Bonjour à tous, désolé de vous replonger dans cet opus, Cm03/04, aussi vieux et bon soit-il. Cela faisait un moment que je me tâtais à refaire une partie en même temps que le FM21, et je cherchais des skins pour le jeu, quand tout à coup… roulement de tambour !! J’ai vu que je n’étais pas le seul à avoir la nostalgie, et j’ai vu que notre très cher Timo s’était éclaté (ou torturé) à faire des choses dingues dessus. Le hic, c’est que j’avais déjà fait une story ici sur le Japon… Et comme j’ai aimé cette partie, je vais repartir pour là-bas ! Cette histoire est une fiction, toute ressemblance avec des personnes ayant existé, ou des événements réels serait fortuite.
Bienvenue dans le récit de ma vie, du « simple fan de foot » à « Accroche toi mon vieux »…
Je me souviens très bien de cette soirée qui a changé mon destin.
C’était un repas chez Fabrice Roux, pour ceux qui ont du mal, ou qui ne possédaient pas la télé en clair, c’était un adjoint de l’AJ Auxerre pendant plusieurs années. Il cherchait à se lancer dans le bain, cependant il avait attendu que son fils Jonathan Roux soit en âge de jouer en pro pour pouvoir lui-même le coacher. Vous connaissez ces gens là, ils pensent toujours pouvoir faire mieux que les autres…
Bref, Jonathan, formé à L’AS Monaco sous l’ère de Didier Deschamps - qui, dans une interview sur les jeunes pousses du club, le trouvait plutôt bon et fondait de grands espoirs en lui (pas autant que Moussa Sissoko) - se réjouissait d’aller tenter une expérience au Japon.
C’était l’été 2003, un repas autour d’un barbecue, grand classique me direz vous, quand soudain Fabrice me parle de son grand projet ! Il avait trouvé un club d’une 2ème division, discret et loin des regards français, sûrement au cas où il se plantait… personne ne lui en aurait tenu rigueur. Je ne m’attendais pas à un club japonais, et surtout à partir février 2004.
Pour tout vous dire, je suis un grand fan du Japon, j’aime la bouffe, la culture et leurs mangas, si je me souviens bien cette année il y avait des trucs comme Full Metal Alchimist, Naruto et Ghost in the Shell.
Fabrice savait que j’étais un grand fan du Japon, c’est pour ça qu’il m’a proposé quelque chose qu’aucun être humain fan du Japon ne pouvait refuser, « Un aller-retour all include gratuit !». Et là tout de suite, on se dit « Où est le piège ? ». La condition était simple : m’occuper de son fils le temps qu’il gère la paperasse sur place et qu’ils s’installent dans leur maison. Un travail simple, me laissant du temps libre.
Oh, je vous vois venir, je suis qui pour Fabrice ? Car oui, ce n’est pas à n’importe qui qu’on peut proposer ça. Et bien jeune, j’étais une étoile montante de l’AJA U18 jusqu’à ce (qu’on me tire une flèche dans le genou) que mon genou se plie dans le mauvais sens.
Cela m’avait grandement dégoûté du sport pendant un long moment. A cette époque le coach de l’équipe espoir de l’AJA était le jeune diplômé Fabrice, et nous étions restés en contact pendant tout ce temps. Il essayait de me faire revenir dans l’équipe, mais en vain. Ah oui Fabrice a un lien de parenté avec Guy Roux, mais j’ai pas très bien compris lequel. Bref les années passèrent et on se parlait souvent, et quand il avait été promu adjoint de l’équipe A, j’étais là pour la fête. Voila pour le lien dans tout ça.
Punaise… Plus jamais… Je ne supporte pas l’avion, personne ne nous préviens : « Oh vous faites 1m92, bon courage pour être bien installé ! » J’ai passé 12h de vol a être plié en deux (vécu pour de vrai).
On arrive à Kyoto en fin de soirée. On doit prendre un train qui est soit disant rapide, mais aucun de nous trois ne comprend un mot qui est écrit dans ce pays.
Après une longue discussion basée sur des signes et un dictionnaire en main, Fabrice obtient deux chambres dans un hôtel.
Le lendemain, après une petite nuit, on a « quartier libre » car la rencontre pour Fabrice et son club est demain. Savez-vous que les français au Japon ont la côte, depuis un certain film « Wasabi » et l’acteur Jean Reno. J’ai l’impression d’être une star, tout le monde nous regarde avec des grands sourires, certaines personnes s’arrêtent pour demander des autographes.
Après une bonne balade en ville, nous cherchons où manger, Et c’est là que l’histoire tourne au calvaire… Fabrice tombe par terre et n’arrive plus à se relever. Jonathan, qui est à côté de son père, me fait une grimace. Nous voilà à l’hôpital sans trop comprendre ce que les médecins nous disent. Après plusieurs heures d’attente, il s’est juste cassé la jambe, quel soulagement… Enfin presque… C’est bientôt l’heure de la fin des visites, et il nous parle d’un plan… je dis bien un plan.
Le plan est simple sur le papier. Je dois me faire passer pour Fabrice le temps qu’il puisse marcher, et reprenne son poste d’entraîneur. En plus, la photo sur son diplôme date de quand il a commencé à entraîner les U18. Avec une retouche capillaire, je pourrais presque lui ressembler de loin et si les gens clignent des yeux en boucle.
Le seul hic, je ne sais pas entraîner comme lui, et je vais devoir sans doute coacher des matchs avant qu’il revienne. Bien sur pour le reste il me guidera chaque fois que je lui rendrais visite à l’hôpital.
Son fils, pas convaincu du tout au début, commence à rentrer dans la folie de son père, en me disant que j’ai des bases puisque j’ai été footballeur avant. Je commence à penser que ça, plus FIFA 98 ça pourrait passer, me laissant moi aussi embarquer dans leur délire.
Vêtu d’une casquette et de grosses lunettes noires, je me présente le lendemain de l’accident au club avec Jonathan, mon « fils ». Ils ont eu la gentillesse de prendre une interprète pour traduire les discussions à venir.
Je vous passe tout le truc longuet sur les photos et présentation à la presse, je n’ai fait que répondre par oui ou non de la tête. Maintenant que tout ça est passé je dois aller voir le comité directeur pour en savoir plus sur le club, les finances, les attentes et tout le reste.
Voilà tout ce que je devais rapidement savoir.
Et là, pour un truc discret, il s’est bien trompé Fabrice ! Le recrutement d’un coach étranger leur donne des ailes, et le comité directeur pense pouvoir monter en Division 1.
Le club a un beau budget de 1,4 millions et une bonne masse salariale. Il n’y a pas d’entraîneur adjoint, Fabrice devra en trouver un assez rapidement.
Le soir même je vais voir Fabrice pour lui raconter globalement ce que j’ai pu voir, comprendre et toutes les infos qui me semble utiles. La première chose qu’il dit « Le niveau est bas », et la deuxième « Va falloir faire le ménage demain ».
Pour occuper sa journée à l’hôpital, il a lu le règlement du championnat japonais. Il m’informe d’un premier gros problème : la deuxième division japonaise ne peut avoir que 3 étrangers maximum sur le terrain. Effectivement c’est un problème, nous avons déjà 4 étrangers et Jonathan qui devrait arriver dans l’effectif. Je vais devoir mettre en vente 2 voire 3 étrangers pour être bien. Et c’est à moi de faire ça… « Accroche-toi mon vieux » qu’il me dit.