:storyred: :s12: Le péril et la gloire :idn: ➡ :ind:

Ça marche rarement mais en demandant un club affiliée senior pour que ce dernier donne un peu d’argent?

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je vais essayer !

SAISON 8

Le temps passe trop vite, tout comme cette saison 8 en Inde.

Voici brièvement un condensé de cette saison 2024/2025.

La coupe Durand

Comme tous les ans, on se qualifie pour la finale. Comme tous les ans, va-t-on la gagner ?

0.1

Super coupe d’Inde

Comme tous les ans, on se qualifie pour cette super coupe. Va-t-on la gagner ?

0.2

Défaite aux tirs but. Tristesse…

Le championnat

Au bout de 10 journées, c’est la consternation. On est troisième du championnat.

2

Le pire est que certains supporters et consultants mettent en doute mes capacités de manager.

Finalement, le temps leur donne raison car nous finissons encore à la 2e place du championnat.

3

Coupe d’Asie

4

La surprise vient de la coupe d’Asie où nous nous qualifions pour les quarts de finale que nous jouerons en début de saison prochaine.

Coupe d’Inde

Comme tous les ans, on se qualifie pour la finale. Comme tous les ans, va-t-on la gagner ?

5

Finances du club

6

C’est la catastrophe. Je ne sais pas comment on va s’en sortir. Probablement en vendant plein de joueurs.

7

Bilan de la saison :

Points positifs :

  • 1 Coupe Durand

  • 1 Coupe d’Inde

  • Qualification en quart de finales de coupe d’Asie

Points négatifs :

  • 2e du championnat

  • 1 super coupe perdue

  • une dette > 1,7 Millions d’Euros

Conclusion :

Nous avons essayé de délaisser la coupe d’Asie au profit du championnat. Ironie du sort, on a fait un beau parcours en coupe asiatique et raté notre championnat.

J’ai quelques pistes pour améliorer la situation la saison prochaine. J’ai hâte qu’elle débute pour voir si cela va bien marcher !

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SAISON 9

Le temps passe toujours de plus en plus vite, c’est horrible.

Voici brièvement un condensé de cette saison 2025/2026.

¼ de finales de Coupe d’Asie

On perd le match aller 3-1, il nous faut absolument faire un bon résultat à domicile au retour :

5

On est éliminé contre un autre club indien qui perdra en finale.

La coupe Durand

Comme tous les ans, on se qualifie pour la finale. Comme tous les ans, va-t-on la gagner ?

0

Super coupe d’Inde

Comme tous les ans, on se qualifie pour cette super coupe. Va-t-on la gagner ?

6

Le championnat

Nous remportons enfin le championnat avec un point d’avance seulement.

10

Coupe d’Asie

Nous nous qualifions pour les quarts de finale que nous jouerons en début de saison prochaine.

Coupe d’Inde

Comme tous les ans, on se qualifie pour la finale. Comme tous les ans, va-t-on la gagner ?

11

Eh bien non, nous perdons aux tirs au but. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

Bilan de la saison :

Points positifs :

  • 1 Championnat

  • 1 Coupe Durand

  • Qualification pour les quarts de finales de coupe d’Asie

Points négatifs :

  • 1 super coupe perdue

  • Défaite en finale de la coupe d’Inde

  • Défaite en quart de finales de coupe d’Asie

  • Les finances du club sont dans un état catastrophique. Une annonce importantissime sera faite dans très peu de temps à ce sujet car le budget salarial risque d’être divisé par 2 la saison prochaine :

8

Conclusion :

Nous avons une remporté le championnat pour la 2e fois.

Je deviens, selon la presse et les consultants, le « plus grand entraîneur indien de tous les temps » à seulement 46 ans !

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C’est juste parce que ton guguss fait 1.95m que tu es le plus grand entraineur de tous les temps.

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Journal intime

.

Vendredi 17 avril 2027. Difficile journée today même si je l’ai passé à « chiller » avec ma fiancée au bord de la piscine. Le club vient de terminer 2e du championnat. Je suis enchanté par ce magnifique résultat obtenu avec la quasi-totalité de nos joueurs sortant du centre de formation. Mais bon, je suis un peu blasé car notre centre n’a de formation que son nom ; tout cela à cause de la médiocrité et la faiblesse de ses installations. Je suis un peu blasé aussi par notre parcours en LDC. Pour l’instant nous en sommes à zéro point en quatre matchs. Et il y a fort à parier que notre score n’évoluera pas plus après les deux prochaines rencontres. Bon, c’est vrai qu’on est tombé dans le « groupe de la mort qui tue » mais quand même, c’est une grosse déception. Je suis un peu blasé aussi par les perspectives financières du club. Les dirigeants ne veulent plus investir d’argent dans l’équipe et nos revenus sont quasiment inexistants. Il faudrait presque envisager de décimer l’équipe première en entier et ne faire jouer que les U18 pour espérer réaliser un minimum de bénéfice. Et encore… Ce serait la relégation assurée. Bref, aujourd’hui n’est pas un bon jour. Je broie du noir. Bon, les véritables raisons sont que je me suis engueulé avec ma fiancée et que les terrains me manquent. Ce week-end prolongé en amoureux entre la fin du championnat et la suite de la LDC est une véritable plaie. Je m’ennuie à mourir. Chiller et se baigner dans la piscine, ça va cinq minutes mais je n’ai qu’une hâte : celle de retrouver mes joueurs mardi prochain pour préparer notre match. Dieu ce que le temps passe vite quand on est sur le terrain. Et dieu qu’il semble d’une lenteur insoutenable lorsqu’on en est éloigné. Un seul joueur vous manque et c’est toute la planète qui semble dépeuplée…

Bref, pour m’occuper l’esprit, j’essaie d’écrire un peu en espérant que cela m’aidera à me démêler les idées et voir le verre à moitié plein. Je repense à ces paroles de Bouddha : « Soit ta propre lumière, ta propre île, ton propre refuge. » Ces propos m’aident à puiser en moi un peu de force pour contrer l’ennui. On a beau être l’entraîneur indien le plus titré de tous les temps, on n’en reste pas moins un homme avec ses faiblesses et sa part d’ombre. La mienne, je dois l’avouer est que je suis accroc au football, au terrain, aux tactiques, aux coachings de fin de match, aux titres, aux challenges, etc. Mais ma fiancée ne comprend pas. Elle m’a fait promettre de ne pas parler football ni de lire de livre en rapport avec le sujet pendant ces quelques jours. Quelle grave erreur j’ai fait d’accepter. Et dieu sait pourtant que je l’aime ma fiancé. Mais bon, c’est ça d’avoir une addiction.

Bref, j’en profite pour faire un peu de méditation et j’ai préparé aussi pour le déjeuner une petite salade César de mon cru, à déguster avec un petit vin français qui m’a coûté les yeux de la tête. J’espère que l’on va se réconcilier. Et j’espère surtout que le temps va vite passer pour que je puisse reprendre rapidement mon travail de manager de football.

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BUDGET SALARIAL

J’ai élaboré un plan d’équipe à 29 joueurs qui nous ferait rentrer dans les clous au niveau du budget salarial. Pour être à l’équilibre, il nous faut, au plus, 23 joueurs Seniors avec un salaire maximum de 2300€ par mois.

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Au début, j’ai cru à une blague de mauvais goût. Les dirigeants avaient trouvé un investisseur local prêt à s’engager financièrement dans le club. J’aurai du me méfier.

Pourtant, selon les déclarations de tout un chacun, ce fameux investisseur s’engageait à rembourser intégralement la dette de l’East Bengal FC. Une nouvelle fois, j’aurais dû me méfier.

Du coup, j’étais confiant et même je dois l’avouer un peu euphorique. Le Talents Project n’en était qu’à ses débuts mais alors là, avec un nouveau mécène, on allait prendre une dimension encore plus importante, de quoi presque avoir les moyens de rêver de remporter un jour la Ligue Des Champions .

J’ai attendu sereinement la suite, me disant que du jour au lendemain on allait m’annoncer que la reprise ne se ferait pas.

Puis, la nouvelle est tombée. Le club était bien repris.

Je reçu le message suivant.

Et c’est là que j’ai compris la supercherie. Non seulement, le nouveau repreneur n’allait pas investir dans le club mais en plus il réalisait un nouvel emprunt de 600k€ qui nous engageait sur sept ans. Catastrophe. Ce pseudo investisseur n’était en fait qu’un imposteur qui voulait profiter des finances assainies du club.

Ni une ni deux, ma décision de quitter le club était prise ; d’autant plus que mon club de cœur, le Lajong FC, avait l’intention de virer son coach.

Ni une ni deux, je contactai un de mes amis journalistes pour lui laisser le soin de faire éclater la bombe : J’allais quitter le club pour celui de Lajong !

Bien entendu, je reçu coups de téléphone sur coups de téléphone, SMS sur SMS. Ça n’arrêtait pas de sonner. Tout le monde voulait savoir si l’information était vraie.

Je ne me fis pas prier pour organiser une conférence de presse et déclarer que la rumeur n’était pas infondée.

Comme à leur habitude, les médias indiens en firent des tonnes et trouvèrent le moyen de détourner mes propos pour les interpréter à leur sauce. C’était exactement ce que je voulais. Mon petit plan fonctionnait à merveille.

Sauf que je n’avais pas prévu la réponse maline et maligne du nouvel investisseur qui se fendit d’un communiqué fort bien habile :

Bien entendu, je ne suis pas homme à céder à la pression ni au chantage, qu’il soit affectif et/ou médiatique.

Ma décision était prise. J’allais partir pour le club de mon cœur. Et vu que l’on me mettait ici des bâtons dans les roues pour réaliser mon Talents Project, je réaliserai là-bas.

En attendant, je ne savais pas si je devais démissionner maintenant ou attendre que Lajong me propose un contrat. Il était difficile de rester dans cette situation actuelle d’autant plus que nos résultats en championnat n’était pas au beau fixe.

Je décidais d’en parler à mes proches pour leur demander :

Chers amis, que me conseillez-vous ?

  • Démissionner tout de suite
  • Rester au club en attendant l’offre de Lajong

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Suivant les conseils de mon entourage, je décide de donner ma démission le 2 février. Deux membres du staff quittent le club suite à mon départ. Je dois patienter jusqu’à la fin de saison (quatre mois d’attente !) pour que l’entraîneur de Lajong lâche enfin son poste, le 1er juin. Ses résultats récents sont décevants mais il a quand même remporté le championnat national trois ans auparavant. Ceci explique le temps qu’il a mis pour se décider. A l’inverse, les négociations pour mon contrat avec Lajong sont très rapides et c’est le 17 juin que j’entre en fonction. Je ne suis pas surpris de voir que la situation financière n’est pas beaucoup plus favorable qu’à East Bengal mais au moins les dirigeants me semble ici des personnes de confiance.

Avec une dette nette de 1,8 Millions d’Euros et deux emprunts qui ne seront remboursés que dans 8 ans, le Talents Project tombe à point nommé pour faire des économies. Les dépenses de l’année s’élèvent à 2,4 Millions d’Euros pour un chiffre d’affaire de 1,6 Millions. Il faut trouver 800k€ pour ramener les comptes à l’équilibre. Pas une mince affaire.

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Mardi 10 janvier 2029.

Je viens de terminer de diner avec ma femme dans une délicieuse pizzeria. Je suis bien fatigué. On n’aurait pas dû faire l’amour cet après-midi, cela m’a exténué. Sans compter les quelques verres de chianti qui ont suivi au restaurant.

Rien à voir mais je demeure perplexe quant à la situation du club de Shillong où j’ai été nommé entraîneur il y a déjà 6 mois.

Nous avons commencé par une finale de coupe Durand que nous avons perdu à cause d’un but encaissé à la 119e minute, la toute fin des prolongations. Un revers difficile à digérer. Mais ce n’est pas le premier ni le dernier.

Puis le championnat a débuté. Nous avons gagné le match d’ouverture avant de perdre le deuxième. Demain, il sera temps d’affronter Churchill Bro’s, huitième du classement, qui a perdu ses deux premiers matchs. Je n’aime pas trop adapter mon équipe en fonction de mon adversaire alors ce n’est pas demain que je vais changer mes habitudes.

Le championnat indien a ceci de particulier qu’il y a beaucoup de rencontres en peu de temps. Il faut souvent faire tourner l’effectif et le management de l’équipe consiste plus à laisser reposer les joueurs fatigués qu’à déterminer ceux qui sont le plus aptes techniquement et tactiquement à jouer. Il n’y pas beaucoup de liberté créative pour le coach que je suis ; sans compter le niveau assez homogène des équipes. Le succès ne tient généralement qu’à un fil et il n’est pas évident d’engranger beaucoup de régularité dans les victoires sur le long terme. C’est pourtant le saint Graal auquel j’aspire.

Mon rêve serait de terminer le championnat invaincu. Sans aucune défaite. Comme l’ont fait dans un autre temps et dans un tout autre championnat – le plus difficile au monde – les Gunners d’Arsène Wenger. C’était il y a un quart de siècle déjà.

Bref, j’ai un match à jouer. Et une équipe à sélectionner. Et ce n’est pas cette saison que l’on terminera invaincu car on a déjà une défaite à notre actif. Déjà, si je parviens à ne pas me faire virer, ça sera un exploit. En effet, j’ai beau être le « plus grand entraîneur indien de tous les temps » dixit les médias, j’ai l’impression d’avoir perdu de ma niaque, de ma détermination et peut-être aussi un peu de mon talent. Il faut dire que le niveau de la concurrence ne cesse d’augmenter quand le mien ne fait, à mon avis, que stagner.

Et puis, il y a ce Talents Project que je dois mettre en place pour assainir les finances désastreuses du club. Il s’agit de n’aligner sur le terrain que les joueurs issus du centre de formation et de les vendre dès que leur salaire devient trop difficile à supporter. En U19 le salaire minimum est de 275€ alors qu’en équipe première il peut facilement avoisiner les 5000€ voire 7000€. Le problème est que je ne suis pas totalement convaincu par la pertinence du projet. Il est certain qu’il nous aidera à diminuer nos dépenses mais cela sera-t-il assez pour dégager des bénéfices ? Et puis surtout, la qualité de l’équipe risque de grandement en pâtir avec des résultats qui ne seront pas non plus à la hauteur des attentes des dirigeants.

Mais bon on verra bien. De toute façon, je n’ai pas le choix. Il faut faire avec. Bref, je suis fatigué ce soir et j’ai du mal à me concentrer pour préparer mon onze de départ. Je suis exténué. Je ne vais pas tarder à aller me coucher et retrouver ma femme avant de rejoindre les bras de Morphée. La nuit porte conseil parait-il.

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Mercredi 21 février 2029.

Il fait gris et venteux en cette fin de matinée hivernale.

C’est déjà la moitié du championnat. Nous sommes 3e du classement. Nous avons beaucoup de retard sur le 2e et encore plus sur le premier que nous ne rejoindrons pas. Il faut dire qu’ils font un parcours de champion avec 9 victoires en 10 matchs. Leur seul accroc a d’ailleurs été un nul contre nous. Pour notre part, nous affichons un bilan très mitigé de 4 victoires, 3 nuls et 3 défaites. Tout est ouvert pour la suite. Ce qui est certain c’est que nous avons plus à perdre qu’à gagner car nous ne finirons pas premier ; mais nous pouvons terminer mal classés.

Notre prochain match est contre Aizawl qui nous a battu 1-0 chez nous à l’aller. Un vrai hold-up qui avait marqué le début d’une première partie de saison monotone. Bref, on va essayer de se venger. Surtout que nous avons des joueurs en forme en ce moment. Je pense notamment à Pereira notre défenseur central de 27 ans qui aligne de solides performances depuis quelques semaines. Il faut dire qu’il a de l’expérience avec ses 53 sélections en équipe nationale. Malgré tout, il risque d’être l’un des premiers à faire ses bagages cet été car il n’est pas issu de notre centre de formation et son salaire de 5000 euros par mois est un peu élevé pour notre budget. Cela va être un coup dur sportivement mais c’est le principe du Talents Project de laisser la place aux petits jeunes en devenir. J’espère que nous parviendrons facilement à le remplacer.

J’ai d’ailleurs hâte d’aller rendre visite à notre centre de formation, aux structures calamiteuses soit dit en passant, pour essayer de dénicher les jeunes pousses qui deviendront les futures stars du football indien de demain. J’espère y trouver un bon gardien car l’équipe manque cruellement de qualité à ce poste. Je suis obligé de faire confiance à Samuel qui est de loin de le meilleur des moins pires. Il a de bons réflexes et une prise de balle intéressante mais c’est une calamité en un contre un.

En défense, j’ai beaucoup de choix mais peu de talents. Au milieu, c’est l’inverse, j’ai peu d’options mais la qualité est plutôt au rendez-vous avec des joueurs comme Gaurav notamment. En attaque Sanju et Arshad font le job comme buteurs tandis que nos ailiers intérieurs Custodio et Tuboi sont en grande forme. Il s’agit probablement des meilleurs joueurs de l’équipe. Je compte beaucoup sur eux pour notre match de cet après-midi contre le 4-3-3 d’Aizawl.

Il est 13h20 à présent. Le match va bientôt commencer. Dans les vestiaires, je laisse mon adjoint faire la majeure partie de la causerie. En de rares occasions je rajoute quelques mots quand je sens que le speech de Sakarial n’est pas assez motivant. Aujourd’hui, je ne dirais rien. Le discours est positif et constructif. Il encourage les joueurs à donner le meilleur d’eux même tout en leur remontant un moral légèrement affecté par nos médiocres résultats récents. Il aurait pu parler de notre défaite à l’aller mais avoir un esprit revanchard n’est pas toujours intéressant pour obtenir une bonne performance de la part des joueurs.

Le stade d’Aizawl est plein à craquer et fait beaucoup de bruit malgré sa relative petite taille. 13h30. Le match commence. Le premier quart d’heure est un round d’observation légèrement à notre avantage en termes de possession. 24e minutes : notre attaquant réalise un tir anodin en direction du gardien adverse qui se troue et effectue une majestueuse toile. But contre son camp. 1-0 pour nous. C’est toujours bien de démarrer un match comme ça. Notre équipe à l’air en forme et concentrée. C’est le principal. Et ça fait plaisir. Du coup, c’est tout pour cette première mi-temps qui aura été plus que médiocre en termes de jeu. Dans les vestiaires, je laisse les joueurs récupérer et Sakarial les encourager à nouveau.

La 2e mi-temps commence. 55e minute : je remplace Custodio qui ne semble pas dans un grand jour. Je n’ai pas d’ailier droit de métier pour le remplacer mais je suis sûr que notre milieu offensif gauche fera le job. 75e minute : pas grand-chose de plus à se mettre sous la dent en termes de spectacle. C’est assez affligeant mais, ce soir, seul le résultat m’importe. 78e minute : notre adversaire fait rentrer un 2e attaquant qui s’offre quelques minutes plus tard une belle incursion dans nos 18 mètres. Heureusement, son tir passe à côté. Une minute après, un nouveau tir adverse est bien capté par notre gardien. Ça commence à chauffer. Je fais sortir Raju, notre latéral gauche qui semble exténué. 92e minute : l’arbitre siffle la fin d’un match sans saveur sous la bronca du public. Peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. 1-0. Cela me va. On réalise une belle opération.

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Tu pourrais mettre des paragraphe stp la ça fait gros paquet. :dizzy_face:

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Oui, avec plaisir ; je vais corriger l’erreur !

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Mercredi 17 avril 2030.

Voici plus d’un an que je n’ai pas écrit dans mon journal.

Entre temps, nous avons fini 2e du championnat derrière les invincibles Shivajians et gagné une coupe nationale. Puis nous avons perdu la super coupe contre ces même Shivajians. Ils ont une équipe incroyable et vont encore remporter le championnat cette année, pour la 3e fois consécutive. C’est un peu frustrant mais je n’y peux pas grand-chose. Je fais avec les moyens du bord, c’est-à-dire avec très peu.

Je ne sais pas par où commencer tellement il s’est passé de choses en un an. Déjà, le club a été vendu à un nouveau propriétaire qui en a profité pour faire un emprunt sur 10 ans. Un calvaire. Au niveau de la ligue nationale, nous sommes 2e tandis qu’en coupe d’Asie, nous sommes premiers après trois matchs. Il reste deux matchs à jouer en championnat et trois en phase de groupe de coupe continentale.

Ce soir, nous jouons à domicile contre la ville de Riffa située dans le royaume du Bahreïn. Je suis content car je suis allé faire un tour la semaine dernière dans notre centre de formation et les nouvelles pousses ont l’air de plutôt bonne qualité. J’ai notamment repéré un jeune gardien avec beaucoup de potentiel. Il est encore un peu frêle pour être titularisé en équipe première mais devrait être prêt pour l’année prochaine. Nous avons joué à Calcutta il y a trois jours donc je vais faire tourner ce soir. Je vais juste garder notre buteur, Sanju, en pointe.

Nous y voici. Shillong. 19h30. Vent faible. Stade plein. 36 degrés. L’ambiance électrique des matchs asiatiques. Riffa joue en bleu ciel et nous dans nos traditionnelles couleurs rouges. Je sens que la rencontre va être chaude. C’est parti !

1ère minute : James passe à Sanju qui tire. Son ballon s’en va largement au-dessus des buts adverses. 6e minute : un joueur de Riffa entre dans notre surface de réparation et marque. 1-0. Quelques instants plus tard, Lyngdoh décale Henry sur la droite. Egalisation ! Quel début de match. Je regarde ma montre. Nous jouons depuis 9 minutes à peine. 40e : James centre pour Henry. C’est le doublé ! 2-1 pour nous à la mi-temps.

Dans les vestiaires, mon adjoint rappelle que nous ne sommes pas les favoris, qu’il faut laisser la maîtrise du ballon à nos adversaires et jouer tous les coups à fond en contre comme nous l’avons si bien fait jusque-là. Il rajoute une petite touche subtile sur l’importance de faire un bon match pour nos supporters qui sont venus en nombre ce soir. 57e : je fais entrer Tuboi qui est un de nos meilleurs joueurs. C’est une grave erreur finalement car cela déstabilise tout notre bloc équipe. 67e : but adverse sur un contre venu de nulle part. 2-2 score final.

J’hurle de rage contre moi-même. J’ai envie de me taper la tête contre les murs du couloir qui même aux vestiaires. Mais c’est la vie. L’erreur est humaine. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Mais je relativise. J’essaie de me dire que ce n’est pas si terrible et que je ferais mieux la prochaine fois, que cela me servira de leçon.

Une fois calmé, je regarde le classement du groupe. Nous sommes toujours premiers. Je ne suis pas satisfait car nous pourrions avoir encore plus de points d’avance. Mais le principal est là. Nous avons fait un bon match avec une équipe bis sur le terrain. La qualification est toujours jouable. Et puis il faut penser au prochain match, dans deux jours, dans la petite ville montagnarde d’Aizawl.

En conférence de presse, la plupart des questions des journalistes tournent autour de la bonne prestation de Sanju et des rumeurs de son transfert pour Bombay. Je souris intérieurement de cette mascarade médiatique. Personne n’est au courant que nous avons rencontré le joueur cette semaine. Il nous a assuré qu’il re-signera pour nous à la fin du mois. J’essaie de centrer mon discours sur le match contre Aizawl qui est quand même 5e du championnat. Mais rien n’y fait, les journalistes aiment revenir à la charge sur les sujets qui font vendre du papier.

Bref, la soirée est bien avancée quand je rentre chez moi. J’y rejoins Swati, ma femme, qui me fait une scène. Il ne manquait plus que ça. Elle voudrait que sois plus souvent présent à la maison et en a marre de passer ses journées sans moi. J’essaie de la raisonner et de lui dire que c’est ça la vie d’un manager de football passionné, qu’il faut savoir faire des compromis. Elle se calme progressivement et comme souvent, notre désaccord se termine par une calme discussion sur l’oreiller. Je lui promet que je vais faire des efforts pour être plus souvent là tandis qu’elle met aussi un peu d’eau dans son vin en m’assurant qu’elle essaiera d’être moins impulsive. Sur ces belles paroles, elle s’endort dans mes bras ; ce que je déteste mais, ce soir, je la laisse faire. D’ailleurs je suis moi-même rapidement gagné par le marchand de sable. C’est ainsi que nous nous endormons, entrelacés et lovés chacun dans le corps de l’autre.

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Lundi 2 septembre 2030.

Voici quelques mois que je n’ai pas écrit dans mon journal. Ma femme Swati m’a quitté et est reparti vivre dans la région où habite ses parents. Je suis un peu déçu mais quelque part je me dis que la situation devenait invivable et que l’issue était inévitable. Elle me demandait de choisir entre elle et le football. Alors forcément, l’équation était sans solution. Et puis, cela fait du bien aussi de retrouver ma liberté et le célibat à 51 ans. Je me sens encore jeune et vigoureux. En pleine force de l’âge.

Au niveau du club de Lajong, ce sera ma dernière année. La décision est prise. Les finances nous empêchent définitivement de rivaliser sur la scène asiatique. Et surtout, j’ai reçu une offre d’un petit club européen. Une de ces offres qui ne se refusent pas.

Un milliardaire indien vient de racheter le club d’Oxford City en 6e division anglaise et il compte sur moi pour le faire grandir. C’est une occasion en or pour moi d’améliorer grandement mon maigre salaire officiel de 2400€ net par mois.

J’ai dit à l’homme d’affaire qu’il pouvait compter sur moi l’année prochaine à la fin de mon contrat avec Lajong que je ne renouvellerai pas. Il a accepté avec joie et m’a promis une belle somme d’argent.

J’ai hâte de relever un nouveau défi même si je reste concentré sur les échéances à court terme qui se profilent devant moi. Un quart de finale de coupe d’Asie. Un championnat indien. Une coupe nationale. Tout un programme sur lequel il faut rester focalisé avant de partir pour l’Angleterre.

Bref, pour le moment, je suis à l’hôtel à New Dehli pour un match, demain, contre le Mumbai FC en coupe Durant.

Par la fenêtre, un soleil précurseur de mousson siphonne dans la chambre une lumière plate, bienveillante, qui met en valeur les couleurs, le rouge vif et le vert du dessus-de-lit. Je ne bouge pas. Je ne laisse pas mes pensées dériver. Le soleil persiste en ce début de matinée. J’aime Delhi. Cette ville me donne envie de retrouver l’amour.

Une douche rapide et je pars me promener sur Janpath près des marchands d’antiquités tibétaines. C’est plein d’américains qui marchandent et de diseurs de bonne aventure sikhs qui débitent la même histoire de romance et de voyages aux étrangers. J’ai envie d’un bain de foule, et le spectacle des touristes encombrés de grands sacs de papier me plait.

Le matin semble immobile, collant, plombé de nuages, et je me demande si je ne vais pas rentrer à l’hôtel quand une série d’explosions étouffées se fait entendre, comme une canonnade dans le lointain. En quelques minutes, le ciel est gris-noir et l’averse éclate. Autour du rond-point central, les silhouettes estompées des voitures glissent en silence, le bruit du moteur noyé dans le fracas des trombes d’eau. Je souris, réflexe d’enfance. La pluie me ramène en arrière. C’est pour moi un moyen de revivre Darjeeling. Et à cet instant, je me sens comme chez moi à New Dehli.

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Lundi 2 Mai 2033.

Voici près de trois ans que je n’ai pas écrit dans mon journal.

Finalement, l’offre du milliardaire n’est jamais arrivée.

Du coup, j’ai profité de ces trois années d’inactivité pour me remettre en question et voir qu’elles étaient mes réelles priorités dans l’existence.

La vie de célibataire à plus de cinquante ans ne s’est malheureusement pas avérée aussi agréable que prévu.

Par chance, Swati a accepté que l’on se remette ensemble.

J’ai trouvé à Calcutta un poste de directeur technique pour la fédération nationale.

Je gagne bien ma vie, j’ai retrouvé la femme que j’aime et je continue de travailler en rapport avec ma passion, le football.

Certes mon nouveau job est très différent de celui que j’occupais avant mais ce n’est pas plus mal ainsi.

Le chemin fut difficile et périlleux mais je pense avoir atteint un bon équilibre de vie et surtout retrouvé après beaucoup d’effort la renommée dans le cœur de ma dulcinée. C’est le principal.

A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

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Bilan de ma carrière

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