Réponses aux lecteurs
@alexgavi
il a craqué ce hmar.
@gwendil35 il a misé sur Pignatelli et Cardoso cette petite bite ![]()
@Rhino C’est surtout que je vais pas changer mon titulaire pour le plaisir ![]()
Finale de l’Europa League, Emirates Arena (Poissy) – 106 000 spectateurs
Il faisait lourd ce soir-là , comme si la banlieue parisienne s’était changée en étuve. L’Emirates Arena, cathédrale moderne nichée entre les pins de Poissy et les néons de la Seine aval, vibrait déjà d’une tension à couper au sabre. 106 000 âmes compactées, prêtes à assister à ce qui devait être une ode au football européen… mais qui vira au chaos sacré.
D’un côté, le Sporting Club Vianense, héros national au Portugal, invincibles en Liga, brillants tombeurs de Manchester United en demi-finale et tout juste auréolés d’un triplé historique.
De l’autre, le Futebol Clube do Porto, monstre blessé, guidé par Lucas Hernández, tacticien uruguayen aux manières rugueuses et au front aussi large que ses colères.
Au milieu : AnĂbal GuimarĂŁes, stoĂŻque et concentrĂ©. Son bomber bleu roi plaquĂ© sur les Ă©paules, il avançait tel un chef de guerre vers ce qu’il savait ĂŞtre peut-ĂŞtre la plus folle nuit de sa carrière.
Dès la 3e minute, le silence fut brisé net.
Renato Pacheco, du haut de ses 19 ans, contrôla un ballon difficile dans le rond central avant de délivrer une caresse verticale à mi-hauteur, un amour de passe fendue comme un éclair.
Ganso, le gamin de Rio Ă©levĂ© Ă Viana, s’échappa comme une flèche entre Magomedov et VinĂcius Prado, glissa le ballon sous le ventre du gardien sorti Ă contretemps… Et embrassa le logo de Vianense sur son maillot, face camĂ©ra, bras en croix. Le stade explosa fort de l’immense communautĂ© lusitanienne vivant dans la capitale française. 1–0.
Le ton était donné. L’arène allait sombrer dans un théâtre d’absurde et de rage.
À la 28e minute, sur une phase anodine près de la ligne de touche, Nico Varela et Eli Patermeu se chauffèrent verbalement. Un mot, un geste, un front contre front — et ce fut la claque. Carton rouge pour les deux.
Les bancs s’agitèrent. Les tribunes s’enflammèrent. Le match perdit toute structure.
Et à mesure que les minutes s’écoulaient, l’arbitre suédois Karl Nyström semblait déborder, piétiné par l’émotion et le poison que ces deux clubs avaient nourri depuis des mois. À la 52e minute, Magomedov, déjà averti, découpa Adilson Gomes par derrière. Deuxième jaune, rouge.
Côté Porto, les cadres pestaient. Les poings claquaient sur les bancs. Mais Nyström n’en avait pas fini.
Ă€ la 71e, sur une transition mal maĂ®trisĂ©e, Leandro SendĂŁo commit une faute bĂŞte Ă 70 mètres de ses buts. Nyström, cinglĂ©, sortit le rouge. Les bras levĂ©s au ciel, AnĂbal explosa de colère. Lucas Hernández, lui, traversa la ligne mĂ©diane en courant, furibond.
Et dans un geste devenu immĂ©diatement viral , il colla un coup de tĂŞte Ă AnĂbal GuimarĂŁes qui s’écroula au sol , inconscient quelques instants.
Silence absolu.
Le banc de Viana bondit. Les officiels l’encerclèrent. Le match fut suspendu pendant neuf longues minutes. Lucas fut expulsé, escorté par la sécurité, sous les huées de l’arène.
AnĂbal se releva, sonnĂ© mais digne. Il serra les dents. Et demanda Ă ses joueurs de finir le travail.
Le reste ne fut que gestion. Des fautes, du jeu haché, de la peur. Mais aucune révolte bleue. Aucun frisson côté Porto.
À la 94e, Nyström siffla la fin. Et ce fut une libération collective .
Vianense était champion d’Europe.
La scène Ă©tait surrĂ©aliste. AnĂbal, le visage encore marquĂ© par le choc, monta sur l’estrade, tremblant, Ă©mu, soulevĂ© par ses joueurs comme un dieu antique. Les projecteurs dansaient, les chants s’élevaient. Et alors qu’on lui tendait le micro en confĂ©rence de presse, il prit une longue inspiration.
Alluma un cigare, tirant lentement comme pour savourer l’instant.
Puis, dans un silence religieux, il déclara :
“Ce trophée… je le dédicace à Lamar Jackson. Qu’il le regarde bien. C’est le seul qu’il ne soulèvera jamais. Et qu’il profite de ses derniers jours en liberté. La vérité est en marche. Et bientôt, il pourrira là où il mérite d’être : en prison.”
Le cigare roula sur sa lèvre inférieure. L’assistance était bouche bée.
Le Roi de Viana venait de livrer le plus grand discours de sa légende.


