Réponses aux lecteurs
@alexgavi oui dĂ©but intĂ©ressant, dĂ©faite logique contre Porto. Le point noir câest vraiment le nul contre Boavista.
Le soleil mourait lentement sur lâAlvalade. Une lueur rougeoyante baignait les tribunes vides, comme si la ville elle-mĂȘme anticipait le feu Ă venir. La SuperTaça approchait, et avec elle, un air de revanche, de promesse. Dâun cĂŽtĂ©, le Benfica, gĂ©ant centenaire aux ailes lourdes de trophĂ©es. De lâautre, le Sporting CP, fĂ©lin aux griffes retrouvĂ©es, affamĂ© de gloire.
Lors de la confĂ©rence de presse, dans un costume sobre mais tendu par la rage contenue, Carlos TĂ©vez redressa la tĂȘte. Devant les micros, il ne trembla pas. Ses yeux â sombres, brĂ»lants â trahissaient une vĂ©ritĂ© simple : il nâĂ©tait pas venu pour participer. Il Ă©tait venu pour marquer son territoire.
« Ce match⊠je lâattends depuis des mois. Pas pour le trophĂ©e. Pour montrer que je suis meilleur. »
Silence glacial dans la salle. Les camĂ©ras sâallumĂšrent comme des fusils. Il poursuivit, la voix ferme :
« Lâombre du Benfica plane depuis trop longtemps sur Lisbonne. Il est temps dây apporter un peu de lumiĂšre verte. »
CâĂ©tait plus quâune pique. CâĂ©tait une dĂ©claration de guerre.
Quelques jours plus tĂŽt, Vianense avait signĂ© sa remontĂ©e miraculeuse en Liga Betclic. La presse, euphorique, parlait dĂ©jĂ de conte de fĂ©es. Mais TĂ©vez nâavait que faire des contes. Ce qui lâobsĂ©dait, câĂ©tait lâĂ©popĂ©e. La sienne. Celle du Sporting.
Il ne se gĂ©na pas pour remettre une cartouche Ă lâattention de son rival, le coach argentin faisait en effet une fixette sur le coach des cavaleiros depuis le passage de ce dernier en AmĂ©rique du Sud.
« Ne me parlez pas de GuimarĂŁes, je vais vous prouvez cette saison que câest une escroquerie. Il nâa aucun talent, câest un opportuniste ! »
Depuis son arrivĂ©e, il avait transformĂ© les Lions. Il avait mis fin aux murmures, aux doutes, aux saisons fades. Chaque joueur, du gardien au gamin de lâacadĂ©mie, transpirait la faim. Ce match face au Benfica Ă©tait le premier grand duel. LâarĂšne Ă©tait prĂȘte. Lâadversaire aussi.
Mais surtout : lui, Carlos TĂ©vez, lâĂ©tait plus que jamais.
Dans les travĂ©es du vieux stade, on entendait dĂ©jĂ les chants des ultras. Les murs vibraient de mĂ©moire. On parlait de JordĂŁo, de Balakov, de Liedson. Et bientĂŽt, peut-ĂȘtre, on parlerait aussi de TĂ©vez â non plus comme lâApache, mais comme le StratĂšge. Celui qui, un soir dâaoĂ»t, osa dĂ©fier lâAigle en plein vol, sans peur, sans dĂ©tour.
Car Ă Lisbonne, on ne naĂźt pas champion. On le devient. Ă coups de dents, de cris, et de foi.
Et demain, le Lion rugirait.