:storygreen: :s20: đŸ‡”đŸ‡č :vianense: O LeĂŁo de Lisboa

Réponses aux lecteurs

@VertPourToujours Ils se sont incliné 3-2 en prolongation :pasrire:

@Rhino la bave du crapeau n’atteins pas la blanche colombe.

- Le coup de massue -

Le vent soufflait sur le terrain du EstĂĄdio do Dr. JosĂ© Soares Vieira, charriant avec lui une odeur d’herbe coupĂ©e et de fatalitĂ©. On en Ă©tait Ă  la quatriĂšme journĂ©e du championnat, et les cieux, comme souvent Ă  Viana do Castelo, hĂ©sitaient entre la lumiĂšre de l’espoir et l’ombre des tragĂ©dies Ă  venir.

Face Ă  Boavista, le Vianense avait frappĂ© vite, fort, avec l’insolence des promus affamĂ©s. À la 10e minute, Raimundo — l’enfant de Caminha, milieu dĂ©fensif au pied gauche de soie et au regard timide — s’était engouffrĂ© entre deux dĂ©fenseurs comme une lame dans un drap, avant de conclure d’un plat du pied chirurgical. 1-0. Le stade exulta, les tribunes tremblĂšrent, et AnĂ­bal, sur le banc, crut un instant que le destin avait dĂ©cidĂ© de se montrer clĂ©ment.

Mais Ă  Viana, le bonheur ne dure jamais bien longtemps.

À la 33e minute, sur un simple dĂ©bordement, Paulo Roberto s’était effondrĂ©. Pas de tacle, pas de contact. Juste une course, un pas de trop, un muscle qui se dĂ©chire comme du vieux tissu. Le silence fut immĂ©diat. Pas celui des grandes douleurs visibles, non
 celui, plus glaçant encore, des blessures intimes, de celles qu’on ne peut pas panser avec du strap.

Le latĂ©ral gauche resta au sol, les poings serrĂ©s contre la terre humide. Les soigneurs accoururent. AnĂ­bal, d’abord calme, s’était levĂ©, puis figĂ©. Il connaissait ce regard-lĂ . Celui d’un joueur qui comprend que ce n’est pas juste une alerte.

Le match s’acheva sur un nul amer, concĂ©dĂ© dans les arrĂȘts de jeu, comme une claque donnĂ©e par le destin Ă  ceux qui croyaient trop vite Ă  la magie.

Mais ce n’était pas le score qui torturait l’esprit du coach dans la nuit suivante. Ce fut le coup de tĂ©lĂ©phone, trois jours plus tard, qui le foudroya.

« DĂ©chirure du quadriceps, stade 3. Trois mois d’indisponibilitĂ©, minimum. »

AnĂ­bal n’avait pas rĂ©pondu. Il Ă©tait restĂ© lĂ , dans son bureau, devant le tableau magnĂ©tique encore marquĂ© des dĂ©placements de Paulo Roberto. Trois mois. C’était une Ă©ternitĂ© dans une saison. Un gouffre, surtout pour un club qui bĂątissait plus sur la fraternitĂ© que sur les millions.

Il revit les images du BrĂ©silien, jovial, tatouĂ©, cabot Ă  ses heures, mais pilier discret du vestiaire. Celui qui plaisantait toujours en portugais tressĂ© d’un accent carioca, celui qui rappelait aux plus jeunes que la rigueur n’excluait pas le plaisir. Son absence allait se faire sentir. Sur le terrain, bien sĂ»r. Mais surtout dans les cƓurs.

Et AnĂ­bal, pour la premiĂšre fois depuis le dĂ©but de cette folle aventure en Liga Betclic, sentit une fĂȘlure en lui. Pas un doute. Une peine. La certitude qu’aucun plan ne rĂ©sistait aux caprices du football. Il allait falloir improviser, inventer, combler.

Mais pour l’instant, il laissa tomber la tĂȘte entre ses mains.

Et le vent, derriĂšre les vitres du bureau, soufflait encore.

- Chapitre 645 -
- « J’ai hĂąte de ridiculiser Anibal Â» -
- Chapitre 647 -
Coming SOON - 29/04
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