Réponses aux lecteurs
@Rhino jâaime bien cet effectif en effet. Un peu faible sur lâaile gauche ceci dit.
@CaptainAmericka ça fait plaisir en effet. je reste sur un lifeban pour le moment. Seul exception : des joueurs quâa dĂ©jĂ coachĂ© Anibal.
AthĂšnes, veille de Supercoupe dâEurope. ConfĂ©rence de presse. Une ombre familiĂšre.
La salle Ă©tait pleine, vibrante dâattentes. Le Real Valladolid, champion dâEspagne, sâapprĂȘtait Ă dĂ©fier la Lazio Rome en Supercoupe dâEurope. Mais avant le match, avant les compositions et les projections, un autre nom revint sur toutes les lĂšvres. AnĂbal GuimarĂŁes.
Et câest Javi SĂĄnchez, entraĂźneur principal du club castillan, qui fut poussĂ© Ă parler.
Au dĂ©but, il avait dĂ©tournĂ© lĂ©gĂšrement le regard. Puis il sâĂ©tait redressĂ©, posant calmement les coudes sur la table. Son ton nâĂ©tait ni dĂ©fensif ni nostalgique. Il Ă©tait reconnaissant.
« AnĂbal ? Jâai tout appris Ă ses cĂŽtĂ©s. Lâhomme, le coach, la rigueur, lâimprĂ©vu. Câest lui qui mâa formĂ©. Pas comme entraĂźneur. Comme homme de football. »
Il évoqua les années partagées, les stages dans le froid de Nagoya, les tribunes brûlantes de Palmeiras, les nuits blanches à Valladolid et Turin à refaire les transitions dans un silence de moines.
« On a traversĂ© des choses quâon nâapprend pas quand on passe ses diplĂŽmes. Jâai vu ce quâest bĂątir sans moyens, convaincre sans discours, et tenir sans promesses. AnĂbal mâa toujours laissĂ© une place. Il mâa laissĂ© une voix. »
Puis, vint la question attendue.
« Et la sĂ©paration ? Pourquoi ĂȘtre parti ? »
Javi sourit, comme on sourit Ă une blessure qui nâest plus douloureuse.
« On ne sâest pas sĂ©parĂ©s. Il mâa libĂ©rĂ©. Câest AnĂbal qui a soufflĂ© mon nom Ă Valladolid. JâĂ©tais pressenti pour revenir Ă ses cĂŽtĂ©s. Il a dit non. Il a dit : âPrenez-le pour vous.â »
Silence dans la salle. Quelques regards échangés.
« Il aurait pu me garder. Il aurait pu prendre le poste. Il mâa offert un envol. Câest rare, dans ce mĂ©tier. Câest tout ce que jâai Ă dire sur lui. Je lui dois plus que des mots. »
Et puis, un journaliste relança le sujet :
« Lamar Jackson dit que vos idĂ©es ont nourri les plus grands succĂšs dâAnĂbal. Que rĂ©pondez-vous ? »
Le sourire de Javi sâeffaça lĂ©gĂšrement. Pas dâagacement. De la lassitude.
« Je ne veux pas ĂȘtre mĂȘlĂ© à ça. Lamar est un homme intelligent. Mais il cherche une querelle oĂč il nây en a pas. AnĂbal ne mâa jamais volĂ©. Et je ne cherche Ă rien lui reprendre. Il mâa Ă©levĂ©. Je continue Ă apprendre. Chacun son chemin. Il est pour moi ce que Ruben a Ă©tĂ© pour lui, un mentor.»
La confĂ©rence sâacheva. Les flashs claquĂšrent. Mais dans les couloirs, un murmure courait dĂ©jĂ .
AnĂbal et Javi. Le maĂźtre et le disciple. Pas rivaux. LiĂ©s.
Et dans les gradins de JosĂ© Zorrilla, on entendait encore, certains soirs, lâĂ©cho dâun vieux slogan :
âNo fue suerte. Fue trabajo. Fue lealtad.â
(Ce nâĂ©tait pas de la chance. CâĂ©tait du travail. CâĂ©tait de la loyautĂ©.)