Dicte son rythme ».
À sa droite, le Carrilero est une version plus limitée du milieu relayeur ; il fait office de lien entre attaque et défense, avec toutefois moins de qualités physiques et moins de chances d’être pris en défaut de position. Cependant, sans choix clair pour ce rôle, je peux profiter de la couverture assurée par Hateboer et choisir une option plus risquée au milieu. Plus souvent déployé comme milieu offensif, j’utilise Ruslan Malinovskyi comme Mezzala en attaque pour tirer le maximum des espaces devant Hateboer, plus prudent.
Pour finir, nous avons notre trio offensif : deux attaquants intérieurs et un attaquant de pressing. À droite, le gaucher rusé Josip Ilicic fait bien l’affaire. Un joueur qui a du style, doué en finition, dribble et passes, avec les caractéristiques « Tire de loin » et « Joue les une-deux » complémentaires.
Le seul poste qui pourrait poser problème, c’est l’aile gauche. Atalanta ne compte que deux joueurs capables d’y jouer, sans toutefois s’y sentir complètement à l’aise. Luis Muriel devrait néanmoins se distinguer. Il est doué en vitesse, agilité, dribble, technique, style et appels de balle, avec les caractéristiques « Joue les une-deux », « Aime les duels d’homme à homme » et « Court souvent avec le ballon ». Frappeur complet, il est tout à fait capable de concrétiser les ballons qui passeront à portée. Une belle option, même si vous pourrez lui chercher des alternatives sur le marché des transferts.
Quant au frappeur solitaire, nous ne manquons pas de choix, avec des joueurs tels que Duvan Zapata, Andreas Cornelius, Sam Lammers et Muriel. Tous sont doués, avec des compétences variées qui nous permettront de changer d’approche suivant les besoins. Pour le 11 de départ, j’opterai pour Zapata, qui se distingue par son travail d’équipe, son volume de jeu et ses finitions cliniques.
Consignes d’équipes
Avec le Ballon
Une fois le 11 de départ défini, voyons les consignes d’équipe. Nous avons des instructions lorsque l’équipe pour : Avec le ballon, Phase de transition et Sans le ballon. Quand l’équipe a le ballon, la largeur d’attaque est « losange ». Cela encourage les passes courtes et rapides au milieu pour briser l’opposition. Si l’équipe perd la balle, les joueurs pourront aussi rapidement encercler et presser l’adversaire. Sous Construction du jeu, « Passez dans les espaces » et « Construire depuis la défense », optons pour « Rythme extrêmement élevé ». L’équipe fera alors en sorte de développer depuis l’arrière le plus rapidement possible. Les joueurs tenteront de se débarrasser de la défense adverse avec le ballon, tout en exploitant l’espace à l’arrière.
En Transition
Phase de transition : « Contre » et « Contre-pressing ». Ils sont à la base de cette tactique, l’équipe cherchera à presser le porteur de balle pour récupérer la possession, avant de lancer des contres rapides pour prendre l’avantage sur un adversaire désorganisé. Le gardien de but est censé « Relancer vers défenseurs centraux » et faire de « Courtes relances au pied ». Nous revenons à l’idée de la construction depuis l’arrière.
Sans le Ballon
Sans le ballon, l’équipe repose sur un « Pressing beaucoup plus haut » et une « Ligne défensive plus haute ». De quoi comprimer l’espace laissé disponible à l’adversaire, pour lui couper la route et bloquer les couloirs de passes. Notre intensité du pressing et paramétrée sur « Extrêmement intense », nos joueurs donneront tout ce qu’ils ont et remonteront plus vite sur les adversaires. Nous avons aussi « Empêchez les relances courtes du GB », nos attaquants pressent les couloirs de passes du gardien adverse et le forcent à tenter une passe longue plus hasardeuse.
Autres astuces
C’est ici que s’arrête la configuration, mais pouvons-nous aller plus loin dans les méandres du Gegenpress ?
Premier passage obligé, les Consignes particulières. Renseignez-vous sur le style de jeu de votre prochain adversaire pour préparer une sélection de déclencheurs de pressing, pour un effet encore plus flagrant. Exemple : paramétrez le marquage strict sur « Toujours » pour le meneur adverse. Avec le pressing intensif, il aura du mal à trouver l’espace et l’occasion de jouer, et donc de peser sur le jeu. Vous pouvez aussi opter pour « Toujours » pour l’intensité du pressing pour les joueurs excentrés adverses. Ils seront alors repoussés aux limites du terrain et auront moins de temps pour effectuer leur passe. Si vous avez découvert que votre adversaire tentait de jouer depuis l’arrière, mais qu’il n’avait pas les joueurs requis, essayez « Jamais » sur l’intensité du pressing pour le plus faible de ses défenseurs relanceurs, tout en harcelant l’autre pour le forcer à utiliser plus souvent son élément moins fiable.
Quelques consignes particulières
Côté consignes d’équipe, considérez « Prendre la défense de vitesse » et « Être plus disciplinés ». Le premier exploitera tout espace laissé vacant après la prise du ballon plus haut sur le terrain en encourageant vos joueurs à courir vers la défense. La seconde option est peut-être contre-intuitive, mais c’est sur elle que repose une autre tactique de pressing. Elle demande aux joueurs de rester au plus près de sa position désignée, de sorte que lorsque le ballon est perdu, ils sont mieux répartis sur le terrain pour un pressing plus efficace.
Sous « Sans le ballon », vous trouverez l’un des éléments essentiels des anciennes lignes défensives : le piège du hors-jeu. Activer le piège du hors-jeu poussera votre équipe à avancer au bon moment pour placer l’adversaire en position de hors-jeu. Vous aurez pour cela besoin de défenseurs aussi rusés (placement, décisions, concentration, anticipation et travail d’équipe) que rapides (agilité, équilibre et accélération).
Toutefois, une bonne tactique dépend entièrement de la qualité des joueurs. Vous ne pourrez utiliser le Gegenpress que si vous disposez des joueurs adéquats. Je vous conseille donc de commencer avec une équipe (comme Atalanta) qui compte déjà un bon effectif. Si vous avez des vues sur une équipe plus modeste ou qui ne dispose pas des bons joueurs, vous devrez effectuer un recrutement avisé. Vous aurez besoin de joueurs doués des bonnes qualités techniques, mais aussi de compétences mentales et physiques pour le contre-pressing. Il leur faudra d’excellentes notes en anticipation, concentration, décisions, placement, appels de balle, travail d’équipe et volume de jeu. Il est aussi important de chercher les caractéristiques décrites ci-dessus, ainsi que « Aime modifier son jeu » pour les arrières latéraux ou « Tente souvent des ouvertures dans le dos de la défense » pour vos attaquants.
Le Gegenpress est l’un des styles les plus intéressants et gratifiants du football actuel. Il ne sera pas simple de le reproduire dans Football Manager, faites preuve de patience et recrutez les bons joueurs. Mais, lorsque tout sera en place, l’efficacité et la beauté du jeu seront au rendez-vous. J’espère que ce guide vous a permis de mieux comprendre comment y parvenir.
Bonne gestion à tous !
Rock’s End FM