5 juillet 2020…
Déjà un an que je me suis éloigné du foot, depuis mon départ de Brage pour la troisième fois… On ne pourra pas dire que je ne suis pas persévérant…
Cette année était presque passée trop vite, des vacances avec Veronika, ma moitié, quelques visites à des amis peu vus ces derniers temps, une ou deux piges comme consultant pour une chaîne privée française, et beaucoup de repos.
C’est un peu par hasard que lors d’un voyage en Hollande avec Veronika pour aller admirer des champs de tulipes, on en fait des choses quand on est amoureux, je tombe sur un tournoi amical regroupant plusieurs équipes européennes de jeunes.
Malgré les réticences de mon épouse, je prends place dans une tribune pour regarder le match en cours, une équipe hollandaise que je ne reconnais pas et les U18 du Paris SG. Le spectacle est un peu à sens unique, les individualités parisiennes font la différence sur chaque action quasiment.
Le match se termine sur le score fleuve de 8-0 pour les titis parisiens. Le speaker annonce une pause de trente minutes avant la rencontre suivante qui va opposer les U18 de la Roma à ceux des Glasgow Rangers. Je me plonge dans mon téléphone pour retrouver le nom d’un des parisiens qui m’a fait une excellente impression, mais dont je ne parviens pas à trouver le nom.
-Coach ! Hey coach !
-Michael ! Mais que fais-tu ici, demandais-je en me tournant vers le jeune homme qui m’interpelle.
-Coach, je suis content de vous revoir, ça fait un bail…
-Oui, un bail, tu peux le dire. Mais alors qu’est-ce que tu fais ici ?
-On fait le tournoi, coach, vous n’avez pas vu le coach Sune ?
-Non, d’ailleurs je ne m’attendais pas à voir des têtes connues ici, je suis en vacances…
-Vous en vacances coach ? Il faut que je le dise aux autres…
-Et oui, tu vois on peut changer…
-Votre femme est dans les parages, c’est ça, demanda t -il en souriant.
-Oui, mais il ne faut pas le dire, répondis je en souriant à mon tour.
-Ok coach, silence… Allez, coach j’y go, on joue plus tard et le coach veux nous parler stratégie.
Pas le temps de lui dire un mot de plus qu’il file. La vie n’est pas banale, venir en Hollande pour rencontrer un ancien jeune que j’ai entraîné lors de mon passage à Arendal. Michael Bothne Bleika m’avait bluffé durant les entraînements au point que je l’avais titularisé en fin de saison. Du haut de ses 15 ans à l’époque il n’avait pas froid aux yeux de se frotter en pointe de l’attaque avec des joueurs plus expérimentés et plus costaud…
J’avais promis à Veronika de la retrouver pour visiter ses foutus champs de tulipe, donc c’est sans grand enthousiasme que je pris le chemin de l’hôtel…
La fin de journée fut belle, et les tulipes aussi soit dit en passant. Veronika était aux anges et la soirée allait s’annoncer sous les meilleurs hospices.