Comme vous le savez, le Dijon FCO est le club que je supporte. C’est un club mal connu.
J’ai eu envie de raconter un peu son histoire jusqu’à nos jours en faisant comme pour une story (mais pas saison par saison, hein )
Le foot à Dijon… Ca n’a jamais été une grande histoire d’amour. Dijon est surtout une ville de sport d’intérieur. Le hand, masculin et féminin, ont d’excellents résultats. Le hockey-sur-glace évolue au plus haut niveau mais surtout, la JDA, en basket, est le monstre sportif de la ville. Il attire les regards, fait la une de la presse.
A côté de lui, le foot n’est qu’un petit poucet. Et le grand club de la ville se nomme le Cercle Dijon. Le Cercle découvre la D2 en 1987 avec l’objectif affiché dans toute la ville: la montée en D1! Mais les finances ne suivent pas et en 1991, c’est le dépot de bilan et le retour dans le monde amateur.
Le Cercle va remonter en D3 mais la DNCG va les renvoyer une nouvelle fois en D4 avant de remonter en D3. Les heures de gloire du Cercle sont derrière lui.
La fédération décide de réformer les championnats. Il faut terminer dans les quatre premiers pour être accepté en N1. Le Cercle finira 3e, à quelques points d’une montée en D2. Place à la N1 et à une saison compliquée avec seulement 4 victoires. Et une élimination en coupe de France face à un autre club qui monte: Le Dijon FC.
Si le Cercle a toujours été le grand club de la ville, le Dijon FC est le club qui progresse fort. Il joue dans le quartier le plus populaire de la ville, Fontaine d’Ouche, a des joueurs du cru et un entraîneur local. C’est vraiment le club qui progresse doucement mais sûrement et qui accède à la N3 de façon logique. Cette montée en régime, et surtout des finances très saines du Dijon FC, incite la mairie à envisager une fusion. Mais les deux clubs refusent net.
Puis vient une nouvelle réforme des championnats en 1997. Et là, le Cercle et le Dijon FC se retrouve dans la même division et dans le même groupe pour la saison 1997-1998: en CFA (équivalent de la N2).
Là, la mairie retente le projet de fusion. Nouvel échec.
Lors de cette saison de CFA, les deux clubs connaissent deux saisons totalement différentes:
- le Cercle finira 5e
- le Dijon FC finira dernier mais aura une belle épopée en Coupe de France en n’étant éliminé qu’en prolongations par le Monaco des Barthez, Henry, Trezeguet et Petit qui seront champions du Monde dans quelques semaines.
Mais déjà les esprits sont ailleurs. En février, le journal local, le Bien Public, réunit les dirigeants des deux clubs. On discute, on négocie, on réfléchit. Le projet? Une fusion! Le Cercle a les infrastructures, le Dijon FC a les finances.
La mairie, restée vexée par l’échec des précédentes tentatives, reste en retrait. Et la sauce semble enfin prendre entre les différents partis. Et beaucoup se rendent compte qu’un seul et même club à Dijon attire beaucoup plus les sponsors. Il reste aux clubs à voter ou non la fusion.
Le Dijon FC vote oui à 91 contre 1. Le Cercle vote oui aussi… à 3 votes près. La fusion est votée.
Le nom du nouveau club est choisi: le Dijon Football Côte d’Or. Il évoluera au stade Gaston Gérard, le club du Cercle, et s’entraînera au Stade des Poussots, centre d’entraînement du Cercle. Le 29 avril 1998, le Dijon FCO est crée.
Le président est Bernard Gnecchi, PDG d’une entreprise locale et le club évoluera toujours en CFA.
Les couleurs sont choisies: bleu, jaune et rouge, les couleurs de la ville et des anciens clubs. Un logo et une devise (bon pied, bon œil) sont choisis.
Puis vient le choix de l’entraîneur. Pour n’avantager aucun club, Gnecchi décide de ne prendre aucun des deux coachs, alors que Daniel Joseph, l’artisan de la montée en puissance du Dijon FC, était le favori pour le poste. Gnecchi va chercher Noël Tosi, un coach baroudeur bien connu en France. Tout est bien en place, l’histoire peut commencer!
C’est sous l’impulsion de ce journaliste sportif qui suit l’actualité du football Dijonnais, que la réunion des deux clubs a lieu dans les locaux du Bien Public. Bien connu localement, journaliste depuis 1987, il réussira là où la mairie a toujours échouée.
Pour une fois, le Dijon FC évoluera au Stade Gaston Gérard, l’antre de son rival. Mais c’est un jour de gloire: le Dijon FC accueille grand AS Monaco, champion de France en titre. En face, de grands noms: Di Meco, Barthez, Trezeguet, Henry, Petit, Sagnol, Giuly, Benarbia, Djetou ou Ikpeba, et un Jean Tigana sur le banc. Que de grands noms!
Le stade est plein (8 000 personnes) pour voir le grand Monaco. A la 14e minute, Legwinski ouvre le score… et sort deux minutes plus tard sur blessure.
Monaco pousse pour doubler la mise et tuer le DFC. Mais les Dijonnais tiennent jusqu’à la pause. En seconde période, le match s’équilibre, et à la 79e minute, David Remoissenet égalise et fait exploser le stade. A partir de là, c’est une défense totale de Dijon qui cherche à choper les prolongations. Mais celles-ci seront fatales aux locaux: à la 98e minute, Konjic marque le 2e but.
Dijon poussera mais ne reviendra pas dans la partie. Dijon est éliminé mais avec les honneurs!