
Alvaro Recoba, ancien international uruguayen, sélectionné à 68 reprises, a été nommé entraîneur du Danubio Football Club. Né à Montevideo, il aura la lourde tâche de faire revenir son club formateur sur le devant de la scène.
Il y a des joueurs qui nous ont fait aimer le football, qui nous on fait rêver, à qui nous avons eu envie de ressembler et de reproduire les gestes sur un terrain de football. Alvaro Recoba fait partie de cette catégorie de joueurs qui vous font vous lever de votre siège grâce à sa qualité de dribble fantastique, son subtil pied gauche, ses coups francs majestueux et sa qualité de passe hallucinante. Formé au Danubio FC, celui que l’on surnomme « El Chino » est presque l’homme d’un seul club en Europe : l’Inter Milan avec qui il a notamment remporté la Coupe de l’UEFA en 1996 et deux championnats d’Italie, en 2006 et 2007.
Si le football glorifie les vainqueurs, il fait de ses artistes ses plus belles légendes. Le 11 janvier 1994, ils ne sont pas même pas 3000 dans l’immense Centenario à assister au duel opposant Danubio et le Defensor Sporting, match de Liguilla Pré-Libertadores. Ce jour-là, un gamin de 17 ans fait ses premiers pas avec la Franja et, s’il ne fait pas basculer la rencontre, 15 jours plus tard, il inscrit ses deux premiers buts face au Cerro et permet à son club de se qualifier pour la Copa CONMEBOL, sorte d’ancêtre de l’actuelle Sudamericana. Ce que l’Uruguay ne sait pas encore, c’est que ce gamin de 17 va écrire l’un des plus beaux chapitres de son histoire.
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Alvaro Recoba fait ses débuts en sélection en 1995, il vivra les pires heures de la sélection. Du premier tour raté de la Coupe du Monde 2002 qu’il quitte prématurément sur un penalty inscrit face au Sénégal, au cataclysme australien de 2005 lorsque, du banc, il assiste à la séance de tirs au but qui envoie l’Australie en Coupe du Monde, l’histoire d’el Chino en Celeste a beau être parsemée de moments de grâce, comme ce but inscrit. L’histoire Celeste du Chino n’aura été qu’une longue succession de hauts et de bas. Les hauts d’un but inscrit face à l’Argentine, celui qui envoyait alors l’Uruguay vers un barrage australien, le bas de ce barrage lorsque, du banc, il assiste au cataclysme que sera l’élimination de la sélection lors d’une séance de tirs au but au cours de laquelle son remplaçant d’alors, Marcelo Zalayeta, échoue. Les hauts et les bas d’une Copa América 2007 vécue sur le banc d’abord puis sur le terrain lors de la correction donnée au pays hôte, le Venezuela avant, une fois encore d’assister du banc de touche à l’élimination en demi-finale lors d’une séance de tirs au but à laquelle il ne participe pas, remplacé à la pause après avoir tenté deux Olimpico. Les hauts enfin d’une participation à une phase finale de Coupe du Monde immédiatement devenue bas lorsque, en conflit avec le vestiaire, et notamment Paolo Montero, el Chino se retrouve dans un groupe totalement divisé qui explose rapidement. L’histoire qui voulait que Recoba ne gagne rien avec l’Uruguay, a choisi de le faire revenir au pays pour qu’il entre définitivement dans la légende.
Alvaro Recoba compte 68 sélections, 10 buts et 13 passes décisives à son actif.
Après deux belles saisons au sein de son club formateur, el Chino rejoint Nacional. Il réalise d’excellentes performances, inscrivant 36 buts en seulement 40 matchs. Une régularité et un talent immense pour un si jeune joueur, qui va séduire Massimo Moratti, alors président de l’Inter. Pour sa première apparition avec les Nerazzurri, l’attraction du jour ne se nomme pas Alvaro Recoba mais bel et bien Ronaldo. Le légendaire buteur brésilien effectue alors ses grands débuts en Série A, face à Brescia. S’il ne va pas réaliser une performance incroyable, l’Inter étant même mené 1-0, la sensation va venir d’Uruguay. Alors que personne ne s’attendait à un tel match, el Chino va inscrire un doublé et offrir la victoire aux Nerazzurri. Une magnifique frappe surpuissante de trente-cinq mètres, et un coup-franc direct.
Des débuts fracassants où il brille par son talent, mais finalement el Chino peine avec les Nerazzurri. Très irrégulier et assez peu sérieux en dehors du terrain, Alvaro Recoba peine à confirmer les espoirs placés en lui. Ses dix années en italie auront confirmé l’immense talent du gaucher, qui n’a malheureusement eu qu’un seul tort, celui de ne pas assez travailler et de ne pas se plier à la rigueur du monde professionnel.
« El Chino n’est pas devenu le meilleur joueur du monde uniquement parce qu’il ne l’a pas voulu » dira Juan Sebastián Verón. Alvaro Recoba n’est pas devenu le meilleur du monde, mais il restera le dernier représentant d’un football romantique où seul le talent compte, où l’effort est remplacé par le culte du beau geste. Il était le dernier représentant d’un football devenu aujourd’hui celui de la nostalgie.
