ECUADOR - VIVA LA TRICOLOR
Entre des critiques parfois injustes concernant le style de jeu de l’Equateur et la tentation de ne plus faire appel à Byron Castillo suite à la polémique sur sa situation administrative, Gustavo Alfaro a parfois été traité injustement en Equateur. Le technicien argentin vient d’annoncer sa démission, à quelques mois de la Coupe du Monde.
En Argentine, le football est le sport le plus populaire. Certains disent même qu’il est comme une religion pour les jeunes du pays, un espoir pour ceux qui viennent des milieux les plus modestes. Gustavo Alfaro n’a pas dérogé à la règle, il s’est pris d’un amour inconditionné pour le football dès son plus jeune âge. Avant de revêtir la casquette d’entraîneur, le natif de Rafaela aura l’occasion de faire ses débuts sur une pelouse en tant que milieu de terrain, au sein du club de sa ville de toujours. Le succès ne sera pas au rendez-vous et il mettra un terme à sa carrière à seulement 30 ans.
Après 126 matchs disputés comme joueur, ainsi que six petits buts inscrits, celui qui sera ensuite surnommé « Laitue » à cause de sa coupe de cheveux frisée, devient l’entraîneur de l’Atlético de Rafaela. Déjà, il commence à faire parler de son talent et à attirer de plus grosses écuries. C’est ainsi qu’il débarque à Quilmes AC, qui végète alors en seconde division en Argentine. Malheureusement cela ne se passe pas comme prévu et après quelques mois seulement il est licencié et fait son retour à Rafaela. Deux années plus tard, suite à de nouveaux résultats largement à la hauteur des attentes, il fera un court passage à Belgrano puis à Olimpo, où il remportera son premier trophée en tant qu’entraîneur, la seconde division d’argentine. Habitué à faire des retours triomphants, il retourne au Quilmes AC, durant trois ans, avec qui il remportera également le trophée de champion de seconde division. Après une courte expérience à San Lorenzo, il rejoint l’Arsenal de Sarandí avec qui il remporte son premier titre majeur, la Copa Sudamericana, en 2007.
Une carrière rondement menée qui l’amènera jusqu’à prendre la tête de Boca Junior en 2019. Il aura l’occasion d’y cotoyer de grands joueurs et une légende du football italien, en la personne de Daniele De Rossi. Le 26 août 2020, il est nommé sélectionneur de l’équipe d’Équateur, avec pour objectif de mener l’équipe lors de la Copa América 2021 et de la qualifier pour la Coupe du monde 2022 au Qatar. Si l’Équateur est éliminé en huitièmes de finale de la Copa América 2021 par le futur vainqueur, l’Argentine, celui-ci se qualifie pour le Mondial 2022 en terminant quatrième des qualifications de la zone Amérique du Sud.
UN Départ pas si surprenant
L’Equateur semble renaître de ses cendres avec la nomination de Gustavo Alfaro. Lors de la dernière Copa America, l’édition 2021, la Tricolor parvient à se hisser en huitième de finale avant de perdre, après une bataille acharnée, face au futur vainqueur. L’entraîneur argentin parvient également à qualifier brillamment son équipe pour, la Coupe du Monde 2022, alors que l’Equateur n’avait pas réussi à se qualifier pour la précédente édition en Russie. Une équipe en progression, qui ne cesse de s’appuyer sur de jeunes pépites.
Cependant, la démission de Gustavo Alfaro n’a pas réellement étonné les supporters de la Tricolor. Malgré beaucoup de succès en terme de résultats, l’entraîneur était très régulièrement critiqué pour son style de jeu manquant d’identité et parfois trop rugueux. La dernière polémique, selon laquelle il aurait décidé de lui-même de ne pas convoquer Byron Castillo suite aux problèmes sur sa situation administrative semble avoir été celle de trop. L’entraîneur se défend, indiquant qu’il a reçu des « pressions » venant de plus haut car il fallait étouffer l’affaire et ne plus faire de vagues avant le Mondial. Une situation qui n’a pas plu à l’ancien entraîneur de Boca Junior, pour qui Byron Castillo était un élément important. Rappelons tout de même que lors des délibérations du TAS, il avait été précisé que le joueur était bien sélectionnable avec l’Equateur, car il en était devenu un citoyen à part entière.
Une décision qui n’aura donc surpris personne, mais qui met l’Equateur dans l’embarras, à quelques mois du début de la Coupe du Monde. La Tricolor va devoir rapidement se mettre en quête de son nouveau sélection.