L’automne s’installe doucement mais surement en Italie, et Palerme continue son petit bout de chemin. Pour autant, rien n’est simple quand on est l’équipe championne en titre et Palerme le découvre.
En ce dixième mois de l’année, la première rencontre au programme des siciliens est un déplacement sur la pelouse du Napoli. Si les locaux ont connu quelques exercices compliqués par le passé, c’est aujourd’hui une équipe ambitieuse, avec un nouveau projet en construction. Pour autant, cela n’inquiète pas outre mesure les visiteurs qui dès leurs premières touches de balles, mettent une grosse pression sur le camp adverse. Cette faculté à étouffer le jeu d’autrui porte rapidement ses fruits puisque Lorenzo Lucca ouvre la marque avant la demi-heure de jeu. La formation napolitaine ne baisse pour autant pas les bras et résiste tant qu’elle le peut. Mais rien n’y fait, elle craque une seconde et dernière fois en seconde période, une nouvelle fois sous l’inspiration géniale de Lucca, à l’origine et à la conclusion de ce pion.
Les Rosanero enchainent ensuite avec la réception de la Lazio, formation de seconde moitié du tableau. Malgré une ouverture rapide du score de l’inévitable Vlahović, ce sont bien les locaux qui se retrouvent mener à la demi-heure de jeu, ayant encaissé deux buts coup sur coup. Heureusement, l’attaquant serbe remet les compteurs à zéro juste avant le retour au vestiaire, d’une superbe frappe croisée. En seconde mi-temps, motivé par le discours de Marković, les siciliens passent la seconde et inscrivent quatre buts tout en faisant preuve d’une plus grande solidité défensive. L’essentiel, à savoir les points, sont assurés, mais quelques questions commencent néanmoins à germer dans les esprits.
Trois jours plus tard seulement, déplacement européen, en Azerbaïdjan. Pourtant considéré comme la formation la plus faible du groupe B, Qarabağ impose sa loi et ouvre le score assez rapidement, profitant d’une défense italienne apathique. les locaux se permettent même de doubler la mise avant que Vlahović, piqué au vif, réduise l’écart d’une tête rageuse. Puis, comme lors du match précédent, l’international serbe remet les compteurs à zéro, profitant d’une belle combinaison avec Frabotta, auteur d’une percée sur la gauche. En seconde période, les siciliens essaient de présenter meilleur visage, mais cela reste compliqué. Sur le banc, Josip Marković a la tête des mauvais jours. Il faudra attendre la montée au jeu de Dybala à dix minutes de la fin, pour voir la tendance s’inverser. Alors qu’on se dirigeait vers un partage finalement mérité, l’argentin sort de sa boite et inscrit d’une frappe sous la barre, le but de la victoire, dans les arrêts de jeu. Une réussite insolente pour Palerme, et un soulagement pour l’équipe.
Pas le temps de se reposer, les Rosanero enchainent leur long déplacement par un nouveau, bien plus court cette fois, puisqu’ils affrontent la Sampdoria sur sa pelouse. Peut-être que les hommes de Marković ont été piqué au vif par leurs récentes performances en demi-teinte. Toujours est-il que pendant nonante minutes, on ne voit qu’une formation, qu’une couleur, la rose. Victoire éclatante, et un maximum de confiance pour les leaders du championnat en prévision de la rencontre au sommet qui les attend, un déplacement à San Siro.
Palerme clôture son mois d’octobre par une rencontre face à son dauphin, la grande équipe du Milan. Comme il fallait s’y attendre, le combat est intense, rude pour les corps comme pour les esprits. Vlahović, encore lui, ouvre la marque avant de voir Haaland lui répondre dans la foulée. S’en suit une période de domination importante pour les milanais qui étouffent littéralement des Rosanero en souffrance. Rentré au vestaire avec trois pions de retard, les visiteurs sont au fond du trou et leur coach, particulièrement en colère. Que s’est-il dit lors de la mi-temps? Nous ne le savons pas. Le discours de Marković a cependant dû être percutant car en seconde période, les siciliens présentent un tout autre visage, celui de la conquête, de la rage de vaincre, celui qui leurs a permis d’aller chercher tant de succès. But par but, ils remontent au score, jusqu’à arracher le match nul. Un score fleuve qui aura certainement séduit les observateurs neutres, mais qui ne fait pas forcément les affaires de Marković ou de Pioli.
Au classement, pas de changement. Palerme occupe toujours la tête de la Serie A, avec 2pts d’avance sur son dauphin, le Milan. C’est encore la Juventus, qui enchaine de solides résultats, qui occupe la troisième marche du podium, à une poignée de points des poursuivants que sont Sassuolo, l’Inter, la Roma et l’Atalanta. Ces derniers ne réalisent d’ailleurs pas une saison à la hauteur des attentes des dirigeants, et le coach, Diego Simeone, pourrait même être prochainement remercié.
« Nous avons un problème, un sérieux problème même. Défensivement, ça ne va pas. Difficile d’être satisfait quand je vois les prestations que nous réalisons dans ce secteur de jeu. Nous avons les moyens de faire bien plus. Les matchs face au Napoli ou la Sampdoria sont là pour en témoigner. J’ai identifié deux difficultés. La première est que nous ne nous montrons pas assez agressif à la perte de balle. Nous avons tendance ces derniers temps à laisser un peu trop d’écart. Ce n’est pas bon. Un adversaire à le ballon? Je lui saute à la gorge directement, je le choppe et ne le lâche pas. C’est comme ça que nous devons jouer. La seconde difficulté est d’ordre individuel. Certains joueurs ne se montrent pas au niveau qui est normalement le leur. Je compte sur eux pour se réveiller et commencer à jouer au football. Parce que ma patience a des limites. Les conclusions seront tirés avec le staff en fin de première moitié de championnat, et nous prendrons ensemble les décisions qui s’imposent. »
- Josip Marković, manager du Palermo FC -
- Avec douze réalisations chacun, Paulo Dybala et Dušan Vlahović sont respectivement deuxième et troisième au classement des meilleurs buteurs de Serie A, classement dominé par l’inévitable Erling Haaland. Lorenzo Lucca est quatrième avec dix pions.
- Paulo Dybala a été nommé joueur du mois en Serie A.
- Filippo Chiodo, en fin de contrat en 2028, a prolongé de quatre ans.
En bref, un mois réussi d’un point de vue comptable mais où certaines questions, aperçues auparavant, font surface. A charge de Marković et ses hommes de dissiper les doutes qui peuvent parfois entourer l’équipe.