Réponses aux lecteurs
@CaptainAmericka il veut partir donc ça arrivera quoiqu’il arrive. Oui j’espère que Frade trouvera son bonheur.
@alexgavi
la meilleure periode de la saison non ?
L’été vibrait de chaleur sur les hauteurs de Viana do Castelo, mais pour Sérgio Mata, c’était une toute autre température qui animait ses journées. Celle, brûlante et fébrile, d’un mercato qui s’était emballé comme jamais autour de lui. Auteur d’une nouvelle saison de haute volée, où son pied gauche avait encore fait des merveilles sur le flanc gauche de l’attaque de Vianense, le jeune ailier voyait sa cote grimper en flèche. Cette fois, ce n’étaient plus seulement des rumeurs ou des promesses de scouts en tribune. Non. Cette fois, les offres pleuvaient. Et en tête de file, West Bromwich Albion.
Le club anglais, ambitieux et bien doté depuis son retour en Premier League, avait tenté d’abord des avances polies. Quinze millions. Vingt-deux. Puis trente. Toujours les mêmes réponses, polies elles aussi, mais fermes : non. Vianense, conscient du talent de Sérgio, ne souhaitait pas brader sa pépite. Pourtant, au fil des semaines, l’affaire avait pris une autre tournure. Fin juillet, alors que la préparation battait son plein, West Brom était revenu, cette fois avec une offre à 45 millions d’euros. Un montant record pour le club, une somme presque indécente dans le contexte portugais.
Hugo Viana et AnĂbal GuimarĂŁes prirent alors la dĂ©cision de jouer cartes sur table. Le joueur avait toujours Ă©tĂ© exemplaire, et la moindre des choses Ă©tait de l’informer. RĂ©unis dans le bureau vitrĂ© qui surplombait les terrains du centre d’entraĂ®nement, ils exposèrent la situation. AnĂbal, avec sa franchise habituelle, souligna la confiance qu’il plaçait encore en lui.
“On veut que tu restes. Mais tu as aussi le droit de savoir.”
Mata, silencieux, hocha simplement la tĂŞte.
Car derrière les chiffres et les promesses anglaises, Sérgio Mata était tourmenté. Le projet de Vianense, il l’avait chevillé au corps. Il en était l’un des visages, l’un des symboles. Ce club l’avait formé, porté, révélé. Il rêvait de titres ici, d’Europe sous les couleurs bleues. Mais la Premier League, c’était autre chose. Un autre monde, une autre lumière. Un salaire multiplié par sept, voire huit. Une exposition médiatique sans commune mesure.
Son agent, d’ailleurs, ne se cachait pas.
“Tu ne peux pas refuser ça, Sérgio.”
Mais lui gagnait du temps. Il évitait les appels, ne répondait qu’à demi-mot, repoussait sa décision. Il n’avait rien dit à ses coéquipiers, pas même à Luis Almeida, son double de l’autre aile, son frère de football. Il dormait mal. Son cœur balançait, entre fidélité et ambition, entre confort affectif et saut dans l’inconnu.
Et pendant que tout le Portugal bruissait de rumeurs, pendant que les réseaux s’enflammaient et que West Brom relançait une ultime fois son offre, Sérgio Mata, lui, regardait le ciel de Viana en se demandant s’il était prêt à tout quitter… ou à tout risquer.
