:article_fm: La galaxie Red Bull, un modèle ?

Bonjour @forumeurs, Red Bull est aujourd’hui un mécène bien établi dans le monde du sport. La boisson au visuel de taureau s’est même forgée une solide réputation dans les sports extrêmes. Pourtant, nous allons nous attarder plutôt sur le football.

Les prémices

Red Bull, société autrichienne spécialisée dans les boissons énergisantes, est connu par sa présence importante dans le sponsoring du milieu sportif, en Formule 1 et dans divers sports extrêmes. Pour autant, le début des années 2000 marque un tournant pour la multinationale qui décide de se diversifier en faisant son entrée dans l’univers du sport le plus médiatique et populaire du monde : Le football.

Assez logiquement, l’histoire entre la marque et le monde du ballon rond commence en Autriche. En 2005, l’Austria Salzbourg est racheté et est dans la foulée renommé en Red Bull Salzbourg. A l’époque, ce rachat fait déjà un certain bruit et de nombreux supporters de l’équipe se détournent même du club, alors que son identité visuelle et fonctionnelle est totalement modifiée afin de coller aux attentes et aux couleurs du label Red Bull.

L’année suivante, la marque au taureau traverse l’Atlantique et rachète un club américain, le New-York MetroStars. Les mêmes changements qu’en Autriche sont opérés, à savoir un changement de nom en New-York Red Bulls, de logo, et de fonctionnement.

Assez rapidement, Red Bull prend conscience que l’exposition offerte par le championnat autrichien n’est pas suffisante en Europe. Le rachat d’un club en Allemagne se décide assez vite, dès 2006 pour être précis. Mais, Dietrich Mateschitz, homme derrière la création de la marque, se heurte à deux difficultés. La première est la défiance naturelle et historique des allemands face au changement dans le monde du ballon rond. Si plusieurs clubs sont approchés pour des rachats, les plaintes des supporters locaux font à chaque fois capoter l’affaire. La seconde est le fonctionnement même des clubs. Depuis 1998 et l’ouverture des capitaux à des sociétés privés, une règle, celle du 50+1 rend complexe tout achat. En effet, elle stipule qu’une société ne peut acquérir plus de 49% de parts du club, les 51% restants étant sous contrôle de l’association du club, et donc des supporters.

C’est dans ce contexte bien particulier que Dietrich Mateschitz touche au but en 2009 en obtenant les 49% des parts du SSV Markranstädt, club de la banlieue de Leipzig, évoluant alors au 5e échelon. Ce rachat plutôt houleux mettra pendant de nombreuses années les supporters des autres clubs dans une colère noire pour le contournement magistral de cette fameuse règle de 50+1. En effet, les 17 membres qui composaient l’association du club étaient tous employés par la marque de boissons énergisantes.

Bref, le SSV Markranstädt est rebaptisé RassenBallsport Leipzig, communément appelé RB Leipzig, et voit lui aussi toute son identité recréée.

Dans les années qui suivent, Red Bull investit de nouveau dans le monde du football, en Autriche, en rachetant le club du FC Liefering pour devenir la réserve de Salzbourg, et au Brésil.

La philosophie

La galaxie Red Bull a rapidement fait un choix fort de miser sur la formation et post-formation pour grandir dans l’échiquier du football mondial. Un réseau important de scouting est mis en place à travers le globe et une philosophie commune est développée au sein des différentes structures. L’objectif est simple, aller chercher de très jeunes joueurs, les formater et les faire progresser à travers les différentes équipes du groupe. Tout cela, à l’instar de ce qui est fait en Formule 1.

Si ce fonctionnement dérange, puisque la galaxie Red Bull vient finalement faire son marché au nez et à la barbe des premiers clubs des joueurs visés, cela porte financièrement et sportivement ses fruits. Prenons par exemple le français Dayot Upamecano. Formé à Valenciennes, il signe son premier contrat professionnel à Salzbourg. Après deux ans, il rejoint Leipzig pour 10M € où ses performances lui donnent la possibilité de rejoindre le Bayern Munich pour 40M €.

L’appartenance des clubs a un seul groupe commun permet également l’émergence de joueur issue directement de l’académie. Tyler Adams, pur produit du New-York Red Bulls débarque à seulement 19 ans en Allemagne pour un montant dérisoire. A Leipzig, il s’impose assez rapidement au sein du club, disputant une centaine de matchs avant un départ cet été en Angleterre. Sa réussite peut être évidemment être attribué à plusieurs éléments, mais ce qui revient le plus n’est autre finalement que la continuité dans son parcours. Fonctionnement de club similaire, philosophie de jeu identique, à savoir un jeu offensif et porté vers l’avant, que demander de plus?

Dans Football Manager

Finalement, le modèle portée par Red Bull peut énormément plaire à nous, joueurs de Football Manager? Alors, pourquoi ne pas s’en inspirer dans notre jeu préféré? Je ne parle pas de « racheter » des clubs pour en faire un immense groupe, mais bien de développer un réseau de recrutement, de formation et de post-formation à travers le monde.

La première chose à penser est évidemment de développer ses propres infrastructures mais également son réseau de recrutement afin d’aller dénicher la future grand star du ballon rond au fin fond du championnat polonais.

Dans un second temps, il faut s’ouvrir au monde. C’est là qu’arrive le développement d’un réseau de clubs affiliés à votre équipe. Cependant, cela ne doit pas se faire n’importe comment. Chaque formation proposée doit remplir plusieurs critères. Il faut assez logiquement que les structures et l’encadrement permettent le développement optimal des joueurs. Mais, donnée trop souvent oubliée, il faut que l’équipe en question ait la même philosophie de jeu. Quoi de plus frustrant qu’une pépite qui passe un mauvais prêt parce qu’il ne trouve pas sa place sur le terrain?

Enfin, une composante importante de l’identité du groupe Red Bull est l’innovation. Au fil du temps, des joueurs importants sont partis et ont fait place à de jeunes joueurs qui, dans d’autres équipes, n’auraient peut-être pas eu leur chance. Lancer dans le grand bain un rookie comporte des risques. Mais le jeu peut grandement en valoir la chandelle.

Le mot de la fin

En conclusion, le modèle porté par la galaxie Red Bull à travers ses différents clubs est résolument moderne dans son approche. Soyons honnêtes, ils ne réinventent pas la roue. D’autres ont fait des choses similaires avant eux (Coucou Watford et la famille Pozzo). Mais jamais une telle dynamique n’est arrivée. Aujourd’hui, à nous de les imiter.

9 « J'aime »

Magnifique

Très bonne article ! Il est vrai que le modèle développé par Red Bull est vraiment fascinant :scream:

Article très intéressant sur un système qui porte plutôt bien ses fruits comme en témoignent les performances de Leipzig et de Salzburg avec l’émergence de nombreux jeunes très prometteurs !

Superbe article Rhino, très juste du cas de la famille Pozzo qui à été quasiment pionnière dans cela c’est pas un système qui m’emballe personnellement même si je préfère 10 fois un projet Red Bull basé sur la formation qu’un projet comme le City Group par exemple…