La patte Krüger
Bastian Keldermann
Cela ne fait qu’une petite vingtaine de jours qu’il est en poste, mais Felix Krüger impose déjà sa patte sur l’effectif du F.C. Hansa Rostock. En effet, si le mercato est ouvert depuis quelques heures, les Hanseaten n’ont pas le temps. Le club vient d’annoncer ses deux premières recrues, les agents libres Felix Passlack et Mitchel Dijks. Le renforcement de l’équipe première est en marche.
Passlack ou la promesse morte née
Felix Passlack est certainement connu par un grand nombre d’amateur du ballon rond, et même par les non-suiveurs de la Bundesliga. Dès son plus jeune âge, le natif de Bottrop est vu comme une grande promesse allemande sur le flan droit. Le petit gabarit (1m70) est même rapidement comparé à l’illustre Philip Lahm de part son rôle préférentiel sur le terrain, c’est-à-dire celui d’un latéral droit aux grandes libertés offensives, et par sa capacité à évoluer également au milieu de terrain ou sur le flan gauche. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Malgré plusieurs prêts, l’allemand peine à dévoiler son talent. De retour dans son club formateur, le Borussia Dortmund, Passlack grapille quelques minutes de temps en temps, sans forcément marquer les esprits. Sa saison 2022-2023 est d’ailleurs assez pauvre en temps de jeu puisqu’il ne prend part qu’à une petite dizaine de matchs, pour seulement deux titularisations en championnat. Le potentiel est là, mais il ne parvient pas à se développer. C’est dans l’indifférence la plus totale que le joueur de 25 ans quitte d’ailleurs son club formateur à l’issue de cette saison.
Pourtant, sur papier, Felix Passlack a tout du latéral moderne. Doué de ses pieds, doté d’un excellent volume de jeu, il est ce genre de joueur capable de multiplier les courses vers l’avant afin d’apporter constamment le danger et une solution pour ses partenaires. Qu’est ce qui explique alors son échec? Difficile à dire. Peut être n’a-t-il pas su obtenir la confiance de ses coachs, peut-être a-t-il été vu comme trop beau. Ce renouveau au Hansa résonne en tout cas pour lui comme la dernière chance d’enfin lancer sa carrière.
Dijks, ce bon soldat
Comme de nombreux jeunes talents néerlandais avant lui, c’est du côté de l’Ajax Amsterdam que Mitchell Dijks fait ses classes après des apparitions remarqués chez les jeunes du FC Volendam. Le filiforme joueur grimpe gentilement les échelons et, un prêt plus tard, est prêt à s’imposer au sein de l’équipe première. Seul problème, il est en fin de contrat, et l’offre de ses dirigeants ne lui convient pas. Le natif de Purmerend rejoint alors Willem II où en une saison seulement, il s’impose comme titulaire indiscutable. L’Ajax comprend son erreur et le rappelle à la maison dans la foulée. Mais la sauce ne prend pas. En juin 2018, Dijks voit son contrat prendre fin, sans avoir la moindre proposition du board d’Amsterdam. Le latéral gauche décide de bousculer ses habitudes et met cap vers l’Italie où il signe avec Bologna.
S’il est rapidement adopté par les supporters locaux, son histoire se révèle chaotique, la faute à un enchainement d’absences de moyennes et longues durées pour cause de blessure. La saison 2019-2020 est marqué par la récurrence de douleurs à un pied qui l’éloignent des terrains pendant cinq mois. La saison suivante, il se fracture le pied droit et rejoint l’infirmerie pour six mois. A peine revenu qu’il est déjà hors-service deux mois, une nouvelle fois pour des douleurs au pied. Son aventure italienne se termine ainsi et Dijks retourne au pays pour une pige d’un an au Vitesse. Si sa saison est pleine, le latéral ne se sent pas à l’aise dans son nouveau club et annonce dès le mois de mars son souhait de partir en fin de saison.
Aujourd’hui, que restet-il de la promesse Mitchell Dijks? Si les nombreuses blessures lui ont peut être coûté une carrière qui aurait pu être plus belle, le néerlandais présente un parcours intéressant. Renfort d’expérience pour Rostock, il présente surtout un profil différent, plus défensif que son homologue de droite, Felix Passlack.
« On peut dire que le mercato du Hansa commence en force. Premier jour, deux annonces pour l’arrivée de deux joueurs en fin de contrat. L’arrivée de Mitchell Dijks est tout à fait logique. Avec la fin du prêt d’Anderson Lucoqui, il était nécessaire de recruter pour tenir le flan gauche. Si le néerlandais est épargné par les blessures, à l’instar de la saison passée, il peut représenter un renfort de poids pour Rostock. Concernant Passlack, son arrivée est plus surprenante puisque Leon Hartmann se disait satisfait de Fredéric Ananou sur le flan droit. Le togolais devrait dès lors être repositionné dans l’axe afin de laisser place à l’allemand sur la droite de la ligne défensive. »
- Ann-Christin Fischer, journaliste -