:storyred: :s1: Et la Lune embrassa la Mer.

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18 mai 2011, Dublin, Aviva Stadium.

A l’annonce du temps du temps additionnel de la seconde mi-temps l’ambivalence des réactions des supporters font résonner le stade entier, le faisant entrer dans une fusion volcanique de cris, d’applaudissements et d’encouragement pour les supporters de Braga et de hués pour les supporters de Porto qui auraient aimés voir une ou deux minutes en moins.

Un coup d’œil rapide sur le grand écran du stade me permet de constater que nous entrons à l’instant dans les arrêts de jeu. Sur notre banc staff et joueurs se lèvent pour ne former qu’une ligne se tenant par les épaules. A ma droite Beto le gardien remplaçant, à ma gauche Vitor Perreira l’autre entraineur adjoint. Une seule personne ne complète pas le la famille FC Porto, c’est André. Debout lui aussi, à la limite de la ligne de touche, comme le serait un officier militaire devant ses troupes alignaient au garde à vous. Il parait calme, se contentant de regarder ce qui ressemble maintenant à un siège de notre surface de réparation. De toute façon il ne parviendrait pas à se faire entendre dans ce brouhaha infernal. Malgré son apparente décontraction je sais qu’il bouillonne et qu’il n’attend que les trois coups de sifflet final.

Un nouveau coup d’œil au tableau d’affichage. Encore deux minutes trente… Un sentiment de nostalgie se mêle soudain à la l’euphorie ressentie jusqu’à présent. Je me rappelle de quasiment chaque journée de cette saison. De la première journée de stage de pré saison jusqu’à hier soir, je n’ai l’impression que seules quelques semaines se sont écoulées. Pourtant je sais déjà ce que réalise la conquête de cette Ligue Europa, le dernier de la saison. Cela signifie le départ de Villas-Boas. Il me l’a avouait à demi-mot hier soir durant la mise au vert à l’hôtel.

André aime se confier à ses adjoints, il nous ne cache rien. Un contrat avec Chelsea l’attendrait déjà. Le richissime millionnaire russe du club londonien se serait engagé auprès de Pinto da Costa, le président emblématique du F C Porto à débourser les 15 millions d’euros nécessaires pour activer la clause libératoire de celui que tout le monde surnomme déjà le special “two”.

Une minute trente à tenir, nous sommes acculés. Je me rapproche d’André afin de lui glisser un conseil à l’oreille. Il me regarde, acquiesce par un simple regard et profite d’un corner en faveur de Braga pour glisser la consigne :

-Radamel redescend défendre pour apporter ton jeu de tête et dis à James de prendre ta place seul en pointe.

Je rejoins ma place dans nos rangs en regardant le public, leur ordonnant de nous encourager davantage, serrant mes poings à hauteur du visage comme si je savais que cette aide du fameux douzième homme était ce qu’il fallait pour sceller notre succès.

Encore trente secondes à jouer, et un ultime coup-franc sifflé contre nous. La pression est à son summum. André est furieux de cette faute inutile. Le gardien adverse est monté. L’arbitre siffle, le ballon s’élève, atteint l’entrée de la surface. Les duels sont âpres… certains se jettent au sol en cherchant désespérément le pénalty… Artur le gardien de Braga est à la réception du centre, il dévie le ballon qui finit sa course dans les bras de Helton qui fait un plongeon qui régalent les supporters nos supporters, un peu moins ceux des adversaires. Helton prend son temps pour se relever et pour dégager provoquant la fureur des joueurs et spectateurs adverses. L’arbitre regarde sa montre porte le sifflet à sa bouche et fait retentir les trois coups de sifflets annonçant la fin du match et qui résonnent pour nous comme la sonnerie d’école libérant les enfants pour les vacances de Noel.

Joueurs et staff envahissons le terrain. Les étreintes sont nombreuses, les larmes le sont tout autant. André tombe dans mes bras… il me remercie… Je le félicite pour le travail accompli. Pour ce qu’il vient d’accomplir… Cinq trophées en un saison, seul José Mourinho l’avait réalisé. Il n’y a désormais plus aucun doute, André est bien le special two.

Le protocole de remise du trophée passé, nous entamons un tour d’honneur pendant lequel nous commençons à peine à réaliser l’exploit que nous venons de réussir. Aux côtés d’André nous saluons les supporters :

-Bravo André vraiment tu es un entraineur exceptionnel. Je suis honoré d’avoir était un de tes adjoints durant toute cette saison. Je te remercie de m’avoir donné ta confiance et ainsi l’opportunité de mettre un pied et demi dans le monde du football. J’aurai aimé que tu restes la saison prochaine, pour continuer avec cette équipe… Mais je comprends ta décision, Chelsea est un club qui ne refuse pas et particulièrement pour toi qui à une histoire commune avec l’Angleterre. Et je voulais te souhaiter bon courage pour la suite de ta carrière.

-Ecoute Guilhermo, profitons du moment, savourons-le on a travaillé dur pour en arriver là. Demain matin retrouve moi au Majestic on prendra le petit-déjeuner, je dois te parler. On se dit dix heures pétantes.

Acquiesçant d’un signe de tête nous retrouvons tout le groupe pour la première photo avec cette Ligue Europa. La joie est visible, il y a une vraie cohésion entre les joueurs, et avec tous les brésiliens et portugais dans l’équipe la nuit promet d’être festive, longue et alcoolisé…

C’est avec les paupières lourdes, la bouche pâteuse et la gorge complètement déshydratée que la voix aigüe d’ Amalia Rodrigues entonnant “Grandola, Vila morena”, chant devenu célèbre après la révolution des œillets qui a vu la dictature salazariste disparaître au Portugal, m’extirpe de mon douloureux réveil. Un difficile coup d’œil sur le portable me permet de constater qu’il s’agit du troisième rappel et que je suis donc en retard… Un café rapide, une douche express et une coiffure plus que douteuse plus tard, je me jette dans mon Rover Evoque en direction du centre-ville de Porto.

A mon arrivée André est déjà assis feuilletant la presse sportive qui relate bien évidemment notre conquête européenne de la veille.

-Pardon André je suis en retard, j’ai eu quelques difficultés à me lever.

-Ne t’en fais pas j’étais moi-même en retard, et puis dans l’état dans lequel tu es rentré hier soir je m’y attendais.

-C’était moche à ce point ?

-Guilhermo, tu as harcelé une femme pour qu’elle accepte de danser la lambada avec toi…

-Où est le problème ?

-C’était LMFAO qui passait à ce moment-là…

-Effectivement… Je t’avoue que j’ai quelques trous de mémoire…

-Au vu de l’état de certains tu ne dois pas être le seul…

Un blanc s’installa le temps que nous regardions la carte.

-Monsieur Villas-Boas, Monsieur Rabaco ! Félicitations pour votre victoire hier, vous avez rendu fier la ville entière. Je vous sers la même chose que d’habitude je suppose pourquoi encore regarder cette carte que vous connaissez déjà par cœur ? Deux cafés avec quatre Pasteis de Belem !

André et moi validons cette proposition. A vrai dire c’était plus un réflexe que de regarder cette carte. Nous la survolons uniquement pour s’assurer que rien de nouveau n’y figure. Nous sommes des habitués des restaurants.

-Guilhermo, si je t’ai fait venir et que je n’ai pas voulu parler de ça avec toi hier soir c’est parce que je préférais être au calme. Comme tu sais je vais partir à Chelsea la saison prochaine. Je l’annoncerai d’ailleurs aux joueurs en fin d’après-midi. Je voulais savoir ce que tu comptais faire toi de ton côté.

  • Pour te dire vrai je n’en sais rien du tout, je ne me suis pas trop préoccupé de ça durant la saison, tu ne m’en as pas laissé le temps.

André manqua de recracher la gorgée qu’il venait de prendre en bouche.

-Je pense que je vais attendre de voir qui sera nommée entraineur de l’équipe première et voir si je peux entrer dans un nouveau projet avec cet entraineur.

-J’ai discuté avec le président et je sais qui va être nommé. Il s’agit de Vitor Perreira mon autre adjoint. Il connaît la maison depuis longtemps en ayant entrainé déjà les équipes juniors. Et je sais aussi, pour en avoir parlé avec lui, qu’il a carte blanche pour constituer son staff. Il est apprécié du président et va sans doute prendre des mecs avec qui il a déjà bossé avant à Santa Clara ou à Espinho.

-Bon ben voilà comme ça au moins je sais déjà que je ne serais pas ici la saison prochaine.

L’intonation de ma voix et mon sourire ironique trahit la dédramatisation que je voulais donner à la scène.

-Ecoute, il peut être temps pour moi de rentrer en France André ou peut-être de trouver une sélection espoir.
Je ne sais pas quels sont les projets de la fédération à ce sujet. Je vais sans doute me renseigner.

-Tu es talentueux Guilhermo, ce qu’on accomplit cette année je n’aurai pas pu le faire sans toi. Quand je suis venu te chercher en début de saison tu venais de nulle part. Personne ne te connaissais mais, je me suis renseigné sur toi, sur les résultats que tu as obtenus durant tes formations pour obtenir les diplômes. Ce qui m’a convaincu c’est ta connaissance et ta précision dans le domaine tactique. Je me revoyais moi des années auparavant, à tout décortiquer, tout analyser, faire des notes pour tout et pour rien. Je ne pense pas que prendre le risque de te griller avec une sélection jeune soit le meilleur des plans. Tu es jeune, plein d’ambition, comme je l’étais également. J’ai entrainé les Iles Vierges britanniques durant quelques temps quand j’avais 23 ans. Au final je n’ai fais que deux matchs pour deux défaites. La sélection n’ait pas la meilleure des solutions quand on est un jeune entraineur. Il n’y a pas assez de matchs dans l’année et tu ne côtois pas assez les joueurs. Si cela te laisse le temps de te concentrer sur l’aspect tactique, tu ne progresseras pas assez dans la relation avec les joueurs au quotidien, faire face aux différents tempéraments, tu ne progresseras pas en tant que personne… Je pense que j’ai beaucoup mieux à te proposer. Quand j’ai signé mon contrat avec Chelsea, j’ai réussi à obtenir de la part du président Abhramovic, de pouvoir monter l’équipe technique avec laquelle je souhaite évoluer. Et au vu de cette saison j’aurai souhaité prendre toi et Vitor pour m’accompagner. Mais Vitor a déjà accepté le poste à Porto. Je te propose donc de venir avec moi à Londres. Cela te fera connaître un nouveau championnat, de nouveaux joueurs et ainsi continuer ton apprentissage et ta progression. On dirigera certains des meilleurs joueurs au monde comme Terry, Lampard, Drogba. Je n’ai pas envie que tu crames à faire n’importe quoi. Si tout le monde dit que je suis dans la lignée de Mourinho, toi, Guilhermo tu l’es tout autant, crois-moi. Viens avec moi à Londres je te propose le poste d’adjoint.

Voilà une proposition à laquelle je ne m’y attendais pas. Un peu abasourdit par cette nouvelle je tente tant bien que mal de reprendre mes esprits.

-Merci André, merci pour tout ce que tu viens de dire. Merci pour ta proposition également, qui me touche et qui est plus qu’intéressante. Mais… Mais je ne sais pas il faut que je vois avec ma femme aussi. Elle était déjà mal de venir me rejoindre il y a un an, laissant du coup toute sa famille en France… Là elle avait repris enfin ses habitudes, elle se faisait à la vie à Porto. Il y avait aussi mes grands-parents ça l’aide beaucoup… Et moi aussi d’ailleurs… Ici c’est ma ville, c’est mon club. Depuis mon enfance je rêvais de jouer ou de m’asseoir dans ce stade. Ça fait à peine une année que je suis là, je ne suis même par certains de vouloir partir autre part, même si je venais à y être obligé. Je peux peut-être voir s’il n’y a pas une place dans les équipes jeunes, ou même un poste au centre de formation.

-Je comprends ce n’est pas évident. J’aime cette ville et ce club depuis des années aussi. Je ne veux pas te forcer la main, mais même un poste à la formation n’entre pas dans le plan de carrière que tu dois tracer. Un jour tu reviendras ici, ça sera pour prendre les rênes de l’équipe A fais-moi confiance. Je connais le président Pinto il t’apprécie mais tu es trop jeune, tu manques de maturité, d’expérience dans certains domaines. NE le prends pas mal. Avec les années de football qu’a le président il sait reconnaître quand un jeune entraineur a du potentiel. Et il me l’a avoué, il sait ce que tu vaux. Prends juste le temps de connaître ce milieu si particulier qu’est celui du football, de connaître mieux ce rôle ingrat qu’est celui d’entraineur. Si tu bosses et que tu es consciencieux comme tu l’a étais cette année tu pourras prétendre à devenir un jour entraineur principal du F.C.Porto.

Le discours d’André me convainc presque d’accepter immédiatement. Après tout je serai au chômage dès début juillet mais je me dois bien évidemment d’en informer mon épouse. Ce sont des décisions que l’on doit prendre à deux.

-Prends ton temps pour y réfléchir et donne-moi ta réponse début de semaine prochaine.

Le soir venu je parle de la proposition qu’André m’a faite à ma femme. La discussion est brève. Elle est d’accord, elle me conseille d’accepter de suivre André et m’encourage à continuer ma progression. Elle est aussi enchantée de pouvoir vivre à Londres, une des plus belles villes du monde, d’après ses dires. L’opportunité de pouvoir faire du shopping dans la capitale anglaise l’enchante au plus haut point.

Assis sur ma terrasse, avec cette vue magnifique, sirotant un Porto rouge datant de bien avant ma naissance, je saisis mon IPhone 3GS et tape dans un anglais parfait ces quelques mots: IT’S OK FOR ME.

La décision de notre départ aux joueurs a une grosse émotion notamment chez Falcao qui part sous d’autres cieux.

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Nous sommes mi-juin l’air humide de Londres à notre arrivée sur le tarmac contraste fortement avec la chaleur étouffante de Porto deux heures auparavant. Le temps typiquement british qui nous accueille me plonge d’entrée dans ma nouvelle vie. André lui est ravie est ça se voit au sourire qu’il affiche à la descente de l’avion. Le taxi mis à notre disposition par le club se dérobe par une sortie bis de l’aéroport, échappant ainsi aux différents paparazzis venus nous recevoir. Il nous conduit tout droit vers notre hôtel qui sera notre résidence temporaire. Quelques minutes plus tard c’est devant Stamford-Bridge que nous passons, notre nouvel antre. Bien qu’habitué aux différents stades celui-là ne me laisse pas insensible rien qu’à l’idée de pouvoir exercer dedans. Et c’est à peine deux minutes plus tard que le taxi coupe son moteur sur Fulham Road en nous indiquant que notre destination est atteinte. Le temps de déposer nos valises que nous sommes attendu par le richissime millionnaire dans son bureau du stade.

La première rencontre avec le président se passe plutôt bien, c’était la première fois que je le rencontrais. Passé diverses formalités comme la signature de mon contrat, Roman Abramovich nous explique le programme des prochains jours. Entre conférence de presse, présentation aux sponsors, repas avec toute la direction, présentation aux joueurs et préparer le programme de la reprise ces prochains jours seront très actifs et très intenses.

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Ce récit :fap2:

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:joy::joy: peut être pas autant que ça.

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Vivement la suite ! :heart_eyes:

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Le début roxe du poney !

Ca promet du très lourd !!

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récit très bien écrit

bonne chance aux blues à priori

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Merci les amis. La suite arrive bientôt.

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hum hum bel entrée en matière comme adjoint de Villas Boas, je sens qu’on va kiffer. Donc tu vas nous faire mijoter encore un peu avant de nous dévoiler ta destination. Si je ne m’abuse nous sommes en 2011 et l’opus commence en 2017. On va donc voir grandir notre Guilhermo Rabaco.

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Voilà une semaine que nous sommes officiellement en place dans l’un des plus grands clubs du monde. Depuis notre arrivée André et moi n’avons pas chômé. Entre préparation de la pré saison, préparation du stage en Asie, supervision de potentielle recrue, départ d’éventuel joueurs, nous n’avons même pas eu le temps de profiter du quartier, ni même des restaurants ou des bars recommandés par le guide que le club nous a donné afin de mieux connaître la ville et de mieux s’y adapter. Il faut dire que le club fait tout pour nous mettre dans les meilleures conditions. L’hôtel mis à notre disposition doit nous fournir ce que l’on veut à tout heure de la journée ou de la nuit, le club prend en compte l’addition à la fin du mois. André et tout son staff, dont moi, avons reçu un 4x4 audi Q7 équipé toute option, une carte bancaire à utiliser chez Tommy Hilfiger afin de se fournir en costume, à raison de trois par mois, pour les soirs de Ligue de Champions ou lors de grands matchs durant le championnat. Le richissime russe mise beaucoup sur l’image véhiculée par son club. Ainsi le survêtement ou toute autre tenue négligée est proscrit en ligue des champions. Idem pour les joueurs. Le club prend en charge également le rapatriement des femmes et familles du staff, billets d’avion, déménagement des effets personnels pour ceux qu’ils le souhaitent.

Les semaines passent à une vitesse folle. Nous sommes déjà le 26 juillet et aujourd’hui nous enregistrons, depuis la Thaïlande où nous sommes en tournée estivale, notre première recrue en la personne de Thibaut Courtois, un jeune gardien belge dont l’avenir est plus que prometteur. Il arrive de Genk dans le championnat belge pour un peu moins de dix millions d’euros. Il a effectué une superbe saison et beaucoup de monde voit en lui le renouveau de la sélection des diables rouges.

Jusqu’à présent la présaison se passe bien. Les joueurs adhèrent au discours et au projet de jeu de Villas-Boas. Le spécial two veut surfer sur le succès qu’il a connu à Porto en proposant le même schéma tactique. Nos quatre premiers matchs amicaux se soldent tous par des victoires. Deux contres des formations anglaises et deux contres des sélections des meilleurs joueurs de Malaisie et de Thaïlande. Le tout pour neuf buts marqués et zéro encaissé. L’équipe tourne à plein régime et le 4-3-3 que nous avons mis en place est bien équilibré et fonctionne à merveille. L’idée principale est de copier le Barcelone de Guardiola, avec un pressing intense dès la perte de balle pour en reprendre le contrôle et chercher les espaces. Notre philosophie est simple, plus nous avons le ballon moins notre adversaire sera dangereux. C’est cette idée générale que nous avons présenté aux cadres du vestiaire. John Terry, Didier Drogba et Franck Lampard ont de suite acquiescés. Et avec la diversité de profils dont nous disposons, nous pouvons nous permettre d’articuler notre 4-3-3 comme nous le voulons.

La concrétisation de cette bonne préparation arrive le 30 juillet. Nous sommes en finale de la Barclays Asia Trophy. Autant vous dire que cette compétition n’a rien de prestigieuse si ce n’est le chèque qu’encaisse le vainqueur et de la pub que cela fait pour le club. Nous affrontons donc Aston Villa après avoir disposé deux jours auparavant d’une sombre équipe de Hong-Kong, le Kitchee SC. Une victoire quatre à zéro devant plus de 30.000 personnes. Cette finale sera très vite pliée également. Le jeune McEachran trouve le chemin des filets dès la première minute. Nous nous contentons de contrôler le reste de la partie et nous enfoncerons finalement le clou par Torres. Une tournée, quatre victoires, un trophée et on rentre à la maison avec plein d’espoir à l’aube de cette première saison chez les blues.

Le 4 août Oriol Romeu rejoint l’effectif en provenance du F.C.Barcelone pour cinq millions d’euros. La Masia est désormais reconnue dans le monde entier. Des joueurs comme Messi, Xavi, Iniesta, Guardiola, Luis Enrique en sont sortis et certains joueurs très prometteurs mais avec peu de perspective de temps de jeu veulent aller voir ailleurs. Ma mission était d’en faire signer un ou deux à Chelsea. Romeu correspond au profil que nous recherchions. Un milieu de terrain technique, collectif, bon dans la récupération et très actif dans l’entrejeu que ce soit comme sentinelle où un peu plus haut comme relayeur. Il a le profil d’un Busquets, lui aussi sorti de la Masia. Et c’est ce type de joueurs qui nous manquait pour sécuriser encore plus notre entrejeu.

Deux jours plus tard nous affrontons les Rangers de Glasgow à l’Ibrox Park, ce stade si mythique. Tellement qu’à l’entrée sur la pelouse des frissons me parcoure le corps en un instant. Ce n’est qu’un amical pourtant… J’espère la refouler un jour en entendant l’hymne de la ligue des champions. Le match en lui-même est maitrisé encore une fois. Score final trois buts à un avec un doublé de Sturridge et un but de Malouda.
A notre arrivée à Londres toutes les compagnes et femmes de joueurs sont présentes à l’aéroport. Un peu plus de dix jours de stage au total, autant dire que certains joueurs commençaient à trouver le temps long. Les larmes de joies et les sourires se mêlent à l’air étouffant du terminal de l’aéroport. André et moi filons directement vers le bus du club. Ni femme, ni enfants ni chiens ou chat ne sont venus nous accueillir. Nos femmes respectives sont encore à Porto pour régler les derniers détails du déménagement et signer toutes les paperasses administratives. Un sentiment de solitude m’envahit soudainement, je ne dis rien à André mais notre silence et notre concentration sur le clavier de téléphone afin d’envoyer un message à nos épouses trompent clairement ce qu’on veut laisser paraître.

Le soir venu André et moi profitons enfin d’un moment de détente. C’est dans un restaurant, traditionnel, chic parmi les plus anciens de Londres que nous nous retrouvons pour diner. Le Rule’s Restaurants. Dès notre entrée, l’ambiance, la boiserie omniprésente, les plafonds de stuc, l’argenterie, les nappes blanches, les cloches sur les plateaux nous transporte directement dans les années 1900. André qui a grandi en Angleterre me conseille le fameux steack and kidney pie, un pâté en croûte de bifteck avec des pommes de terre et une sauce qui s’échappe une fois la croûte croustillante brisée. Un véritable régal. Pour accompagner notre repas André nous commande un Redlands 2006. Un amour de vin rouge qui vient se marier délicieusement au palet pour accompagner mon repas.

Cette soirée me fait du bien moralement. André est un peu la seule famille que j’ai ici. Nous partageons nos journées ensemble mais cela n’empêche pas le coup de blues au moment de regagner nos chambres d’hôtel respective même si celles-ci sont d’un confort et d’une grandeur exceptionnelle. J’ai quand même hâte que ma femme me rejoigne.

30 août 2011, Stamford Bridge, Londres.

Aujourd’hui le club présente officiellement toutes ses recrues à la presse et aux supporters. La journée sera rythmée. Le club a préféré attendre la trêve internationale pour présenter toutes ses recrues et ne pas perturber le début de saison. Thibault Courtois, Oriol Romeu, Romelu Lukaku, Juan Mata, Ulises Davila et Raul Meireles sont tous assis aux côtés d’André et du président Abramovitch. Tous répondent tour à tour aux questions des journalistes. La présentation s’éternise durant presque une heure trente. C’est notre chargé des relations médias qui y mettra fin. Le timing prévu ne sera d’ores et déjà pas respecté. Le club a dépensé 75 millions d’euros sur le marché des transferts durant cet été pour se renforcer contre 27 millions d’euros avec la vente de joueurs parmi lesquels Matic, Mancienne, Torë ou Yuri Zhirkov.

Côté championnat nous avons effectué des débuts réussis. Avec sept points pris sur neuf possibles nous sommes deuxièmes à égalité de points. Notre première journée a été plus compliqué que prévu du côté de Stoke City où nous avons été tenus en échec 0-0. Les deux journées suivantes nous ont été plus souriante avec notre premier match à domicile face à West Bromwich et une victoire deux buts à un grâce à notre doublette française, Anelka et Malouda. Le point positif de ce match est notre capacité de réaction car nous avons été très vite menés après l’ouverture du score de Long dès la quatrième minute.

La troisième journée de Premier League nous voit recevoir une seconde fois d’affilée. Norwich se déplace du côté de Londres avec la ferme intention de repartir avec quelque chose. Bosingwa notre mobilette portugaise ouvre la marque dès la sixième minute. Holt égalise pour les visiteurs. La décision se fera en fin de match par l’intermédiaire de Lampard qui transforme un pénalty qui avait fait bondir de joie André. Il faut dire qu’il nous sort d’une bien mauvaise situation. Le score est scellé lorsque Mata inscrit son premier but chez nous. Score final trois buts à un.

Après avoir été présenté aux supporters dans l’antre de Stamford Bridge tout le monde se rejoint dans le club VIP du stade afin de trinquer à leur arrivée. Champagne, cocktails, canapés et petit four sont bien évidements présents. Là encore Monsieur Abramovitch fait les choses en grand. Les bulles viennent directement d’un des plus grands vignobles français. Je ne suis pas fan de champagne je ne connais donc pas quelle valeur cela peut représenter mais à en croire le Président une bouteille vaut plusieurs milliers d’euros. Mais André et moi ne nous attardons pas. En effet, nous devons aller récupérer nos familles à l’aéroport, c’est aujourd’hui que l’emménagement dans leur nouvelle vie se fait.

Les retrouvailles sont bien sûres émouvantes. Voilà deux mois presque que nous nous sommes séparés. Les étreintes sont longues et l’impression de revivre nous reviens tout à coup. Nous saluons nos dames respectives et les deux petits bouts d’André. Nous avons prévu de tous nous retrouver au restaurant de l’hôtel afin de manger ensemble et de vite remonter dans nos appartements hôtels respectifs.

Le mois de septembre passe à une vitesse folle. Nous voilà déjà à l’aube du mois d’octobre. Moone, ma femme s’acclimate de plus en plus à la vie anglaise et ce malgré le froid et l’humidité qui peut régner dans cette partie du globe. Elle s’est rapprochée de la femme à André. Les deux partent souvent des après-midi entière faire du shopping en quête de la bonne affaire. Il faut dire qu’avec ma femme nous n’avons pas toujours eu les moyens. La vie a parfois été difficile et il a fallu faire des sacrifices. Aujourd’hui grâce à Dieu, comme les portugais le disent, tout va mieux. Du coup elle en profite et moi aussi par la même occasion. Si tout va pour le mieux au niveau privée, tout va bien aussi côté sportif. Hormis la fatigue dû à la grosse période estivale que nous avons connu. Le mois de septembre, même si nous avons connu notre première défaite de la saison à Old Trafford contre Man U, est plutôt de bonne facture. Deux autres victoires en championnat face à Sunderland et face à Swensea nous permettent de nous retrouver en troisième position juste derrière les deux clubs de la cité de Manchester. La Ligue des champions à elle aussi commencé. Après une victoire inaugurale à Stamford Bridge contre Leverkusen sur le score de deux à zéro, nous nous déplaçons au Mestalla pour y affronter Valence. Lampard ouvre le score avant que Soldado n’égalise et nous empêche de repartir avec les trois points.

Le début du mois d’octobre ne commence pas de la meilleure des façons. Didier Drogba demande à nous voir et à avoir des explications sur le peu de temps de jeu dont il dispose malgré le manque de forme de Fernando Torres. Durant l’entretien je n’ai rien dit me contentant d’écouter André qui ne lui donne aucune véritable explication. Je pense qu’il vient de commettre sa première erreur de management depuis que je suis avec. Didier sort du vestiaire agacé par la situation. J’en fais part à André qui ne veut rien entendre et se contente de me dire : “Ici c’est moi le boss”…

Je ne connaissais pas ce visage d’André, lui qui est toujours à l’écoute et toujours ouvert au dialogue. Peut-être à t-il un problème avec sa femme ou ses enfants. En tout cas il ne m’en a pas fait part. La seule chose qu’il me signale c’est que Didier Drogba est mis à l’écart à partir d’aujourd’hui. La septième journée de championnat nous voit triompher facilement face à Bolton par cinq buts à un. Nous recevons ensuite Everton dont nous disposons assez facilement aussi. Résultat final trois à un. Quelques jours plus tard nous arrivons en Belgique pour le compte de la troisième journée de Ligue des Champions. Un succès net et sans bavure cinq à zéro nous permet de prendre les rênes du groupe. Alors que tout semble aller pour le mieux au club les joueurs ayant même accepté la mise au placard de Drogba le match face aux QPR va sans doute marquer un tournant dans la saison. En effet, confronté à de nombreuses blessures dans le secteur offensif, André et moi décidons de faire appel à l’Ivoirien. Celui-ci sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur. Mais au lieu de saisir cette opportunité il se montre agacé tout le match sans doute dû au pénalty que nous avons encaissé dès la dixième minute. Il provoque des fautes souvent inutiles et finit par se faire expulsé logiquement à la quarantième minute de jeu. André pète complètement les plombs. Il rage, tape sur le banc de touche. Je n’ose même pas lui parler pour lui proposer une solution de replis. Nous sommes à neuf car Bosingwa aussi s’est fait expulsé il y a une dizaine de minutes. Le match cauchemar comme nous ne l’avions encore jamais vécu dans notre courte expérience. Il se finira sur ce score. L’avenir de Drogba semble être désormais loin de Londres. La tension dans les vestiaires est palpable. André ne prend la peine de s’adresser aux joueurs préférant les laisser face à leurs responsabilités. Toute la semaine durant nous pouvons apercevoir un certain malaise chez certains joueurs. A quoi cela est dû, malheuresement je ne le sais pas et André non plus. Voilà deux semaines qu’il n’est pas dans son état normal. La fatigue, combinée à sans doute un ou deux problèmes, personnels sont peut-être à l’origine de son mal-être actuel. En rentrant ce soir j’en parlerai à Moone, il faut qu’elle discute avec la femme à André afin de savoir si tout va bien dans leur couple.
Le week-end suivant nous recevons Arsenal pour le derby de Londres. S’il est interdit de perdre dans ce match alors nous nous plantons complètement. Une défaite cinq buts à trois plonge, tout le stade dans le désarroi le plus total dès le coup de sifflet final.

1er janvier 2012, Londres.

Le réveil ce matin est dure. Avec la défaite hier soir à domicile face à Aston Villa nous pointons désormais à la cinquième place du championnat. En prenant mon café je consulte la presse sportive qui fait état d’une réunion de crise entre le président de Chelsea et André. La presse parle même d’un éventuel limogeage. Il faut dire qu’une partie du vestiaire a totalement lâché André. La sonnerie de mon téléphone me sort de ma lecture pour laquelle j’étais tout dévoué en cette matinée si spéciale de janvier. La nouvelle année vient de commencer et déjà elle s’annonce complètement pourrie. Ma femme est rentrée en France passer les fêtes avec sa famille et la solitude que je ressens en ce moment me comprime le cœur. Pour la première fois depuis bientôt deux ans, je n’ai aucune envie de me rendre au boulot ce matin. C’est un message d’André qui m’indique qu’i est confirmé à la tête de l’équipe. Il a discuté très tard avec le richissime russe de Chelsea. André me fait savoir que la situation doit se redresser rapidement sous peine de devoir faire nos valises.
Ce mois de janvier s’annonce crucial avec quatre matchs de championnat où il va falloir convaincre que nous sommes les hommes de la situation. En Ligue des Champions nous sommes toujours en course, nous affronterons Naples en huitième de finale. Nous avons par contre été éliminés de la carling cup par Liverpool sur le score de deux à zéro dans notre antre.

Les quatre journées de championnat sont passés depuis la fameuse réunion. Si le bilan n’est pas catastrophique, il n’est pas non plus brillant. Deux victoires de suite contre les Wolves et contre Sunderland où les joueurs s’étaient eux aussi repris après une discussion chez John Terry qui avait organisé un dîner pour cette occasion. Les deux autres matchs nous sommes accrochés, d’abord sur la pelouse de norwich et ensuite sur la pelouse de Swensea. La satisfaction du mois vient peut-être de notre qualification en demi-finale de la FA Cup où nous continuons notre parcours. La mauvaise vient sans aucun du fait que nous sommes définitivement hors-course pour le titre. A tel point que l’objectif est clair, accrocher une place qualificative directement pour la Ligue des Champions. Le vestiaire bien que divisé semble résister pour le moment et vouloir sauver la saison du club.

Le mois de février est lui beaucoup plus compliqué… Un premier match nul prolifique contre Manchester United trois buts partout suivi d’une défaite à Everton deux zéro. Le pire après ce match c’est que l’équipe ne semble plus nous suivre. Les joueurs font n’importe quoi, le plan de jeu n’est pas respecté et André s’obstine avec Torres… Et le match en Ligue des Champions n’arrange rien. Nous prenons trois buts en Italie et malgré la réduction du score de Mata qui nous laisse un espoir pour le retour, la qualification semble bien compromise surtout au vu du niveau affiché. Trois jours plus tard nous nous imposons contre Bolton à la maison mais là aussi sans convaincre. De plus tous les signes semblent aller en notre défaveur. Drogba qui était titulaire marque le second but ce qui conforte les mauvais choix d’André tout au long de la saison… J’ai espéré qu’il devienne le sauveur de cette fin de championnat peut importe ce que cela prouvait. Mais le match contre West Brom sera celui de trop… Nous nous inclinons un à zéro. Dès la fin de match le président nous convoque André, son staff technique et moi. Nous apprenons notre limogeage avec effet immédiat. La nouvelle, bien qu’attendu, me fait l’effet d’un poignard que l’on m’enfoncerait entre les deux omoplates. Notre premier échec depuis presque deux ans. Nous sommes priés de vider les bureaux et de trouver une solution de relogement au plus vite.

Le soir en rentrant Moone saisit en un regard que quelque chose autre que la défaite me chagrinait.

-Je crois que je vais tout arrêter Moone. Rentrons en France et reprenons notre vie normale, je trouverai un job…

-Arrête tu t’es donné tant de mal pour abandonner au premier obstacle ? Tu est en train de valider tes diplômes et tu veux tout envoyer en l’air ? Tu es triste je le comprends…

Je ne la laisse pas finir sa phrase :

-Je ne suis pas seulement déçu. Je suis abattu, je suis en colère. Entraineur est métier ingrat. Je ne suis qu’un adjoint et je ne supporte pas la situation. Cette impression d’échec personnel.

-Ce n’est pas que ton échec…

-JUSTEMENT !!! Je le sais, j’en suis conscients et pourtant je ne m’empêcher de penser ça, alors imagine la situation si je viens à être numéro un.

Mon état agressif ne rebute pas ma femme qui continue d’un calme solennel.

-Tu ne vas pas abandonner pas après les sacrifices qu’on a fait. Tu n’as pas le droit. J’ai confiance en toi.

-Ouais, en attendant on est prié de quitter l’hôtel. Si on ne trouve rien d’ici une semaine ça ne sera plus leur problème. Donc je ne vois pas d’autre possibilité. Soit on rentre en France soit on retourne à Porto… Je te laisse le choix, moi j’ai besoin d’aller faire un tour.

Il fait sombre en cette nuit encore hivernale du mois de mars. Une demi-heure que j’ ère dans les rues Londonienne. La lune peine à percer l’épaisse couche nuageuse. L’humidité ambiante et le vent marin pénètre ma peau comme des lames de couteau. Parti à la hâte je n’ai même pas pris la peine de me couvrir correctement. J’entre alors dans le premier pub que je vois. En fait c’est plus une boîte de nuit. Les effluves d’alcool m’attirent en un instant vers le bar où je prends place à côté d’un mec endormi sur le comptoir, totalement ivre, une dizaine de verre vide devant lui. L’ambiance à l’air chaude au vu des tenues et des danses auxquelles les jeunes femmes se livrent. Je commande un double scotch que je bois d’une traite. Je ne sais même pas duquel il s’agit mais j’en commande un autre dans la foulée. Puis un autre… Puis un autre… Puis un autre… Et encore un autre… Et encore un… Et je ne sais plus combien encore. L’alcool m’est monté directement au cerveau. Avec la fatigue et la détresse dans laquelle je suis ce soir j’arrive vite dans un état second. Je commence à regarder de plus en plus vers la piste, puis vers les gens qui dansent et tout doucement vers les plus belles femmes de la soirée et leur tenue courte. L’alcool me fait perdre pied. J’invective désormais toutes les jeunes femmes qui s’approchent de moi d’ un peu trop près. Avec plus ou moins de succès. Mon attention est désormais focalisée sur une jolie brune aux cheveux légèrement ondulés. Elle est fine, d’une taille relativement petite malgré ses talons de plusieurs centimètres. Elle a remarqué mon petit jeu et en joue désormais. Nos regards se croisent, une fois, puis une autre, puis une dizaine de fois encore sans que je ne bouge. C’est quand elle arrive ma hauteur pour commander un verre que j’en profite pour me commander un nouveau double scotch et payer l’addition. Elle semble elle aussi dans un état alcoolique avancé. J’entame la discussion. Je parle de tout et n’importe quoi. Elle semble réceptive. J’en profite pour lui prendre la main, elle ne me repousse pas. Nos regards sont désormais plongés l’un dans l’autre. Si elle savait ce dont à quoi je pense elle se sauverait sans hésiter. Nos verres servis n’interrompent pas ce long échange presque diabolique tellement la chaleur entre nous deux est intense. Quelques mots échangés et je la traine sur la piste de danse. Nous sommes habillés et malgré ça nos corps ne paraissent n’en faire qu’un. Les minutes passent et nos désirs mutuels ne font plus aucuns doutes.

Mon téléphone se met à vibrer dans ma poche. Tout en continuant ma danse langoureuse avec cette belle inconnue dont je n’ai même pas demandé le prénom, je saisis le mobile et regarde le message. C’est André.

-Mon ami, désolé que ça se soit terminé ainsi. Mais on ne va pas avoir le temps de se reposer longtemps, mon agent a déjà des pistes et une d’elle m’intéresse fortement. Ne réserve pas de vacances pour l’été tu n’en auras pas. On déjeune ensemble à 11h30 au Rule’s Restaurant.

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J’adore !!! :clap: :excited:

ton style de récit me fait penser à ce bon vieux AVB :fap:

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Voilà comment j’étais après la lecture de ton dernier post ! :laughing:

Vivement la suite ! :wink:

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J’avais raté le premier chapitre, j’adore les stories romancées, donc vivement la suite :slight_smile:

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Merci les amis je suis content que ça vous plaise. Le troisième épisode est déjà en cours de rédaction. En espérant vous satisfaire ( pas sexuellement les mecs hein ) durant les prochains épisodes.

Amicalement.

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Ah si si si ! Mets même un peu d’érotisme subtil accompagné d’une touche de latex histoire de fédérer @Mark :hoho:

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Je ne me sentais pas si subtil que ça… :slight_smile: Merci !

Story romancée, je vais suivre aussi alors. Les stories sans histoire autour, j’ai du mal à accrocher bien souvent.

:slight_smile:

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C’est vrai que ce cher beaubien raffole de sa russe rouquine en cuir… Je suis sûre que si j en incorpore dans mon récit il sera un fidèle lecteur. Et il dira qu il suit car il aime les stories romancés :grin::grin::grin::grin: :stuck_out_tongue:

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3 juillet 2012

C’est en présence de nos compagnes respectives que nous arrivons à White Hart Lane. Le président Daniel Levy nous accueille devant le stade, non pas pour un tour du propriétaire, mais pour la traditionnelle conférence de presse de présentation. Une fois les formules de présentation et de politesse envers nos dames effectués, André, moi et le reste du staff technique le suivons jusqu’à la salle de presse où nous attendent une foulée de journalistes. Nous prenons place et sommes officiellement présentés comme la nouvelle équipe technique des Spurs de Tottenham. Les questions fusent, la plupart sont à l’attention d’André, quelques-unes le sont au président et la seule concernant les adjoints d’André est posé après plus de quarante-cinq minutes. Un journaliste du Sun qui veut savoir qui nous sommes exactement et pourquoi André veut continuer à travailler avec nous. La conférence s’éternisera pendant une heure et demie après quoi nous sommes invités à ne plus répondre aux questions par notre responsable communication.

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André attise la curiosité dans le monde du foot. Après le succès fulgurant qu’il a connu à Porto, les journalistes sont curieux de savoir jusqu’où peut aller le plus jeune entraineur que la Premier League ait connu. L’ancien mentor de José Mourinho n’a pas un parcours atypique. Très jeune il s’est passionné pour le coaching, pour les détails tactiques d’un match. Quand il allait en voir un à Porto il ne manquait pas de prendre des notes dans son cahier, jusqu’au jour où Sir Bobby Robson alors à la tête de l’équipe des Dragons le prenne sous son aile sentant le potentiel de ce jeune garçon à la chevelure carotte. L’entraineur du F.C.Porto l’envoie en Angleterre, à Lilleshaw afin qu’il y gagne ses galons d’entraineur. Il n’a alors que dix-sept ans et est bien évidemment le plus jeune de la promotion. Il poursuivra sa formation en Ecosse et à Ipswich. A vingt-trois ans à peine il devient sélectionneur des îles Vierges Britannique où il ne dispute que deux matchs amicaux. Il y passe dix-huit mois avant de démissionner. Il retourne à Porto où le spécial One lui confie le poste des moins de dix-neuf ans. Il devient ensuite son assistant à Chelsea durant quatre ans et le suivra à Milan également durant une année complète. C’est en octobre 2009 qu’il va donner un tournant à sa carrière en postulant pour le poste de l’ Académica de Coimbra, alors en très mauvaise posture en première division portugaise, sur les conseils de son mentor qui le pense prêt à franchir le cap. Il vient de fêter ses trente-deux printemps. Si le pari est risqué, il est surtout réussi à la fin de la saison. Coimbra finira à une très belle septième place. Dès la période estivale, le Sporting lui fait la cour, mais Pinto Da Costa, l’emblématique président de Porto ne l’a pas oublié et lui offre le poste d’entraineur des dragons. La suite on la connait. Le club du nord du Portugal connait une de ses plus belles saisons avec pas moins de cinq trophées dont la première édition de la Ligue Europa, devenant le plus jeune entraineur à remporter une compétition européenne. Surtout il se distingue également par de nombreux faits d’armes comme celui de n’avoir perdu aucun match en championnat ce qui n’avait été réalisé qu’une seule fois au cours de l’histoire du championnat portugais. L’équipe battant ainsi le nombre de point sur une saison. L’équipe réussit à infliger au plus grand rival du club, le Benfica, un cinq à zéro à domicile avant de décrocher le titre de champion sur leur pelouse. Les consignes du match aller mis sur papier, truste d’ailleurs au musée du F.C.Porto. Toujours face à ce rival il se distingue en inversant la demie finale aller de coupe du Portugal perdu deux à zéro à Porto en gagnant le match retour par trois buts d’écart.

J’estime beaucoup André, il est pour moi le meilleur entraineur du monde. Il ne laisse rien au hasard. Il décortique chaque adversaire, chaque joueur. Il analyse des heures durant le jeu de son équipe, les points à améliorer et continue à tout noter dans son fameux carnet.

Quand André m’a contacté pour être son adjoint à Tottenham, je n’ai pas hésité un seul instant. La perspective de pouvoir continuer mon apprentissage à ses côtés, de rester dans ce championnat, et de rester à Londres également m’ont réjoui, mais à surtout enchantée Moone qui se fait de plus en plus à la vie Londonienne. Elle s’est liée d’amitié avec la femme à André et ont tous deux montés une petite affaire sur internet avec un blog mode et beauté et une chaine YouTube. Ma compagne a enfin retrouvé de la stabilité et je ne l’avais pas vu aussi radieuse depuis fort longtemps. Elle a fait beaucoup de sacrifices pour moi, pour m’accompagner dans mon rêve de devenir entraineur professionnel. Moone est un amour de jeunesse. Nous sommes ensemble depuis le collège où nous fréquentions le même établissement. J’étais secrètement amoureux avant qu’elle ne l’apprenne et n’ayant pas confiance en moi et étant très timide j’ai bien failli ne jamais lui demander de devenir ma petite amie. Très vite nous nous sommes promis de nous aimer pour la vie. Quand elle a eu connaissance de mes envies de percer dans le monde du football, elle m’a toujours soutenu. Elle m’a suivi à travers la France quand j’ai suivi mes formations ainsi qu’au Portugal où j’ai perfectionné mes connaissances auprès d’un vieil ami à mes grands-parents lui-même ancien entraineur de première division. Elle a tout quitté, famille, amis, projets et ne me l’a jamais reproché. Mais je voyais qu’elle ne trouvait pas la stabilité qu’elle souhaitait. En venant à Londres elle a su s’épanouir, non seulement en tant que femme mais aussi professionnellement avec Catarina la femme à André et désormais amie.

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Moone est une femme sublime brune typée méditerranéenne de par ses origines algériennes. Elle n’est pas très grande, un mètre soixante à peine mais elle est intelligente, charmante, prévenante, attentionné, rigolote. Je m’en veux parfois de toujours lui faire ressortir ses défauts comme son tempérament de feu, sa rancœur ou encore son obsession sur certains points. Mais ce genre de comportement est sans doute naturel dans la race humaine, il est plus facile et plus coutumier de valoriser des gens que nous côtoyons peu ou pas et de dévaloriser les personnes avec qui l’ont vit au quotidien. Peut-être est-ce dû à la routine aussi… Au début ce sont les flatteries, les compliments, ensuite viennent le temps des reproches et des défauts. De mon côté je ne suis pas un homme facile à vivre je le concède, je ne suis pas démonstratif et préfère me terrer dans mon silence lorsque nous faisons face à un problème. Moone me le reproche souvent, et ce trait de ma personnalité l’exaspère au plus haut point. Je ne monter que très peu mes sentiments même avec les personnes que j’aime, j’ai été élevé de cette manière et je ne pourrai sans doute jamais corriger ce défaut. Moone me le reproche aussi de plus en plus alors qu’au début cela ne semblait pas non plus la déranger plus que ça. Malgré tout elle sait tout le bien que je pense d’elle et les sentiments très fort que j’éprouve à son égard.

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Six mois ont passés depuis notre prise de fonction. Les fêtes de fin d’année se finissent, en même temps que le fameux boxing day. Il est l’heure du premier bilan. Avec André nous nous rejoignons au bureau en ce premier jour de l’année 2013. Moone est rentré en France, comme l’année dernière, pour passer les deux réveillons de décembre en famille. Si habituellement j’aime cette période de l’année, je la déteste depuis que je suis en Angleterre. C’est le moment où je me retrouve seul dans notre grande maison aux briques rouges typiquement britannique. La neige tombante habille Londres comme une robe moulerait le corps de la mariée. La température glaciale, le ciel couvert de nuages gris et la désertification des rues en ce jour férié, ne font qu’accentuer cette impression de mal-être et de solitude. Je suis content qu’André m’ait demandé de me rendre au bureau aujourd’hui. Si la circulation est fluide en ce matin de janvier, personne ne travaille, la circulation est rendue difficile du faits des conditions climatiques. Il me faut quarante minutes pour rejoindre le centre d’entrainement, soit le double du temps habituel. A mon arrivée je constate que la voiture d’André est déjà stationnée et recouverte de neige. J’en connais un qui a dû se lever de bonne heure…

André est dans son bureau quand j’arrive pour le saluer. A peine le temps de boire notre café que nous nous plongeons dans les nombreux rapports effectués après chaque match. André tient à avoir toutes les informations sur chacun de nos matchs. Formation de départ, formations en phase offensive, formations en phase défensive, placement et déplacements avec le ballon, placement et déplacements sans le ballon, possession, passes réussies, passes ratés, nombres d’interceptions, hauteur des interceptions, nombre de passes et de temps passé dans notre moitié de terrain, nombre de passes et de temps passé dans la moitié adverse, schéma de jeu préférentiel, condition climatique et bien évidemment statistiques individuelles… Rien est laissé au hasard. André aime les statistiques, aime comparer ce qui va et ce qui ne va pas.

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La matinée s’écoule sans même que nous nous en rendions compte et il est midi et demi quand je propose à André d’aller manger un morceau au fameux Rules restaurant. Nous arrivons un quart d’heure plus tard. Nous sommes désormais des habitués, nous tutoyons les serveurs et les serveuses et eux en font de même. Le patron mange de temps en temps avec nous et nous avons même depuis quelques temps nos photos sur un des murs de l’établissement. Le plat du jour est un fish and chips et c’est ce que je demande que l’on m’apporte à Rosie, cette jeune serveuse à la chevelure or qui étudie l’art à Londres. Ce plat bien que simple n’en est pas moins succulent lorsqu’il est bien cuisiné et je sais que c’est ici qu’on trouve le meilleur de la ville. C’est un moment de détente à chaque fois que nous venons dans ce restaurant car ni André ni moi ne parlons de boulot. S’il nous arrive de parler de ballon c’est pour discuter de notre club de cœur, le F.C.Porto. Sinon nos discussions tournent autour de tous les sujets de la vie, politique, actualités, météo, vie personnelle. Ce sont des moments appréciables qui renforcent encore davantage notre relation. Nous sommes devenus bien plus que des collègues de travail, nous sommes des amis.

La journée se terminera finalement comme elle a commencé, le nez dans les rapport. A dix-neuf heures nous parvenons enfin à tirer le bilan de la première partie de saison. Si le mois d’août a été un peu compliqué la fin d’année civile est positive. Douze victoires, trois nuls, six défaites. Outre les résultats, l’équipe s’est très vite acclimatée au projet de jeu. Nous sommes une des équipes qui jouons le mieux du championnat. Les six recrues de l’été, Sigurosson, Verthongen, Adebayor, Moussa Dembélé, Hugo Lloris et Dempsey se sont vite intégrés dans le collectif. Si tous ont contribués à la bonne première partie de saison, notre plus grande satisfaction vient sans aucun doute du portier français. Arrivé comme doublure, il dispute son premier match en Europa Ligue le vingt septembre face à la Lazio. André avait la volonté de l’installer numéro un dès le départ mais la crainte de revivre un épisode « Drogba » l’avait incité à plus de prudence, au vu de la légitimité du gardien américain dans le vestiaire. Mais les prestations de Friedel au mois d’août coïncident avec notre début de saison raté. Finalement l’ancien lyonnais dispute son premier match en championnat le sept octobre et ne sortira plus du but. La transition est, cette fois, parfaitement géré par André qui a changé sa manière de procéder. Et au vu des prestations de Lloris aucun débat, ni chez les supporters, ni dans les médias n’est possible cette fois-ci. Nous sommes qualifiés pour le premier tour à élimination directe de la Ligue Europa et toujours en course en FA cup. La seule ombre vient de l’élimination en League cup par Norwich. Mais cette compétition n’était clairement pas notre priorité. L’équipe joue de mieux en mieux, nous avons le plus souvent la possession mais c’est également dans ces moments où nous sommes le plus vulnérable car les mouvements de décalage créés par les latéraux offres des espaces et des possibilités de contre-attaque qui sont très souvent exploitables et exploités. Nous devons trouver un joueur capable de jouer le rôle de sentinelle. Après analyse des données personnelles nous en ressortons que Sandro peut parfaitement remplir ce rôle. Nous ferons des séances spécifiques et nous l’installerons à ce poste, et notre bloc sera mieux équilibré. Très souvent nous récupérons le ballon assez haut et la qualité de passe de Sigurosson nous permet de trouver des espaces. Il faut donc accentuer la recherche de l’islandais quand nous récupérons la balle dans la moitié de terrain adverse. Niveau individuel justement les deux grandes satisfactions viennent de Hugo et de Gareth Bale qui est en train de se révéler cette saison. Son replacement un peu plus haut sur le terrain nous apporte de la vitesse, de la percussion et la puissance physique pour effectuer le pressing et récupérer des ballons. Gylfi Sigurosson est également la bonne surprise bien qu’un peu trop irrégulier dans certain match. Mais je pense que cette relation doit être perfectionner durant les séances d’entrainement car c’est avec eux deux que nous allons atteindre notre objectif.

Le bilan continuera encore une bonne vingtaine de minutes. Tout est en place pour réussir au mieux la deuxième partie de saison. Nous avons même décider de proposer au président deux recrues que nous souhaiterions dès cet hiver si possible, Zeky Fryers un anglais évoluant au standard de Liège et Lewis Holtby qui joue pour le club de Schalke 04.

Quelques jours plus tard nous obtenons la signature de l’anglais pour trois millions de livres. L’allemand signe peu avant la clôture du marché hivernal un montant d’un million et demi de livres.

Le championnat reprend et nous continuons sur notre bonne série entamé fin décembre. Nous enchainons huit matchs sans défaites dont quatre victoires de suite. La dernière dans match de l’année pour les supporters, le derby contre Arsenal. En Ligue Europa tout va bien pour le moment également, nous avons écarté l’Olympique Lyonnais au premier tour à élimination directe. Un match spécial pour Hugo, qui a pu retourner sur ses anciennes terres, où les supporters lui ont réservés un bel accueil. Notre victoire à l’aller deux à un nous permet de rencontrer l’ Inter de Milan en seizièmes de finale. Un match spécial pour André cette fois-ci, lui qui a connu ce club une saison en tant qu’adjoint de José. Notre élimination en FA Cup fin janvier contre Leeds est déjà oublié.

Le match aller face à l’Inter est une formalité, nous l’emportons trois buts à rien. Bale et Sigurosson ont été fabuleux ce soir avec chacun un but à la clé. Cette relation fonctionne de mieux en mieux et André avait vu juste encore une fois. Déjà en championnat la doublette s’est révélé décisif à plusieurs reprises. André n’est pas surnommé le special two pour rien. Néanmoins le manque d’expérience de l’équipe se fait ressentir sur le match retour. A la fin du temps additionnel le score est de trois à zéro pour les italiens. Il faut attendre la prolongation et le but d’ Adebayor pour nous libérer totalement. Ce point André l’avait aussi pointé du doigt et ce sera sans doute notre premier chantier durant le mercato estival.

La période de championnat qui suit est un peu plus compliqué avec deux défaites de rang contre Liverpool tout d’abord et face à Fulham. S’en suit une piteuse élimination aux tirs au buts face à Bale en Ligue Europa. André, furieux, organise une réunion dès le lendemain pour remobiliser tout le groupe. Cela permet au groupe de se ressouder et nous ne perdons plus un match de la saison. Cinq victoires dont une contre les Citizens et trois matchs nuls. Cette série nous permet d’atteindre la barre des soixante douze points, record absolu dans l’histoire du club. Malgré cette performance de haut niveau pour cette première saison, un goût d’in achevé se fait clairement ressentir dans le vestiaire à la fin du dernier match de la saison, puisque nous finissons à la cinquième place du classement manquant la Ligue des champions pour un point…

La semaine suivante la fin de saison, les médias sportifs font le bilan de la saison écoulé. La cinquième place des Spurs ne fait pas changer l’opinion des journalistes qui pensent que nous avons réalisés une très bonne première saison et que cela laisse de belles promesses pour l’avenir. La priorité sera de conserver Gareth Bale auteur d’une saison de très haut niveau, finissant meilleur buteur et meilleur joueur de l’équipe avec vingt et une réalisations.

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Nous sommes officiellement en vacances et c’est avec Moone que je m’en vais profiter de ma lorraine natale avant que nous nous envolions tous deux directions Miami pour dix jours de vacances.

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Que dire

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Merci :slight_smile:

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Effectivement, c’est une bonne saison dans un championnat relevé

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