L’annonce avait été un choc… je m’en rappelle encore… Diego Simeone avait fait le tour de la chose et avait décidé de jeter l’éponge. Un congé sabbatique… l’envie d’ailleurs… la vie est courte mais elle peut être riche par bien de différentes manières… Une existence n’est pas suffisante pour couvrir tout ce qui est fascinant sur cette terre: alors il faut choisir et, parfois, trancher dans le vif… Diego avait choisi.
Personne ne s’était attendu au choix de Diego, la légende. Cela avait commencé par Jan Oblak, notre gardien, qui demandait un nouveau contrat - prélude visible à des envies d’ailleurs… Je crois que le pire que j’ai vu, c’était lorsque Diego Costa s’est mis à s’empiffrer de McDo…
Je n’ai pas mesuré l’affect que portait le vestiaire à Simeone avant que cela ne se manifeste très clairement. La victoire 2 - 0 contre Valladolid lors de la 1ère journée avait été un trompe-l’oeil et puis tout s’était dégradé. Nous avions perdu 1- 0 à Seville.
Lemar avait beau plaisanter en surnommant Diego Costa, la « Fartbox » (probablement en référence avec ce qu’il mangeait régulièrement); le cœur n’y était pas. Oblak, malgré son nouveau contrat, avait lancé une campagne « les Portes Ouvertes de Jan - venez vite ». José Gimenez, sur lequel je comptais également m’appuyer, n’était pas en reste… J’ai bien essayé durant le mercato d’agir… mais l’achat de Joao Félix avait plombé les finances… Je retenais même au dernier moment Santiago Arias en partance pour Wolverhampton… Ces 15 M nous auraient fait du bien… J’ai finalement bien fait. Lors de la 4ème journée, Kieran Trippier s’est blessé pour un mois, ne nous laissant qu’avec un latéral de formation. Nous avons perdu 3-2 à la maison contre l’Atlético Bilbao…
En fait, j’aurais du comprendre bien des fois plus tôt. Je croyais que ces mecs m’auraient donné ma chance…
La première fois que je les ai rencontré, la réunion fut houleuse. Avec le board qui m’objectivait sur un titre de champion, j’avais pourtant pris la décision de ne pas leur mettre la pression. Je tablais sur une présence en Ligue des Champions. Ils l’ont mal pris; ils voulaient le titre…
On a enchainé Bilbao par le Bayern Munich. Je voulais m’approprier ce vestiaire… alors, j’ai commencé :
« Si le lion est le Roi de la Jungle, comment l’est-il devenu ? Ce n’est pas le plus gros; l’éléphant l’est. Il n’est pas aussi rapide que la gazelle. Il n’est pas le plus malin; le singe l’est. Donc, si on fait les comptes, le lion n’est pas le plus gros, le plus rapide, le plus malin. Qu’est-ce qui en fait donc le Roi de la Jungle ? C’est là-dedans, dans l’esprit, le mental. C’est ce qui fait la différence. Quand le lion rencontrera l’éléphant, il pense à de la bouffe, l’éléphant pense à courir. Tout tourne autour du mental. Je suis le Roi de la Jungle parce que c’est dû au fait que mon mental est inarrêtable, inaliénable. Vous allez rencontré le Bayern et vous êtes le lion. »
Ce jour-là, nous avons battu Munich 4-0 avec un doublé de Morata (hé oui, j’ai privilégié Morata à Diego Costa… le lion par rapport à l’éléphant)… sauf qu’au final, on comptait en Liga 2 victoires pour 2 défaites - pas terrible pour un prétendant au titre…
