Réponses aux lecteurs
Poke @Manthyz
@toopil ils mâont mis une vitesse en 2 mois
On va essayer mais le BayernâŠ
@gwendil35 Il est fort de fou
Gabriel peut partir serein ![]()
@Rhino jâespĂšre quâil va bien progresser.
@alexgavi oui elle est pas mal cette saison. On finira en Europa jâimagine vu la densitĂ© et le fait que je vais tout tenter contre le Bayern.
@CaptainAmericka clairement il va vite arriver en pro je crois le coquin. Benfica ils mâont dĂ©foncer. Ils font chier Ă bazarder lâEurope eux.
@RedM1nd Bien possible. Câest un futur Goat clairement.
Les vents soufflant sur lâAtlantique ne portaient plus la mĂȘme promesse. Lâair marin qui caressait jadis les flancs blancs de la Citadelle des Anges sâĂ©tait chargĂ© de plomb, de rumeurs fĂ©tides et de silences trop pesants. Ă lâaube dâun rendez-vous historique, alors que Vianense sâapprĂȘtait Ă affronter le Bayern Munich en quart de finale de la Ligue Europa, la ville fut rĂ©veillĂ©e par une horreur sans nom, une mise en scĂšne macabre, trop calculĂ©e pour ĂȘtre un simple acte de vandalisme.
Au pied du Mur des LĂ©gendes, lĂ oĂč les plaques de bronze des anciennes gloires du club sâĂ©lĂšvent en silence face au soleil levant, trois tĂȘtes de porc et deux de vipĂšres, encore suintantes dâun sang poisseux, furent dĂ©couvertes. Le mur, sanctuaire de la mĂ©moire, fut souillĂ© dâun tag rageur en lettres rouges :
âAnĂbal, hijo de puta, pronto serĂĄ tu cabeza. Abajo la corrupciĂłn.â
La scĂšne fut dĂ©couverte par le personnel dâentretien du club Ă lâaube, immĂ©diatement Ă©vacuĂ©e et nettoyĂ©e. Mais Ă lâheure des drones, des rĂ©seaux, des flashs qui ne sâĂ©teignent jamais, rien ne sâefface vraiment. La nouvelle fit le tour du pays, puis du continent, aussi vite quâun but de MamadĂș ManĂ©. La presse portugaise titra sans vergogne :
« La tĂȘte dâAnĂbal mise Ă prix ? »
De lâautre cĂŽtĂ© de la Manche, les tabloĂŻds britanniques jubilĂšrent. Certains y virent une signature Ă©vidente, une suite logique dans la guerre froide entre Vianense et Wrexham, dâautres Ă©voquĂšrent un rĂšglement de compte ibĂ©rique, les plus sensationnalistes osĂšrent le mot : terrorisme sportif.
Mais le choc nâĂ©tait pas quâun Ă©niĂšme Ă©pisode croustillant pour Ă©ditorialiste Ă court dâidĂ©es. Car dans les couloirs marbrĂ©s de la FĂ©dĂ©ration Portugaise, dans les travĂ©es tendues de la Liga Betclic, mais surtout du cĂŽtĂ© de la toute-puissante Premier League, la pression devint insoutenable. Les rĂ©cents incidents â attaques de bus, enquĂȘtes pour paris truquĂ©s, soupçons de cartel â avaient dĂ©jĂ rendu le nom de Vianense radioactif.
Cette fois, câĂ©tait trop.
La suspension dâAnĂbal GuimarĂŁes, rĂ©clamĂ©e Ă demi-mot par certains, exigĂ©e frontalement par dâautres notamment par Lamar Jackson, fut actĂ©e en dĂ©but dâaprĂšs-midi. Hugo Viana, directeur sportif du club et frĂšre dâarmes de toujours, fut chargĂ© de porter la sentence Ă son ami, comme un bourreau Ă©reintĂ© par le poids de la hache.
Le communiquĂ© du club, laconique, froid comme une Ă©pitaphe, annonçait la mise en retrait temporaire du coach, âdans lâattente que toute la lumiĂšre soit faiteâ. Mais dans les travĂ©es de lâArena do Viana, personne nâĂ©tait dupe.
« Câest une crucifixion mĂ©diatique, rien dâautre. On veut sa tĂȘte. Mais il ne tombera pas sans combattre. » â murmura un employĂ© du club, le regard dur.
AnĂbal, lui, sâĂ©tait retirĂ© dans le silence. Il nâavait pas voulu sâexprimer, refusant les camĂ©ras comme on repousse une gifle. Pourtant, quelques mots avaient fini par filtrer dans les couloirs :
« Je nâai rien vu. Je nâai rien fait. Je nâai rien Ă prouver. Sâils veulent me salir, quâils viennent. Mais quâils ne se cachent pas derriĂšre des masques de porcs et des vipĂšres en carton. »
Plus inquiĂ©tant encore, les premiĂšres analyses effectuĂ©es par la PJ de Porto sur la peinture utilisĂ©e pour les inscriptions rĂ©vĂ©lĂšrent des composĂ©s non recensĂ©s en Europe. Une origine sud-amĂ©ricaine est Ă©voquĂ©e, de quoi faire frĂ©mir ceux qui, dans lâombre, chuchotent encore le nom du cartel Gallindo, des liens troubles avec Coco Cruz, ou de son fils Juan SebastiĂĄn Anaya, autrefois chouchou du maĂźtre de la Citadelle.
Mais rien nâest prouvĂ©. Rien nâest clair. Rien ne semble rĂ©el, sinon cette peur froide, ce vertige qui grandit autour dâun club jadis romantique, aujourdâhui engluĂ© dans une toile quâil nâa peut-ĂȘtre mĂȘme pas tissĂ©e.
Et pendant ce temps, le Bayern sâavance. Impitoyable. Clinique. Insensible aux intrigues. Ă quatre jours du match aller, la Citadelle vacille mais refuse de tomber. Les joueurs sâentraĂźnent dans un silence de plomb. Aucun mot sur lâaffaire. Aucun mot sur le coach.
Mais dans les regards, une promesse. Celle dâun combat.
Car mĂȘme sans son gĂ©nĂ©ral, Vianense nâa pas dit son dernier mot.
