L’arbre qui cache la fôrêt
Dans l’antre du City Ground Stadium gronde la voix des supporters qui réclament un nouveau départ, un nouveau souffle pour Nottingham Forest. Ce nouveau souffle, sera vraisemblablement insufflé par une vieille gloire de la Premier League, tirée de son sommeil tel un lion affamé. Laissons cet homme providentiel de côté pour l’instant et concentrons-nous sur la requête des supporters de Nottingham Forest, qu’est-ce que ce renouveau tant réclamé ?
La vie nous apprends qu’il y a des cycles, des saisons, des temps de paix et d’accalmie, d’autres de guerres et d’agitations. C’est au creux de ce cycle que se situe l’équipe de Nottingham aujourd’hui selon le board et les supporters.
« Il est grand temps de partir en guerre » aurait affirmé le propriétaire du club Evangelos Marinakis. Figure majeur du transport maritime, le président est un homme déterminé et conscient que rien ne peut être accompli sans effort et sans stratégie. Ainsi, il compte faire de Nottingham Forest son nouveau « Capitale Maritime and Trading Corp », l’entreprise familiale qu’il a développé au point d’en faire l’une des entreprises qui pèse le plus dans le domaine du transport maritime.
Marinakis est un homme pragmatique, bien conscient de ne pouvoir triompher au-delà des sphères grecques avec son Olympiakos Le Pyrée dont il est également propriétaire depuis 2010, il compte sur les droits télés mirobolants de la Premier League pour faire de Nottingham non pas une organisation philanthropique du genre « Projet Dortmund » ou « OM Champions Project » dont le but serait de devenir une cash machine grâce aux droits télés et à la revente de joueurs. Non. Angelos veut déclarer la guerre à la Premier League, naviguer sur les eaux troubles du championnat anglais en cuirassé et non en pirogue, terrasser ses « opps » et tel Achab partir à la chasse à la baleine rare, mammifère aux grandes oreilles qui semble se cacher dans les profondeurs de l’histoire de Nottingham Forest : le rêve à peine voilé du président grec est simple : terrasser la baleine et la ramener au cœur du City Ground Stadium, devant une foule en liesse et prononcer cette simple phrase : « ci-gît la Champions League ». Pour cela, il se doit de trouver son Achab, son homme de confiance, celui qui aura les épaules pour, avec patience et acharnement, glaner des trophées, tout en parcourant l’Europe à la recherche de la gloire éternelle, celle qui dure et qui ne disparait jamais car elle s’inscrit dans l’histoire.
En parlant d’histoire, la couleur rouge de Nottingham Forest est celle des chemises rouges des combattants pour l’unité italienne menée par Garibaldi. Le rouge de l’unification, le rouge du sang, le rouge qui fait peur à l’adversaire, voilà le rouge que veut retrouver le président grec dont l’ambition débordante réclame de renouer avec le glorieux passé du club et de ramener une troisième Ligue des Champions à la maison, Saint-Graal ultime à ses yeux. Cependant, s’il sait que la tâche va être ardue, il sait également qu’il va falloir commencer petit, mais pas petit bras pour autant. Le club doit se stabiliser dans l’élite pour cette première saison sous la houlette de leur nouvel entraîneur et atteindre au moins le 4ème tour de chaque coupe dans laquelle le club est engagé. Par la suite, il va falloir consolider ses acquis, garnir l’effectif de jeunes talents encadrés par de vieux briscards et s’assurer d’être une équipe qui compte et qui ne fait pas certainement pas office de Sparring Partner … mais n’allons pas trop vite en conjectures, parlons tout d’abord du nouvel entraîneur, qui est-il ? Est-il une gloire passée du club ? Brian Clough ? Non, à moins de recourir à une IA capable de ranimer les m… je m’éloigne, non il ne s’agira pas d’une gloire passée du club mais d’un homme au caractère fort, au grand cœur, tout comme Angelos.
Le nouvel entraîneur est un international anglais confirmé et père de deux footballeurs, attaquant de formation, il est naturellement porté sur l’offensive. Il a marqué son premier but en professionnel face à Oldham, c’est un anglais. Il termine sa carrière à Burnley mais passe l’essentiel de sa carrière à Arsenal , où il s’accomplira marquant 100 buts en 258 matchs. Lors de la saison 1999-2000, et alors que Nottingham Forest est en seconde division, il y est prêté une demie saison le temps de disputer 10 matchs et d’y inscrire 5 buts avant d’être prêté à Burnley pour y terminer sa carrière et y connaître un succès similaire : 4 buts en 15 matchs. Mesdames et Messieurs, accueillez à nouveau, M. Ian Wright !