Ceci est un récit fictif, à propos d’un joueur fictif et globalement, l’ensemble des éléments de cet « article » (inspiré de ce que peuvent faire @Loozar ou @Irons dans leurs récits) sont issus de mon imagination.
Ce post sert en premier lieu à introduire le personnage central du récit de partie qui suivra. Ceux qui ont suivi mes aventures sur un autre forum le reconnaitront peut-être…
J’espère que cette introduction vous plaira !
Samedi 18 Mai 2014, Stade de Vallecas, Madrid.
Dernière sortie pour le numéro 10 du Rayo Vallecano. Pourtant pas habitué à laisser déborder ses émotions, Goran Komazec verse une larme au moment de quitter la pelouse, sous les acclamations de ses futurs ex-coéquipiers, et surtout sous les vivas d’une foule debout dans les tribunes. L’un des derniers footballeurs « romantiques » quitte pour la dernière fois une pelouse sur laquelle il a éclaboussé la Liga de son talent.
Arrivé d’Angleterre 4 ans plus tôt pour relancer une carrière qui commençait à s’embourber, le longiligne Serbe a fait mieux en devenant l’un des chouchous de son nouveau public, et le fer de lance de la séduisante équipe de Paco Jémez. Tout n’avait pourtant pas été simple dans le parcours de ce joueur jusqu’ici, surtout une fois sorti de sa Serbie natale…
Une lecture du jeu au-dessus de la moyenne
sens du collectif, et
surtout intelligence,
Goran avait tout, très tôt »
Miodrag Jesic, son premier coach
Elevé dans une famille de sportifs - son papa étant ancien footballeur professionnel dans le championnat Serbe, et sa maman une danseuse reconnue sur le plan national - et bien conscient de son déficit de gabarit, le jeune garçon tire le meilleur de ces deux univers pour travailler son sens du placement, sa technique, son rythme de jeu. Ce savant mélange lui permet de se distinguer, et d’être rapidement repéré par le club de l’OFK Belgrade, dans lequel il va faire ses gammes.
Très vite, le sérieux et l’application au travail de Goran font mouche, et il se retrouve régulièrement surclassé. Tant et si bien que dès ses 16 ans, il participe aux entraînements de l’équipe première, même s’il continue à évoluer au sein de la réserve, le coach estimant que le physique du garçon ne lui permettrait pas de tenir le rythme. Mais les choses changent au cours de la saison 1998-1999, avec l’arrivée d’un nouvel entraineur : Miodrag Jesic. Ce dernier relate : « Quand je suis arrivé à l’OFK, on m’a très vite parlé d’un jeune garçon qui pourrait percer sous peu. Cela faisait quelques mois qu’il s’entraînait avec les professionnels, sans avoir sa chance… ».
Une injustice que Jesic corrigera rapidement. Après lui avoir donné la chance de s’exprimer lors de la phase de préparation, le constat est sans appel : « Technique, vision du jeu, sens du collectif, et surtout intelligence, Goran avait tout, très tôt. Il était à peine majeur, mais se comportait sur le terrain comme s’il avait des années d’expérience, et son jeu était particulièrement juste. Si je devais donner un nom pour comparer, c’était comme si Pirlo était sous mes yeux. ».
Positionné en soutien de l’avant-centre, le garçon brille pour ses débuts, distille quelques passes décisives, mais régale aussi sur coups de pieds arrêtés, marquant 3 buts au cours de sa première saison professionnelle, tous sur coup-franc direct.
L’avènement après le doute
Hélas l’instabilité règne sur le banc de touche de l’OFK Belgrade. Les entraîneurs se succèdent, et le traitement du jeune meneur de jeu diffère selon les exigences de chacun. Lors des deux saisons suivantes, le temps de jeu de Komazec diminue, malgré des performances toujours intéressantes. Tant et si bien que lors de l’exercices 2001-2002, le garçon est prêté au FK Mladost Lucani, fraîchement promu en SuperLiga. Malgré un exercice de qualité (7 buts, 10 passes décisives) de la part de son nouveau joueur, le club ne saura pas éviter la descente. Quant à Komazec, c’est gonflé à bloc qu’il revient dans son club formateur pour prouver qu’il a sa place.
ceux qui doutaient
de lui qu’ils avaient
tort. »
Pavel Crnosic, journaliste sportif
Ces deux formidables saisons lui ouvrent les portes de la sélection, qu’il ne quittera plus jamais. D’abord utilisé avec parcimonie, ou pour les rencontres d’importance moindre, il monte en puissance et le sélectionneur Ilija Petkovic en fait son élément central. Hélas, les prestations de la Serbie-et-Monténégro (à l’époque) n’incitent pas à l’enthousiasme…
Cependant, les prestations en club de Komazec sont remarquées, et les offres affluent. Finalement, ce sont les Anglais de Portsmouth qui raflent la mise, et le Serbe rejoint la Blue Army à l’été 2003. La suite du parcours sera plus compliquée…
Traversée du désert
Le manager de Pompey, Harry Redknapp, qui avait pourtant fait des pieds et des mains pour que le milieu offensif rejoigne les rangs de son équipe, ne l’utilise que peu. Pire, au soir d’un match face à Blackburn, Komazec s’effondre sur un contact et sort sur civière. Le diagnostic est sans appel : rupture du ligament croisé antérieur, absence prévue d’au moins 6 mois pour un garçon qui avait déjà du mal à s’imposer.
Les deux saisons suivantes voient le Serbe peiner à retrouver une place dans l’effectif, et Portsmouth évitera la relégation de justesse à deux reprises. Finalement, le Serbe est invité à trouver une porte de sortie, ce qu’il fera en signant à West Bromwich Albion, en Championship, dans l’espoir de retrouver du temps de jeu. Hélas, le choix ne s’avère pas payant et le coach Tony Mowbray ne voit en son joueur qu’un super-sub. L’aventure Anglaise s’achève lors de la saison 2009-2010 par un nouveau prêt, et un retour qu’on pense salvateur du côté de Belgrade, où le Serbe réalise de nouveau une saison canon avec à la clé une 3è place en championnat pour son club. Malgré une très belle saison, le contrat de Komazec n’est pas renouvelé et il se retrouve libre de tout contrat à l’été 2010. C’est alors que le Rayo Vallecano entre dans la danse…
L’Espagne, ça vous gagne
il a poussé tout le monde
à se surpasser »
José Ramon Sandoval, coach du Rayo
de 2010 à 2012
Et la suite lui donnera raison. Avec la confiance de son entraîneur, le Serbe retrouve de sa superbe. Après une saison où le club brillera offensivement (8 buts, 9 passes pour Komazec), le Rayo Vallecano retrouve la Liga. Et le « danseur de Belgrade » retrouve une place de titulaire qui lui sied à merveille.
Lors de cette saison les éloges pleuvent, et son entraîneur ne pourra s’empêcher de déclarer : « Goran a été un vrai moteur cette saison. De par son niveau de jeu, d’abord, mais également par son implication sans faille dans le projet du club. En véritable meneur, il a poussé tout le monde à se surpasser. Il a été l’un de nos éléments clés pour atteindre nos objectifs. ».
Le changement de coach à l’été 2012 et la nomination de Paco Jémez ne feront que renforcer cette impression, avec une équipe pratiquant un jeu séduisant, et un Komazec quasiment toujours dans les bons coups, et pas étranger aux belles performances du Rayo Vallecano.
un des derniers, qui
tire sa révérence. »
Paco Jémez, coach comblé
Komazec pourra d’ailleurs s’en aller avec, une fois de plus, les félicitations du jury, et un ultime hommage de la part de son coach : « C’est un vrai déchirement de dire au revoir à Goran. Avec son départ à la retraite, c’est un vrai artiste, un des derniers, qui tire sa révérence. Nous avons eu de la chance d’en profiter pendant 4 ans. ».
Il se murmure cependant que le Serbe ne devrait pas longtemps rester au repos. Lui qui a profité de ces dernières années pour apprendre le métier d’entraîneur aurait déjà quelques pistes dans son pays d’origine. De quoi ramener la Serbie au premier plan sur la planète football ? L’avenir nous le dira…
Quelques chiffres
Saison | Equipe | Championnat | Matchs | Buts | Passes D. |
---|---|---|---|---|---|
1998-1999 | OFK Belgrade | SuperLiga | 17 | 3 | 5 |
1999-2000 | OFK Belgrade | SuperLiga | 15 | 2 | 2 |
2000-2001 | OFK Belgrade | SuperLiga | 13 | 1 | 4 |
2001-2002 | FK Mladost Lucani (prêt) | SuperLiga | 27 | 7 | 10 |
2002-2003 | OFK Belgrade | SuperLiga | 28 | 12 | 11 |
2003-2004 | Portsmouth | Premier League | 17 | 1 | 1 |
2004-2005 | Portsmouth | Premier League | 12 | 0 | 3 |
2005-2006 | Portsmouth | Premier League | 15 | 1 | 3 |
2006-2007 | West Bromwich Albion | Championship | 25 | 3 | 7 |
2007-2008 | West Bromwich Albion | Championship | 23 | 1 | 8 |
2008-2009 | West Bromwich Albion | Championship | 22 | 2 | 5 |
2009-2010 | OFK Belgrade (prêt) | SuperLiga | 27 | 8 | 16 |
2010-2011 | Rayo Vallecano | Liga 2 | 32 | 8 | 9 |
2011-2012 | Rayo Vallecano | Liga | 31 | 4 | 9 |
2012-2013 | Rayo Vallecano | Liga | 30 | 2 | 10 |
2013-2014 | Rayo Vallecano | Liga | 24 | 1 | 9 |
2001-2014 | Serbie | International A | 53 | 19 | 12 |