:storyred: :s12: Le péril et la gloire :idn: ➡ :ind:

Le 8 mars 2021 à 9h52, je donnai ma démission au président du Borneo FC. Ce ne fut pas une surprise pour lui. On avait de bons rapports et tout a toujours été clair entre nous. Il y avait autant de chance que je reste ou que je quitte le club.

Par contre, les supporters furent très déçus de mon départ après cette saison fantastique (3 défaites seulement en D1) et ce doublé coupe/championnat. Mon image auprès de certains d’entre eux en pâti légèrement mais sur le long terme, je savais que la grande majorité garderait un bon souvenir de moi. C’était le principal. Les entraîneurs sont de passage. Les vrais supporters restent attachés à leur club à vie. Ce sont eux les vrais propriétaires du club. Dans le cœur, en tout cas.

A peine la nouvelle de ma démission paraissait dans les médias que je recevais une offre difficile à refuser ; celle de diriger le Sydney FC. Il ne s’agissait que d’un entretien d’embauche mais quand un club fait la démarche de venir vers vous pour un recrutement, on sait à quoi s’attendre.

J’ai décliné l’offre car mon intention, à présent était claire ; je voulais prendre les rênes du club de Shillong et revenir entraîner dans mon Inde natale. Malheureusement, le seul poste Vacant en D1 Indienne était celui d’un club de Calcutta nommé East Bengal. Je n’ai même pas postulé. J’avais une idée fixe en tête, celle d’attendre au moins un an que la place de manager se libère au Shillong FC.

Je m’étais donné un an. J’attendis un an. Pendant ce temps-là, j’en profitai pour aller me ressourcer et méditer dans un magnifique ermitage près d’un monastère de Darjeeling. Les sourires, la gaité et la paix constante des moines tibétains me reposèrent grandement et c’est plein de force et d’abnégation que je revins aux affaires le 4 mars 2022.

C’était encore le club d’East Bengal qui limogeait un entraîneur, à cause de la mauvaise position de l’équipe en championnat. Alors que l’objectif en début de saison était de finir dans la première moitié de tableau, le club d’East Bengal se retrouvait actuellement classée 9 (sur 10) en D1 indienne. 1 victoire sur les 12 premiers matchs et il n’en restait plus que 6 à jouer. Seul le club de Chennai faisait pire avec 0 victoires. Le délai d’un an que je m’étais fixé arrivant à son terme, je n’hésitai pas, je postulai pour le poste de manager.

L’entretien avec le président autour d’une tasse de thé noir demeura cordial mais le dirigeant fut explicite avec moi : « entraîner une équipe en grande difficulté financière ne vous pose-t-il pas problème ? ». Sonné, et un peu sous le choc du fait d’apprendre que la situation économique du club n’était pas au beau fixe, je tentais de ne pas perdre mon aplomb : « Ce sera difficile, mais c’est un défi que je suis prêt à relever. »

Bref, je fus nommé entraîneur du club. Les médias locaux en firent des tonnes sur mon doublé coupe/championnat remporté avec le Borneo FC, sur mes 50% de victoires en carrière ainsi que sur mon « énorme expérience » en matière de management et ma « capacité géniale » à dénicher des nouveaux joueurs de talent.

Je commençai par deux matchs nuls. Le contenu était bon mais comptablement, ce n’était pas ça. Puis vint la rencontre face au dernier, Chennai, qui avait le même nombre de point que nous ainsi que la même différence de but.

Le match fut bon, à nouveau mais le résultat catastrophique. On prit un but à la 58e suivi d’un pénalty deux minutes plus tard. 2-0. Merci et circulez. Il n’y a plus rien à voir.

Heureusement, on gagna le match suivant puis encore un nul.

C’était la dernière journée de championnat. On avait encore le même nombre de point que Chennai mais on les battait à la différence de but. Bref, il nous fallait gagner pour être à peu près sûr de se maintenir. Sauf que l’on jouait à l’extérieur contre le Bengaluru FC, premier du championnat…

Je vous laisse deviner la suite…

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