*Ce rĂ©cit aura lieu sur Draft Day Sport College Football 20, un FM sur le College Football, lâultra populaire niveau universitaire de football amĂ©ricain aux Etats-Unis. Grand fan de sport US, jâai craquĂ© sur ce jeu durant le confinement et aprĂšs quelques parties de mon cĂŽtĂ©, jâai dĂ©cidĂ© de monter un RDP dessus pour le forum.
Si vous nâĂȘtes pas Ă lâaise avec le football amĂ©ricain, pas de soucis, ce sera expliquĂ© dans les grandes largeurs tout au long de ce rĂ©cit.
Bonne lecture!
RÚgle du football américain
1er janvier 2010, Rose Bowl 96, Pasadena, Californie.
Nous Ă©tions dans le 3Ăšme quart-temps dâun match disputĂ© entre les formations des Ducks de lâOregon (7Ăšme au classement AP25) et des Buckeyes dâOhio State (8Ăšme au classement AP25). Nous Ă©tions revenu dans le match aprĂšs un field goal de notre kicker Devin Baclay, et menions 19-17. La dĂ©fense avait fait le taff et nous avions la balle dans nos 42 yards, pour une troisiĂšme tentative Ă seulement 3 yards de la nouvelle premiĂšre tentative. Il fallait avancer, on le savait tous et jâĂ©tais le premier concernĂ© Ă ce moment-lĂ .
Je me prĂ©sente: DeMarcus Layola, 22 ans, senior (en 4Ăšme et derniĂšre annĂ©e) et running-back (celui qui coure avec la balle, un poste important en attaque). Originaire des quartiers mal famĂ©s de Milwaukee, dans le Wisconsin, jâai Ă©chappĂ© au deal et aux petits larcins grĂące au football. Mes performances au lycĂ©e de South Milwaukee mâont permis dâĂȘtre considĂ©rĂ© comme un des meilleurs prospects (espoirs) du pays et de recevoir une bourse de grandes universitĂ©s. Mon choix nâest pas allĂ© pour les Wisconsin Badgers (lâĂ©quipe de mon Etat de naissance) mais pour les Buckeyes dâOhio State.
AprĂšs une premiĂšre saison 2006 Ă jouer un rĂŽle secondaire dans mon Ă©quipe, jâai pris le rĂŽle de premier running-back de lâĂ©quipe pour la saison suivante. Toujours haut placĂ© dans les classements, remportant toujours notre confĂ©rence de la Big Ten, lâĂ©quipe Ă©tait tout de mĂȘme sur 3 dĂ©faites de suite en off-season, avec deux dĂ©faites pour le titre national et une dĂ©faite au Fiesta Bowl la saison derniĂšre. Autant dire quâon voulait tous mettre fin Ă cette sĂ©rie trĂšs dĂ©shonorante pour un programme de notre stature.
JâĂ©tais devenu une vĂ©ritable star au pays, un des meilleurs running back universitaire grĂące Ă ma vitesse et Ă ma taille modeste (1m76) qui me permettait de me mouvoir au milieu des gĂ©ants de la trench, la zone dâaffrontements entre les lignes offensives et dĂ©fensives. Tous les mĂ©dias me mettaient trĂšs haut dans la prochaine draft de la NFL et je me voyais dĂ©jĂ sous les couleurs des Bills de Buffalo ou bien chez les Lions de DĂ©troit, qui avaient dĂ©jĂ montrĂ© Ă©normĂ©ment dâintĂ©rĂȘt pour moi.
Mais pour le moment, il fallait aller chercher cette premiĂšre tentative dans un moment important du match. Il Ă©tait venu le temps de porter un gros coup aux Ducks de lâOregon. La tactique fut rapidement annoncĂ©, mon quarterback Terelle Pryor annonçant un right sweep, câest-Ă -dire une course de ma part vers la droite. Tout le monde comptait sur mes jambes de feu pour passer. JâĂ©tais bien dans le match et je savais que je pouvais faire le travail.
« Hut! » Le signal. Pryor reçut la balle et se tourna vers moi. Il me passa la balle directement sur mon torse et fit une feinte de passe vers la gauche. Jâavais le ballon et accĂ©lĂ©ra aprĂšs le block de mon tackle droit. Il Ă©tait parfait et mâouvrit la route vers la premiĂšre tentative. Jâavais dĂ©passĂ© la ligne, le premier objectif Ă©tait rempli et maintenant il fallait aller chercher plus. La dĂ©fense sâĂ©tait rapidement tournĂ© vers moi et je faisais face Ă la secondary des Ducks.
Un coup sec⊠Un black-out et un rĂ©veil en sursaut, le dos sur la pelouse du mythique Rose Bowl. Aucun souvenir de ce qui sâĂ©tait passĂ© avantâŠ
Juste une douleur insupportable au genou gauche. TrĂšs vite, jâai compris⊠Le football amĂ©ricain est un sport incroyable mais qui demande un sacrifice physique de tous les instants. Le staff mĂ©dical des Ducks, lâĂ©quipe adverse Ă©tait dĂ©jĂ autour de moi (jâĂ©tais proche de leur ligne) et ceux de mon Ă©quipe accourait dans ma direction. Je pouvais devenir au regard que tout le monde lançait dans ma direction que jâĂ©tais dans de beaux draps.
« -Ne regarde pas ton genou, kid. »
Lâordre venait dâun homme dâun certain Ăąge, dans un ensemble vert des Ducks. Il se voulait rassurant et on sentait lâexpĂ©rience dâun homme habituĂ© Ă soutenir des gamins dont la carriĂšre venait de prendre un tournant inattendu et pas forcĂ©ment positif.
Mais forcément, quand on demande de ne pas regarder⊠Mon genou était en miette à en juger la direction que prenait la seconde moitié de ma jambe gauche.
Tout est allĂ© trĂšs vite ensuite. Je fus Ă©vacuĂ© sur civiĂšre, les deux Ă©quipes ainsi que le stade mâont applaudi et je me souviens Ă peine de quelques mots que Pryor mâa glissĂ© « On va gagner pour toi, tâinquiĂšte pas frĂšre ».
Les Buckeyes dâOhio State remportĂšrent le Rose Bowl 2010 26-17, dans un match marquĂ© par la superbe performance de Terelle Pryor mais aussi par ma blessure.
Rupture des ligaments croisĂ©s antĂ©rieurs gauche Ă la suite dâun double plaquage terrible. Le safety des Ducks mâavait arrĂȘtĂ© en me plaquant en haut tandis que le linebacker qui me poursuivait mâa fauchĂ© par les jambes.
TrĂšs vite, mon draft stock est descendu en flĂšche. Un an dâarrĂȘt et de ce fait aucune Ă©quipe nâa voulu prendre un choix de sa draft pour recruter un jeune joueur dont on ne sait pas sâil remettra le pied sur un terrain.
Un an dâarrĂȘt⊠Un an de rééducation pour ĂȘtre prĂȘt. Mais jâavais ratĂ© mon opportunitĂ© de rentrer par la Draft. Pourtant je nâavais pas abandonnĂ© mon objectif: jouer en NFL.