Réponses aux lecteurs
@CaptainAmericka C’est la vie des sélections on peut pas toujours être au top. Anibal est bien à Vianense.
@Sythax ouais vraiment une nation d’enculés ![]()
@Rhino ou pas ![]()

La saison venait tout juste de se refermer, emportant avec elle les derniers échos d’une épopée européenne vibrante, deux nouveaux trophées dans l’armoire, et la promesse renouvelée que le SC Vianense s’était définitivement installé parmi les géants du football portugais. Mais à l’ombre des célébrations, dans les couloirs calmes du centre d’entraînement, une autre page s’écrivait. Plus intime. Plus délicate.
Gabriel, pilier de la défense de vianense, héros discret et artisan inlassable du jeu de Guimarães, avait demandé à rencontrer Hugo Viana, directeur sportif du club. Pas de fracas, pas d’ultimatum. Juste un échange, les yeux dans les yeux, entre deux hommes qui savaient que certaines décisions pèsent plus lourd que d’autres.
« Hugo, je suis reconnaissant de tout ce que le club m’a offert. Mais j’ai besoin de plus. De me confronter au très haut niveau, de faire rayonner cette formation exceptionnelle qu’est Vianense à l’étranger. J’ai reçu des appels. Des clubs qui jouent la Champion’s League. Et je pense que c’est le moment. »
Un silence flotta. Pas de colère chez Viana, juste un soupir. Il le savait, au fond. Le garçon avait tout donné, n’avait jamais triché. Il avait grandi ici, mûri ici, porté le maillot avec une fierté presque viscérale. Mais ce genre de discours, il l’avait entendu cent fois. Il savait lire entre les lignes.
« Je te comprends, Gabriel. Et je te respecte. Mais tu sais ce que j’attends si tu veux partir. Il faudra qu’un club aligné sur la Ligue des Champions fasse une offre supérieure à 40 millions. C’est notre accord. Et c’est juste, tu le sais. »
Gabriel hocha la tête. Le deal était clair, net, sans détour. Il s’en alla, soulagé d’avoir parlé, certain que tout irait vite. Et de fait, les noms qui circulaient avaient de quoi faire tourner la tête : le FC Barcelone, Arsenal, le Napoli… Tous avaient manifesté un intérêt, sans encore déposer d’offre officielle. Puis vint la Copa America. Et Gabriel, transcendé, fut éblouissant. Un but en quart, deux en demi-finale, une prestation monstre en finale face à l’Uruguay. Le Brésil triompha, et Gabriel, désormais couronné, pouvait rêver plus grand.
Mais le rĂŞve prit une tournure inattendue.
Début juillet, une offre atterrit sur le bureau de Viana. Pas du Barça. Ni d’Arsenal. Mais de Al-Nassr, en Arabie Saoudite. 35 millions garantis, plus 35 de bonus farfelus : ballon d’or, 50 buts par saison, victoire en Ligue des Champions asiatique…
Vianense refusa.
Gabriel explosa.
« Comment ça, vous refusez ?! C’est 70 millions au total ! »
« Ce n’est pas ce que nous avons dit, Gabriel. Tu m’as parlé d’un club européen, qui joue la Ligue des Champions. Et là , soyons honnêtes : les bonus sont irréalistes. Ce n’est pas une offre sérieuse. » répondit calmement Hugo Viana.
Mais le joueur, à vif, ne l’entendait pas. Le sentiment d’être trahi se mêlait à la fatigue d’un été chargé, à l’euphorie retombée trop vite.
« Je ne me présenterais pas à la reprise. Je mérite mieux. »
Le silence se fit lourd. Puis, quelques heures plus tard, le téléphone de Gabriel sonna.
C’était AnĂbal GuimarĂŁes, le coach. Celui qu’il respectait comme un père de substitution. Sa voix, grave mais apaisĂ©e, coupa net le tumulte.
« Gabriel… Respire. Je comprends ta frustration. Mais tu crois que Hugo t’a mis des bâtons dans les roues ? On t’a protégé, on t’a lancé, on t’a fait briller. Si tu veux vraiment l’Arabie Saoudite, qu’ils fassent une vraie offre. Al-Nassr a les moyens. Mais crois-moi, ce n’est que le début du mercato. Le Napoli prépare un dossier. Et le Barça te suit depuis six mois. Tu veux partir ? Très bien. Mais dignement. À la hauteur de ton talent. »
Il y eut un long silence au bout du fil. Puis, dans un souffle :
« Tu crois qu’ils vont venir coach ? »
« Je ne crois pas, Gabriel. Je le sais. Mais tu dois rester fidèle à ce que tu es. Et tu n’es pas un mercenaire. Tu es un gamin de Viana. Ne l’oublie jamais. »
Le lendemain, Gabriel était à l’entraînement. Concentré, discret, comme à son habitude. Mais dans ses yeux brillait autre chose. L’envie de partir, oui, mais avec panache.
Le mercato n’était pas encore terminé. Et l’histoire, elle, était encore en train de s’écrire.